Né dans une famille princière de l’Orestide [1], une région de Haute Macédoine, il est élevé, selon la tradition argéade [2], comme page à la cour de Philippe II, puis il participe aux premières campagnes d’Alexandre. Il est blessé devant Thèbes en 335. En Asie, il commande d’abord un taxeis de la phalange [3] puis, vers 329, un corps de la cavalerie des Compagnons en tant qu’hipparque [4]. Assez tardivement, vers 330, il devient l’un des sômatophylaques [5] du souverain.
Après la mort d’Héphaistion en 324, il le remplace comme second dans la hiérarchie impériale, bien qu’Alexandre n’ait pas en lui la même confiance qu’en son défunt favori. Il exerce la fonction de chiliarque [6]. Mais il n’en porte pas encore véritablement le titre, ni n’en exerce toutes les attributions.
Il fut un des 4 régents nommés à la mort d’Alexandre, il partagea les provinces entre les diadoques [7]. Son autorité fut remise en question dès 323 par Antigone le Borgne et Léonnatos qui refusèrent tous 2 de mener en Cappadoce [8] la guerre au profit d’Eumène de Cardia.
Convoqué par Perdiccas devant un tribunal de l’armée, Antigone fuit auprès d’Antipater et de Cratère, alors occupés à réduire la rébellion d’Athènes et de l’Étolie.
En 322, il prend le commandement de l’armée royale en Cappadoce, avec Philippe III à ses côtés. Il défait le dynaste [9] perse Ariarathe qu’il fait crucifier, châtiment que les Perses réservent aux insurgés. Il installe Eumène de Cardia à la tête de la Cappadoce [10], celui-ci devenant alors son principal allié. Suite à cette victoire, il usurpe à Cratère le titre de prostatès [11] des rois et manifesta son intention de maintenir à son profit l’unité de l’empire. Le conflit éclata avec les diadoques lorsque Antigone révéla à Antipater l’ambition de Perdiccas, lequel était censé épouser Nikaia, une fille d’Antipater. Perdiccas était en effet en contact avec Olympias pour arriver en Macédoine avec la dépouille d’Alexandre et épouser une sœur de celui-ci, Cléopâtre.
Mais Perdiccas commet des maladresses stratégiques. Il fait tuer Cynane , une fille de Philippe II, ce qui suscite de forts ressentiments contre lui parmi les défenseurs de la dynastie argéade. Il doit ensuite, sous la pression de ses soldats, accepter le mariage de la fille de Cynane, Eurydice, avec Philippe III, ce qui provoque la colère d’Olympias et de Cléopâtre qui y voient une menace. De plus en 322, il se fait subtiliser la prestigieuse dépouille d’Alexandre par Ptolémée, le satrape d’Égypte, qui détourne le convoi funéraire vers Alexandrie.
Afin de lutter contre la coalition naissante contre lui, il laisse Eumène de Cardia en Asie Mineure avec son frère, Alcétas , pour lutter contre Antipater, Cratère et Antigone et se dirigea contre l’Égypte. Mais sa morgue, ainsi que ses échecs devant Péluse [12] et dans sa tentative de traversée du Nil, lui aliènent les soldats dont les Argyraspides [13]. Il fut assassiné en 321 dans sa tente par 2 de ses officiers, Peithon, le satrape de Médie et Séleucos, le maître de sa cavalerie.