Fils cadet de Jules Constance et de Basilina, neveu de Constantin 1er. Il échappa, avec son frère Gallus, au massacre de toute sa famille ordonné à la mort de Constantin en 337.
Il est relégué dans une villa à l’écart de Nicomédie [1], et maintenu dans un isolement complet. Son éducation est confiée à l’eunuque Mardonios, Goth [2] d’origine, qui avait déjà été le pédagogue de Basilina. Mardonios l’initie aux grands classiques de la culture grecque, Homère et Hésiode. Constance II l’éloigne encore de Constantinople lorsque celui-ci atteint 13 ans, et l’assigne à résidence avec Gallus dans la forteresse de Macellum en Cappadoce [3]. Ils y passeront 6 ans dans un isolement total, sous la tutelle lointaine de l’évêque Georges de Cappadoce.
Élevé dans la religion chrétienne, il se convertit secrètement à l’ancienne religion et se détacha du christianisme dont se réclamaient les responsables du massacre de sa famille. Il fait des études de lettres et de philosophie, pendant que Gallus est promu César à Antioche, puis exécuté, Constance II étant mécontent de sa manière de gouverner.
Alors qu’il a commencé à approfondir ses études de philosophie à Athènes, il est soudain rappelé à la cour. En 355, après avoir épousé Hélène dite la jeune, sœur de l’empereur Constance II, celui-ci l’envoie en Gaule avec le titre de César et gouverneur des Gaules.
Il fait de Lutèce sa capitale et se révèle bon administrateur et bon soldat, repoussant les invasions des Alamans [4] en 357 et 360 et des Francs en 358. En 360, spontanément ou parce que Julien les y a poussés, ses soldats le proclament empereur à part entière à Lutèce en février 360.
Constance refusant le fait accompli, Julien marche contre lui vers l’Orient.
Mais il n’y a pas de bataille, car Constance meurt en novembre 361, faisant de son compétiteur son successeur.
La mort de Constance évita l’extension de la guerre civile. Devenu maître de l’empire tout entier, Julien promulgue un édit de tolérance autorisant toutes les religions et il abroge les mesures prises non seulement contre le paganisme, mais aussi contre les juifs et contre les chrétiens qui ne suivent pas le credo d’inspiration arienne qui avait la faveur de Constance.
En 362, il promulgue un édit qui interdit aux chrétiens d’enseigner la grammaire, la rhétorique et la philosophie, soit l’ensemble de l’instruction profane. Attiré par le néoplatonisme [5] et le mysticisme [6] de certains cultes païens, il abandonna le christianisme et rétablit le paganisme comme religion officielle. Il favorise les cités païennes et la restauration des temples païens. Malgré son indifférence devant les cas de vexations causées à des chrétiens, il ne prend pas de mesure de persécution, déclarant qu’il souhaite que les chrétiens reconnaissent eux-mêmes leur erreur et qu’il ne veut pas les y forcer. Si Julien ordonne l’expulsion d’Athanase, patriarche d’Egypte, il condamne le massacre de l’évêque arien Georges d’Alexandrie. Par ailleurs, il tente de favoriser les Juifs en autorisant la reconstruction du temple de Jérusalem.
Il manifeste son intention de revenir à un empire de forme moins autocratique et plus conforme à la tradition républicaine, mais il règne de manière assez autoritaire. Après avoir réorganisé et assaini l’administration, en réduisant en particulier le personnel du palais et celui qui est affecté à la délation et à l’espionnage, il s’installe à Antioche [7] pour préparer une expédition contre la Perse. Il entre assez vite en conflit avec la population de la ville, d’une part à cause de son paganisme affiché, d’autre part parce que sa rigueur morale s’oppose aux habitudes de vie qui ont cours dans cette métropole.
Au printemps 363, il se lance dans une vaste expédition militaire qui le mène victorieusement jusqu’à Ctésiphon [8], capitale des Perses. Mais il doit entamer une retraite, au cours de laquelle, le 26 juin 363, il est mortellement blessé à la bataille de Ctesiphon [9]. Cet intellectuel épris d’hellénisme laissa une importante œuvre littéraire. Jovien son successeur, rétablit la religion chrétienne.
Il fut l’un des principaux auteurs grecs du 4ème siècle. Il a écrit des lettres, des discours et un ouvrage critique contre le christianisme, le “Contre les Galiléens”.
Adepte de la philosophie néoplatonicienne, il a néanmoins toujours tenu à préciser qu’il n’était pas parvenu au stade de philosophe à part entière et qu’il n’était dans ce domaine qu’un étudiant. C’est pourquoi il n’a pas écrit d’ouvrage proprement philosophique, même si la plupart de ses écrits s’inspirent explicitement de positions philosophiques.