Père et docteur de l’église, partisan du crédo de Nicée en 325 contre l’arianisme [1], il devint évêque d’Alexandrie en 328.
Né à Damanhour [2] près d’Alexandrie, jeune homme, il est lecteur de l’Église d’Alexandrie pendant 6 ans. Il participa au Concile de Nicée [3] en tant que secrétaire de son prédécesseur Alexandre d’Alexandrie. Son intransigeance envers les Ariens lui vaudra 5 exils successifs au gré des empereurs de Constantinople. Après le Concile de Nicée, Constantin 1er, par indulgence ou sur les conseils de sa sœur favorable aux ariens lui demanda d’admettre à nouveau Arius dans la communauté chrétienne d’Alexandrie. Athanase, inflexible, fut convoqué au concile de Tyr [4] qui le condamna. Malgré un plaidoyer auprès de l’empereur, ce dernier se prononça pour l’exil en 336. Athanase passe 28 mois en Gaule à la cour de Trèves. Il fut autorisé à reprendre son siège à la mort de Constantin 1er.
La mort prématurée de Constantin II le priva d’un protecteur, et il se trouva à nouveau face à Constance II plus favorable à l’arianisme. Un synode réunit à Antioche prononça sa destitution et nomma un étranger, Grégoire de Cappadoce, au siège d’Alexandrie. De nouveau exilé il va défendre sa position auprès du pape Jules 1er. En 346 2 conciles concurrents, l’un à Sardica [5] pour les évêques d’Occident, l’autre à Philippopolis pour ceux de l’Orient n’arrivèrent pas à prendre une position commune sur l’arianisme. Sous la pression de son frère Constant, Constance II accepta de rétablir Athanase à condition que ce dernier accorde une église autonome aux ariens, ce qu’Athanase éluda naturellement.
L’assassinat de Constant et l’usurpation de Magnence occupe Constance II et constitue un répit pour Athanase. Aussitôt ce problème réglé, Constance ne peut dissimuler son ressentiment contre l’évêque d’Alexandrie et fait pression sur les évêques d’Occident au synode d’Arles [6] et au concile de Milan pour obtenir confirmation de la déposition d’Athanase. Mais sa popularité est grande et Constance dut faire investir Alexandrie militairement et plaça sur le siège épiscopal Georges de Cappadoce. Les partisans d’Athanase furent persécutés, et lui-même doit s’enfuir dans le désert. Ce nouvel exil durera 6 ans. À la mort de Constance, le nouvel empereur, Julien, est favorable au paganisme et lève les condamnations de Constance dans un Édit de tolérance, se désintéressant des discussions christologiques.
En 363, Jovien successeur de Julien proclame son attachement au Concile de Nicée. La rencontre entre l’empereur et le prélat à Antioche raffermit la position d’Athanase. Jovien meurt en 364, et 2 frères se partagent alors le gouvernement de l’empire. Valentinien 1er en Occident prône la tolérance religieuse, mais Valens en Orient est ouvertement arien. Chaque siège épiscopal vacant générait des disputes entre les ariens et les nicéens. Athanase s’exila cette fois volontairement. Il revient à Alexandrie le 31 janvier 366 pour ne plus la quitter. Il meurt le 2 mai 373.
Par la “vie de Saint Antoine” qu’il avait écrite, il contribua à faire connaître le monachisme en Orient et en Occident.
À l’époque de la Réforme, Calvin le tiendra en haute estime, tandis que Marguerite de Navarre, Rabelais, les protestants non trinitaires comme Kepler et Isaac Newton le rendront responsable des premiers dévoiements du christianisme primitif. Athanase consacra l’évêque Saint Frumence qui fondera l’Église d’Éthiopie [7]