Originaire de Césarée de Cappadoce [1], dans une famille chrétienne d’avocats et de rhéteurs avec 9 frères et sœurs. Sa grand-mère, Macrine l’Ancienne, avait suivi les enseignements de Grégoire le Thaumaturge qu’elle transmit à sa famille. 2 des frères de Basile, Grégoire de Nysse et Pierre de Sébaste, deviennent évêques comme lui ultérieurement. Sa mère Sainte Emmélie, une fois veuve, et sa sœur, Macrine la Jeune, sont religieuses. La famille de Basile est issue des milieux riches et influents de Césarée.
Il étudie auprès de son père, rhéteur [2], puis dans les écoles de grammairiens [3] de Césarée de Cappadoce. Il poursuit ses études à Constantinople [4], puis à Athènes [5] en 351, où il se lie d’amitié avec un camarade de l’Académie, Grégoire de Nazianze. Cette amitié naît de l’accueil fait par Grégoire de Nazianze à Basile, qui lui évite un bizutage trop important lors de son entrée dans l’Académie. Cette relation est renforcée par la défense de Basile contre des Arméniens que Grégoire de Nazianze fait lors d’un concours de rhétorique. Ceux-ci voulant humilier Basile, Grégoire change de camp et prend sa défense.
Cette amitié est renforcée par la foi forte que vivent Basile et Grégoire de Nazianze à Athènes, ville où ils côtoient de nombreux païens. Dans ses écrits, Grégoire insiste sur le caractère spirituel de leur relation. La première partie des études à Athènes semble indiquer que Grégoire joue auprès de Basile de Césarée un rôle de professeur. Les 2 hommes développent le même goût pour la vie contemplative et monastique, dans une école où l’on étudie principalement les lettres classiques.
Basile apprend la rhétorique, la grammaire, la littérature grecque classique en étudiant Homère, Euripide et Sophocle. Il a pour condisciple le futur empereur Julien.
En 355, à l’âge de 26 ans, il quitte Athènes sans l’aval de Grégoire de Nazianze. Il enseigne la rhétorique à Césarée de Cappadoce et à Néocésarée [6], et y exerce quelque temps la profession d’avocat jusqu’en 356.
Sa sœur Macrine, qui vit dans le Pont [7] une vie d’ascèse avec sa mère, alors veuve, l’encourage à démissionner et à se faire baptiser. Il décide alors de mener une vie monacale.
Basile reçoit le baptême des mains de l’évêque de Césarée, Dianée. Basile, profondément attiré par la vocation monacale, se rend en Syrie [8], en Palestine [9] et en Égypte afin d’observer et de découvrir les personnes menant une vie de cénobitique ou anachorétique [10]. Ces périples durent 2 ans.
En 358, de retour de ces voyages, il renonce au monde, se retire dans la solitude dans le Pont, au bord de l’Iris [11], près du lieu où vit la communauté de femmes réunie autour de sa mère et de sa sœur Macrine. Sur la rive opposée, il crée un ermitage qui devient très vite une communauté d’hommes, plusieurs moines le rejoignant. Les rapports entre les 2 communautés de ce monastère double nous sont connus par “la Vie de Macrine”, dialogue laissé par Grégoire de Nysse, frère de Macrine et de Basile.
Là, Basile reçoit des visites de Grégoire de Nazianze, et développe une règle de vie monacale. Dans sa correspondance épistolaire avec Grégoire de Nazianze, il envoie à son ami les règles de vie monastique qui constituent ultérieurement les règles de l’ordre de saint Basile. Devenu prêtre, il rédige des conseils dont 55 forment “la grande règle” et 313 autres “la petite règle”. Grégoire de Nazianze lui rend visite à plusieurs reprises, aidant sans doute à la formulation des règles monastiques qui deviennent postérieurement le fondement du monachisme oriental. Il y reste pendant 5 ans, menant une vie monacale.
En 362, il quitte son monastère afin d’assister son évêque de Césarée de Cappadoce, Dianius, qui meurt rapidement. Son successeur Eusèbe l’ordonne prêtre et le prend comme auxiliaire. Basile aide à la gestion de l’évêché et prêche à Césarée. L’une des principales raisons de la venue de Basile auprès de l’évêque de Césarée est de conseiller l’évêque face aux persécutions de Julien. L’avènement de Julien comme empereur avait occasionné des troubles à Césarée, Julien ayant alors réprimé et exigé des amendes importantes à la population. La présence de Basile auprès de l’évêque doit permettre une meilleure gestion de l’évêché. Pendant cette période, Basile reste en contact avec son monastère à travers une abondante correspondance épistolaire.
Pendant une courte période, Basile se trouve en désaccord avec Eusèbe et décide de repartir vivre dans le Pont. Les raisons de ce conflit ne sont pas claires. Il serait dû à une division de l’Église de Césarée vis-à-vis d’Eusèbe, qui aurait été accusé de défendre l’arianisme [12], ce qui provoque le début d’une division du clergé. Basile demande conseil à Grégoire de Nazianze et décide de ne pas prendre part à la division mais plutôt de partir en ermitage.
L’arrivée de Valens marqua le début de la persécution contre les partisans de la foi de Nicée [13]. Basile décide alors de revenir afin de soutenir son évêque et le clergé. Cette aide de Basile lors des persécutions de Valens permet de réconcilier les différentes factions. Basile devient le principal soutien de l’évêque Eusèbe.
En 364, Basile rédige le traité Contre Eunomius, dans lequel il développe toute une théologie contre Eunome et sa conception de Dieu, qui nie la Trinité. Il dirige le diocèse avec un rôle non officiel d’évêque auxiliaire.
En 368 sévit une grande famine dans la région de Césarée. Basile prêche afin de favoriser la charité, et, ayant reçu l’héritage de sa mère défunte, décide de le donner aux pauvres, nourrissant les pauvres de sa ville, quelle que soit leur religion.
À la mort d’Eusèbe, en 370, les évêques se réunissent afin d’élire le successeur d’Eusèbe. L’élection d’un nouvel évêque se fait alors par la réunion des évêques d’une province afin qu’ils cooptent celui qui va remplacer le défunt évêque, en prenant avis sur le clergé et les personnes influentes de la région. Cette élection est difficile dans la mesure où Basile défend la foi de Nicée : cela va à l’encontre des évêques ariens. L’élection n’est pas immédiate, et l’arrivée de Grégoire l’Ancien à Césarée est sans doute déterminante dans la mesure où il fait le déplacement de Nazianze [14] alors même qu’il a atteint un âge avancé. Basile est élu à seulement quelques voix de majorité.
Basile est élu évêque de sa ville natale, Césarée de Cappadoce, métropolitain de la Cappadoce, et éparque [15] du grand diocèse du Pont. Le siège de Césarée était l’un des plus importants de la région, sa juridiction s’étendant sur 50 suffragants et onze provinces. L’administration de Basile ne va pas sans rencontrer de difficultés à ses débuts, en particulier dans l’opposition qu’il suscite chez de nombreux ariens.
En 371, l’empereur Valens décide de diviser administrativement la Cappadoce en deux régions distinctes, principalement pour des raisons fiscales. Cette division conduit à affaiblir les finances de l’évêché de Césarée, ainsi que sa place et celle de ses évêques suffragants. Valens choisit Tyane [16] comme 2ème capitale et met l’évêque Anthyme à la tête de cet évêché. Basile refuse cette division et érige la ville de Nysse [17] comme évêché, où il place son jeune frère Grégoire.
En 372, il fait de même à Sasisme et y nomme Grégoire de Nazianze comme évêque. Grégoire de Nazianze accepte contre son gré et au nom de son amitié pour Basile, mais ne peut y entrer, l’évêque Anthyme l’en empêchant. Grégoire part alors dans le désert, entraînant une dispute entre Basile et lui. Un accord a finalement lieu entre Basile et Anthyme quelque temps plus tard.
Une fois élu évêque de Césarée, Basile fait tout son possible pour résister à l’arianisme, notamment en allant à l’encontre de l’empereur Valens, qui persécute les adversaires de la foi arienne. Celui-ci tente d’imposer l’arianisme en faisant venir le préfet Modeste. Il menace Basile d’exil et de supplice si celui-ci ne professe pas la foi arienne, mais Basile refuse catégoriquement de signer un acte arien. L’année suivante, l’empereur Valens vient à Césarée. Malgré la foi orthodoxe de Basile, celui-ci n’est pas exclu par Valens, qui est semble-t-il impressionné par l’évêque de Césarée.
L’administration de son diocèse est marquée par un profond engagement social. Basile développe une véritable assistance publique. Il fonde dans chaque circonscription de son diocèse un hospice pour recevoir les pauvres et les malades. À Césarée, il construit un établissement complet, une petite ville, qui comprend au centre l’église, entourée d’un hospice de vieillards, un hôpital pour les malades, une hôtellerie pour les voyageurs et les pèlerins, des logements pour les gens de service, et des écoles pour les orphelins de la ville, le tout financé par l’Église. Cet ensemble est surnommé “Basiliade” en l’honneur de son fondateur.
Il recherche sans cesse l’unité de l’Église, par ses écrits hostiles aux divisions de l’Église. L’empereur Valens favorise les ariens et exclut du siège d’Antioche l’évêque Mélèce afin de le remplacer par un arien. Cette éviction conduit au schisme d’Antioche, les partisans de la foi de Nicée étant persécutés par les ariens et Mélèce ayant choisi l’exil. Basile cherche à rétablir Mélèce sur son siège, et pour cela il écrit tant au patriarche d’Alexandrie, Athanase d’Alexandrie, qu’aux évêques d’Occident et au Pape Damase.
Vers 373, Basile choisit d’écrire à Athanase d’Alexandrie afin de soutenir sa demande auprès du Pape d’envoyer une délégation afin de restaurer l’autorité et d’apaiser les divisions au sein de l’Église. Basile écrit aux Églises de l’Occident afin de régler les litiges et lutter contre les hérésies. Mais ses demandes ne sont pas bien accueillies, le pape demandant l’envoi d’une délégation d’évêques importants, ce que ne peut pas organiser Basile.
Au même moment, son frère Grégoire de Nysse est mis en cause par un particulier et remplacé en tant qu’évêque de Nysse, comme le sont plusieurs évêques proches de Basile. Basile écrit de nouveau au Pape l’année suivante ; le pape lui répond, défendant la foi de Nicée, mais n’approuve pas toutes ses demandes.
Il défend la foi de Nicée contre l’arianisme et écrit des traités sur le Saint-esprit, développant la théologie de la Trinité. Il cherche autant qu’il est possible à pacifier les divisions au sein de l’Église.
Souvent malade, et de santé fragile, il meurt le 1er janvier 379 à l’âge de 50 ans.
Il est reconnu Docteur de l’Église en 1568 par le pape Pie V. Il est vénéré en tant que saint par les orthodoxes comme par les catholiques.