Prudence appartient à une famille chrétienne et reçoit une excellente éducation. Il étudie le droit, avant de devenir fonctionnaire.
Âgé de 14 ans au début de la réaction païenne de Julien, il a pu être concerné d’assez près par ses mesures contre les enseignants chrétiens.
Il réside probablement à Milan [1] durant l’épiscopat d’Ambroise de Milan et a pu être témoin des luttes contre le dernier carré païen [2]) et contre des hérétiques entre 385 et 386 [3].
Après avoir gouverné 2 villes importantes, Prudence est appelé à la cour de l’empereur Théodose 1er.
Considérant ce qu’a été la vie qu’il a menée jusque-là, il la trouve médiocre et se retire de la vie publique, renonçant aux vanités du monde pour pratiquer un ascétisme [4] rigoureux.
Il se consacre alors à la poésie, qu’il met, comme il le dit dans la Praefatio [5] au service de la religion et de l’Église. Ce qu’il écrit à propos de sa jeunesse, hormis le fait qu’il a pratiqué le droit, est stéréotypé, peut-être sur le modèle du début des Confessions d’Augustin d’Hippone.
Prudence conclut la Præfatio par l’affirmation de sa conversion et de son désir de plaire à Dieu, sinon par ses mérites, du moins grâce à ses poèmes, qu’il énumère en évoquant leur propos. On entrevoit dans “le Cathemerinon” la vie ascétique qu’il mène, avec la célébration des heures, l’observation de jeûnes et même un régime édénique fait de produits végétaux, de lait et de miel.
Poète prolifique, il écrit près de 20 000 vers en quelques années.
Il meurt probablement avant le sac de Rome [6] par Alaric 1er en 410.
Comme Horace, Prudence a écrit une partie de son œuvre en hexamètres dactyliques [7], et plus de la moitié dans d’autres formes poétiques. Ses œuvres peuvent être classées en trois groupes : lyriques, didactiques et polémiques.