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Histoire de l’Anatolie

samedi 6 juillet 2024, par lucien jallamion

Histoire de l’Anatolie

Les 5 et 4ème siècles av. jc voient le monde grec déchiré par les luttes hégémoniques entre cités.

Sous domination de l’’Empire d’Alexandre de 336 à 275 et des monarchies hellénistiques d’Orient.

C’est de Macédoine [1], à la fin du 4ème siècle av. jc, que se développe l’épopée d’Alexandre le Grand, qui part en 334 reconquérir l’Asie Mineure [2] et l’Égypte [3] sur les Perses. L’armée grecque reconquiert d’abord toutes les cités côtières d’Asie Mineure et descend le littoral jusqu’en Égypte, qu’elle délivre de l’hégémonie perse et où est fondée Alexandrie [4].

D’Égypte, Alexandre part à la conquête de la Perse. L’Empire achéménide [5] est défait définitivement à la bataille d’Arbèles en 331 [6]. Persépolis [7] est détruite et les armées d’Alexandre sont accueillies en libératrices en Babylonie [8], où le conquérant établit sa capitale à Suse [9]. Cinq années de campagnes militaires l’amènent jusqu’au bord du Gange [10], au cœur du continent indien, où ses troupes épuisées refusent de continuer plus loin. Son itinéraire l’a mené d’abord en Asie centrale jusqu’à l’emplacement de l’actuelle Samarcande [11]. Il rebroussera chemin par le sud de la péninsule Indienne et mourra épuisé à Suse en 323, à l’âge de 33 ans.


Seules les conquêtes arabes représenteront bien plus tard un exploit similaire, qui voit des conquêtes militaires rapides et éphémères laisser des traces culturelles historiques de longue durée partout où sont passés les conquérants. Le Moyen-Orient restera aussi sous domination grecque jusqu’à l’arrivée des Romains au 1er siècle.

À la mort d’Alexandre, son empire fut progressivement partagé par ses lieutenants. Au Moyen-Orient, Ptolémée eut l’Égypte et y fonda une dynastie, Antigone l’Asie Mineure qui devint le royaume de Pergame [12], dont les Romains prirent le contrôle en 126, Séleucos la Mésopotamie et le Croissant fertile, où il fonda la dynastie des Séleucides [13], qui étendra son pouvoir sur l’Asie Mineure. Ce seront les armées romaines de Pompée, en 64, qui abattront l’Empire séleucide, et celles d’Octave, en 30, les Ptolémée d’Égypte.


L’Empire byzantin de 395 à 1453

La longue domination de l’Empire byzantin [14] fut précédée de l’hégémonie romaine en Grèce, puis progressivement en Asie Mineure et dans le Croissant fertile. À l’avènement du christianisme, cette large zone du Moyen-Orient est constituée de provinces sous administration romaine. L’Empire romain est alors à son apogée, mais l’influence des provinces d’Orient y deviendra de plus en plus sensible.

Septime Sévère fut un empereur originaire de la côte libyenne [15], Philippe dit l’Arabe était originaire de Syrie [16]. Avec l’empereur Constantin, qui reconnaît la religion chrétienne, l’Empire romain cède en fait à l’Orient dont elle est issue et pose les fondements de l’Empire byzantin par la création de Constantinople [17] en 330. Son fils Constance y installera le siège de l’Empire.


264 à 146 av. jc, Carthage, rivale de Rome

Introduction :

La cité de Carthage [18] affronta sa rivale Rome pendant plus d’un siècle, de 264 à 146 av. jc, pour la domination de la Méditerranée occidentale.

Ces guerres puniques (d’après un autre nom donné aux Carthaginois) se terminèrent sur une victoire totale de Rome. Bien oubliée depuis, la cité de Carthage n’en était pas moins digne de considération.


Des commerçants audacieux

Les habitants de Carthage sont originaires du pays de Canaan [19], c’est-à-dire du Proche-Orient actuel [20].

Également appelés Phéniciens, les Cananéens étaient d’habiles navigateurs et des commerçants hors pair. Ils étaient connus des Égyptiens contemporains de Ramsès II sous le nom de Peuples de la Mer. Ils sont à l’origine de notre alphabet phonétique.

Les cités phéniciennes comme Sidon [21] ou Tyr [22] ont créé des colonies tout autour de la mer Méditerranée, autour d’anses rocheuses propices à l’amarrage des navires et appelées cothons. C’est ainsi que Gadès [23] et Utique [24] furent fondées par les Phéniciens dans l’actuelle Tunisie entre le 12 et le 10ème siècles av. jc.

Selon une tradition légendaire prisée des Carthaginois, leur ville aurait quant à elle été fondée en 804 av. jc par Élissa ou Didon reine de Tyr, après que son frère Pygmalion eut fait assassiner son époux Sychée . Plus sûrement, Carthage (ou Qart hadasht, la Ville neuve) a été fondée plus tard, en 663 av. jc, par des marins de Tyr, sur une presqu’île entourée de lagunes, au nord de l’actuelle Tunis [25]. Quoi qu’il en soit, la cité conserva toujours des rapports filiaux avec Tyr, attestés par une offrande lors de la fête annuelle du Melkhart [26].

Au sommet de sa gloire, la cité punique compta 700 000 habitants si l’on en croit Strabon, un historien romain du 2ème siècle av. jc.

République oligarchique

Carthage se développa lentement. Quand Tyr fut ruinée par les invasions assyriennes [27] et perses, elle regroupa autour d’elle les colonies phéniciennes de la Méditerranée occidentale. Dès 654, elle fonda elle-même une colonie à Ibiza [28], dans les Baléares [29]. En Afrique même, elle dut sécuriser son arrière-pays, indispensable à son ravitaillement, en luttant contre les Numides [30] et les Berbères [31].

Dès le 6ème siècle, la royauté primitive fut renversée et les principales familles de marchands remplacée par un gouvernement oligarchique, abusivement qualifié de républicain, comme Rome, Athènes ou plus tard Venise [32] et Florence [33].

Le Sénat, qui regroupe les hommes libres, élit chaque année 2 Rois ou suffètes. Les Rois sont assistés par un Conseil des Anciens, recruté parmi les sénateurs. Ils sont choisis au début dans la famille des Magonides [34] puis dans celle des Hannonides [35]. D’autres familles réussiront ensuite à s’imposer en s’appuyant sur la plèbe [36] des artisans et des marins. Il s’agit en particulier de la famille des Barcides [37], à laquelle appartiennent Hamilcar et ses fils Hasdrubal et Hannibal.

Toutefois, à la différence notable de Rome ou des cités grecques, Carthage ne confie pas sa sécurité aux citoyens-soldats mais à des mercenaires de toutes origines et à la fidélité douteuse.

L’agriculture savante, attestée par le traité d’agronomie de Magon le Carthaginois , l’arboriculture et la céramique sont les principales ressources de Carthage, sans oublier surtout le commerce.

Comme Tyr, Carthage fait le négoce des métaux [38] avec Gadès, en Espagne. Elle distribue aussi dans toute la Méditerranée des produits africains [39] ainsi que des produits agricoles de sa région [40].

À la différence des marins grecs, ses marins ne craignent pas de franchir les colonnes d’Hercule [41] et font du cabotage sur les côtes de l’Atlantique, jusque dans les îles Cassitérides [42], riches en étain.

L’Histoire garde aussi le souvenir du prodigieux voyage du suffète [43] Hannon qui au cours du 5ème siècle av. jc, longea les côtes africaines avec une flotte de nombreux navires et un total de 30 000 hommes. Il atteignit le sud du Maroc actuel et doubla les îles du Cap Vert [44] avant de regagner la mère patrie.

Les Carthaginois adorent Tanit et surtout Ba’al Hammon. À ce dieu, selon une coutume originaire de Tyr, ils offrent en sacrifice des enfants au cours d’une cérémonie appelée molek ou Moloch.

Les malheureux sont jetés dans une fournaise et leurs cendres sont conservées dans un endroit appelé tophet.

Les archéologues en ont retrouvé les traces sur le site de Carthage.

P.-S.

Source : texte de Jean François Zilberman de herodote Publié ou mis a jour le !23/04/2017

Notes

[1] e royaume de Macédoine est un État antique situé au nord de la Grèce correspondant aujourd’hui principalement à la Macédoine grecque. Il est centré sur la partie nord-est de la péninsule grecque, bordé par l’Épire à l’ouest, la Péonie au nord, la Thrace à l’est et la Thessalie au sud. Royaume périphérique de la Grèce aux époques archaïque et classique, il devient l’État dominant du monde grec durant l’époque hellénistique. L’existence du royaume est attestée au tout début du 7ème siècle av. jc avec à sa tête la dynastie des Argéades. Il connaît un formidable essor sous le règne de Philippe II qui étend sa domination sur la Grèce continentale en évinçant Athènes et la ligue chalcidienne pour ensuite fonder la Ligue de Corinthe. Son fils Alexandre le Grand est à l’origine de la conquête de l’immense empire perse et de l’expansion de l’hellénisme en Asie à la fin du 4ème siècle av. jc. Après sa mort, la Macédoine passe brièvement sous la tutelle des Antipatrides dans le contexte des guerres des diadoques. En 277, la royauté échoit à Antigone II Gonatas qui installe la dynastie des Antigonides qui règne jusqu’en 168, date à laquelle la Macédoine est conquise par les Romains. En 146 la Macédoine devient une province romaine.

[2] L’Anatolie ou Asie Mineure est la péninsule située à l’extrémité occidentale de l’Asie. Dans le sens géographique strict, elle regroupe les terres situées à l’ouest d’une ligne Çoruh-Oronte, entre la Méditerranée, la mer de Marmara et la mer Noire, mais aujourd’hui elle désigne couramment toute la partie asiatique de la Turquie

[3] Située sur la côte sud de la Méditerranée orientale, le bassin Levantin, le pays a des frontières terrestres avec la Libye à l’ouest, le Soudan au sud, la mer Rouge à l’est, et Israël et la bande de Gaza de la Palestine au nord-est. En l’absence de plans de conquête permanente, les Assyriens abandonnent le contrôle de l’Égypte à une série de vassaux, connus sous le nom de rois Saïtes de la XXVIème dynastie. Dès 653 avant notre ère, le roi Psammétique 1er arrive à chasser les Assyriens avec l’aide de mercenaires grecs recrutés pour former la première armée navale d’Égypte. L’influence grecque s’accroît considérablement à mesure que la ville de Naucratis devient le foyer des Grecs dans le delta. Les rois Saïtes basés dans la nouvelle capitale de Saïs connaissent une brève mais vive résurgence dans l’économie et la culture, mais en 525 avant notre ère, les puissants Perses, dirigés par Cambyse II, commencent leur conquête de l’Égypte et finissent par capturer le pharaon Psammétique III à la bataille de Péluse. Cambyse II prend alors le titre officiel de Pharaon, mais gouverne depuis sa ville natale de Suse en laissant l’Égypte sous le contrôle d’une satrapie. Même si quelques révoltes contre les Perses sont couronnées de succès au 5ème siècle, l’Égypte n’est pas en mesure de chasser définitivement les Perses. À la suite de son annexion par la Perse, l’Égypte est rejointe par Chypre et la Phénicie dans la sixième satrapie de l’empire perse achéménide. Cette première période de la domination perse sur l’Égypte, aussi connue comme la XXVIIème dynastie, prend fin en 402 avant notre ère. De 380 à 343 avant notre ère, la XXXème dynastie est la dernière maison royale indigène à régner sur l’Égypte avec Nectanébo II. Une brève restauration de la domination perse, parfois désignée sous le nom de XXXIème dynastie, commence en 343 avant notre ère. Après 11 ans seulement, en 332 avant notre ère, le souverain perse Mazaces remet le trône d’Égypte sans remettre en cause l’autorité d’Alexandre le Grand

[4] Alexandrie est une ville en Égypte. Elle fut fondée par Alexandre le Grand en 331 av. jc. Dans l’Antiquité, elle a été la capitale du pays, un grand centre de commerce (port d’Égypte) et un des plus grands foyers culturels hellénistiques de la mer Méditerranée centré sur la fameuse bibliothèque, qui fonda sa notoriété. La ville d’Alexandrie est située à l’ouest du delta du Nil, entre le lac Maréotis et l’île de Pharos. Cette dernière était rattachée à la création de la ville par l’Heptastade, sorte de digue servant aussi d’aqueduc, qui a permis non seulement l’extension de la ville mais aussi la création de deux ports maritimes.

[5] L’Empire achéménide est le premier des Empires perses à régner sur une grande partie du Moyen-Orient. Il s’étend alors au nord et à l’ouest en Asie Mineure, en Thrace et sur la plupart des régions côtières du Pont Euxin ; à l’est jusqu’en Afghanistan et sur une partie du Pakistan actuels, et au sud et au sud-ouest sur l’actuel Irak, sur la Syrie, l’Égypte, le nord de l’Arabie saoudite, la Jordanie, Israël et la Palestine, le Liban et jusqu’au nord de la Libye.

[6] La bataille de Gaugamèles s’est déroulée le 1er octobre 331 av. jc dans la plaine de Gaugamèles, dans le Nord de l’Irak actuel, même si la localisation exacte de la bataille n’est pas clairement établie, on situe généralement le site à l’est de la ville de Mossoul. Elle est l’affrontement décisif entre l’armée d’Alexandre le Grand et celle de Darius III. Par cette bataille, considérée comme l’une des plus importantes de l’Antiquité par les forces impliquées, le royaume de Macédoine a vaincu définitivement l’empire perse achéménide. Cette bataille est parfois, quelque peu abusivement, appelée bataille d’Arbèles en référence à la cité d’Arbèles (Erbil dans le Kurdistan actuel), située à 100 km environ du champ de bataille.

[7] Persépolis, était une capitale de l’empire perse achéménide. Le site se trouve dans la plaine de Marvdasht, au pied de la montagne Kuh-e Rahmat, à environ 70 km au nord-est de la ville de Shiraz, province de Fars, Iran.

[8] La civilisation babylonienne s’épanouit en Mésopotamie du Sud du début du 2ème millénaire av. jc jusqu’au début de notre ère. Elle prit corps à partir de l’héritage des civilisations du Sud mésopotamien plus anciennes (Sumer et Akkad) dont elle est historiquement la prolongation. Elle prend corps avec l’affirmation politique de Babylone, État qui fut à partir du 18ème siècle av. jc l’entité politique dominant le Sud mésopotamien, et ce pendant plus d’un millénaire.

[9] Suse ou Shushan dans la Bible est une ancienne cité de la civilisation élamite, devenue au 5ème siècle av. jc la capitale de l’Empire perse achéménide, située dans le sud de l’actuel Iran à environ 140 km à l’est du fleuve Tigre. Elle ne présente plus aujourd’hui qu’un champ de ruines.

[10] Le Gange est un fleuve de la plaine indo-gangétique, au nord de l’Inde. Sa longueur varie suivant les sources de 2 500 à 3 000 km, son bassin couvre 907 000 km² et son delta est commun avec celui du Brahmapoutre. Le Gange est la plus sainte des sept rivières sacrées de l’Inde.

[11] Samarcande ou parfois Samarkand est une ville d’Ouzbékistan, capitale de la province de Samarcande. Elle fut une des plus grandes cités d’Asie centrale. Lors de ces différentes occupations, Samarcande a abrité des communautés religieuses diversifiées et est devenue le foyer de plusieurs religions tel que le Bouddhisme, le Zoroastrisme, l’Hindouisme, le Manichéisme, le Judaïsme et l’Église de l’Orient. Les armées des Omeyyades sous Qutayba ben Muslim conquièrent la ville vers 710. Après la conquête de la Sogdiane, l’Islam devient la religion dominante à Samarcande où beaucoup d’habitants se convertissent. Selon la légende, durant le règne des Abbassides, le secret de la fabrication du papier est obtenu de deux Hans, prisonniers faits lors de la Bataille de Talas en 751. Cette invention permit la fondation de la première papeterie de Samarcande et se diffusa dans le reste du monde islamique et plus tard en Europe

[12] Pergame émerge après la mort d’Alexandre le Grand, en 323 av. jc. Le diadoque Lysimaque, un de ses généraux, y a entreposé ses trésors sous la garde de l’eunuque Philétairos. Celui-ci s’empare de Pergame et fonde en 282 av. jc. l’État Pergamien. Il règne d’abord sous la tutelle des Séleucides. Profitant de la lutte entre ces derniers, son neveu et fils adoptif Eumène 1er, véritable fondateur de la dynastie des Attalides, vainc Antiochos 1er en 262 av. jc et assure ainsi l’indépendance de Pergame, consolidée par son successeur Attale 1er Sôter, premier de la dynastie à prendre le titre de roi. Il s’allie avec les Romains au cours de la première guerre macédonienne, contre Philippe V de Macédoine. Après la victoire romaine de Magnésie du Sipyle en 189 av. jc, par la paix d’Apamée, Pergame reçoit de Rome une grande partie de l’Asie mineure. Par la victoire d’Attale 1er Sôter contre les Galates (des Celtes d’Anatolie centrale), Pergame étend son territoire de l’Hellespont à la Carie et l’Ionie, à la Cappadoce et à la partie occidentale de la Phrygie. C’est alors un royaume continental, avec un seul port important, Attalia, car les ports grecs de la mer Égée gardent leur indépendance.

[13] Les Séleucides sont une dynastie hellénistique issue de Séleucos 1er, l’un des diadoques d’Alexandre le Grand, qui a constitué un empire formé de la majeure partie des territoires orientaux conquis par Alexandre, allant de l’Anatolie à l’Indus. Le cœur politique du royaume se situe en Syrie, d’où l’appellation courante de « rois de Syrie ». Les Séleucides règnent jusqu’au 2ème siècle av. jc sur la Babylonie et la Mésopotamie dans la continuité des Perses achéménides.

[14] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[15] La Tripolitaine est une région historique de la Libye dont le nom, qui signifie « trois villes » en grec ancien, vient de Oea, Leptis Magna et Sabratha, les trois villes les plus importantes de la région depuis l’Antiquité. La Tripolitaine a ensuite donné son nom à Tripoli, appellation moderne d’Oea.

[16] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[17] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[18] Carthage est une ville tunisienne située au nord-est de la capitale Tunis. L’ancienne cité punique, détruite puis reconstruite par les Romains qui en font la capitale de la province d’Afrique proconsulaire, est aujourd’hui l’une des municipalités les plus huppées du Grand Tunis, résidence officielle du président de la République, regroupant de nombreuses résidences d’ambassadeurs ou de richissimes fortunes tunisiennes et expatriées. La ville possède encore de nombreux sites archéologiques, romains pour la plupart avec quelques éléments puniques,

[19] Canaan désigne une région du Proche-Orient ancien située le long de la rive orientale de la mer Méditerranée. Cette région correspond plus ou moins aujourd’hui aux territoires réunissant les territoires disputés, l’État d’Israël, l’ouest de la Jordanie, le sud du Liban et l’ouest de la Syrie.

[20] Liban, Israël et Palestine

[21] Sidon ou Saïda en arabe est une ville du Liban. Elle fut dans l’antiquité la capitale incontestée de la Phénicie. La ville était construite sur un promontoire s’avançant dans la mer. Ce fut le plus grand port de la Phénicie sous son roi Zimrida, au 18ème siècle

[22] Tyr se situe dans la Phénicie méridionale, à un peu plus de 70 km au sud de Beyrouth et à 35 km au sud de Sidon, presque à mi-chemin entre Sidon au nord et Acre au sud, et à quelques kilomètres au sud du Litani.

[23] Gadès est le nom de la ville actuelle Cadix. La cité fut fondée vers 1100 av. jc par les Phéniciens, au sud de l’Ibérie, à l’entrée du détroit de Gibraltar, sur le golfe atlantique de Gadès. Ses habitants, les Gaditains, étaient des commerçants et des marins réputés. Les Carthaginois s’emparèrent de la ville en 501 av.jc. La Seconde Guerre punique entre la République de Carthage et la République romaine commença par un différend sur l’hégémonie sur Sagonte, une ville côtière hellénisé et allié de Rome. Après de nombreuses batailles entre les Romains et les Carthaginois dans la Péninsule Ibérique, seul Gadir avec l’aide de Magon Barca résista un certain temps, mais assiégée par Scipion l’Africain, elle se rend sans condition à la République romaine en 206 av.jc tout en maintenant sa forte activité commerciale.

[24] Utique est un site archéologique localisé à l’emplacement d’une ancienne cité portuaire fondée par les Phéniciens dans l’Antiquité. Il est situé au nord de l’actuelle Tunisie, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Carthage, dans le gouvernorat de Bizerte.

[25] Tunis est la ville la plus peuplée et la capitale de la Tunisie. Elle est aussi le chef-lieu du gouvernorat du même nom depuis sa création en 1956. Située au nord du pays, au fond du golfe de Tunis dont elle est séparée par le lac de Tunis, la cité s’étend sur la plaine côtière et les collines avoisinantes. Son cœur historique est la médina. Bourgade modeste placée dans l’ombre de Carthage, Kairouan puis Mahdia, elle est finalement désignée comme capitale le 20 septembre 1159, sous l’impulsion des Almohades, puis confirmée dans son statut sous la dynastie des Hafsides en 1228 et à l’indépendance du pays le 20 mars 1956.

[26] Melkart ou Melqat était la puissance tutélaire de la cité de Tyr, dont le nom en phénicien signifiait le roi fort, dieu des richesses, de l’industrie et de la navigation. Il était adoré, non seulement à Tyr, mais dans toutes les colonies Phéniciennes, à Gadès, à Malte, à Carthage.

[27] L’Assyrie est une ancienne région du Nord de la Mésopotamie, qui tire son nom de la ville d’Assur, qui est aussi celui de sa divinité tutélaire, le dieu Assur. À partir de cette région s’est formé au 2ème millénaire av. jc un royaume puissant qui est devenu par la suite un empire. Aux 8ème et 7ème siècles av. jc, l’Assyrie contrôle des territoires s’étendant sur la totalité ou sur une partie de plusieurs pays actuels tels l’Irak, la Syrie, le Liban, la Turquie ou encore l’Iran.

[28] Ibiza est la plus grande des îles Pityuses et l’une des quatre îles habitées de l’archipel des Baléares. Celui-ci forme l’une des 17 communautés autonomes d’Espagne, en mer Méditerranée, dont l’île d’Ibiza est l’une des provinces.

[29] Les îles Baléares sont l’une des communautés autonomes d’Espagne. Il s’agit d’un archipel situé en mer des Baléares qui comprend cinq îles principales, dont quatre habitées, ainsi que de nombreux îlots

[30] La Numidie est d’abord un ancien royaume berbère, qui alterna ensuite entre le statut de province et d’état vassal de l’Empire romain. Elle est située sur la bordure nord de l’Algérie moderne, bordé par la province romaine de Maurétanie, de nos jours l’Algérie et le Maroc, à l’ouest, la province romaine d’Afrique, la Tunisie, à l’est, la mer Méditerranée vers le nord , et le désert du Sahara vers le sud. Ses habitants étaient les Numides.

[31] Les Berbères sont les membres d’un groupe ethnique autochtone d’Afrique du Nord. Connus dans l’Antiquité sous le nom de Libyens, les Berbères ont porté différents noms durant l’histoire, tels que Mazices, Maures, Numides, Gétules, Garamantes et autres. Ils sont répartis dans une zone s’étendant de l’océan Atlantique à l’oasis de Siwa en Égypte, et de la mer Méditerranée au fleuve Niger en Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, la majeure partie des Berbères vit en Afrique du Nord : on les retrouve au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Libye, au Niger, au Mali, en Mauritanie, au Burkina Faso, en Égypte, mais aussi aux Îles Canaries. De grandes diasporas vivent en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Italie, au Canada et dans d’autres pays d’Europe

[32] La république de Venise, parfois surnommée « la Sérénissime », est une ancienne thalassocratie d’Italie, progressivement constituée au Moyen Âge autour de la cité de Venise, et qui s’est développée par l’annexion de territoires divers en Italie du Nord, le long des côtes de la mer Adriatique et en Méditerranée orientale : les « Domini di Terraferma », l’Istrie, la Dalmatie, les bouches de Cattaro, l’Albanie vénitienne, les îles Ioniennes, la Crète, l’Eubée, Chypre et d’autres îles grecques, jusqu’à devenir une des principales puissances économiques européennes.

[33] Florence est la huitième ville d’Italie par sa population, capitale de la région de Toscane et siège de la ville métropolitaine de Florence. Berceau de la Renaissance en Italie, capitale du royaume d’Italie entre 1865 et 1870

[34] Les Magonides sont une dynastie de souverains carthaginois, du temps où ceux-ci étaient dirigés par des rois selon la thèse soutenue par certains historiens, en particulier Gilbert Charles-Picard. Le premier d’entre eux est Magon 1er, qui tira Carthage de l’influence phénicienne et imposa la suzeraineté de sa cité aux autres colonies phéniciennes d’Afrique du Nord comme Utique. Sous les Magonides, l’empire carthaginois s’étend sur la Sardaigne, la côte libyenne et sur une grande partie de la Sicile. Les Magonides gouvernent à l’instar de rois, tout en s’appuyant sur les assemblées comme le Conseil des Anciens. À la mort d’Hamilcar 1er, vers 480, les rois perdent de nombreux pouvoirs au profit du Conseil des Anciens. Finalement, l’échec du coup d’État de l’Hannonide Bomilcar, en 308, accélère le processus de transformation de Carthage en une république.

[35] Les Hannonides sont une grande famille qui aurait constitué une dynastie royale selon les tenants de l’hypothèse d’une monarchie dans la cité punique de Carthage. L’historiographie actuelle, si elle reconnaît le rôle qu’a pu tenir certains membres de cette famille, rejette majoritairement la thèse de la royauté de Carthage.

[36] La plèbe est une partie du peuple (populus) romain, c’est-à-dire les citoyens romains, distincts des esclaves. La plèbe ou les plébéiens se définit par opposition aux patriciens. Dans le langage courant, la plèbe désigne le peuple par opposition aux élites de pouvoir.

[37] On appelle Barcides les membres de la dynastie dont le fondateur est Hamilcar Barca. Il s’agit d’une puissante famille de l’antique cité-État Carthage fondée par des colons phéniciens et dont la rivalité avec Rome s’achève avec la 3ème Guerre punique.

[38] argent, étain

[39] or du Soudan, esclaves, ivoire, animaux sauvages

[40] vin, huile d’olive, salaisons) et des produits manufacturés* (meubles, céramiques, tentures, parfums,...

[41] le détroit de Gibraltar

[42] sans doute la Grande-Bretagne

[43] Suffète est le nom des premiers magistrats de Carthage. Leur pouvoir ne durait qu’un an. Ils étaient à Carthage ce que les consuls étaient à Rome.

[44] Composé d’un archipel de dix îles volcaniques. Situé dans l’océan Atlantique, au large des côtes du Sénégal, il couvre une superficie d’environ 4 000 km². Praia, la capitale, se trouve à 644 km de la presqu’île du Cap-Vert, au Sénégal.