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L’histoire pour le plaisir

Constance II

mercredi 28 janvier 2015, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 16 août 2011).

Constance II (317-361)

Empereur romain de 337 à 361

Statue de Constance II en cuirasse musculaire sur le porche de la basilique Saint-Jean-de-Latran à Rome.Troisième fils de Constantin 1er, il partagea d’abord le pouvoir avec ses frères Constantin II et Constant 1er, en se chargeant de la part orientale de l’empire. Après la mort de Constantin II en 340, il continua à gouverner à partir d’Antioche cette zone, tout en menant une longue guerre contre la Perse. En 350, Constant fut détrôné par l’usurpateur Magnence et tué peu après dans les environs d’Elne [1]. En 351, Constance II nomma César en Orient son cousin Gallus.

Pour arrêter les progrès de Magnence, une fille de Constantin 1er provoqua le soulèvement d’un général pannonien [2], Vetranio, qui se fit empereur à Mursa [3]. Constance II quitta l’Orient et Vetranio se soumit aussitôt. La rencontre avec Magnence eut lieu au cours de la bataille de Mursa [4], en septembre 351, bataille meurtrière qui fut pour l’Empire un irréparable désastre, toutes ses meilleures forces étant détruites. Magnence battu se suicida. Constance II conquit l’Italie en 352 et la Gaule en 353. L’ensemble de l’empire fut ainsi réuni sous son autorité. À cette date se trouvant à Arles, il décida qu’un concile s’y tiendrait pour mettre au pas Athanase, l’évêque d’Alexandrie qui s’opposait à l’arianisme [5] et à son autorité. Il en arbitra les séances et réclama la condamnation d’Athanase. En 354, mécontent de la manière de gouverner de son neveu Gallus, il le fit exécuter.

En 355, il envoya le demi-frère de Gallus, Julien, le représenter en Gaule, avec le titre de César, pendant que lui-même résidait à Milan, inquiet du danger Alaman [6]. En 356, il publia un édit de persécution contre les païens. En 357, il vint visiter Rome, qu’il ne connaissait pas, puis conduisit une offensive contre les Sarmates [7] et enfin contre les Perses.

Mais en 360, à Lutèce [8], les troupes de Gaule proclamèrent Julien empereur à part entière. Constance II dut se porter contre lui, quand, en 361, en cours de route, il mourut subitement, après avoir reçu, comme son père, le baptême d’un prêtre arien, léguant le trône à son compétiteur.

En 359 il promulgua une loi qui définit ce que devaient être la foi des sujets de l’Empire. Constance a eu un long règne. Ce fut sans doute lui qui consolida les évolutions entamées par Constantin, confirmant Constantinople comme capitale impériale et rendant impossible le retour de l’empire au paganisme. Il organisa soigneusement l’administration et, malgré des déboires, parvint à protéger l’empire contre les attaques qui menaçaient celui-ci sur 2 fronts, du côté de la Perse et du côté du Rhin.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire des empereurs romain/ Constance II (Flavius Julius Constantius)/

Notes

[1] Elne est une commune française située dans le département des Pyrénées-Orientales et la région Languedoc-Roussillon. Ses habitants sont appelés les Illibériens, en référence au nom antique de la ville, Illiberis.

[2] La Pannonie est une ancienne région de l’Europe centrale, limitée au Nord par le Danube et située à l’emplacement de l’actuelle Hongrie, et partiellement de la Croatie et de la Serbie. Les habitants originaux sont les Pannoniens, qui sont envahis par les Celtes et les Boïens au 4ème siècle av. jc.

[3] Mursa fut une ville romaine, et est aujourd’hui la ville de Osijek en Croatie. C’est une antique colonie romaine de Pannonie inférieure, fondée sous Trajan ou Hadrien. Sa situation sur la Drave, et à proximité de son confluent avec le Danube, la situe sur au carrefour des voies stratégiques romaines : l’une vient de l’Italie du Nord par la vallée de la Drave, l’autre longe le cours du Danube depuis la Rhétie, et la réunion des deux se poursuit sur Sirmium, Naïssus, la Thrace et l’Asie. Elle surveille le territoire des Iazyges coincé entre la Pannonie et la Dacie, et constitue un maillon du limes danubien. En septembre 351, Mursa vit l’affrontement des armées de Constance II et de Magnence pour le contrôle de l’Empire romain. A cette même époque, Mursa se range avec son évêque Valens du côté de l’arianisme.

[4] La bataille de Mursa, aujourd’hui ville croate appelée Osijek, s’est tenue le 28 septembre 351 entre l’armée romaine dirigée par l’empereur Constance II, et l’usurpateur Magnence, à la tête d’unités romaines et de forts contingents barbares. Elle est considérée comme la bataille la plus sanglante du siècle, dont les conséquences furent désastreuses pour l’empire d’Occident. Les pertes furent telles chez les deux belligérants que la puissance militaire romaine ne s’en remit jamais.

[5] Hérésie chrétienne qui a cours du 4ème au 6ème siècle sur l’instigation d’Arius, condamné par l’Eglise en 325 et en 381. Cette doctrine niant la consubstantialité du Fils avec le Père , c’est-à-dire niant l’essence divine de Jésus, se scinde ensuite en plusieurs tendances qui rencontrent un vaste écho dans l’Empire et hors de celui-ci.

[6] Les Alamans ou Alémans étaient un ensemble de tribus germaniques établies d’abord sur le cours moyen et inférieur de l’Elbe puis le long du Main, où ils furent mentionnés pour la première fois par Dion Cassius en 213. Ces peuples avaient pour point commun de rivaliser avec les Francs, sans doute à l’origine un autre regroupement d’ethnies établies plus au nord sur la rive droite du Rhin. Le royaume alaman désigne le territoire des Alamans décrit à partir de 269.

[7] Les Sarmates sont un ancien peuple scythique de nomades des steppes, appartenant sur le plan ethno-linguistique au rameau iranien septentrional du grand ensemble indo-européen. Ils étaient établis à l’origine entre le Don et l’Oural. C’est aux 3ème et 2ème siècles av. jc que les Sarmates supplantent ces derniers en Ukraine. Leur poussée vers l’ouest se poursuit jusqu’au 1er siècle. À partir du 1er siècle av. jc, alors qu’ils dominent la steppe européenne, les Iazyges, les Urges, les Roxolans et les Scythes royaux, qui reconnaissaient l’autorité d’un roi, vont former une coalition. Des lanciers sarmates sont recrutés par Rome au cours du 2èmesiècle. L’intégration de ces unités auxiliaires se traduit par l’adoption de l’armement et des techniques militaires steppiques ainsi que par la création d’unités spécialisés. À partir du 3ème siècle une partie des Sarmates fut soumise aux Goths. Dès lors, ils font partie d’une coalition de peuples germaniques et non-germaniques, connue sous le nom de culture de Tcherniakov. À la fin du 4ème siècle, sous la pression des Huns certains groupes de Sarmates prirent part aux migrations et s’installèrent sur le territoire romain.

[8] Paris