Fils de Philippe II et de Philinna, il fut frappé d’une incapacité mentale qui l’écarta très tôt de la succession royale. À la mort de Philippe II, en 336, il ne fait donc pas figure de prétendant sérieux face à Alexandre qui lui épargne la vie. Il accompagne Alexandre en Asie, et le seconde dans certaines circonstances montrant qu’il n’en est pas moins considéré comme un membre à part entière de la famille royale.
À la mort d’Alexandre en 323, il est proclamé roi, ainsi que le fils in utero de Roxane, le futur Alexandre IV de Macédoine, par la phalange macédonienne réunie en assemblée à Babylone, et le Conseil est contraint d’accepter cette décision tout en le plaçant sous la tutelle de Perdiccas. Il accompagne ce dernier dans une série de campagnes en 322.
En 321, il épousa une petite-fille de Philippe II, Eurydice, fille de Cynane et d’Amyntas, malgré l’opposition de Perdiccas qui ordonna à son frère Alcetas de tuer Cynane.
L’armée macédonienne, scandalisée par cet assassinat, se mutine et fait accepter le mariage voulu par Cynane. Eurydice semble en avoir appelé à l’assemblée des Macédoniens pour être considérée comme la porte-parole de son mari, et donc la représentante du roi, en lieu et place des Diadoques. Elle joua dès lors, malgré sa jeunesse, un rôle important dans la guerre civile qui secoua la Macédoine.
En 317, Eurydice profita de l’absence de Polyperchon en lutte avec Cassandre pour s’entendre avec le parti de ce dernier, et prendre le pouvoir en Macédoine. Elle ordonna au nom de Philippe III à Polyperchon et Antigone le Borgne de remettre leurs armées à Cassandre, auquel fut confié l’administration du royaume.
Olympias, alors en Épire [1] avec Alexandre IV, mobilisa une armée et marche sur la Macédoine. Elle rencontra les forces de Philippe III et d’Eurydice à Euia, sur la frontière entre la Macédoine et la Thessalie [2].
Le prestige de la vieille Reine mère et le souvenir d’Alexandre l’emportèrent, les soldats de Philippe III le désertent, et il fut fait prisonnier. Eurydice fut bientôt elle aussi arrêtée alors qu’elle fuyait vers Amphipolis [3].
En septembre 317, Olympias fit assassiner Philippe III et contraint Eurydice au suicide.