Sennachérib
Roi d’Assyrie de 705 à 681 av. jc
Fils de Sargon II, qui l’avait associé au pouvoir de son vivant.
Lorsque Sennacherib arrive au pouvoir, après la mort brutale de son père dans une embuscade, les provinces périphériques de l’Empire en profitent pour se révolter. L’armée assyrienne [1] doit gérer simultanément 2 révoltes à l’Est et en Babylonie [2].
Dès 703, une révolution éclate à Babylone [3], portant d’abord au pouvoir un Babylonien du nom de Marduk-zakir-shumi. Rapidement le Chaldéen [4] Merodach-Baladan II , qui s’était déjà mesuré aux Assyriens sous Sargon II, revient d’Elam [5], où il avait trouvé refuge, et reprend le pouvoir. Au cours d’une campagne fulgurante, Sennacherib mate la révolte : il écrase Merodach-Baladan devant la ville de Kish [6], reprend le contrôle de la Babylonie et y place un Babylonien qui lui est dévoué, Bêl-ibni .
En 701, il réprime des révoltes en Phénicie [7] et en Judée [8], suscitées par les Égyptiens. Il s’en prend d’abord à Sidon [9] dont le roi s’enfuit à Chypre, à Ascalon [10] dont le roi est déporté en Assyrie et bat une armée égyptienne qui s’est portée au secours d’Ekron [11].
Il se retourne ensuite contre le roi de Juda [12], Ézéchias. Il assiège et détruit la ville de Lakish [13], la plus puissante forteresse de Juda après Jérusalem [14]. Cette dernière est assiégée à son tour et Ézéchias, que le prophète Isaïe a exhorté à résister, n’obtient finalement le départ des Assyriens qu’au prix de concessions exorbitantes : le versement d’un tribut énorme, 30 talents d’or et 800 talents d’argent, sans parler de la déportation de ses filles, de son harem et de ses musiciens, ainsi que la perte d’une partie de son territoire. Selon la Bible, l’histoire se termine par une catastrophe pour l’armée assyrienne.
En 700, Merodach-Baladan suscita à nouveau des troubles à Babylone. Sennacherib remplaça alors Bêl-ibni coupable d’incompétence ou de traîtrise par son propre fils, Assur-nadin-shumi, mais Merodach-Baladan lui échappa. Lui et les gens du Bît-Yakin se réfugièrent dans les marécages difficilement accessibles à l’embouchure de l’Euphrate [15].
En 694, Sennacherib, qui n’avait rien oublié, organisa une expédition amphibie vers le sommet du golfe Persique [16], et fit la guerre aux Élamites qui avaient soutenu Merodach-Baladan. Le roi d’Élam répliqua en envahissant le sud de la Babylonie et en prenant Sippar [17]. Les Babyloniens livrèrent aux Élamites le fils de Sennacherib, Assur-nadin-shumi, qui fut emmené en Elam et dont on perd toute trace par la suite. Un certain Nergal-ushêzib que les Élamites avaient placé sur le trône de Babylone fut défait par Sennachérib qui était remonté vers le nord, tandis que le roi d’Élam, Hallushu, était renversé lors d’une rébellion. Les Babyloniens, pas découragés pour autant, se donnèrent un nouveau roi, Mushêzib-Marduk, qui soudoya les Élamites en leur offrant l’or du temple de Marduk. Les coalisés se portèrent à la rencontre de l’armée assyrienne. La bataille eut lieu à Halule [18].
La résistance obstinée de Babylone avait exaspéré Sennacherib, qui vint l’assiéger. Au bout de 15 mois, la cité tomba en 689 av. jc. Le roi assyrien voulait qu’il n’en subsiste aucune trace. Les inscriptions assyriennes font le récit de sa destruction méthodique.
Tout au long de son règne, il fut très influencé par Naqi’a/Zakutu son épouse d’origine araméenne [19]. Elle le convainc de choisir son fils Assarhaddon en lieu et place de ses frères plus âgés. Ce choix pourrait être à l’origine de son assassinat en janvier 681 av. jc. Sa mort entraîna une guerre fratricide entre ses descendants dont Assarhaddon sortit finalement vainqueur.
On soupçonne ses frères d’avoir effacé la correspondance de Sennachérib à cette occasion pour effacer les preuves de leur implication.
Sennachérib apparaît comme une grande figure, non seulement comme militaire et administrateur, mais aussi comme promoteur de réalisations très nouvelles pour l’époque, liées aux aspects techniques du développement. Il entreprend des travaux d’urbanisme, particulièrement à Ninive [20]. Quand son père était roi, Sennachérib occupait à Ninive le palais de la succession d’où il suppléait son père pendant ses campagnes.
Sargon II, lui, s’installe à Dûr-Sharru-kîn [21], sa nouvelle capitale, entièrement construite à sa gloire. À sa mort, Sennachérib, refuse de s’installer à Dûr-Sharru-kîn et fait de Ninive la nouvelle capitale de l’Empire. Il y a plusieurs explications à cela. D’une part, la nouvelle capitale de son père était entièrement construite à sa gloire. Chaque bas-relief, chaque nom de porte de rempart était un panégyrique en l’honneur de Sargon. Par ailleurs, après des années d’installation à Ninive, Sennachérib s’est simplement attaché à sa ville, qu’il a préférée à Kalhu. Enfin, la mort tragique de son père aux confins de l’Empire et l’absence de sépulture le condamnant à errer comme un spectre a été compris dans l’Antiquité comme une malédiction. Cela pouvait donner une raison supplémentaire d’éviter les palais de Sargon.
En faisant de Ninive la nouvelle capitale de l’Empire, il lance de grands chantiers d’aménagement conforme à son rang. Il commence par ordonner la construction de grands parcs paysagers autour de la ville. Ce qui donna vraisemblablement naissance au mythe des jardins suspendus de Sémiramis après quelques confusions. Pour irriguer ses parcs, il fait creuser de grands canaux depuis le mont Musri [22] entrecoupés de nombreux aqueducs….
Notes
[1] L’Assyrie est une ancienne région du Nord de la Mésopotamie, qui tire son nom de la ville d’Assur, qui est aussi celui de sa divinité tutélaire, le dieu Assur. À partir de cette région s’est formé au 2ème millénaire av. jc un royaume puissant qui est devenu par la suite un empire. Aux 8ème et 7ème siècles av. jc, l’Assyrie contrôle des territoires s’étendant sur la totalité ou sur une partie de plusieurs pays actuels tels l’Irak, la Syrie, le Liban, la Turquie ou encore l’Iran.
[2] Le Premier Empire babylonien domine tout ou partie de la Mésopotamie du 19ème au 17ème siècle av. jc. Le souverain le plus connu est Hammurabi qui règne dans la première moitié du 17ème siècle. Les Babyloniens utilisaient la langue akkadienne et la transcrivait en écriture cunéiforme. Cette langue s’imposera dans toute la Mésopotamie pendant le 2ème millénaire av. jc. Les premiers Babyloniens continuent la civilisation sumérienne. La région est mise en valeur par des paysans pratiquant l’irrigation grâce au Tigre et à l’Euphrate. L’artisanat est tourné vers les produits de luxe. Le commerce international était très actif, Babylone bénéficiant d’une situation favorable sur les grands axes commerciaux. Les Babyloniens ont développé les observations scientifiques en astronomie (indispensable à l’astrologie très pratiquée), en médecine, en mathématiques. L’empire babylonien affaibli par des luttes séparatistes s’effondre au début du 16ème siècle quand Mursili 1er, le roi hittite s’empare de Babylone et emporte les statues du dieu Mardouk. Profitant de cette situation les montagnards Kassites prennent le pouvoir qu’ils conserveront pendant 4 siècles environ.
[3] Babylone était une ville antique de Mésopotamie. C’est aujourd’hui un site archéologique majeur qui prend la forme d’un champ de ruines incluant des reconstructions partielles dans un but politique ou touristique. Elle est située sur l’Euphrate dans ce qui est aujourd’hui l’Irak, à environ 100 km au sud de l’actuelle Bagdad, près de la ville moderne de Hilla. À partir du début du 2ème millénaire av. jc, cette cité jusqu’alors d’importance mineure devient la capitale d’un royaume qui étend progressivement sa domination à toute la Basse Mésopotamie et même au-delà, sous le règne de Hammurabi dans la première moitié du 18ème siècle av. jc.
[4] La Chaldée est une région antique, située entre les cours inférieurs de l’Euphrate et du Tigre, correspondant, selon les textes, à une partie ou à la totalité de la Babylonie, dans le sud de la Mésopotamie (Irak actuel). Elle doit son nom à un peuple antique qui y résidait, les Chaldéens (akkadien Kaldu), qui sont sans doute d’origine ouest-sémitique et lié aux Araméens, et coexistaient en Babylonie avec ces derniers et les Babyloniens. Ils sont attestés dans les textes mésopotamiens du 9ème siècle av. jc. au 6ème siècle av. jc, périodes durant lesquelles ils ont constitué d’importantes confédérations tribales, qui ont prospéré durant la période de fragmentation politique qu’a connu la Babylonie, alors que l’Assyrie tentait de la placer sous sa coupe. Les Chaldéens sont essentiellement mentionnés dans les sources de l’époque comme les adversaires des Assyriens. Plusieurs de leurs chefs sont parvenus à occuper le trône de Babylone, sans jamais fonder de dynastie durable. Dans le Livre de la Genèse de la Bible hébraïque/Ancien Testament, le pays des Chaldéens est la région d’origine du patriarche Abraham. Ailleurs dans le corpus biblique, le terme est synonyme de Babylonie et Babylonien.
[5] L’Élam est un ancien pays occupant la partie sud-ouest du plateau Iranien, autour des actuelles provinces du Khuzistan et du Fars, qui correspondent à ses deux principales régions, celle de Suse et celle d’Anshan/Anzan. L’histoire de l’Élam est difficilement dissociable de celle de la Mésopotamie voisine, qui exerça une forte influence sur cette région. C’est au plus tard en 539av.jc que l’on doit considérer que les dernières principautés élamites sont elles aussi intégrées dans l’empire perse.
[6] Kish est une ville (mais aussi un dieu) de l’ancienne Mésopotamie, particulièrement importante aux époques archaïques, durant lesquelles elle a longtemps exercé sa domination sur les autres États de Basse-Mésopotamie. Cette ville s’étend sur une grande surface, et compte deux ensembles principaux : Tell Inghara et Tell el-Oheimir. C’est dans cette ville que Sargon, fondateur de l’empire d’Akkad, a pris le pouvoir.
[7] Le territoire de la Phénicie correspond au Liban actuel auquel il faudrait ajouter certaines portions de la Syrie et de la Palestine. Les Phéniciens étaient un peuple antique d’habiles navigateurs et commerçants. Partis de leurs cités États en Phénicie, ils fondèrent dès 3000 av jc de nombreux comptoirs en bordure de la Méditerranée orientale, notamment Carthage en 814. Rivaux des Mycéniens pour la navigation en Méditerranée au 2ème millénaire av jc, ils furent d’après ce qu’on en sait les meilleurs navigateurs de l’Antiquité. L’invasion des Peuples de la Mer va ravager les cités phéniciennes, de même que Mycènes et les autres territoires qu’ils traversent, mais c’est ce qui va permettre aux Phéniciens de trouver leur indépendance vis-à-vis des puissances voisines qui les avaient assujettis puisque celles-ci seront elles aussi détruites par ces invasions. La chute de Mycènes en particulier va leur permettre de dominer les mers. Après avoir supporté les assauts des Athéniens, des Assyriens, de Nabuchodonosor puis de Darius III, la Phénicie disparut finalement avec la conquête par Alexandre le Grand en 332 av jc.
[8] La Judée est le nom historique et biblique d’une région montagneuse qui correspond aujourd’hui à une partie de la Cisjordanie et du sud d’Israël. Son nom vient de la tribu de Juda dont elle constituait le territoire. Dans l’Antiquité, c’était une région plutôt reculée au relief escarpé. La Judée a été le centre de plusieurs royaumes et provinces antiques : le royaume de Juda à l’âge du fer, la province perse de Yehoud Medinata, les dynasties des hasmonéens et des hérodiens puis la province romaine de Iudaea.
[9] Sidon ou Saïda en arabe est une ville du Liban. Elle fut dans l’antiquité la capitale incontestée de la Phénicie. La ville était construite sur un promontoire s’avançant dans la mer. Ce fut le plus grand port de la Phénicie sous son roi Zimrida, au 18ème siècle.
[10] aujourd’hui Ashkelon, en Israël
[11] Éqron est une des 5 cités philistines mentionnées dans le Tanakh. Elle est identifiée au site archéologique de Tel Miqneh en Israël, à proximité du kibboutz Revadim. Dans le Deuxième Livre des Rois, le dieu adoré à Éqron est Baal-Zeboub ou Baal-Zeboul (Belzébuth). C’est habituellement un dieu médecin associé aux épidémies, quoique le roi Ahazia le consulte pour une blessure. Tel Miqneh est situé dans la bordure orientale de la plaine côtière, à 35 km à l’ouest de Jérusalem et à 18 km au nord de Gath. Les fouilles ont montré l’existence d’un fort développement vers 1600 av. jc, suivi d’une destruction au 13ème siècle à l’époque des invasions des Peuples de la mer, puis d’une reconstruction au 12ème siècle sous les Philistins (les Peleset), l’un de ces Peuples de la mer resté sur place.
[12] Le royaume de Juda est un petit royaume du Proche-Orient ancien établi par les Israélites à l’âge du fer. Selon la Bible, il existe de 931 à 586 av. jc, concomitamment avec le royaume d’Israël et en rivalité avec lui. L’archéologie permet de tracer l’existence de Juda en tant que royaume à partir du 8ème siècle av. jc. N Selon la Bible, sa création serait le résultat d’un schisme après la mort du roi Salomon. Après une période d’essor sous la domination de l’empire néo-assyrien, il est détruit par les Babyloniens sous le règne de Nabuchodonosor II dans un contexte de guerre entre Égyptiens et Babyloniens.
[13] Lakish ou Lachish, Lakhish, parfois orthographiée Lakis dans la tradition française, est une ville souvent citée dans l’histoire biblique. Elle a été le cadre de nombreuses batailles et assiégée à diverses reprises, ce dont on a des échos dans les littératures anciennes et l’archéologie du Moyen-Orient. Elle se situe dans la Shéphélah à 40 kilomètres au sud-ouest de Jérusalem en Israël.
[14] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif
[15] L’Euphrate est un fleuve d’Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie. Son débit est particulièrement irrégulier puisque plus de la moitié de son flux s’écoule de mars à mai et que le débit peut tomber à 300 m3/s contre un débit moyen de 830 m3/s à l’entrée en Syrie. En période de crue, il peut atteindre 5 200 m3/s pouvant provoquer de graves inondations. Les deux branches mères de l’Euphrate naissent sur le haut-plateau anatolien : celle de l’ouest, ou Karasu, naît près d’Erzurum, dont elle traverse la plaine ; celle de l’est, le Murat, se forme au Nord du lac de Van, sur les flancs d’un contrefort occidental de l’Ararat. Il traverse ensuite la zone de piémont, zone aride partagée entre la Syrie et l’Irak. Arrivé aux environs de Ramadi en Irak, il entre dans la plaine fertile de Mésopotamie, passant par Fallujah à proximité de Bagdad, et puis à environ 1 km à l’ouest des ruines de Babylone. Il rejoint le Tigre dans le sud-est du pays à Qurna à environ 100 km au nord-ouest de Bassorah pour former le Chatt-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.
[16] Le golfe Persique est un golfe de l’océan Indien qui s’étend sur une superficie de 251 000 km². Il sépare l’Iran (l’ancienne Perse) de la péninsule arabique. À l’est, il communique avec le golfe d’Oman et la mer d’Arabie en passant par le détroit d’Ormuz. La profondeur du golfe Persique ne dépasse pas les 100 m et la salinité y est très forte.
[17] Sippar est une ville de la Mésopotamie antique, située au nord-ouest de Babylone, sur le site actuel de Abu Habbah. Il s’agit d’une des villes les plus importantes de la Babylonie des 2ème millénaire av. jc et Ier millénaire av. jc, où se trouvait l’un des principaux sanctuaires de Shamash, le Dieu du Soleil. Ce site a livré des dizaines de milliers de tablettes cunéiformes, ce qui en fait un des sites antiques les mieux documentés par l’épigraphie. Une autre ville portait le nom de Sippar, située à sept kilomètres à peine de la première (ce qui en fait plutôt une sorte de faubourg), sur l’actuel site de Tell ed-Der. Pour les distinguer les textes antiques appellent souvent la première « Sippar de Shamash » et la seconde « Sippar d’Annunitum », suivant leurs divinités tutélaires.
[18] Halule est une ancienne ville située en Babylonie dont les ruines supposées sont censées se trouver près de Bagdad. Cette cité est principalement connue pour la bataille de Halule, en 691 av. jc, qui opposa les armées du roi assyrien Sennachérib et les armées combinées des babyloniens, des araméens, des chaldéens, des élamites et des habitants des Monts Zagros
[19] Les Araméens sont un ensemble de groupes ethniques du Proche-Orient ancien qui habitaient des régions de la Syrie et de la Mésopotamie au 1er millénaire av. jc. De petits États araméens se sont développés à partir du 11ème et 10ème siècle av. jc. durant les premiers temps de l’Âge du Fer. Les Araméens n’ont pourtant jamais développé une culture ou un État unifié. Ils sont devenus au milieu du 1er millénaire un élément important de la population de l’Assyrie et de la Babylonie, au point que leur langue, l’araméen, s’est répandue dans tout le Proche-Orient ancien.
[20] Ninive une ancienne ville de l’Assyrie, dans le Nord de la Mésopotamie. Elle se situait sur la rive est du Tigre, au confluent du Khosr, dans les faubourgs de la ville moderne de Mossoul, en Irak, dont le centre se trouve de l’autre côté du fleuve. Les deux sites principaux de la cité sont les collines de Kuyunjik et de Nebī Yūnus. Ninive est l’une des plus anciennes cités de Mésopotamie. Elle était un important carrefour de routes commerciales traversant le Tigre. Elle occupait une position stratégique sur la grande route entre la mer Méditerranée et le plateau iranien, ce qui lui a apporté la prospérité, de sorte qu’elle est devenue l’une des plus grandes cités de toute la région. Elle doit néanmoins sa plus grande expansion urbaine au choix du roi assyrien Sennacherib d’en faire la capitale de son grand empire au début du 7ème siècle av. jc. Ninive est alors entourée de remparts de briques sur une longueur de 12 km. L’espace total de la cité couvrait 750 hectares à son apogée.
[21] Dur-Sharrukin (la Forteresse de Sargon), située près de l’actuel village de Khorsabad dans le Nord de l’Irak, à environ 15 km de Mossoul, est une des capitales de l’ancienne Assyrie. Inaugurée en 707 av. jc par le roi Sargon II, la ville est délaissée, en partie inachevée, à sa mort en 705 au profit de la nouvelle capitale, Ninive. Sa construction, sur un site quasiment inoccupé, est une énorme entreprise qui mobilise les considérables ressources de l’empire assyrien pendant une dizaine d’années. Cette grande ville de forme quadrangulaire est défendue par une muraille épaisse. Son principal ensemble monumental comprend un vaste palais royal, érigé sur une terrasse artificielle, qui comprend plusieurs grandes cours et des dizaines de salles, ornées de sculptures monumentales et de nombreux bas-reliefs illustrant la puissance que l’empire a atteint à la fin du 8ème siècle av. jc. À proximité, isolés dans la même enceinte intérieure que le palais, se trouvent plusieurs autres vastes bâtiments résidentiels et administratifs ainsi que des temples, qui devaient constituer le cœur de l’empire. D’autres bâtiments ont été érigés sur le site avant son abandon, dont un palais servant d’arsenal sur une autre terrasse située de l’autre côté du site.
[22] actuel Jebel Bashiqah