Ami d’enfance et trésorier d’Alexandre le Grand. En 337, il intervient dans le mariage que Pixodaros, Satrape [1] de Carie [2], veut nouer entre sa fille et Arrhidée, autre fils de Philippe. Comme les autres amis d’Alexandre, Néarque ou encore Ptolémée, il suggère au futur conquérant de contrecarrer cette union et de prendre lui-même la jeune fille pour épouse. Une fois le complot découvert, Philippe exile Harpale et les autres compagnons d’Alexandre.
Il séjourne plusieurs fois en Grèce, notamment à Athènes. Lors de l’expédition asiatique d’Alexandre, il est nommé gouverneur de la Babylonie [3]. Pendant son séjour, il s’emploie à acclimater des plantes grecques au climat de la région. C’est alors qu’Alexandre lui demande de lui faire parvenir des livres de Philistos, des tragédies d’Euripide, Sophocle et Eschyle ainsi que des dithyrambes [4] de Telestès de Sélinonte et de Philoxénos de Cythère.
Devenu trésorier d’Alexandre, c’est-à-dire gardien de ses réserves d’or, il quitte Babylone avec une partie de l’argent et se réfugie à Athènes. Là, il s’attache les faveurs d’une hétaïre [5], Pythonikè, qu’il finit par épouser, qui lui donne un enfant et à qui il élèvera un tombeau quand elle mourra. Pardonné, il retrouve tous ses honneurs. À l’automne 325, cependant, quand Alexandre revient en Perside [6] après son expédition en Inde, il s’enfuit de nouveau. Il craint d’être puni pour son train de vie dispendieux. Il emporte avec lui 5 000 talents et s’installe d’abord à Tarse [7], en Cilicie [8]. Puis, comptant sur ses largesses envers Athènes, il part pour l’Attique [9]. Alexandre menace alors Athènes d’une expédition si elle accueille son trésorier en fuite.
Au printemps 324, il se présente au Pirée, fort de 20 navires et d’un millier de mercenaires. L’orateur Démosthène lui fait aussitôt interdire l’accès de la cité. Il se représente de nouveau avec une seule trière et peut entrer. Cependant, sur les exhortations de Démosthène, il est arrêté sur-le-champ et sa fortune est placée sous séquestre, dans l’attente d’un envoyé d’Alexandre. Tiraillés entre le désir d’accueillir un ennemi d’Alexandre et la peur des représailles, les Athéniens décident de fermer les yeux sur l’évasion d’Harpale, qui s’enfuit en Crète. Après le départ de ce dernier, cependant, on ne trouve plus que la moitié de la somme mise sous séquestre. Démosthène et d’autres orateurs sont accusés de corruption : c’est l’affaire d’Harpale.
Peu de temps après son arrivée en Crète, il fut assassiné par Thimbron, l’un de ses compagnons.