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Marguerite de Lorraine-Vaudémont

jeudi 23 mai 2024, par lucien jallamion

Marguerite de Lorraine-Vaudémont (1463-1521)

Dame de Sainte-Suzanne

Fille de Ferry II, comte de Vaudémont [1] et de Yolande d’Anjou, duchesse de Lorraine [2] et de Bar [3]. Elle est la sœur du duc René II de Lorraine et de Bar.

Petite-fille du roi René d’Anjou qui régna sur les duchés de Bar, de Lorraine et d’Anjou [4], le comté de Provence [5] et nominalement sur les royaumes de Naples [6] et de Sicile [7].

Elle a 7 ans quand son père meurt. De 1473 à la mort de son grand père en 1480, elle vit avec lui à la Cour d’Aix en Provence, où elle découvre la spiritualité de Saint François d’Assise et de Sainte Claire.

Elle épouse à Toul [8] le 14 mai 1488 René d’Alençon . De son union naissent 3 enfants.

Son mari meurt en 1492, elle se retrouve à l’âge de 30 ans à la tête du duché d’Alençon [9]. Elle se bat alors pour conserver la tutelle de ses enfants. Elle les élèvera dans un manoir qu’elle fait édifier vers 1505 à Mauves-sur-Huisne [10].

Les dettes accumulées lors de la Guerre de Cent Ans [11], terminée en 1453, obligent Marguerite à imposer à ses sujets une politique de rigueur budgétaire.

Au plan religieux, elle fonde les monastères de Clarisses [12] d’Alençon [13] et d’Argentan [14]. Son souci constant des pauvres se manifeste particulièrement à l’hôpital de Mortagne [15].

À l’instar de sa belle-sœur, la duchesse de Lorraine Philippa de Gueldre, en 1518, à l’âge de 54 ans, après une année de probation, elle rejoignit les religieuses du monastère des Clarisses d’Argentan où elle mourut le 2 novembre 1521.

Elle est l’arrière-grand-mère du roi Henri IV.

Elle fut déclarée Bienheureuse en mars 1921 par le pape Benoît XV .

En 1498, veuve de René d’Alençon, Marguerite recevait l’aveu de Jean de Bouillé pour sa terre et seigneurie de Bouillé [16].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Franck Mauger, conférence Amis du Perche, Mortagne, novembre 2019

Notes

[1] Le comté de Vaudémont fut donné à Gérard 1er de Vaudémont en 1070, afin que celui-ci favorise la succession de son frère Thierry II au duché de Lorraine. Les comtes de Vaudémont furent des vassaux des ducs de Lorraine.

[2] Le duché de Lorraine est né du partage de la Lotharingie en 959 par le duc Brunon de Cologne, qui confia la Haute Lotharingie au vice duc Frédéric de Bar. Celui-ci prit le titre de duc de Haute Lotharingie en 977. Au fil du temps, le duché de Haute Lotharingie deviendra le duché de Lorraine, mentionné comme tel en 1067. Les ducs (pour les descendants de Gérard d’Alsace et ceux des Maisons de Vaudémont et d’Anjou jusqu’en 1737) se succédèrent jusqu’en 1766, date de l’annexion par la France où le trône ducal fut occupé par Stanislas Leszczynski, souverain polonais détrôné profitant de la vacance du trône lorrain à la suite du mariage du dernier duc de la maison de Lorraine, François III, avec l’archiduchesse régnante d’Autriche Marie-Thérèse. Ce François III a été élu par la suite roi des Romains et couronné comme Saint Empereur Romain sous le nom de François (premier de ce nom), de sorte qu’on parle de sa femme comme l’Impératrice Marie-Thérèse.

[3] Relevant à la fois du Saint Empire romain germanique mais aussi du domaine royal de France (partie du duché située à l’ouest de la Meuse), le comté, puis duché de Bar, fut formé au 10ème siècle par Ferry d’Ardennes, frère de l’évêque de Metz Adalbéron. Il fut annexé par la France en 1766. Ses villes principales étaient Bar-le-Duc, la capitale, Pont-à-Mousson sur la Moselle, au pied du château de Mousson, Briey et Longwy. Ses frontières bordaient le comté de Champagne, la principauté épiscopale de Verdun, le comté puis duché de Luxembourg, la principauté épiscopale de Metz, le duché de Lorraine et la principauté épiscopale de Toul.

[4] L’Anjou est une région historique et culturelle française, correspondant à l’ancienne province du même nom et dont la capitale est Angers. Bien que le duché ait disparu, le terme « Anjou » est toujours utilisé pour définir le territoire de Maine-et-Loire

[5] Le Comté de Provence est une ancienne principauté territoriale située à l’est du delta du Rhône. Il ne doit pas être confondu avec le marquisat ou le Duché de Provence. En 1019, Emma, comtesse de Provence, se maria avec Guillaume Taillefer, comte de Toulouse, transmettant les droits de la lignée de Roubaud à la maison de Toulouse. Le titre de marquis de Provence passa définitivement à cette maison à compter de 1093. En 1112, Douce de Provence, héritière des droits de la ligne de Guilhem, épousa Raimond Bérenger III, comte de Barcelone, qui devient Raimond Bérenger 1er de Provence. Les maisons de Toulouse et de Barcelone entrèrent alors en conflit pour le marquisat. Un traité fut conclu, en 1125, entre Raymond Bérenger et Alphonse Jourdain de Toulouse : par celui-ci, le comté de Provence fut divisé en un marquisat au nord de la Durance - attribué aux Toulouse - et un comté au sud, attribué à Barcelone. En 1193, Alphonse II de Provence épouse Gersande de Forcalquier, ce qui donne naissance au comté de Provence Forcalquier.

[6] Le royaume naquit de la scission de fait du royaume de Sicile, provoquée par les Vêpres siciliennes de 1282. Le roi Charles d’Anjou, chassé de l’île de Sicile par les troupes de Pierre III d’Aragon, ne se maintint que sur la partie continentale du royaume. Naples devint la capitale de ce nouveau royaume, ce qui provoqua une forte croissance de la ville qui était auparavant supplantée par Palerme. Sous le règne de Robert 1er, le royaume connaît une période de paix et de prospérité. Le roi fit de Naples l’un des centres culturels de l’Italie, invitant à sa cour Giotto, Pétrarque et Boccace. La seconde partie du 14ème siècle vit cependant s’amorcer une période de déclin due à la lutte fratricide entre deux branches adverses de la dynastie angevine pour régler la succession de Robert 1er puis celle de sa fille, la reine Jeanne 1ère. La maison d’Anjou-Duras finit par triompher, avec Charles III, duc de Duras, qui fit assassiner la reine Jeanne en 1382. Son fils, Ladislas 1er, étendit provisoirement le royaume sur une bonne partie de l’Italie centrale, caressant le rêve d’unifier la péninsule. À sa mort sans héritier en 1414 c’est sa sœur, Jeanne II, qui monta sur le trône.

[7] Le royaume de Sicile, également appelé royaume normand de Sicile, est créé en 1130 par Roger II sur l’île de Sicile, la Calabre, les Pouilles, et Naples. Ce royaume traverse plusieurs phases marquées par les dominations successives des Normands, des Souabes (autre nom pour la dynastie des Hohenstaufen, descendants de Frédéric de Souabe), des Angevins et des Aragonais. Le royaume de Sicile a dans le passé recouvert plusieurs zones géographiques différentes au fil du temps. Le royaume de Sicile ne s’est pas limité à la seule île de Sicile. Il a été l’objet de convoitises de la part des plus grandes familles européennes, qui se sont battues pour s’en assurer la possession. L’histoire du royaume a été particulièrement mouvementée, marquée par des assassinats, des guerres de succession, des séparations. Les rois de Sicile n’ont donc pas tous régné sur un territoire identique. On a même pu parler, lors des périodes au cours desquelles les royaume de Sicile et de Naples ont été réunis, de Royaume des Deux-Siciles

[8] Toul est une commune française localisée dans le département de Meurthe-et-Moselle (54). Ancienne principauté épiscopale du Saint-Empire romain germanique, Toul passe sous le contrôle de la France en 1552, au cours du voyage d’Allemagne, avant d’être définitivement annexée en 1648, en vertu du traité de Westphalie.

[9] Le comté d’Alençon relevait du duché de Normandie lorsqu’il fut acheté, en 1220, aux héritiers de Robert 1er d’Alençon, par le roi de France Philippe-Auguste. En mars 1268, son petit-fils le roi saint Louis, le donna à son cinquième fils, Pierre. Ce dernier étant mort sans postérité en 1283, le comté d’Alençon revint alors à la couronne de France et fut donné, en 1286, par le roi Philippe le Bel, avec le comté du Perche, en apanage à son frère Charles, comte de Valois, qui lui même le transmit à son second fils Charles II. Le comté s’accrut des seigneuries de Moulins-la-Marche, Bonmoulin, Sainte-Scolasse-sur-Sarthe, Domfront, Argentan, Exmes. En 1414, Il fut érigé en duché-pairie. À la mort de Charles IV sans héritier mâle en 1525, le duché d’Alençon fut laissé en usufruit à sa veuve Marguerite de Navarre et rattaché au domaine royal français.

[10] Mauves-sur-Huisne est une commune française, située dans le département de l’Orne

[11] La guerre de Cent Ans est un conflit entrecoupé de trêves plus ou moins longues, opposant, de 1337 à 1453, la dynastie des Plantagenêt à celle des Valois et, à travers elles, le royaume d’Angleterre et celui de France. Le terme même de « guerre de Cent Ans » est une construction historiographique établie au 19ème siècle, pour regrouper cette succession de conflits.

[12] Les clarisses (ou ordre des clarisses ou ordre des Pauvres Dames) tiennent leur nom de sainte Claire d’Assise qui a créé cet ordre en 1212 à la demande de saint François d’Assise.

[13] Alençon est une commune française, préfecture du département de l’Orne. La ville est excentrée par rapport au territoire départemental. Alençon a été au cours des siècles une place administrative (chef-lieu de la généralité d’Alençon) et économique (dentelle d’Alençon, imprimerie), ainsi qu’un carrefour entre communications est-ouest, sur l’axe Paris-Bretagne, et nord-sud, sur l’axe Rouen-Tours.

[14] Argentan est une commune française, située dans le département de l’Orne en Normandie, traversée par l’Orne. La ville connaît un essor progressif jusqu’au début du Moyen Âge. Après l’arrivée des Vikings sur les côtes franques et lors de la formation d’un État normand à partir de 911, la ville de l’ancienne Neustrie est intégrée à la Normandie. Selon certains écrits, la ville d’Argentan aurait été donnée à un lieutenant de Rolf le Marcheur en échange de sa fidélité. La ville devient vite prospère, mais subit de plein fouet les conséquences de la rivalité permanente qui oppose les rois de France aux rois d’Angleterre pendant la guerre de Cent Ans : elle est plusieurs fois occupée et détruite. Argentan devient siège du comte Pierre II d’Alençon avant que celui-ci devienne l’un des otages envoyés en 1360 en Angleterre en échange du roi Jean II le Bon, fait prisonnier en 1356 à la bataille de Poitiers.

[15] Mortagne-au-Perche est une commune française, située dans le département de l’Orne. Ancienne capitale du Perche (province), le centre de la région économique.

[16] Les ruines du château de Bouillé, du 15/16ème siècle, se trouvent sur la commune de Torcé-Viviers-en-Charnie, en Mayenne. Il reste aujourd’hui de l’ancien château une tour transformée en maison d’habitation.