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Nigidius Figulus ou Publius Nigidius Figulus

mardi 1er février 2022, par ljallamion

Nigidius Figulus ou Publius Nigidius Figulus (vers 98 av. jc-45 av. jc) 

Emblème de la République romaine.Selon Aulu-Gelle il est le plus grand des savants romains avec Varron. Cicéron le décrit comme un adepte du néopythagorisme [1]. Esprit érudit, il est présenté comme linguiste, étruscologue, astrologue, devin. Il fut le premier néopythagoricien latin, vers 60 av. jc, à Rome, presque en même temps que le grec Eudore d’Alexandrie fondait lui aussi le néopythagorisme mais à Alexandrie [2], vers 40 av. jc.

Il naît en Étrurie [3]. Lors de son séjour en Grèce, il aurait appris la vitesse de rotation de la Terre, et l’aurait comparé à celle d’un tour de potier.

Dans sa jeunesse, il a peut-être été disciple de Varron, plus âgé de 18 ans que lui. Il finit ses études en Grèce. En 78 av. jc, il se fait disciple du philosophe stoïcien [4] Posidonius, à Rhodes [5] ; Posidonius, grand savant, est célèbre pour sa théorie de la sympathie cosmique et pour sa théorie scientifique des marées.

En 63 av. J.-C., il se lie d’amitié avec Cicéron et l’aide à transcrire les témoignages destinés au Sénat lors de la conjuration de Catilina [6].

Nigidius suit le cursus honorum classique : Il devient questeur [7], sénateur, tribun de la plèbe [8] en 60 av. jc, puis préteur [9] en 58 av. jc, légat [10] en Asie [11] en 52 av. jc à Éphèse [12] où Cicéron le rencontre lorsqu’il se rend en Cilicie [13]. Chez l’historien Salluste, il rencontre des hommes célèbres et lettrés comme Cornélius Népos, Horace, Marcus Valerius Messalla Corvinus.

Nouvelle prédiction, en 49 av. jc : selon Lucain, lorsque Jules César franchit le Rubicon et déclenche la guerre civile [14], Figulus annonce d’après la configuration astrale du jour une catastrophe pour Rome, suivie d’une paix avec l’arrivée d’un maître. Lucain place alors les capacités de Figulus à déchiffrer le ciel au-dessus de celles des astronomes égyptiens. Tandis que César envahit l’Italie, Figulus se range du côté de Pompée et se réfugie un temps à Capoue [15], puis on perd sa trace.

Il est possible mais non certain qu’il se trouve sur le champ de bataille de Pharsale [16] en 48 av. jc. Il reste exilé, et dans un courrier qu’il lui adresse en août 46 av. jc, Cicéron lui promet d’intercéder en sa faveur auprès de l’entourage de César et de César lui-même.

Selon la chronique de Jérôme de Stridon qui le qualifie de magus, Figulus meurt en exil, à 53 ans, en 45 av. jc, information vraisemblablement tirée du “De viris illustribus” de Suétone.

Cicéron le comptait parmi ses amis et le met en scène dans sa traduction du “Timée”

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Jean Servier (dir.), Dictionnaire critique de l’ésotérisme, Paris, Presses universitaires de France, 1998, 1449 p. (ISBN 978-2-130-49556-7, OCLC 912216244)

Notes

[1] Le néopythagorisme est un courant philosophique et ésotérique, dérivant de Pythagore, commençant au 1er siècle av. jc à Rome grâce à Nigidius Figulus et à Alexandrie grâce à Eudore d’Alexandrie, divisé en diverses écoles. Parfois il est difficile de décider si un auteur est néopythagoricien ou néoplatonicien, d’autre part, certains historiens ne distinguent pas médiopythagorisme et néopythagorisme.

[2] Alexandrie est une ville en Égypte. Elle fut fondée par Alexandre le Grand en -331 av. jc. Dans l’Antiquité, elle a été la capitale du pays, un grand centre de commerce (port d’Égypte) et un des plus grands foyers culturels hellénistiques de la mer Méditerranée centré sur la fameuse bibliothèque, qui fonda sa notoriété. La ville d’Alexandrie est située à l’ouest du delta du Nil, entre le lac Maréotis et l’île de Pharos. Cette dernière était rattachée à la création de la ville par l’Heptastade, sorte de digue servant aussi d’aqueduc, qui a permis non seulement l’extension de la ville mais aussi la création de deux ports maritimes.

[3] L’Étrurie était le territoire des Étrusques. Il correspond à l’actuelle Toscane, s’étendant durant la période de son expansion maximum, au-delà de l’Apennin tosco-émilien jusqu’à la plaine du Pô et son embouchure, à Hadria, port antique qui donna son nom à la Mer Adriatique. Au sud, le territoire étrusque s’étendait au-delà de Rome (comprise), jusqu’à Capoue.

[4] Le stoïcisme est un courant philosophique occidental issu de l’école du Portique fondée en 301 av.jc à Athènes, par Zénon de Cition. Le stoïcisme a par la suite traversé les siècles, subi des transformations notamment avec Chrysippe de Soles en Grèce et à Rome avec Cicéron, Sénèque, Épictète, Marc Aurèle, puis exercé diverses influences, allant de la période classique en Europe en particulier au 17ème siècle, chez René Descartes jusqu’à nos jours. Un des points qui distingue le stoïcisme des autres courants philosophiques issus de l’époque hellénistique est sa psychologie qui est à la base des thérapies cognitivo-comportementales modernes

[5] Rhodes est une île grecque, la plus grande île du Dodécanèse. Elle est située au sud-est de la mer Égée, à 17,7 km de la Turquie, entre la Grèce et l’île de Chypre. Le colosse de Rhodes, l’une des sept merveilles du monde, était une statue gigantesque, traditionnellement située à l’entrée du port de la ville de Rhodes.

[6] La conjuration de Catilina est un complot politique visant la prise du pouvoir à Rome en 63 av. jc par le sénateur Lucius Sergius Catilina. Devenue la capitale d’un empire en croissance rapide, la Ville est alors depuis longtemps à l’abri d’une attaque ennemie, mais depuis la Guerre sociale (de 91 à 88), elle doit faire face à de nombreux troubles qui mettent à mal les institutions de la République romaine et sa population. Le complot ourdi par Catilina et ses partisans ne ressemble pourtant en rien à ce que la République romaine a connu jusqu’alors. Déçu par un double échec lors de l’élection au consulat, Catilina organise secrètement une conjuration qui vise à éliminer une partie de l’élite politique romaine et à s’emparer du pouvoir politique suprême en s’appuyant sur les frustrations d’une partie de la nobilitas romaine et de certains notables italiens. Sur sa route, le conspirateur voit ses visées contrecarrées par la détermination du consul Cicéron, dont le mandat touche à sa fin au moment des faits. En bon orateur, Cicéron dénonce Catilina publiquement et avec virulence, puis conduit la contre-offensive militaire qui met finalement la conjuration en déroute. Catilina meurt au combat au début 62, tandis que Cicéron, salué du titre de « Pater patriae », connaît d’abord la gloire pour avoir sauvé la République, avant que cette même affaire ne le contraigne à l’exil en 58.

[7] Dans la Rome antique, les questeurs sont des magistrats romains annuels comptables des finances, responsables du règlement des dépenses et de l’encaissement des recettes publiques. Ils sont les gardiens du Trésor public, chargés des finances de l’armée et des provinces, en relation avec les consuls, les promagistrats et les publicains. Maintenue sous le Haut Empire avec son rôle comptable, cette fonction se réduit sous le Bas-Empire à une magistrature honorifique et coûteuse exercée uniquement à Rome.

[8] Dans la Rome antique, les tribuns de la plèbe sont les représentants de la plèbe, élus pour une durée d’un an par le concile plébéien.

[9] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.

[10] Titre porté par les représentants officiels de la Rome antique. Les ambassadeurs étaient des légats du Sénat romain. Sous la République romaine, les consuls, proconsuls, préteurs en campagne pouvaient charger temporairement des légats du commandement de la cavalerie, des réserves ou même d’une légion entière et de plusieurs légions. Sous l’Empire romain, à partir d’Auguste, la fonction de ces légats militaires devint permanente. Désignés par l’empereur, ils le représentaient dans les provinces et les légions. On distingua alors les légats consulaires et les légats prétoriens, qui gouvernaient les provinces « impériales » et exerçaient le pouvoir militaire, et les légats de légion, officiers expérimentés, de rang sénatorial, qui étaient chef d’une légion. Le titre de légat se transmit de l’Empire romain à l’Église catholique

[11] La province romaine d’Asie comprenait la Carie, la Lydie, la Mysie, la Phrygie et la Troade.

[12] Éphèse est l’une des plus anciennes et plus importantes cités grecques d’Asie Mineure, la première de l’Ionie. Bien que ses vestiges soient situés près de 7 kilomètres à l’intérieur des terres, près des villes de Selçuk et Kuşadası dans l’Ouest de l’actuelle Turquie, Éphèse était dans l’Antiquité, et encore à l’époque byzantine, l’un des ports les plus actifs de la mer Égée ; il est situé près de l’embouchure du grand fleuve anatolien Caystre. L’Artémision, le grand sanctuaire dédié à Artémis, la déesse tutélaire de la cité, qui comptait parmi les Sept merveilles du monde et auquel Éphèse devait une grande part de sa renommée, était ainsi à l’origine situé sur le rivage.

[13] La Cilicie est une région historique d’Anatolie méridionale et une ancienne province romaine située aujourd’hui en Turquie. Elle était bordée au nord par la Cappadoce et la Lycaonie, à l’ouest par la Pisidie et la Pamphylie, au sud par la mer Méditerranée et au sud-est par la Syrie. Elle correspond approximativement aujourd’hui à la province turque d’Adana, une région comprise entre les monts Taurus, les monts Amanos et la Méditerranée.

[14] La guerre civile de César, appelée aussi guerre civile romaine de 49 av. jc ou guerre civile entre César et Pompée, est un des derniers conflits intérieurs de la République romaine, et fait partie de la liste des nombreuses guerres civiles romaines. Elle a consisté en une série de heurts politiques et militaires entre Jules César, ses alliés politiques et ses légions d’une part, et la faction conservatrice du Sénat romain, appelée aussi optimates, épaulée par les légions de Pompée d’autre part.

[15] Capoue est une commune située dans la province de Caserte en Campanie, dans l’Italie méridionale.

[16] La bataille de Pharsale est un affrontement se déroulant en Thessalie, près de la ville du même nom, le 9 août 48 av. jc, pendant la guerre civile romaine. Il oppose les troupes de César à celles de Pompée. En gagnant cette bataille avec des troupes très inférieures en nombre, Jules César prit un avantage décisif sur le camp adverse.