Flavius Valerius Jovinus dit Flavius Jovin (vers 310 et mort en 370)
Général romain d’origine gauloise
Il est nommé maître de cavalerie [1] en Gaule par l’empereur Julien, charge qu’il conserve sous Jovien et Valentinien 1er. Il arrête plusieurs incursions des Alamans [2], comme en 366 à Scarpone [3]. Il est nommé consul en 367.
En 363, quand Jovien veut le remplacer par un de ses hommes, Flavius Jovin est proclamé par ses légions en Gaule, mais il refuse la pourpre et calme la révolte de ses troupes.
Jovien, reconnaissant, lui restitue sa charge. En 366, il bat à 3 reprises les Alamans qui ont passé le Rhin [4] à Scarponne puis à Châlons-en-Champagne [5]. En récompense, l’empereur Valentinien 1er le nomme consul en 367.
Converti au christianisme, il fait construire à Reims l’église de Saint-Agricole et Saint-Vital, dite Jovinienne sur l’emplacement de l’actuelle abbaye Saint-Nicaise de Reims [6] où il est inhumé à sa mort en 370 dans un sarcophage de marbre blanc de Marmara qu’il aurait ramené d’Italie, décoré sur sa face principale d’un haut-relief représentant une scène de chasse au lion divisée en deux registres. Sur celle de gauche, le mort se prépare au départ, et sur celle de droite, il est à cheval sur le point de transpercer un lion avec sa lance.
On lui attribue la fondation de Joviniacum [7] et de Joinville [8]. Une rue Jovin existe à Reims.
Notes
[1] Le maître de cavalerie est, durant la République romaine, l’assistant qu’un dictateur romain doit nommer, une sorte de chef d’état-major. À partir du 1er siècle av. jc, le titre est utilisé par l’armée romaine comme titre honorifique. Le grade de magister equitum, associé à de véritables pouvoirs de commandement, réapparaît durant le Bas-Empire romain.
[2] Les Alamans ou Alémans étaient un ensemble de tribus germaniques établies d’abord sur le cours moyen et inférieur de l’Elbe puis le long du Main, où ils furent mentionnés pour la première fois par Dion Cassius en 213. Ces peuples avaient pour point commun de rivaliser avec les Francs, sans doute à l’origine un autre regroupement d’ethnies établies plus au nord sur la rive droite du Rhin. Le royaume alaman désigne le territoire des Alamans décrit à partir de 269.
[3] L’actuelle ville de Dieulouard a pris la suite de la cité gallo-romaine de Scarpone ou Scarponne, située sur une île de la Moselle, à la limite du pays des Médiomatriques et de celui des Leuques, là où la voie romaine de Metz à Reims par Nasium traversait la Moselle pour rejoindre Toul.
[4] Le Rhin est un fleuve international d’Europe centrale et de l’Ouest, long de 1 233 km. Il est la colonne vertébrale de l’Europe rhénane, l’espace économique le plus dynamique d’Europe et l’un des grands lieux de puissance du monde. Son bassin versant, de 198 000 km2, comprend le Liechtenstein, la majeure partie de la Suisse et du grand-duché de Luxembourg, une partie de l’Autriche, de l’Italie et de la Belgique, de grandes parties de l’Allemagne et des Pays-Bas et une partie de la France. Il s’agit du plus long fleuve se déversant dans la mer du Nord et de l’une des voies navigables les plus fréquentées du monde.
[5] Châlons-en-Champagne anciennement Châlons-sur-Marne, est une commune française, préfecture du département de la Marne. Siège des intendants de Champagne sous l’Ancien Régime, elle est devenue la préfecture par la volonté des révolutionnaires d’effacer l’importance historique de Reims, ville des sacres. Capitale politique et religieuse, dominée par l’évêque-comte et les chanoines du chapitre Saint-Étienne, peuplée de clercs et d’officiers de plus en plus nombreux au fur et à mesure que progressait le 16ème siècle, Châlons fut aussi une capitale économique grâce à la draperie et la tannerie.
[6] L’abbaye Saint-Nicaise avait été fondée pour accueillir les pèlerins qui venaient vénérer les reliques de l’évêque martyr de Reims, saint Nicaise (5ème siècle). L’église abbatiale faisait suite à une église Saint-Agricole et Saint-Vital, créée au 4ème siècle. Saint Nicaise y avait été inhumé : c’était le lieu de sépulture traditionnel des évêques à l’époque gallo-romaine. Elle est remplacée en 1060 par un établissement bénédictin pour accueillir les pèlerins. Bien que plusieurs fois réparée, l’église était fort délabrée au 12ème siècle
[7] Joigny
[8] Joinville appelée également Joinville-en-Vallage ou encore Joinville en Champagne, est une commune française située dans le département de la Haute-Marne