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Marcus Iulius Philippus Pius Felix Augustus dit Philippe l’Arabe

lundi 6 juin 2016, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 11 août 2011).

Marcus Iulius Philippus Pius Felix Augustus dit Philippe l’Arabe (vers 204-249)

Empereur romain de 244 à 249

Philippe l'Arabe Empereur romain de 244 à 249

Né au début du 3ème siècle dans la province d’Arabie, dans un district nommé Trachon [1], dans une famille de notables. Son père porte le nom syrien de Marinus. Son frère Priscus est nommé préfet du prétoire et associé à Timésithée, beau-père de l’empereur Gordien III. Il épousa Otacilia Severa.

Il fut nommé pour succéder à Timésithée dans l’urgence à la préfecture du prétoire en 243, devenant ainsi le collègue de son frère. Gordien III ayant été battu par les Perses à Misikhè [2] en 244 et meurt au cours de sa retraite. Il est élu empereur par l’armée pour lui succéder. Il négocia aussitôt avec le roi des Perses Shapur 1er la libération des prisonniers romains et conclut la paix. Rome versa aux Perses une rançon de 500 000 pièces d’or, conserva ses conquêtes de l’année précédente, et s’engagea officieusement à laisser aux Perses les mains libres contre l’Arménie.

Installé à Antioche [3], il réorganisa les forces romaines d’Orient, les plaçant sous le commandement unique de son frère Priscus nommé “rector Orientis.” Il congédia les auxiliaires Goths [4] qui avaient été recrutés pour l’expédition de Gordien III, et plaça les forces romaines du Danube sous le commandement de Sévérianus. Il combla l’Arabie, sa province natale, de sa générosité en faisant embellir Bostra [5], la capitale, et en bâtissant de toutes pièces la nouvelle cité de Philippopolis [6].

Après s’être fait confirmer par le Sénat à Rome, il part guerroyer sur le Danube contre les Carpes [7]. Puis en 248, à Rome, il fait célébrer avec faste les Jeux séculaires, qui correspondent au millénaire de la fondation de Rome.

Mais à cette date de nombreux mécontentements, notamment dans les armées des provinces, avaient éclaté. Les exigences fiscales très lourdes de son frère Priscus en Orient l’avaient rendu très impopulaire. En Cappadoce [8], un certain Jotapianus revendiqua un moment le titre d’empereur, tandis que Pacatianus, qui avait des soutiens au Sénat, fait de même sur le Danube. Philippe chargea Dèce, alors préfet de la Ville, de réprimer cette dernière usurpation. Mais cela fait, les propres soldats de Dèce l’acclamèrent empereur.

Philippe dut à son tour marcher contre son ancien subordonné. En automne 249, ils s’affrontèrent à la bataille de Vérone. Dèce l’emporta et Philippe fut tué.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire des Empereurs romains/ Philippe l’Arabe (M. julius philippus)

Notes

[1] aujourd hui le Leja, en Syrie, au sud de Damas

[2] Falloujah, Irak

[3] Antioche est une ville de Turquie proche de la frontière syrienne, chef-lieu de la province de Hatay. Elle est située au bord du fleuve Oronte. Antioche était la ville de départ de la route de la soie.

[4] Les Goths sont un peuple germanique dont les deux branches, les Ostrogoths et les Wisigoths, engagées à maintes reprises dans des guerres contre Rome pendant la période des grandes invasions de la fin de l’Antiquité, constituent au 5ème siècle, leurs propres royaumes avant de s’effondrer, respectivement en 553 et 711.

[5] Bosra, Syrie

[6] Shahba, Syrie

[7] Les Carpes ou Carpiens sont une partie des Daces ou Gètes (Thraces du Nord), vivant pendant l’Antiquité sur le territoire de la future Moldavie. Restant au 2ème et au 3ème siècles en dehors du contrôle de l’Empire romain, ils représentent alors pour celui-ci un ennemi.

[8] La Cappadoce est une région historique d’Asie Mineure située dans l’actuelle Turquie. Elle se situe à l’est de la Turquie centrale, autour de la ville de Nevşehir. Sous la domination romaine, la région s’hellénise et se christianise : au cours des années 48 à 58, saint Paul longe ou traverse le pays au cours de ses trois voyages. Le christianisme s’y répand aux 3ème et 4ème siècles, malgré les persécutions de Dioclétien de 303-304, dont Eusèbe de Césarée est le témoin.