Elle semble avoir été liée au culte de baal avant le 7ème siècle av. jc. Elle était probablement vénérée comme l’épouse de baal.
Les ostraca [1] de Kuntillet Ajrud [2] datant du 8ème siècle av. jc, dans le désert du Sinaï [3], portent ainsi l’inscription “berakhti et’hem l’yhwh shomron [ou Shomrenou] ulèAsherato (Je vous ai bénis par YHWH de Samarie et Son Ashera ou Je vous ai bénis par YHVH notre gardien et Son Ashera, selon qu’on lise Shomron : Samarie ou Shomrenou : notre gardien”. On trouve aussi la mention “YHWH et son Ashera” sur une inscription datant de la monarchie tardive vers 600 av. jc dans la région de la Shefelah [4].
Le Pentateuque [5] en parle 4 fois comme des idoles à détruire. Et le roi Josias , vers 630 av. jc, ordonna de retirer du sanctuaire de Yahvé tous les objets de culte qui avaient été faits pour Baal, pour Ashera. Il supprima les faux prêtres que les rois de Juda avaient installés et qui sacrifiaient à Baal, au soleil, à la lune, aux constellations et à toute l’armée du ciel.
Le prophète Jérémie , en exil à Babylone, reproche aux Hébreux exilés de vouer un culte à Ashera, représentée sur des statuettes comme une femme aux seins nus. Les juifs lui affirment que Ashera est généreuse et leur offre du pain en grande quantité. Et pour étayer leurs dires, ils ne manquent pas de lui rappeler que d’autres avant lui leur avaient fait abandonner le culte d’Ashera et que le résultat fut le glaive et la famine [6].
Les mentions bibliques ou archéologiques sur Ashera confirment le culte qui lui était rendu, mais elles ont été interprétées de diverses façons.
Dans la Bible, son existence est interprétée comme une régression par rapport à un monothéisme originel que certains Israélites ont oublié au profit des faux dieux et des idoles. C’est en particulier le message des prophètes comme Osée ou Amos , qui fustigent les pratiques polythéistes qui avaient cours à leur époque. Dans les lieux de culte de l’Israël antique, Ashera était traditionnellement symbolisée par un poteau sacré, symbole de la fécondité.