Fille de Jean 1er d’Aragon et de Yolande de Bar, elle joua un rôle important dans la politique de l’Empire angevin, de la France et de l’Aragon, pendant la première moitié du 15ème siècle.
Elle réclama le trône d’Aragon après la mort de sa sœur aînée Jeanne. Mais c’est l’oncle de Yolande, Martin d’Aragon qui hérita du trône d’Aragon. Martin mourut sans descendance en 1410, et après 2 ans d’interrègne, les États d’Aragon élirent Ferdinand d’Antequera comme nouveau roi d’Aragon.
Son mariage avec Louis II d’Anjou en décembre 1400 à Arles fit partie de l’effort pour résoudre les revendications contestées sur le royaume de Sicile et Naples entre les maisons d’Anjou et d’Aragon.
Elle arrangea en 1413 le mariage de sa fille Marie avec Charles de Ponthieu , 3ème fils de Charles VI et de la reine Isabeau. Cela amena son implication personnelle et cruciale dans le combat pour la continuation de la dynastie des Valois en France.
La victoire des Anglais à Azincourt [1] en 1415 faisait peser des menaces sur le duché d’Anjou. Le roi Charles VI était malade et son royaume divisé par la guerre civile entre les Bourguignons et les Armagnac [2]. La situation empira par l’alliance des ducs de Bourgogne avec les Anglais et parce que la reine Isabeau fournit aux ducs de Bourgogne des arguments pour contester les droits des enfants de Charles VI sur la couronne de France. Craignant le pouvoir abusif des Bourguignons, Louis II envoya Yolande, ses enfants et son futur beau-fils en Provence.
En 1416, le dauphin Louis, frère aîné de Charles de Ponthieu décéda. Il fut suivi en 1417 par Jean, le deuxième frère et donc entre-temps dauphin. Les 2 aînés avaient été sous la protection du duc de Bourgogne. Yolande était la protectrice de son beau-fils Charles qui devint le nouveau dauphin. Le 29 avril 1417 Louis II d’Anjou décéda de maladie, laissant Yolande, alors âgée de 33 ans, en charge de la maison d’Anjou. Elle tenait également le sort de la maison royale des Valois dans ses mains.
Le dauphin Charles était très vulnérable face aux desseins du roi d’Angleterre Henri V et de son cousin Jean sans Peur, le duc de Bourgogne. Les parents les plus proches de Charles, les ducs d’Orléans et de Bourbon avaient été faits prisonniers à Azincourt par les Anglais. A cause de l’alliance de sa mère, du duc de Bourgogne et des Anglais, Charles ne pouvait compter que sur le support de la maison d’Anjou et celle des Armagnac.
Durant la période ou le dauphin Charles ne fut pas reconnu comme l’héritier de la couronne de France, elle joua un rôle important, entourant le jeune roi de conseillers et domestiques de la maison d’Anjou. Elle manœuvra pour que le duc de Bretagne rompe son alliance avec l’Angleterre et fit nommer Arthur de Richemont, membre de la famille ducale bretonne, connétable de France en 1425. Avec l’aide du connétable de Richemont, elle fut derrière le renvoi de plusieurs proches conseillers de Charles VII, La Trémoille, Pierre de Giac. Elle finit par se retirer à Angers puis au château de Tuce-de-Saumur [3], où elle mourut le 14 décembre 1443.