Caius Licinius Macer (vers 105-66 av. jc)
Historien romain
Membre de la gens des Licinii [1], renommée à Rome. Il est le père du poète Caius Licinius Macer Calvus.
Il devient questeur [2] en 78 av. jc, est élu tribun de la plèbe [3] en 73 av. jc, puis préteur [4] en 66 av. jc.
C’est à la fin de cette dernière charge, en tant que gouverneur de province romaine, qu’il est accusé en 66 av. jc par Cicéron de prévarication [5], et d’extorsion à l’encontre des deniers de l’État romain.
S’estimant injustement accusé, il est néanmoins déféré devant un tribunal. Peu avant la promulgation de la sentence, il préfère se suicider pour épargner l’infamie à sa famille, ainsi que la confiscation de ses biens.
Il est l’auteur d’une histoire romaine, ou annales en 21 livres.
Il semble avoir eu le souci d’utiliser des documents officiels telles que les archives des traités de Rome, pour rédiger son récit. L’historien Tite-Live, qui par endroits s’inspire de ses annales, critique cependant sa partialité en faveur de la gens Licinia.
Quelques fragments de son œuvre ont été préservés notamment par Tite-Live et Pline l’Ancien.
Beaucoup de ces fragments se rapportent au premier livre de son œuvre où était racontée la fondation de Rome, ainsi que la vie de Romulus et Remus. L’historien byzantin [6] Jean Malalas pour son propre récit des origines de Rome semble suivre de près l’ouvrage de Licinius Macer. il y présente une tradition hostile au personnage semi-légendaire de Romulus, coupable d’avoir attisé un état de guerre civile entre factions, en tuant son propre frère. Il rapporte aussi la naissance des deux frères jumeaux sous un angle clairement non légendaire.
Notes
[1] Les Licinii sont les membres d’une ancienne famille plébéienne qui joue un rôle important dans l’histoire romaine et qui apparaît au début de la République, la gens Licinia. Les principales branches de la gens Licinia portent les cognomina Calvus, Crassus, Lucullus, Murena, Nerva et Varus.
[2] Dans la Rome antique, les questeurs sont des magistrats romains annuels comptables des finances, responsables du règlement des dépenses et de l’encaissement des recettes publiques. Ils sont les gardiens du Trésor public, chargés des finances de l’armée et des provinces, en relation avec les consuls, les promagistrats et les publicains. Maintenue sous le Haut Empire avec son rôle comptable, cette fonction se réduit sous le Bas-Empire à une magistrature honorifique et coûteuse exercée uniquement à Rome.
[3] Dans la Rome antique, les tribuns de la plèbe sont les représentants de la plèbe, élus pour une durée d’un an par le concile plébéien.
[4] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.
[5] La prévarication est une suite d’actes consistant, pour le détenteur d’une charge ou d’un mandat, à ne pas satisfaire aux obligations résultant de cette charge ou de ce mandat. À l’origine, le terme s’appliquait à la « transgression de la loi divine, d’un devoir religieux, d’une obligation morale »
[6] Byzance est une ancienne cité grecque, capitale de la Thrace, située à l’entrée du Bosphore sous une partie de l’actuelle Istanbul. La cité a été reconstruite par Constantin 1er et, renommée Constantinople en 330, elle est devenue la capitale de l’Empire romain, puis de l’Empire romain d’Orient et enfin de l’Empire ottoman à partir de 1453 date de la prise de la ville par les Turcs. Elle fut rebaptisée Istanbul en 1930.