Grand adversaire de Philippe II de Macédoine, il naît dans une famille athénienne riche mais commerçante, ce qui lui vaut le mépris des vieilles familles aristocratiques. Son père, Démosthène de Péanie, possédait une manufacture d’armes. Sa mère est d’origine scythe et à 7 ans, il devient orphelin. Son père, par testament, le confia à 3 tuteurs, 2 de ses neveux, Aphobos et Démophon, et un certain Therippide. Ses tuteurs dilapidèrent sa fortune et il se retrouva sérieusement appauvri.
À 16 ans, il assista par hasard au procès intenté à Callistratos en 367 av jc. Il fut fasciné par le talent de l’orateur, et décida d’apprendre la rhétorique. Il devient alors l’élève d’Isée, un autre orateur attique, spécialisé dans les affaires de succession.
Il intente une série de procès contre ses anciens tuteurs, avec son premier discours judiciaire, Contre Aphobos, suivi du Contre Onètor. Il gagne ses affaires en 363, mais ne peut recouvrer qu’une partie de son héritage initial. Il se lança ensuite dans la carrière de son maître Isée.
À 25 ans, il fait de nouveau une apparition publique avec 2 discours politiques. Les 2, Contre Leptine et Contre les immunités, sont dirigés contre une proposition de loi interdisant de n’excepter aucun citoyen des liturgies, sauf les descendants d’Harmodius et d’Aristogiton.
Toute sa vie fut consacrée à la défense de l’indépendance de la cité d’Athènes, d’abord menacée par l’ambition de Philippe de Macédoine, contre lequel il prononça les Philippiques de 351 à 341 av jc et les Olympthiennes de 349 à 348. La cité d’Olynthe [1], alliée de Philippe, s’inquiète elle aussi de l’accroissement du pouvoir du Macédonien. Elle a commencé à se rapprocher d’Athènes et a même signé une paix séparée pendant l’hiver 351-352. En 349, Philippe exige d’Olynthe qu’elle lui remette 2 réfugiés politiques macédoniens. Devant le refus de la cité, il envahit la Chalcidique. Olynthe appelle aussitôt Athènes à l’aide.
Démosthène soutient la requête de la cité dans sa première Olynthienne, où il pointe de nouveau du doigt l’inaction de ses concitoyens. Il propose d’aider Olynthe en lui envoyant un contingent et de frapper le royaume même du Macédonien.
En 324, il dut prendre le chemin de l’exil, suite à l’affaire d’Harpale. Il est accusé d’avoir détourné une partie de l’argent placé sous séquestre par le trésorier d’Alexandre, Harpale. Il doit se retirer à Égine [2], puis à Trézène [3]. Il est rappelé à Athènes par le peuple en 323, suite à la mort d’Alexandre le Grand maître de la Grèce depuis sa victoire sur Thèbes en 335. Il contribuera au soulèvement de 322 contre Antipater, régent de Macédoine. La révolte vaincue, il s’empoisonna pour échapper aux soldats de son ennemi.
À sa mort, Démosthène possédait 14 talents, somme considérable qui le mettait en position d’être astreint aux liturgies. Pour l’essentiel, il s’agit d’esclaves, de matières premières et de créances maritimes.