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Alexandre III d’Écosse

vendredi 26 août 2016, par lucien jallamion

Alexandre III d’Écosse (1241-1286)

Roi d’Écosse de 1249 à 1286

Couronnement du roi Alexandre III d'Écosse Roi d'Écosse de 1249 à 1286 (extrait Manuscrit de la fin du Moyen Âge du Scottichronicon par Walter Bower). Source : wiki/Alexandre III (roi d'Écosse)/ domaine publicNé à Roxburgh [1], il est issu de la maison de Dunkeld [2]. Il est le fils unique du roi Alexandre II et de sa seconde épouse Marie de Coucy .

Lorsque le roi Alexandre II meurt le 8 juillet 1249, la couronne d’Écosse passe à son fils. Ce dernier, à peine âgé de 8 ans, devient roi sous le nom d’Alexandre III le 13 juillet. La cérémonie de couronnement traditionnelle a lieu à Scone [3]. Le jeune roi est acclamé par la communauté des Scots [4], assis sur un trône sur l’ancien symbole de la “Pierre de la destiné”, consacré, investi avec un manteau de sacre, pendant que sa généalogie est proclamée par un barde gaélique. Les magnats du royaume lui jurent ensuite obéissance.

Pendant la minorité d’Alexandre III, une régence collégiale est assurée jusqu’en 1261 par neuf nobles et ecclésiastiques.

Alexandre III entretient de très bonnes relations avec son beau-père le roi Henri III d’Angleterre, dont il accepte d’être le vassal pour ses possessions anglaises lors de l’hommage féodal de 1251. Il refuse pourtant de prêter hommage féodal pour l’Écosse, invoquant l’obligation d’obtenir l’accord de son Parlement.

Cependant, Henri III intervint régulièrement comme arbitre lors de conflits ou de rébellions d’une noblesse dont le partage de fiefs entre les deux pays créait une certaine confusion.

Le 29 octobre 1257 le jeune roi est pris sous sa coupe à Kinross [5] par l’un de ses régents Walter Comyn , comte de Menteith [6] et ses alliés. Il restera sous l’influence des Comyn jusqu’à la mort de ce dernier en novembre 1258.

À l’occasion du décès de ce comte il arbitre la querelle de succession de 1259/1261 de telle manière que le comté de Menteith échappe désormais à la famille Comyn avec la nomination à sa tête de Walter Balloch Stuart époux d’une autre héritière.

La volonté du roi d’annexer les Hébrides [7] et l’expédition en 1262 de William comte de Ross à Skye [8] provoque l’intervention du roi Håkon IV de Norvège, suzerain des Îles en 1263 et déclenche la guerre écosso-norvégienne.

À l’été 1264 Magnus III de Man fait sa soumission à Dumfries [9] au roi Alexandre III qui annexera son royaume à sa mort en 1265. Malgré une révolte des îliens en 1275 l’île de Man [10] sera désormais écossaise.

Le roi d’Écosse et Magnus VI de Norvège , fils et successeur d’Håkon IV signent le 2 juillet 1266 le traité de Perth [11], qui reconnaît définitivement la suzeraineté de l’Écosse sur les Hébrides et l’île de Man contre un versement de 4000 marcs, plus 100 marcs par an à perpétuité. Ce traité met fin officiellement au conflit entre les deux pays.

Le 19 août 1274 Alexandre III assiste au couronnement d’Édouard 1er d’Angleterre auquel il rendra hommage pour ses fiefs anglais le 28 octobre 1278.

Après les décès successifs de son épouse en 1275 et de ses deux fils en 1281 et 1284 et de sa fille en 1283, veuf depuis près de 10 ans et désormais sans enfants, le roi Alexandre III fait reconnaître par la noblesse en février 1284 sa petite-fille Marguerite comme héritière présomptive du trône. Puis dans l’espoir d’avoir un successeur mâle, il épouse le 1er novembre 1285 à Jedburgh [12], Yolande de Montfort , fille du comte Robert IV de Dreux .

Il meurt accidentellement âgé de 44 ans d’une chute de cheval à Kinghorn le 19 mars 1286. Il est inhumé à l’abbaye de Dunfermline [13] le 29 mars suivant.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Michael Brown The Wars of Scotland 1214 1371 The New Edinburgh History of Scotland p. 44-67. Edinburgh University Press, Edinburgh (2004)

Notes

[1] Roxburgh est une ancienne ville d’Écosse, située dans une presqu’île que forment la Tweed et le Teviot, à 5 km de Kelso. Elle fut jadis puissante, elle constituait un burgh d’importance équivalente à Édimbourg, Stirling, ou Berwick-upon-Tweed, et fut même la résidence de plusieurs rois d’Écosse. Un château à l’histoire mouvementée se trouvait à proximité de la ville : le château de Roxburgh. Elle fut détruite en 1550 par suite d’un traité avec l’Angleterre et l’Écosse et ne présente plus que des ruines, qui sont la propriété du duc de Roxburghe.

[2] La maison de Dunkeld, en gaélique écossais Dùn Chailleann, est une construction historiographique et généalogique destinée à illustrer la succession des monarques d’Écosse entre 1034 et 1040 et entre 1058 et 1290. C’est une dynastie prolongeant la « race de Fergus », le Cenél nGabráin du Dal Riada. Ce concept celtique est utilisé pour décrire l’un des deux principaux chefs de clan de l’Écosse du haut moyen âge, et elle fut fondée par le roi Fergus 1er de Dal Riada. Ce clan royal a dû lutter pour la couronne d’Alba contre le Cenél Loairn, devenu plus tard la maison de Moray.

[3] L’abbaye de Scone à l’origine prieuré de Scone était la résidence de chanoines augustins située au village de Scone dans le Comté de Perth en Écosse. D’architecture romane avec une tour centrale surmontée d’une flèche, ses bâtiments ont maintenant disparu

[4] On appelle Scots, les populations Irlandaises du Dal Riada qui s’établirent sur les côtes britanniques durant la période des Grandes Invasions. Les mêmes Scots, de langue gaélique, fondèrent ultérieurement le royaume d’Écosse, notamment en fusionnant avec les Pictes (peut-être de langue brittonique), vers le 9ème siècle.

[5] Kinross, est un bourg d’Écosse, dans la région de Perth and Kinross, et situé sur les rives du Loch Leven, Il était autrefois le chef-lieu du comté de Kinross (Kinross-shire), comté qui fut détaché du comté de Fife en 1426.

[6] Le titre de comte de Meinteith, dans la pairie d’Écosse, est issu du domaine du mormaer médiéval de Menteith et est inclus dans l’une des sept provinces traditionnelles pictes celle « Stradeern et Mended » créée par un fils du mythique roi des picte Cruithne mac Cinge. Cette région était considérée comme le centre du royaume picte de Fortriú jusqu’à ce que cette identification soit récemment remise en cause.

[7] Les Hébrides, sont un archipel du Royaume-Uni situé dans l’ouest de l’Écosse. Ces îles sont divisées en deux grands groupes séparés entre eux par le bras de mer baptisé The Little Minch et la mer des Hébrides. Le contrôle des Hébrides intérieures et extérieures par les Norvégiens fut à l’origine de guerres incessantes jusqu’au partage de 1156. Les Hébrides extérieures restaient la possession du Royaume de Man et des Îles tandis que les Hébrides intérieures s’en détachèrent sous la conduite de Somerled, un parent celto-normand de Lulach et de la maison royale de Man. Bien que les Hébrides intérieures, connues à partir de 1156 sous le nom de Royaume des Hébrides, fussent encore en droit sous la souveraineté norvégienne, ses chefs étaient écossais de langue et de culture plus que scandinaves. Après sa victoire en 1156, Somerled conquit deux ans plus tard l’île de Man elle-même et devint le dernier roi de Man et des Îles à régner à nouveau sur l’ensemble des îles que comprenait autrefois le royaume. Après sa mort en 1164, les souverains de Man cessèrent de contrôler les Hébrides intérieures. En 1262 eut lieu un raid écossais sur Skye, ce qui amena le roi de Norvège Håkon IV à se rendre en Écosse afin de régler l’affaire. Vers la fin de l’année 1263, Håkon fit voile vers l’Écosse avec une armée d’invasion forte de 200 navires et de 15 000 hommes. La flotte norvégienne essuya des tempêtes près des côtes écossaises, et il fallut transporter quarante navires par voie de terre jusqu’au Loch Lomond. Finalement eut lieu une petite escarmouche à la bataille de Largs, dans laquelle les Norvégiens et leurs alliés de Man commandés par Magnus III de Man n’obtinrent qu’un léger avantage tactique sur les Écossais commandés par Alexander Stewart. Après la bataille, le mauvais temps obligea la flotte norvégienne et mannoise à se retirer vers les Orcades. À son arrivée à Kirkwall, Håkon, malade et fatigué, décida de passer l’hiver dans le palais de l’évêque Heinrkr pour reprendre sa campagne l’été suivant. Ses plans furent cependant déjoués lorsqu’il mourut en décembre. Sa couronne passa à son fils Magnus VI de Norvège, qui jugea que faire la paix avec les Écossais était plus important que de maintenir les possessions norvégiennes sur les îles à l’ouest de l’Écosse et en mer d’Irlande. Le traité de Perth de 1266 laissa les Hébrides et l’île de Man à l’Écosse pour 5 000 marcs et un tribut annuel de 100 marcs. L’Écosse confirmait en même temps la souveraineté norvégienne sur les îles Shetland et les Orcades. Cependant le contrôle de Man par les Écossais ne devint effectif qu’après la défaite des Mannois et de leur dernier roi norvégien, Godfred Magnuson de Man, à la bataille de Ronaldsway en 1275.

[8] Skye, en écossais An t-Eilean Sgitheanach, est l’île la plus vaste et la plus au nord de l’archipel des Hébrides intérieures en Écosse. Elle se situe dans la mer des Hébrides et fait partie du Council area de Highland.

[9] Dumfries est une ville (et ancien burgh royal) d’Écosse, capitale administrative du council area (après avoir été celle de la région) de Dumfries and Galloway et appartenant à la région de lieutenance du Dumfriesshire, au sud-ouest de l’Écosse. Dumfries fut fondée en 1186. En 1306, le futur roi d’Écosse, Robert 1er d’Écosse y assassina son rival pour le trône, John III Comyn.

[10] L’île de Man, est un territoire formé d’une île principale et de quelques îlots situés en mer d’Irlande, au centre des îles Britanniques. L’île de Man forme une dépendance de la Couronne britannique, c’est-à-dire que l’île n’appartient ni au Royaume-Uni ni à l’Union européenne mais relève directement de la propriété du souverain britannique, actuellement la reine Élisabeth II, qui agit en qualité de « seigneur de Man ». Ce statut n’en fait pas un État reconnu indépendant, mais l’île dispose d’une large autonomie politique et économique. L’île de Man est une terre celte depuis la protohistoire, puis devient un royaume viking au Moyen Âge, soumis à l’influence anglo-saxonne. Les dominateurs scandinaves y ont fondé un système politique basé sur le principe des « citoyens libres » et s’organisant autour du Tynwald qui serait le plus ancien parlement en fonctionnement continu du monde.

[11] Le traité de Perth, signé le 2 juillet 1266, met fin à la guerre écosso-norvégienne entre la Norvège de Magnus le législateur et l’Écosse d’Alexandre III portant sur la souveraineté sur les Hébrides, l’île de Man et Caithness.

[12] Jedburgh est une ville d’Écosse, capitale de l’ancien comté de Roxburgh (ou Roxburghshire), comté maintenant intégré dans la région des Scottish Borders, au sud-est de l’Écosse. Jedburgh, qui chevauche la rivière Jed Water grâce à un pont à trois arches de la moitié du 12ème siècle, était autrefois une ville très disputée à la frontière entre l’Angleterre et l’Écosse

[13] L’abbaye de Dunfermline est une imposante abbaye de l’ordre bénédictin dans la ville de Dunfermline, de la région de Fife en Écosse. Il s’agit d’un site historique important : à part Iona, c’est à Dunfermline que se trouvent le plus de tombes royales de Calédonie (nom donné par l’Empire romain à la partie nord de la Grande-Bretagne).