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Charles VII

jeudi 15 octobre 2020 (Date de rédaction antérieure : 9 septembre 2012).

Charles VII (1403-1461)

Roi de France de 1422 à 1461)

Charles VII Roi de France de 1422 à 1461

Né à Paris le 22 février 1403 à l’hôtel Saint-Pol [1] à Paris.

Il est le fils cadet de Charles VI et d’Isabeau de Bavière. En décembre 1413 Charles se fiance avec Marie d’Anjou, fille de Yolande d’Aragon et de Louis II d’Anjou, roi de Naples [2]. Le 15 juin 1416 Louis II, président du Conseil Royal, fait venir sa fille et son futur gendre à Paris. A la mort de son frère Louis, Charles devient duc de Touraine [3] et à la mort de son frère Jean le 5 avril 1417 il devient dauphin du Viennois [4]. La situation familiale de Charles n’arrange rien. Cinquième fils du couple royal, il devient l’héritier de la couronne à 14 ans seulement, après la mort de tous ses frères aînés. Il a 16 ans quand il assiste au meurtre de son rival, le duc de Bourgogne Jean sans Peur sur le pont de Montereau.

Le 29 mai 1417, en pleine guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons [5], l’héritier de la couronne doit quitter Paris, aux mains des Bourguignons, et se réfugie à Bourges où il prend le titre de régent, suite à la démence de son père Charles VI. Il sera déshérité par son père et déclaré bâtard par sa mère par le traité de Troyes en 1420, il prit cependant le titre de roi à la mort de Charles VI le 21 octobre 1422, mais il ne fut vraiment reconnu comme tel qu’après le sacre.

Jusque-là, l’usage courant de la Cour ne lui accordait que le titre de dauphin [6]. La même année il épouse en avril 1422 Marie d’Anjou âgée de 22 ans. C’est au Château de Mehun-sur-Yèvre [7] que le dauphin Charles apprendra en Octobre avec soulagement la mort de son père inguérissable. Il a besoin de courage pour reprendre son royaume aux anglais, mais ne pouvant compter sur sa mère, c’est sa belle mère Yolande d’Aragon, fille du roi d’Aragon qui le motivera à se défendre contre l’envahisseur.

Établi en Berry et en Touraine notamment à Loches [8] et à Chinon [9], Charles VII était fort de la fidélité des provinces du Centre et du Languedoc, d’où il tira l’essentiel de ses ressources. Pour gouverner, au contraire, il dut improviser avec un personnel généralement nouveau et peu au fait des affaires. Le Parlement qu’il organisa à Poitiers [10] et la Chambre des comptes qui fut établie à Bourges [11] furent, pour l’essentiel, peuplés d’officiers naguère éliminés à Paris par les Bourguignons, de telle sorte que l’administration fut plus facilement efficace que le gouvernement. La défection d’officiers demeurés à Paris et tardivement ralliés à Charles VII renforça, surtout à partir de 1430, les structures administratives de la monarchie. L’intervention de Jeanne d’Arc et l’énergie de quelques capitaines, parmi lesquels le bâtard de Louis d’Orléans, Dunois, sauva Charles VII de la catastrophe qu’eût été la prise d’Orléans par les Anglais, symbole de la résistance à l’étranger.

Le sacre de Reims le 17 juillet 1429, terme d’une randonnée où purent se manifester la fidélité des populations et parfois leur enthousiasme, apparut surtout comme le jugement de Dieu, reconnaissant la légitimité de l’héritier, auquel l’opinion publique fut d’autant plus sensible que le prétendant anglais Henri VI dut se contenter, 2 ans plus tard, d’un sacre parisien, faute de pouvoir gagner Reims en toute sécurité. La reconquête des régions au nord de la Loire fut entreprise dès 1429, année de l’arrivé de Jeanne d’Arc.

Malgré l’arrestation de Jeanne d’Arc en 1430, Charles VII continue sa lutte contre les anglais aidé dans cette entreprise par son connétable [12] Arthur de Richemont.

D’indolent et indécis, Charles VII devient à l’âge mûr presque énergique et audacieux. En 1432, le duc de Bretagne se rallie à Charles VII. En 1434, le roi contracte une alliance avec l’empereur d’Allemagne, Sigismond.

Le 21 septembre 1435 en signant le traité d’Arras [13], il se réconcilie avec le Bourguignon Philippe le Bon qu’il éloigne ainsi des Anglais. Paris fut livré par les Parisiens aux troupes de Richemont en 1436 et le 12 novembre 1437, Charles VII peut faire une entrée triomphale à Paris, sa capitale, d’où les Anglais ont été chassés quelques mois plus tôt.

La chute de Pontoise [14], en 1441, permet le rétablissement des relations avec le nord du royaume. Le pays de Caux [15] et la région de Vire [16] se soulevèrent. Acculés, les Anglais sont obligés de négocier une trêve à Tours [17] le 28 mai 1444.

Charles VII va en profiter pour renforcer sa puissance. Il réorganise son armée et resserre l’alliance bretonne, pour la reconquête de la Normandie [18]. De 1449 à 1453 il reprend successivement aux anglais la Normandie en 1450 et la Guyenne [19] en 1453 où le roi eut l’habileté de confirmer les privilèges et d’empêcher toute réaction contre les anciens fidèles de Lancastre. Rares furent ceux qui jugèrent opportun de fuir en Angleterre.

Pendant tout ce temps Charles VII va aussi jeter les bases des institutions essentielles au gouvernement monarchique. Ayant obtenu des assemblées locales et des états généraux ou provinciaux les impôts nécessaires au financement de la guerre, Charles VII su, avec l’aide de Jacques Cœur, son grand argentier, habituer ses sujets à la permanence de l’impôt et pu, dès le milieu du siècle, éviter de convoquer les états généraux et se passer du consentement qui semblait indispensable pour la levée de toute ressource extraordinaire. C’est en 1439 que Charles VII institue le premier impôt permanent, ce fut la reconnaissance du droit monarchique étranger au droit coutumier selon lequel le roi devait vivre de son revenu domanial, comme une personne privée. C’était aussi le moyen d’une puissance assurée par une force militaire permanente. Dès 1445, Charles VII dotait son armée de structures adaptées au maintien d’une force armée en tout temps. Les compagnies de l’ordonnance [20] étaient soldées régulièrement, cependant que les autres compagnies étaient dissoutes, la guerre finie, ainsi les unes assuraient la soumission des autres. C’est aussi de 1435 à 1444, que des bandes de mercenaires et de pillards ravagent les campagnes françaises plus connues sous le nom de bandes ’’d’écorcheurs’’.

L’efficacité des grandes institutions judiciaires et financières fut accrue, de même que satisfaction fut donnée au particularisme des provinces, par une multiplication des ressorts qui décentralisa partiellement la fonction administrative. La crise du Grand Schisme d’Occident [21] avait été favorable au renforcement de l’autorité royale sur le clergé français. La publication en France des canons du Concile de Bâle [22] fournit l’occasion d’assurer cette autorité. Le roi fit examiner ces canons par l’assemblée réunie à Bourges et le 7 juillet 1438, les publia amendés, en une pragmatique sanction [23] qui fonda en droit la position du roi comme « première personne ecclésiastique du royaume » et par laquelle le roi se permet d’intervenir par recommandations dans l’élection des Abbés [24] et des évêques. Ce fut surtout, pour 3/4 de siècle, la base de négociations avec la papauté. Sur le plan administratif, un corps de fonctionnaires fut créé et on opéra une décentralisation. Charles VII créa des parlements de province.

Charles VII se méfiait de Paris, où il avait vécu des jours difficiles dans son enfance. Il fit passer la prévôté des marchands [25] aux mains d’officiers de justice ou de finance qui assurèrent la tutelle de la capitale. Pour sa résidence, le roi continua de préférer les petites villes du Val de Loire et ses châteaux de Touraine et de Berry. Capitale administrative, Paris cessa d’être la résidence principale du roi, de la cour et de l’aristocratie. La personnalité de Charles a sensiblement évolué en 40 ans de règne.

Médiocrement énergique, très affecté par la maladie de son père et par le reniement de sa mère, le roi de Bourges apparaît parfois comme un velléitaire [26] qui laisse condamner Jeanne d’Arc, peut-être afin de ménager ses adversaires avec lesquels il espère traiter.

Plus puissant que ses ancêtres et maître d’un royaume où, passée la tentative féodale dite de la *Praguerie en 1440 [27], la monarchie l’emporte sur tout système de partage de la puissance publique, il apparaît encore comme très influençable, souvent dominé par des favoris et même par sa maîtresse Agnès Sorel, du moins de 1444 à 1450.

Le 21 février 1452 Charles VII s’allie à François Sforza. Mais la seule faiblesse sérieuse de la fin du règne est l’insoumission du dauphin Louis, flagrante dès 1447 et sans cesse aggravée.

Le 27 mai 1456 Jean II d’Alençon est arrêté, suspecté de complot contre Charles VII. A la mort de Charles VII, le dauphin, futur Louis XI, était en révolte ouverte et réfugié à la cour de Bourgogne.

Charles VII, qui a exempté de taille ceux qui défrichent les terres abandonnées, meurt à Mehun-sur-Yèvre à 58 ans le 22 juillet 1461. C’est en exil chez le duc de Bourgogne que le Dauphin apprend la mort de son père

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de Journal d’un bourgeois de Paris, Paris, Livre de poche, coll. « Lettres gothiques », 1990, 539 p. (ISBN 978-2-253-05137-4 et 2253051373).

Notes

[1] L’hôtel Saint-Pol est une demeure royale constituée pendant la période de la guerre de Cent Ans à Paris, sur la rive droite de la Seine, par la réunion de quatre propriétés préexistantes dont le dauphin, futur Charles V fit l’acquisition de 1361 à 1365. L’ensemble des bâtiments disparut lors du lotissement du terrain, entrepris à partir de 1544, qui donna naissance aux rues Neuve-Saint-Paul (rue Charles-V depuis 1864), des Lions-Saint-Paul et de la Cérisaie. L’hôtel Saint-Pol tirait son nom de la paroisse et de l’église Saint-Paul-des-Champs à laquelle il appartenait. Bien que située extra-muros à l’est de l’enceinte de Philippe-Auguste, il fut dès l’origine bien protégé par l’impressionnant ouvrage défensif alors dénommé « fort et bastide Saint-Anthoine-lez-Paris », élevé en toute hâte de 1356 à 1358, et par l’amorce de la nouvelle enceinte de Charles V, également mise en chantier dès 1356. Seuls Charles V et Charles VI y établirent leur cour. Après la mort de ce dernier, en 1422, l’hôtel fut abandonné par la famille royale au profit de l’hôtel des Tournelles et du palais du Louvre, puis morcelé et partiellement octroyé à leurs fidèles par Charles VII et Louis XI avant d’être livré à un démembrement systématique et au lotissement sous les règnes de François 1er et d’Henri III

[2] Le royaume naquit de la scission de fait du royaume de Sicile, provoquée par les Vêpres siciliennes de 1282. Le roi Charles d’Anjou, chassé de l’île de Sicile par les troupes de Pierre III d’Aragon, ne se maintint que sur la partie continentale du royaume. Naples devint la capitale de ce nouveau royaume, ce qui provoqua une forte croissance de la ville qui était auparavant supplantée par Palerme. Sous le règne de Robert 1er, le royaume connaît une période de paix et de prospérité. Le roi fit de Naples l’un des centres culturels de l’Italie, invitant à sa cour Giotto, Pétrarque et Boccace. La seconde partie du 14ème siècle vit cependant s’amorcer une période de déclin due à la lutte fratricide entre deux branches adverses de la dynastie angevine pour régler la succession de Robert 1er puis celle de sa fille, la reine Jeanne 1ère. La maison d’Anjou-Duras finit par triompher, avec Charles III, duc de Duras, qui fit assassiner la reine Jeanne en 1382. Son fils, Ladislas 1er, étendit provisoirement le royaume sur une bonne partie de l’Italie centrale, caressant le rêve d’unifier la péninsule. À sa mort sans héritier en 1414 c’est sa sœur, Jeanne II, qui monta sur le trône.

[3] Le comté de Tours ou de Touraine est une ancienne région du Moyen Âge, mentionnée depuis le 6ème siècle, recouvrant le sud-ouest du Bassin parisien, de part et d’autre de la vallée de la Loire. Il correspond aujourd’hui au département d’Indre-et-Loire. Le comté qui fit l’objet de nombreux conflits entre les comtés de Blois et d’Anjou aux 9ème et 10ème siècles, fut remportée par ce dernier et en devint un fief à partir de 1044. Devenu possession du royaume d’Angleterre, il est conquis par Philippe-Auguste en 1204 et devient une province de France mais également une sénéchaussée héréditaire. À la suite de la bataille de Bouvines en 1214 qui entraînera le traité de Chinon, Jean sans Terre est contraint d’abandonner ses droits sur ce comté. Le comté est érigé en duché à partir de 1312 et devient ce que l’on appelle sous l’Ancien Régime, la province française de Touraine.

[4] Le Viennois est une région historique de l’ancienne province du Dauphiné, située à l’est du département du Rhône et de la métropole de Lyon ainsi qu’au nord du département de l’Isère et de la Drôme. Historiquement défini comme un des quatre pays du Bas-Dauphiné ou de l’avant-pays dauphinois avec le Valentinois, le Diois et le Tricastin. Aujourd’hui, ce que l’on appelle Bas-Dauphiné n’est composé que du Viennois historique, ainsi actuellement on entendra parler plus du Bas-Dauphiné que du Viennois (sauf autour de Vienne). Le Viennois est délimité par la rive gauche du Rhône (de Pont-de-l’Isère à Aoste, en passant par Lyon), par la rive droite de l’Isère (de Pont-de-l’Isère à Moirans), par la rive gauche du Guiers puis du Guiers mort (d’Aoste jusqu’à Entre-deux-Guiers) et par le plateau du Grand-Ratz dans l’avant-pays cartusien

[5] La guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons est un conflit qui ravagea le royaume de France, déjà en lutte avec le royaume d’Angleterre pendant la guerre de Cent Ans. Les Bourguignons sont favorables au modèle anglais (d’autant plus que la Flandre appartient au duché de Bourgogne), tandis que les Armagnacs défendent le modèle français. De la même manière, le grand schisme d’occident a entraîné l’élection d’un antipape qui siège à Avignon (Clément VII) et est soutenu par les Armagnacs, alors que le pape de Rome (Urbain VI) est soutenu par les Anglais.

[6] Le titre de dauphin était attribué à sa naissance au fils aîné du roi de France régnant. En cas de mort du Dauphin, son frère cadet recevait à sa place le titre de dauphin. Dauphin fut à l’origine le surnom, puis le titre, des seigneurs du Dauphiné de Viennois, comtes d’Albon-Viennois et, à partir du « transport » du Dauphiné au royaume de France, en 1349, le titre porté par le fils aîné du roi de France.

[7] Le château de Mehun-sur-Yèvre est une ancienne forteresse médiévale située dans la commune de Mehun-sur-Yèvre, département du Cher, anciennement dans le duché de Berry. Actuellement en ruines, il est situé sur une éminence rocheuse qui domine la confluence de l’Yèvre et de l’Annain. L’existence d’un château défensif à Mehun-sur-Yèvre remonte sans doute au 9ème siècle, il appartint aux familles de Mehun, de Vierzon au 11ème siècle, puis de Courtenay-Champignelles au 12ème siècle, avant de passer à la maison d’Artois. Après confiscation des biens de Robert III d’Artois en 1332, il revient finalement à la Couronne et donc à la famille royale des Valois. Le château a connu ses heures de gloire au Moyen Âge vers les 14ème siècle et 15ème siècle mais fut très vite délaissé par les rois après le règne de Charles VII et les visites de Jeanne d’Arc entre 1429 et 1431.

[8] Loches est une commune française située dans le département d’Indre-et-Loire. Au 15ème siècle, Agnès Sorel, favorite de Charles VII, habite souvent dans les châteaux aménagés de Loches et de Beaulieu de 1444 à 1449. Elle abandonne la cour de Chinon, où le Dauphin (futur Louis XI) lui a créé bien des difficultés. En effet, ce dernier ne supporte pas la relation d’Agnès avec son père le roi Charles VII. Il estime que sa mère est bafouée et a de plus en plus de mal à l’accepter. Un jour il laisse éclater sa rancœur et poursuit, l’épée à la main, l’infortunée Agnès dans les pièces de la maison royale. Agnès Sorel se réfugie à Loches et Charles VII, courroucé par tant d’impertinence, chasse son fils de la cour et l’envoie gouverner le Dauphiné. Après avoir servi de résidence royale, le château de Loches devient une prison d’État sous Louis XI. Le clergé séculier, du diocèse de Tours, fonde à Loches, un collège en 1576. Vers 1640, ce collège est repris par les Barnabites.

[9] La forteresse royale de Chinon, comme beaucoup de châteaux, est construite sur un éperon rocheux dominant la Vienne et la ville. Cette position stratégique lui permet de s’assurer le contrôle du passage sur la Vienne, affluent de la Loire. Le bourg s’est développé en contrebas, sur la rive.

[10] Poitiers est une commune du Centre-Ouest de la France, chef-lieu (préfecture) du département de la Vienne. Capitale de la région culturelle et historique du Poitou. En 1360, à la suite du traité de Brétigny, la ville, comme tout le Poitou, passe aux mains des Anglais. Du 22 au 25 septembre 1361, John Chandos, lieutenant du roi Édouard III d’Angleterre et connétable d’Aquitaine, chargé d’appliquer le traité dans les provinces cédées à l’Angleterre, prend possession de la ville et de son château. Le maire Jehan Barré lui en remet les clefs. Jean Chandos les lui rend, puis il reçoit les serments de fidélité au roi d’Angleterre des principales personnalités de la ville. Il met en place une nouvelle administration de la province, sous l’autorité de Guillaume de Felynton, chevalier anglais, comme sénéchal du Poitou. Le 7 août 1372, grâce à quelques bourgeois infiltrés dans la ville, du Guesclin se fait ouvrir les portes de Poitiers et reprend la ville aux Anglais par surprise. Pour consolider cette conquête militaire, Charles V par son édit de décembre 1372 accorde la noblesse au 1er degré aux maires de Poitiers. Poitiers est alors la première ville du royaume de France où une dignité devient anoblissante. Les maires étaient élus pour 2 ans. Dans les premiers maires ayant été élevés à cette dignité, il est à noter que Guillaume Taveau le fut à plusieurs reprises entre 1388 et 1414. En épousant Sibille de Saint-Martin, Il devint baron de Morthemer. Cette famille est l’une des plus anciennes du comté. Cette baronnie a eu un rôle important dans l’histoire du Poitou. Sa descendance a œuvré aux côtés des rois de France jusqu’à la Révolution. Pendant la guerre de Cent Ans, la ville devient temporairement capitale du royaume de France et accueille le Parlement royal en 1418. C’est également à Poitiers que Jeanne d’Arc est examinée en 1429 avant de recevoir le commandement de l’ost royal.

[11] Bourges est une commune française, préfecture du département du Cher. Elle est aussi la capitale historique du Berry, province de l’Ancien Régime correspondant approximativement aux départements actuels de l’Indre et du Cher.

[12] Tirant son nom de son origine de “comte de l’étable”, le connétable a, au Moyen Âge, la charge de l’écurie et de l’organisation des voyages du roi. Au 14ème siècle, sa fonction évolue vers le commandement de l’armée en temps de guerre et le conseil militaire du roi en temps de paix. Du Guesclin, Clisson, Bourbon… font partie des grands connétables de France. Supprimée en 1627, la charge de connétable est rétablie par Napoléon 1er en 1804 pour son frère Louis.

[13] Le traité d’Arras fut signé en 1435 entre le roi de France, Charles VII, et le duc de Bourgogne, Philippe le Bon ; il mit fin à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons.

[14] Riche de plus de deux mille ans d’histoire, capitale historique du Vexin français et ville majeure du royaume au Moyen Âge. Le 15ème siècle est l’époque du déclin. Bien que puissamment fortifiée, la ville passe à plusieurs reprises entre les mains des Anglais. En effet, en 1417, les Anglais prennent la ville, puis c’est au tour des Bourguignons en 1419. Libérée en 1436, la cité est reconquise par les Anglais l’année suivante. Elle n’est reprise définitivement par le roi de France qu’en 1441 après un siège éprouvant de 3 mois. Les combats et les pillages ont ruiné la ville qui n’est plus une importante place commerçante ; de nombreux bâtiments, dont l’église Notre-Dame, sont détruits. Durant l’occupation, le duc de Bedford, régent du royaume, rattache Pontoise au bailliage de Gisors, c’est-à-dire à la Normandie, dépossédant la ville de toute importance administrative et politique

[15] Le pays de Caux est une région naturelle de Normandie appartenant au Bassin parisien. Il s’agit d’un plateau délimité au sud par la Seine, à l’ouest et au nord par les falaises de la Côte d’Albâtre, à l’est par les hauteurs dominant les vallées de la Varenne et de l’Austreberthe. Son territoire occupe toute la partie occidentale du département de la Seine-Maritime. Au 9ème siècle, des Vikings pillent la région, puis s’y implantent en fondant le duché de Normandie en 911 qui va dès lors s’ouvrir aux influences nordiques. Intégré en même temps que le duché au royaume de France en 1204, le pays de Caux est particulièrement frappé par les effets de la Guerre de Cent Ans et des guerres de religion, les Cauchois comme les autres Normands s’étant convertis au protestantisme en grand nombre.

[16] Vire est une ancienne commune française du Bocage virois, située dans le département du Calvados (dont elle est une sous-préfecture). En 1123, Henri 1er Beauclerc, roi d’Angleterre et duc de Normandie, fait construire sur un éperon rocheux, contourné par un méandre de la Vire, un donjon carré muni d’une première enceinte, afin d’assurer la défense du duché contre les appuis extérieurs à ses opposants, telles les troupes du comte d’Anjou ou des seigneurs de Bretagne. Cet ensemble est plus tard, à partir du milieu du 13ème siècle, sur ordre de saint Louis, complété par des remparts extérieurs. Cette deuxième enceinte n’est achevée qu’au début du 14ème. Elle correspond aux actuelles tours de Geôle, Saint-Sauveur, aux Raines, de la Douve et à la porte Horloge

[17] Tours est une ville de l’Ouest de la France, sur les rives de la Loire et du Cher, dans le département d’Indre-et-Loire, dont elle est le chef-lieu. La ville de Tours devient une véritable capitale de la France entre 1430 et 1530, séjour continuel des rois en Touraine avec sa couronne de châteaux, et lieu des fastes de la cour. Les États généraux du royaume sont convoqués à Tours en 1435 dans la salle du grand Concile, qui devient Grande Salle des États généraux, pour approuver et ratifier le traité de paix d’Arras et rétablir les impôts sur les marchandises. Dès 1439 Marie d’Anjou restaure et aménage la résidence royale du château de Tours, mais délaissant avec le temps cette inconfortable et très ancienne résidence en bord de Loire, Charles VII préfère s’installer au château de Montils-lèz-Tours et y séjourne, pour y signer en 1444 le traité de Tours avec les Anglais conduits par William de la Pole. En 1454, Charles VII signe l’ordonnance de Montils-lès-Tours qui définit la rédaction des coutumes de France qui s’inscrit pour une vision plus moderne de la société, vaste entreprise dont la réalisation devait encore se faire longtemps attendre. Tours confirme alors son important rôle administratif en devenant le siège de la charge de Languedoïl, charge confiée à un général des finances qui a pour mission de lever les impôts extraordinaires (c’est-à-dire provenant de l’ensemble du royaume et non du seul domaine royal, principalement la taille, les aides et la gabelle). La généralité de Tours comprend alors tout le Centre et le Sud-Ouest de la France (la Guyenne sera détachée en 1523), c’est la charge la plus importante, la grand’charge, des quatre charges du royaume. La deuxième partie du 15ème siècle est un moment où l’on voit émerger une certaine indépendance et une affirmation du pouvoir municipal. Ainsi, lorsque le roi Louis XI accède au trône, en 1461, il accorde à la ville certains privilèges. Notamment il donne, par ses lettres patentes, la possibilité de former son propre corps de ville à Tours. Le corps de ville dirige la cité et il est l’intermédiaire entre le roi et la population.

[18] Le duché de Normandie est un duché féodal du royaume de France qui a existé de 911 à 1469, d’abord comme principauté largement autonome, puis après sa conquête par le roi de France en 1204, comme partie du domaine royal ou comme apanage. Louis XI supprime le duché en 1469. Toutefois, il subsiste pour sa partie insulaire (les îles Anglo-Normandes) comme dépendance de la couronne britannique. Le duché de Normandie fait partie, comme l’Aquitaine, la Flandre ou la Catalogne, de ces principautés qui émergent au milieu du Moyen Âge avec l’affaiblissement du pouvoir royal carolingien.

[19] La Guyenne est une ancienne province, située dans le sud-ouest de la France. Ses limites ont fluctué au cours de l’histoire sur une partie des territoires des régions françaises Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Portant le titre de duché, la Guyenne avait pour capitale Bordeaux. Son nom est apparu au 13ème siècle en remplacement du terme d’« Aquitaine ». Sous l’Ancien régime, la Guyenne était l’une des plus grandes provinces de France et regroupait divers pays et provinces plus petites comme le Périgord, l’Agenais, le Quercy et le Rouergue. Le terme de « Guyenne propre » correspondait à la région de Bordeaux, également appelée le Bordelais. La Guyenne était couramment associée avec la Gascogne dont la capitale était Auch et qui regroupait notamment l’Armagnac, le Bigorre, le Labourd, la Soule et le Comminges. Guyenne et Gascogne partageaient ainsi le même gouvernement général militaire.

[20] Les compagnies d’ordonnance sont les premières unités militaires permanentes (et donc professionnelles) à disposition du roi de France. Les compagnies d’ordonnance sont créées par le Connétable Arthur de Richemont sous le roi Charles VII par l’ordonnance du 26 mai 1445. Leur création se situe lors d’une accalmie dans la guerre de Cent Ans. Elle vise à la fois à une plus grande efficacité au combat de l’armée royale, et à une diminution des dégâts causés par l’armée en déplacement. L’application de l’ordonnance aboutit au licenciement de la moitié des hommes d’armes de l’armée royale, à la fois les moins bons combattants et les auteurs des déprédations et pillages. Ceux qui restent sont les meilleurs sur le champ de bataille, et aussi les plus fidèles au roi : le problème des capitaines alliés aux grands féodaux durant la Praguerie est ainsi résolu

[21] On appelle grand schisme d’Occident (ou Grand Schisme) la crise pontificale qui touche le catholicisme au tournant des 14ème et 15ème siècles (1378-1417), divisant pendant 40 ans la chrétienté catholique en 2 courants rivaux. Cette crise survient en Europe en pleine guerre de Cent Ans, à la faveur des transformations d’un système féodal qui ne répond plus aux besoins d’une société en pleine mutation. En effet, l’Église catholique n’a plus le rôle culturel et social qui était le sien au début du Moyen Âge et qui l’avait rendue indispensable à l’exercice du pouvoir. Au Moyen Âge tardif, les mutations économiques induisent la création d’États modernes que l’Église n’a plus les moyens de rassembler culturellement. Sur le terrain politique, cela se traduit par l’affrontement du roi de France Philippe le Bel et du pape Boniface VIII qui cherchent à affirmer la primauté absolue de leur pouvoir. En Italie, les luttes du pape et de l’empereur débouchent sur l’affrontement entre guelfes et gibelins du 12ème au 14ème siècle. Ces tensions et conflits aboutissent dans un premier temps à l’installation en 1309 de la papauté en Avignon puis en 1378, au Grand Schisme. Celui-ci, inscrit dans une crise profonde du sentiment et de la pensée religieuse, est marqué par deux successions pontificales simultanées, l’une à Rome et l’autre en Avignon (dont les tenants en titre sont qualifiés d’antipapes par leurs adversaires). L’Église, dont une partie du rôle social et culturel a été prise en charge par la bourgeoisie depuis le 13ème siècle, sort moralement et spirituellement affaiblie de cette crise : le gallicanisme se développe, les particularismes nationaux s’exacerbent, le sentiment religieux se modifie, de nouvelles hérésies émergent.

[22] Le 17ème concile œcuménique de l’Église catholique commence à Bâle le 23 juillet 1431. Transféré par Eugène IV à Ferrare en 1437 puis à Florence en 1439, il se termine à Rome en 1441.

[23] La Pragmatique Sanction de Bourges est une ordonnance qui fut débattue dans le chapitre de la Sainte-Chapelle de Bourges et promulguée le 7 juillet 1438, par le roi de France Charles VII, avec l’accord du clergé réuni en assemblée à Bourges. Le roi s’affirme comme le gardien des droits de l’Église de France. Ce décret fut le premier pas vers le gallicanisme, renforcé par le concordat de Bologne de 1516.

[24] supérieurs de couvents

[25] Sous l’Ancien Régime, le prévôt des marchands de Paris, assisté de quatre échevins, s’occupait de l’approvisionnement de la ville, des travaux publics, de l’assiette des impôts et avait la juridiction sur le commerce fluvial. Il était élu tous les deux ans et son rôle se rapprochait de celui d’un maire de Paris. Cette institution succède sous Saint Louis à une corporation, la Hanse parisienne des marchands de l’eau. La prévôté des marchands de Paris a été instituée sous Philippe Auguste, mais le premier prévôt dont le nom nous soit connu est Evrard (ou Evrouin) de Valenciennes, mentionné sous Saint Louis, dans un texte d’avril 1263. Le poste a été supprimé après la prévôté d’Étienne Marcel et la révolte des Maillotins, en 1383. Rétabli en 1412, il n’a plus joué de rôle politique jusqu’à sa disparition en 1789.

[26] Qui est incapable de s’en tenir à une décision prise.

[27] La Praguerie est une révolte menée par les grands vassaux de France contre les réformes militaires du roi Charles VII. Le dauphin, futur Louis XI, fait partie des révoltés. La fronde est nommée « praguerie » en allusion à la révolte des Hussites à Prague, au début du 15ème siècle. La révolte naquit du mécontentement diffus des grands seigneurs. L’un des événements précurseurs est le complot de Jean II d’Alençon, Jean IV d’Armagnac et Charles 1er de Bourbon. Celui-ci visait à éliminer 2 conseillers du roi, Charles du Maine et le connétable de Richemont. La conjuration est découverte et n’a pas de suite.