Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Ashera

jeudi 26 juin 2025, par lucien jallamion

Ashera

Déesse

Elle semble avoir été liée au culte de baal avant le 7ème siècle av. jc. Elle était probablement vénérée comme l’épouse de baal.

Les ostraca [1] de Kuntillet Ajrud [2] datant du 8ème siècle av. jc, dans le désert du Sinaï [3], portent ainsi l’inscription “berakhti et’hem l’yhwh shomron [ou Shomrenou] ulèAsherato (Je vous ai bénis par YHWH de Samarie et Son Ashera ou Je vous ai bénis par YHVH notre gardien et Son Ashera, selon qu’on lise Shomron : Samarie ou Shomrenou : notre gardien”. On trouve aussi la mention “YHWH et son Ashera” sur une inscription datant de la monarchie tardive vers 600 av. jc dans la région de la Shefelah [4].

Le Pentateuque [5] en parle 4 fois comme des idoles à détruire. Et le roi Josias , vers 630 av. jc, ordonna de retirer du sanctuaire de Yahvé tous les objets de culte qui avaient été faits pour Baal, pour Ashera. Il supprima les faux prêtres que les rois de Juda avaient installés et qui sacrifiaient à Baal, au soleil, à la lune, aux constellations et à toute l’armée du ciel.

Le prophète Jérémie , en exil à Babylone, reproche aux Hébreux exilés de vouer un culte à Ashera, représentée sur des statuettes comme une femme aux seins nus. Les juifs lui affirment que Ashera est généreuse et leur offre du pain en grande quantité. Et pour étayer leurs dires, ils ne manquent pas de lui rappeler que d’autres avant lui leur avaient fait abandonner le culte d’Ashera et que le résultat fut le glaive et la famine [6].

Les mentions bibliques ou archéologiques sur Ashera confirment le culte qui lui était rendu, mais elles ont été interprétées de diverses façons.

Dans la Bible, son existence est interprétée comme une régression par rapport à un monothéisme originel que certains Israélites ont oublié au profit des faux dieux et des idoles. C’est en particulier le message des prophètes comme Osée ou Amos , qui fustigent les pratiques polythéistes qui avaient cours à leur époque. Dans les lieux de culte de l’Israël antique, Ashera était traditionnellement symbolisée par un poteau sacré, symbole de la fécondité.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de G. del Olmo Lete, « La religion cananéenne des Anciens Hébreux », dans G. del Olmo Lete (dir.), Mythologie et religion des Sémites occidentaux : II : Émar, Ougarit, Israël, Phénicie, Aram, Arabie, Louvain, 2008 (ISBN 978-90-429-1897-9)

Notes

[1] Un ostracon ou (des ostraca au pluriel), est, dans l’Antiquité, un tesson de poterie ou un éclat de calcaire utilisé comme support d’écriture. Le terme désigne au départ la coquille d’huître en grec ancien, mais son sens évolue assez rapidement par analogie formelle.

[2] Kuntillet Ajrud est un site archéologique situé au Nord-Est de la péninsule du Sinaï. Il s’agit des ruines d’une ancienne forteresse du royaume de Juda, datés des 9 et 8ème siècles av. jc, construite sur une colline surplombant la plaine du Wadi Qurayyah. Le bâtiment principal de la forteresse est de forme rectangulaire, mesurant 25 mètres sur 15. Y ont été retrouvées diverses inscriptions en alphabet hébreu et phénicien, sur le plâtre recouvrant les murs ou sur des céramiques. La plus notable mentionne YHWH de Teman et son Asherah, et a pu être interprétée comme la preuve que les anciens habitants de Juda n’étaient pas strictement monothéistes ou monolâtres, et associaient d’autres divinités à leur dieu national Yahweh, dont la déesse Asherah qui serait sa parèdre

[3] Le Sinaï est une péninsule égyptienne d’environ 60 000 km², à la forme triangulaire et située entre la mer Méditerranée (au nord) et la mer Rouge (au sud). Elle est géographiquement située en Asie du Sud-Ouest. Sa frontière terrestre longe le canal de Suez à l’ouest et la frontière entre l’Égypte et Israël et la bande de Gaza au nord-est.

[4] royaume de Juda

[5] c’est-à-dire des cinq premiers livres de la Bible, livres qui constituent la Torah juive et sont appelés la « Loi de Moïse » dans le judaïsme

[6] Jérémie 44, 17-19