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Flavius Valentinianus dit Valentinien 1er

jeudi 22 mars 2018, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 17 août 2011).

Flavius Valentinianus dit Valentinien 1er (321-375)

Co-empereur romain de 364 à 375 avec son frère cadet Valens - Empereur de 364 à 378

À la mort de l’empereur Jovien, il n’est pas question de lui donner pour successeur son fils Varronien, mais comme à la mort de l’empereur Julien, une assemblée de hauts fonctionnaires et d’officiers, à Nicée [1], délibère sur le choix de l’empereur le 20 février 364 et désigne Valentinien, fils d’un officier d’origine pannonienne [2] arrivé jusqu’au rang de gouverneur de province, et lui-même, comme naguère Jovien, officier de la maison de l’empereur.

L’armée lui demandant de s’adjoindre tout de suite un collègue, il désigne, à Nicomédie [3] le 28 mars 364, son frère cadet Valens, simple protector [4], sous Jovien, qui reçoit pour sa part l’Orient avec Constantinople [5] pour capitale, tandis que Valentinien prenait l’Occident avec Milan [6] pour résidence.

Le 24 août 367 Valentinien, qui vient d’être gravement malade, proclame empereur à Amiens son fils Gratien, qui devint Auguste à 8 ans.

Il délivre la Gaule des Alamans [7], reconstruit les fortifications du Rhin et renforce l’armée gauloise. Il prend comme capitale Trèves, en 367. Son grand général Théodose l’Ancien, reprend la province de Bretagne [8], envahie par les barbares d’Écosse, d’Irlande et germaniques.

En Afrique, il doit faire face à la révolte de Firmus entre 373 et 375, qui occupe Césarée [9] et qui est tué par Théodose l’Ancien.

On lui doit une loi qui interdit les unions avec les barbares en 370. Il entretient une foi chrétienne sincère, mais avec le souci de maintenir à l’égard du clergé chrétien les droits supérieurs de l’État. Il confirme en 373 l’élection d’Ambroise à l’évêché de Milan et intervient dans les troubles qui ont lieu lors de l’élection du pape Damase 1er en 366.

Il meurt en Pannonie où l’a appelé une guerre contre les Quades [10] et les Sarmates [11] en novembre 375. Son second fils Valentinien II est alors proclamé empereur par ses soldats, en plus de Valens et Gratien.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de empereurs-romains.net/ Les Dynasties valentinienne et théodosienne

Notes

[1] İznik anciennement Nicée est une ville d’Anatolie (Turquie) connue surtout pour deux conciles du début de l’histoire de l’Église chrétienne. Elle fut aussi au Moyen Âge la capitale de l’empire de Nicée, vestige de l’empire byzantin pendant les croisades.

[2] La Pannonie est une ancienne région de l’Europe centrale, limitée au Nord par le Danube et située à l’emplacement de l’actuelle Hongrie, et partiellement de la Croatie et de la Serbie. Les habitants originaux sont les Pannoniens, qui sont envahis par les Celtes et les Boïens au 4ème siècle av. jc.

[3] Nicomédie est une ville d’Asie mineure, capitale du royaume de Bithynie. Elle est appelée Izmit aujourd’hui. Hannibal s’y donna la mort en 183 av. jc.

[4] Protecteur

[5] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 à 1930). Son nom originel, Byzance en référence au Bosphore, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis les 16ème siècle par les historiens modernes. Constantinople est bâtie sur un site naturel défensif qui la rend pratiquement inexpugnable alors que Rome, plus vulnérable, est sans cesse sous la menace des barbares Germains. Constantinople est également proche des frontières du Danube et de l’Euphrate, là où les opérations militaires pour contenir les Goths et les Perses sont les plus importantes. Enfin, elle est située au cœur des terres de vieille civilisation hellénique, région qui a le mieux résisté à la crise du 3ème siècle de l’Empire romain.

[6] Milan est une ville d’Italie située au nord de la péninsule, à proximité des Alpes. Chef-lieu de la région Lombardie, située au milieu de la plaine du Pô. Milan est créée par des Celtes, les Insubres, une tribu probablement autochtone qui faisait partie à l’époque préhistorique de la culture de Golasecca. D’après Tite-Live, la ville aurait été fondée par des Gaulois, les Bituriges, emmenés par Bellovesos, neveu du roi mythique Ambigatos. Après la conquête définitive, la romanisation des Insubres s’avéra profonde et relativement rapide, en 89 av. jc les habitants de la région obtiennent la citoyenneté latine (Lex Pompeia) et finalement en 49 av. jc la pleine citoyenneté romaine (Lex Roscia). L’importance militaire, politique et économique permet à la ville de Milan de recevoir le titre de municipalité puis de colonie romaine. En 286, l’empereur Dioclétien divise l’Empire en deux parties ; la capitale de l’Empire romain d’Occident est déplacée à Milan, celle d’Orient à Nicomédie.

[7] Les Alamans ou Alémans étaient un ensemble de tribus germaniques établies d’abord sur le cours moyen et inférieur de l’Elbe puis le long du Main, où ils furent mentionnés pour la première fois par Dion Cassius en 213. Ces peuples avaient pour point commun de rivaliser avec les Francs, sans doute à l’origine un autre regroupement d’ethnies établies plus au nord sur la rive droite du Rhin. Le royaume alaman désigne le territoire des Alamans décrit à partir de 269.

[8] La Bretagne ou Britannie (Britannia en latin) est la province romaine qui, du premier au quatrième siècle, couvrait une partie de l’île de Grande-Bretagne correspondant à des territoires qui devinrent par la suite ceux de l’Angleterre, du pays de Galles et du sud de l’Écosse.

[9] Césarée, en Israël est le nom d’une ville antique et moderne, située sur la côte méditerranéenne à 20 km au sud de la ville de Dor, entre Tel-Aviv et Haïfa. Les vestiges impressionnants de la ville antique permettent d’admirer les ruines de la capitale royale d’Hérode Ier le Grand, et nombre de monuments d’époque romaine et médiévale des Croisades.

[10] Les Quades sont un peuple germanique occidental, peut-être d’origine germano celtique, connu notamment grâce à l’historien romain Tacite. Au 3ème siècle, les Quades sont à nouveau défaits aux côtés des Carpes par Philippe l’Arabe en 247. À l’été 375, ils sont battus par Valentinien 1er qui, d’ailleurs, serait mort d’un accès de colère contre leurs ambassadeurs, en novembre de la même année.

[11] Les Sarmates sont un ancien peuple scythique de nomades des steppes, appartenant sur le plan ethno-linguistique au rameau iranien septentrional du grand ensemble indo-européen. Ils étaient établis à l’origine entre le Don et l’Oural. C’est aux 3ème et 2ème siècles av. jc que les Sarmates supplantent ces derniers en Ukraine. Leur poussée vers l’ouest se poursuit jusqu’au 1er siècle. À partir du 1er siècle av. jc, alors qu’ils dominent la steppe européenne, les Iazyges, les Urges, les Roxolans et les Scythes royaux, qui reconnaissaient l’autorité d’un roi, vont former une coalition. Des lanciers sarmates sont recrutés par Rome au cours du 2èmesiècle. L’intégration de ces unités auxiliaires se traduit par l’adoption de l’armement et des techniques militaires steppiques ainsi que par la création d’unités spécialisés. À partir du 3ème siècle une partie des Sarmates fut soumise aux Goths. Dès lors, ils font partie d’une coalition de peuples germaniques et non-germaniques, connue sous le nom de culture de Tcherniakov. À la fin du 4ème siècle, sous la pression des Huns certains groupes de Sarmates prirent part aux migrations et s’installèrent sur le territoire romain.