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Robert de Bruce (5ème lord d’Annandale) ou Robert V de Bruce dit Robert le Noble

lundi 3 février 2025, par lucien jallamion

Robert de Bruce (5ème lord d’Annandale) ou Robert V de Bruce dit Robert le Noble (vers 1220/1231- 1295)

Baron scoto-normand-Prétendant au trône d’Écosse en 1290/1292

Fils de Robert IV de Bruce 4ème lord d’Annandale , et d’ Isabelle d’Huntingdon , la seconde fille de David de Huntingdon, le frère des rois Malcolm IV et Guillaume 1er d’Écosse.

Robert succède à son père comme seigneur d’Annandale. À la mort de sa mère en 1251 il obtient une part du comté de Huntingdon [1]. Du chef de son épouse Isabelle de Clare (1226-1264) il contrôle également plusieurs domaines en Angleterre.

En 1238 le roi Alexandre II d’Écosse alors sans héritier après la mort de son cousin John le Scot, comte de Chester [2], en juin 1237, reconnaît à la veille d’une expédition dans les îles de l’ouest les droits au trône de Robert de Bruce. Malheureusement pour ce dernier la naissance en 1241 du futur Alexandre III d’Écosse met rapidement un terme à ses espoirs.

En 1250, Robert de Bruce est présent à la cour du roi Henri III d’Angleterre, mais les 7 années suivantes, il réduit le champ de ses activités à l’Écosse. En 1255, après la mort du roi Alexandre II, il est un des 15 Gardiens de l’Écosse [3] nommés à Roxburgh [4] pour diriger le royaume pendant la minorité de son jeune successeur. Dans cette fonction il prend la tête du parti favorable à l’alliance anglaise.

Entre 1257 et 1271, il sert fréquemment le roi d’Angleterre qui le nomme shérif [5] de Cumberland [6]. En 1260, il accompagne le roi et la reine d’Écosse à Londres. Lors de la révolte des barons, il combat pour le roi Henri III d’Angleterre. Il est fait prisonnier à la bataille de Lewes [7] en 1264 mais est libéré après la victoire royale de Evesham [8] en 1265.

En 1268, il est nommé capitalis justiciarius [9] avec une rétribution de 100 maks. Après l’accession au trône d’Édouard 1er d’Angleterre il résigne sa charge dans le Cumberland et n’est pas confirmé dans ses autres fonctions. Il retourne alors en Écosse.

Le 5 février 1284, il est présent à la convention de Scone [10] qui reconnaît les droits de la jeune Marguerite comme successeur de son grand-père désormais sans autre héritier.

Toutefois après la mort du roi Alexandre III, en 1286, il réunit au château de Turnberry [11], le 20 septembre 1286, un important parti de nobles dont son fils Robert comte de Carrick [12] pour exiger que le trône soit dévolu selon les antiques coutumes par le droit du sang. Il dispose du soutien de Richard Og de Burgh, comte d’Ulster [13], de Thomas de Clare ainsi que de celles de Patrick Dunbar (8ème comte de March) , James le Steward d’Écosse, de son frère Walter Balloch Stuart , comte de Menteith [14], et d’ Angus Mór MacDonald , seigneur des Îles [15]. Ce parti s’oppose à celui de Jean de Bailleul qui s’appuie sur la famille Comyn [16].

Robert de Bruce prend part aux négociations de Salisbury [17] qui débouchent sur le traité de Brigham en 1290 qui prévoit l’union de l’Écosse et de l’Angleterre par le biais du mariage de Marguerite avec le futur roi Édouard II d’Angleterre. La mort de Marguerite 1ère d’Écosse en 1290 rouvre la question de la succession et l’un des régents William Fraser évêque de Saint-Andrews [18] décide de faire appel à l’arbitrage du roi Édouard 1er d’Angleterre. À la suite de tractations de Norham en 1290/1292 John Baliol est reconnu roi d’Écosse le 17 novembre 1292.

L’accord passé entre Robert Bruce et un autre compétiteur Florent V de Hollande, le 14 juin 1292, démontre que Robert Bruce ne renonçait pas à ses prétentions au trône. Toutefois le grand âge du Compétiteur ne lui permet pas d’entreprendre une action, et le 7 novembre 1292 il abandonne ses possessions et renonce à ses droits au trône en faveur de son fils Robert VI Bruce comte de Carrick [19] avant de se retirer au château de Lochmaben [20] où il meurt le vendredi saint 1295 à l’âge de 85 ans. Il est inhumé au Prieuré de Gisborough [21] en Cleveland [22] dans le Yorkshire [23].

En mai 1240, Robert de Bruce épouse Isabelle, fille de Gilbert de Clare, 5ème comte de Gloucester [24], 4ème comte d’Hertford [25].

Entre 1270 et mai 1275, en secondes noces il épouse Christina, fille et héritière, de William d’Ireby, un chevalier du Cumberland [26]. Ils n’auront pas de descendance.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Michael Brown The Wars of Scotland 1214-1371 Edinburgh University Press (Edinburgh 2004) (ISBN 0748612386)

Notes

[1] Aux 11ème et 12ème siècle, le titre de comte d’Huntingdon comprenait les comtés d’Huntingdon, Northampton, Bedford et Cambridge.

[2] Le Cheshire, anciennement appelé « comté de Chester », est un comté en grande partie rural dans le nord-ouest de l’Angleterre. Son chef-lieu administratif est la ville de Chester, bien que Warrington soit la ville la plus peuplée du comté. Cheshire avoisine le Merseyside et Grand Manchester dans le nord, Derbyshire dans l’est et Shropshire et Staffordshire dans le sud. À l’ouest du comté se trouvent deux districts gallois, Flintshire et Wrexham.

[3] Entre les 13ème et 16ème siècles, l’histoire du royaume d’Écosse se caractérise par de nombreuses minorités, périodes au cours desquelles, les rois sont captifs, absents ou empêchés, voire de vacances du pouvoir qui impliquèrent la mise en place de régences, parfois collectives, pendant lesquelles le pouvoir fut exercé par des Régents ou des Gardiens du Royaume.

[4] Roxburgh est une ancienne ville d’Écosse, située dans une presqu’île que forment la Tweed et le Teviot, à 5 km de Kelso, et ne compte plus que 70 habitants. Elle fut jadis puissante, elle constituait un burgh d’importance équivalente à Édimbourg, Stirling, ou Berwick-upon-Tweed, et fut même la résidence de plusieurs rois d’Écosse. Un château à l’histoire mouvementée se trouvait à proximité de la ville : le château de Roxburgh. Elle fut détruite en 1550 par suite d’un traité avec l’Angleterre et l’Écosse et ne présente plus que des ruines, qui sont la propriété du duc de Roxburghe. Elle était capitale de l’ancien comté de Roxburgh (Roxburghshire), mais fut supplantée par Jedburgh. Elle donne aussi son nom à la région de lieutenance Roxburgh, Ettrick and Lauderdale.

[5] La fonction de shérif est originaire de l’Angleterre prénormande. Le terme est né d’une contraction des mots anglo-saxons Shire reeve, désignant respectivement : pour le Shire, une circonscription administrative similaire au comté ; pour le reeve, un officier, agent d’un seigneur féodal (très proche du concept du bailli) qui faisait appliquer l’ordre parmi les serfs du domaine. En définitive, le shérif était un grade supérieur de cette fonction de Reeve, correspondant littéralement à celle d’un « bailli du comté ». Après la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant, la fonction perdura, dans le cadre de vicomté. Elle reprit finalement l’appellation de shérif, tandis que vicomte devint un titre héréditaire de pairie.

[6] Le Cumberland est l’un des 39 comtés traditionnels de l’Angleterre. En 1974, il a été amalgamé avec le Westmorland ainsi qu’avec certaines parties du Lancashire et du Yorkshire pour former la Cumbria.

[7] La bataille de Lewes est l’un des deux principaux affrontements du conflit anglais connu sous le nom de seconde guerre des barons. Elle se déroule près de Lewes dans le Sussex, le 14 mai 1264 ; elle représente le point culminant de la vie du sixième comte de Leicester, Simon V de Montfort, et lui gagne le surnom de « roi sans couronne d’Angleterre ».

[8] La bataille d’Evesham se déroule le 4 août 1265 à Evesham, dans l’actuel Worcestershire. Cet affrontement de la Seconde Guerre des barons oppose les forces du roi Henri III, conduites par son fils, le prince Édouard, aux barons révoltés dirigés par Simon de Montfort. L’année précédente, Montfort avait remporté la bataille de Lewes, fait prisonnier le prince Édouard et obligé le roi à se soumettre à ses volontés. Toutefois, le prince parvient à s’évader en mai 1265, tandis que Montfort s’aliène une partie de ses soutiens en se rapprochant du prince gallois Llywelyn ap Gruffydd. Édouard oblige Montfort à l’affronter à Evesham, avec des forces deux fois supérieures en nombre, et la victoire lui est rapidement acquise. Montfort est tué et son corps mutilé.

[9] Premier chef de la Justice en Angleterre

[10] Scone est un village d’Écosse, dans la région de Perth and Kinross. À Scone se trouvait la Pierre du destin, dite aussi Pierre de Scone, sur laquelle les rois d’Écosse étaient couronnés. La pierre fut emmenée comme butin de guerre à Westminster par le roi Édouard 1er d’Angleterre en 1296. Mais les rois écossais continuèrent à se faire couronner à Scone, jusqu’à Charles II, en 1651.

[11] Le château de Turnberry était situé près de Maybole dans l’ Ayrshire, en Écosse. Situé à l’extrémité de la péninsule inférieure dans la paroisse, c’était le siège des Comtes de Carrick. Le château de Turnberry est adjacent au parcours de golf de Turnberry.

[12] Le titre de comte de Carrick a été créé plusieurs fois dans la pairie d’Écosse, et une fois dans la pairie d’Irlande. En Écosse, la première création intervint autour de 1186, quand Duncan de Galloway (dit aussi Donnchadh de Carrick) fut fait comte de Carrick. Le gros des terres associées à ce titre sont dans l’Ayrshire. Marjorie de Carrick, la petite-fille de Duncan, qui plus tard porta le titre de son propre droit, épousa Robert VI de Brus, qui devint plus tard le 6ème lord d’Annandale. Leur fils, aussi nommé Robert, et connu en tant que Robert le Bruce, allait ensuite régner sur l’Écosse sous le nom de Robert 1er d’Écosse, rattachant le titre à la couronne. Robert fut aussi créé baron dans la pairie d’Angleterre par acte de sommation en 1295 en tant que Baron Bruce d’Anandale. Le titre s’éteint avec la mort de son frère Édouard, puis de son fils David de Brus en 1371. Ensuite, les rois d’Écosse recréèrent le titre à plusieurs reprises, mais le firent non-héritable, spécifiant qu’il serait rattaché à la couronne à la mort de chaque porteur.

[13] Le titre de comte d’Ulster a été créé plusieurs fois dans la pairie d’Irlande et du Royaume-Uni. Actuellement, le titre est un titre subsidiaire du duc de Gloucester, et est actuellement utilisé comme titre de courtoisie par Alexandre Windsor, fils aîné de Richard de Gloucester.

[14] Le titre de comte de Meinteith, dans la pairie d’Écosse, est issu du domaine du mormaer médiéval de Menteith et est inclus dans l’une des sept provinces traditionnelles pictes celle « Stradeern et Mended » créée par un fils du mythique roi des picte Cruithne mac Cinge. Cette région était considérée comme le centre du royaume picte de Fortriú jusqu’à ce que cette identification soit récemment remise en cause.

[15] Le royaume de Man et des Îles, aussi connu sous le nom de royaume des Îles était un royaume norrois qui exista dans les îles Britanniques entre 1079 et 1266. Ce royaume se divisait en deux parties : une constituée des îles du sud (les Hébrides et l’île de Man), nommée Sodor, et une autre des îles du nord (les Orcades et les Shetland), nommée Norðr.

[16] Les Comyn, Cumming ou Cumin sont un clan écossais probablement d’origine anglo-normande qui joue un grand rôle dans l’Écosse du 13ème et 14ème siècle.

[17] Salisbury est une ville du Wiltshire en Angleterre, évêché suffragant de l’archevêque de Canterbury. Elle a le statut de Cité. Elle se trouve à une dizaine de kilomètres au sud de Stonehenge.

[18] L’évêque de St Andrews est le chef ecclésiastique du diocèse de St Andrews, en Écosse. Il est élevé au rang d’archevêque en 1472. Son siège est la cathédrale de St Andrews. L’évêché lui-même a été créé entre 700 et 900 lors de la fusion des églises des Pictes et Scots devenue effective sous le règne du roi Constantin 1er d’Écosse. Au 11ème siècle, il s’agit du plus important évêché du royaume d’Écosse.

[19] Le titre de comte de Carrick a été créé plusieurs fois dans la pairie d’Écosse, et une fois dans la pairie d’Irlande. En Écosse, la première création intervint autour de 1186, quand Duncan de Galloway (dit aussi Donnchadh de Carrick) fut fait comte de Carrick. Le gros des terres associées à ce titre sont dans l’Ayrshire. Marjorie de Carrick, la petite-fille de Duncan, qui plus tard porta le titre de son propre droit, épousa Robert VI de Brus, qui devint plus tard le 6ème lord d’Annandale. Leur fils, aussi nommé Robert, et connu en tant que Robert le Bruce, allait ensuite régner sur l’Écosse sous le nom de Robert 1er d’Écosse, rattachant le titre à la couronne. Robert fut aussi créé baron dans la pairie d’Angleterre par acte de sommation en 1295 en tant que Baron Bruce d’Anandale. Le titre s’éteint avec la mort de son frère Édouard, puis de son fils David de Brus en 1371. Ensuite, les rois d’Écosse recréèrent le titre à plusieurs reprises, mais le firent non-héritable, spécifiant qu’il serait rattaché à la couronne à la mort de chaque porteur.

[20] Lochmaben est une petite ville d’Écosse, et dispose d’un château autrefois important. La ville se trouve à 6,5 km de Lockerbie, en Dumfries and Galloway.

[21] Le prieuré Notre-Dame de Gisborough est un ancien prieuré augustin fondé au début du 12ème siècle, situé dans la ville britannique de Guisborough, dans le comté cérémonial du Yorkshire du Nord mais dans l’autorité unitaire de Redcar et Cleveland, en Angleterre. Il fait actuellement partie des propriétés de l’English Heritage. Le prieuré a été fondé en 1119 par Robert de Bruce, 1er lord d’Annandale, un ancêtre du roi écossais Robert 1er. Les 2ème, 4ème et 5ème lords d’Annandale y sont enterrés. Il a été en grande partie démolie lors de la dissolution des monastères commandée par le roi anglais Henri VIII en 1538.

[22] Cleveland est une ancienne zone géographique dans le Nord-Est de l’Angleterre. Son nom, « cliff-land », se réfère aux collines de sa partie méridionale, qui atteignent 450 m d’altitude. Historiquement intégrée dans le North Riding of Yorkshire, Cleveland se situe au sud de la Tees, et sa plus grosse agglomération a été Guisborough, jusqu’à ce que Middlesbrough ne la dépasse au cours du 19ème siècle.

[23] Le Yorkshire est un comté traditionnel d’Angleterre. Ce comté est le plus vaste du Royaume-Uni et est administrativement divisé entre quatre comtés cérémoniaux : le Yorkshire du Nord, le Yorkshire de l’Ouest, le Yorkshire du Sud et le Yorkshire de l’Est. Malgré cela, le Yorkshire est toujours considéré comme une entité culturelle et géographique unique.

[24] Le titre de comte de Gloucester a été créé plusieurs fois dans la pairie d’Angleterre. Il est aujourd’hui éteint.bLe comté de Gloucester, le Gloucestershire est situé au sud-ouest de l’Angleterre, en bordure du Pays de Galles.

[25] Le titre de comte d’Hertford a été créé plusieurs fois dans la pairie d’Angleterre et la pairie de Grande-Bretagne. En 1793, Francis Seymour-Conway, alors comte d’Hertford, a été créé marquis d’Hertford dans la pairie de Grande-Bretagne. Depuis, ce titre est resté dans sa famille.

[26] Le Cumberland est l’un des 39 comtés traditionnels de l’Angleterre. En 1974, il a été amalgamé avec le Westmorland ainsi qu’avec certaines parties du Lancashire et du Yorkshire pour former la Cumbria.