Né à Cibales [1] en Pannonie [2], 2ème fils de Gratien l’Ancien. Dans sa jeunesse, il remplit les fonctions d’officier au palais de Julien le Philosophe. Ce dernier ne réussira pas à lui transmettre sa passion des lettres.
Il fit partie de la garde de l’empereur Julien et, sur le désir de l’armée, fut associé à la dignité impériale par son frère aîné, Valentinien 1er le 28 mars 364, qui lui confia le gouvernement de l’Orient dans la ville d’Hebdomon [3], un mois après avoir lui-même accédé au trône, sachant que l’Empire était trop étendu pour être dirigé par une personne seule. 2 mois après cette investiture, les 2 frères s’en allèrent dans leur province natale d’Illyrie [4]. À l’écart de la ville de Naissus [5], ils se partagèrent les fonctionnaires et administrateurs et à Sirmium [6], ils firent de même pour les armées. Valentinien prit la charge des provinces romaines d’Italie, d’Illyrie, d’Espagne, de Gaule, de Bretagne et d’Afrique, laissant à Valens la partie orientale de la péninsule balkanique, la Grèce, l’Égypte, la Syrie et l’Asie Mineure
Il retourna à Constantinople en décembre 364 et y installa sa capitale. Moins habile et moins éclairé que son frère et d’un caractère cruel quand il se croyait menacé, il apporta cependant de l’ordre dans l’économie et fit baisser les impôts d’un quart.
Il hérita de la partie orientale d’un empire qui s’était récemment retiré de ses possessions en Mésopotamie et en Arménie. En effet, Jovien avait signé un traité de paix avec Shapur II de l’empire perse qui leur rendait ces terres et faisait renoncer l’Empire romain à toute souveraineté sur une bonne partie de l’Asie Mineure. La première priorité de Valens après l’hiver 365 fut de se déplacer dans l’Est afin de renverser la situation créée par son prédécesseur. À l’automne 365, il atteignit Caesarea Mazaca [7] en Cappadoce [8] où il apprit qu’un usurpateur s’était proclamé empereur. L’usurpateur, Procope, était un cousin maternel de l’empereur Julien. Il avait été chargé de la supervision d’une division de l’armée de Julien pendant l’expédition en Perse. Procope n’était pas présent lors de l’élection du nouvel empereur et bien que Jovien ait laissé des instructions pour apaiser sa succession, sa suspicion à l’égard de Valens alla croissant pendant la première année de règne du nouvel empereur.
Alors que Valens était éloigné pour repousser les Perses, Procope vint incognito à Constantinople et des vétérans de Julien l’Apostat qui y étaient stationnés le proclamèrent empereur le 28 septembre 365. Il pu ainsi s’emparer de la capitale de l’empire d’Orient et rallier à sa cause les troupes des Balkans.
Durant les mois qui suivirent, de nombreuses villes de Thrace et d’Asie Mineure changèrent de camp. Toutefois Valens réussit à battre l’armée de Procope à Nacolea en Phrygie [9], en 366, après que les généraux de ce dernier eurent fui. Une nouvelle fois trahi, il fut livré à Valens qui le fit décapiter.
Valens eut à lutter à 2 reprises contre les Goths [10], contre les Wisigoths [11] d’Athanaric de 367 à 369, qui avaient soutenu la tentative de l’usurpateur Procope, contre les Ostrogoths [12]