René d’Alençon ou René de Valois (1454-1492)
Duc d’Alençon-Comte du Perche
Fils de Jean II d’Alençon et comte du Perche [1], et de Marie d’Armagnac fille de Jean IV d’Armagnac.
En 1467, alors que son père se révoltait avec le concours des Bretons, René d’Alençon eut pour mission de défendre Alençon [2], mais l’insolence de la garnison bretonne souleva les bourgeois de la ville. Dégoûté, René d’Alençon rendit la ville à Louis XI, qui la lui restitua après avoir maté la révolte.
Couvert de dettes et débauché, le désordre de ses affaires et de ses mœurs entraîna sa disgrâce et le roi l’emprisonna. Tombé dans la disgrâce de Louis XI, ce dernier, par acte du 23 février 1483 donne la jouissance de Château-Gontier [3] à Pierre d’Acigné [4], son valet de chambre.
Il ne sortit de prison qu’à la mort de Louis XI. Les États de Tours remettent René d’Alençon dans ses droits, et il donne l’administration de la baronnie de Château-Gontier à sa femme : Marguerite de Lorraine-Vaudémont.
Il participa à la Guerre folle [5], mais fut pardonné par Charles VIII.
Une première alliance fut négociée avec Marguerite d’Harcourt, fille de Guillaume d’Harcourt [6], comte de Tancarville [7]. Une source indique que le mariage eut lieu, un autre qu’il n’y eut que des fiançailles. Toujours est-il que Marguerite mourut au cours de 1488, sans qu’ils aient eu d’enfants.
Il se maria ensuite à Toul, le 14 mai 1488, avec Marguerite de Lorraine-Vaudémont.
Notes
[1] Le comté du Perche est issu de l’union de deux seigneuries : celle de Mortagne-au-Perche, et celle de Nogent-le-Rotrou. Les seigneurs de Mortagne furent parfois qualifiés de comtes, mais pas de manière systématique. Ce fut le comte Geoffroy de Mortagne qui adopta le titre de comte du Perche, à la fin du XIIe siècle. À la mort de l’évêque Guillaume du Perche, en 1226, le comté fut réuni à la Couronne. Plus tard il fut donné en apanage à des princes du sang.
[2] Alençon est une commune française, préfecture du département de l’Orne. La ville est excentrée par rapport au territoire départemental. Alençon a été au cours des siècles une place administrative (chef-lieu de la généralité d’Alençon) et économique (dentelle d’Alençon, imprimerie), ainsi qu’un carrefour entre communications est-ouest, sur l’axe Paris-Bretagne, et nord-sud, sur l’axe Rouen-Tours.
[3] La baronnie de Château-Gontier, est une ancienne baronnie médiévale, érigée en marquisat en 1656. Elle offre cette particularité historiquement intéressante que sa limite nord était comme indécise entre le comté de Laval, le comté du Maine et l’Anjou. L’autorité civile et féodale du comte d’Anjou avait empiété par droit de conquête sur le territoire du Maine, avant le 11ème siècle, mais à une époque où les paroisses étaient déjà constituées. Aussi l’évêque du Mans avait-il maintenu sa juridiction sur l’étendue de son diocèse. C’est ainsi, du moins, que l’abbé Angot croit devoir comprendre et expliquer ce phénomène anormal.
[4] La famille d’Acigné est issue selon Augustin du Paz de Riwallon de Vitré, baron de Vitré, qui cède le territoire d’Acigné en 1010 à son troisième fils Renaud. Plus récemment Frédéric Morvan estime que la maison d’Acigné est issue de Gervais seigneur d’Acigné fils d’André Ier de Vitré et de son épouse Agnès de Mortain. Le premier château d’Acigné date de cette époque. Le château était appelé en 1240 la Motte d’Acigné. Il sera détruit en 1234 par Pierre Mauclerc, afin de punir Alain II d’Acigné d’avoir pris parti pour Saint Louis contre lui. La seigneurie d’Acigné possédait un droit de haute justice. Châtellenie d’ancienneté, elle est érigée en marquisat en 1609. Elle sera la propriété des barons de Vitré, puis des familles Acigné, Cossé-Brissac, Lambert, seigneurs de la Havardière, Freslon, Talhouët, seigneurs de Bonamour.
[5] La Guerre folle est le nom donné à une guerre qui oppose, entre 1485 et 1488, une coalition de seigneurs à Anne de France, régente de France. Menée parallèlement à la guerre de Bretagne, elle se termine par le traité du Verger qui prépare l’union de la Bretagne à la France. La Guerre folle s’inscrit dans une longue succession de conflits qui opposent la Royauté et les grands princes du royaume, dans la deuxième moitié du 15ème siècle : Praguerie en 1440, ligue du Bien public en 1465, etc. Du côté des princes, on compte les ducs René II de Lorraine, François II de Bretagne, Louis II d’Orléans (cousin du roi et futur Louis XII de France), le prince d’Orange, le comte d’Albret, le comte d’Angoulême, Odet d’Aydie, bâtard d’Armagnac, comte de Comminges et gouverneur de Guyenne, et Philippe de Commynes. Ils sont par ailleurs soutenus par les ennemis étrangers du roi de France : l’Angleterre, la Castille-Aragon et l’Autriche-Bourgogne.
[6] La maison d’Harcourt est une famille subsistante de la noblesse française, d’extraction féodale, originaire de Normandie. Sa filiation est prouvée et suivie depuis 1094, ce qui fait d’elle l’une des plus anciennes familles françaises subsistantes. Elle a formé vers 1100 deux lignées qui se sont perpétuées séparément, en France et en Angleterre. La lignée française a notamment produit la tige de Bonnétable, qui s’est scindée dès 1407 en deux branches aujourd’hui seules subsistantes
[7] Le comté de Tancarville est une ancienne seigneurie féodale de Normandie dont Tancarville était la capitale. Au 11ème siècle, ce fief n’était qu’une seigneurie qui dépendait de Raoul de Tancarville, gardien du duc Guillaume le Conquérant, futur roi d’Angleterre. Le fait que Raoul était chambellan de Normandie, et que cette fonction est restée dans la famille, lui valut d’être appelé, après quelque temps, « chambellan de Tancarville ». Au 14ème siècle, le fief de Tancarville fut érigé en comté, lorsque Jean II de Melun entra en sa possession grâce à son mariage avec Jeanne, fille de Robert de Tancarville et héritière de son frère Guillaume VI. La famille s’est éteinte avec le petit-fils de Jean II, Jean Guillaume de Melun en 1415. Le 27 mai 1364, le roi Charles V détacha le comté de Longueville du comté de Tancarville dont il avait dépendu jusque-là, et l’érigea en fief royal pour l’offrir au connétable de France Bertrand du Guesclin. En 1488, Tancarville revint par testament à François d’Orléans, comte de Dunois, dont les descendants l’ont conservé jusqu’au début du 18ème siècle. Par la suite, le comté est dans la possession de Colbert de Seignelay qui le transmit à la maison de Montmorency. Ce titre n’est plus porté depuis la fin du 18ème siècle.