Né à Reate [1], en Sabine, il fut l’élève d’ Accius et des grammairiens Aelius Stilo et Tyrannion .
De 76 à 72 av. jc, il participe comme légat et proquesteur à la campagne menée en Espagne par Pompée contre Sertorius. Il en profite pour faire des observations sur les pratiques d’agriculture et d’élevage, dont on retrouve la trace dans “le De re rustica”. En 70, il est tribun de la plèbe. En 67, il est de nouveau aux côtés de Pompée dans la guerre contre les pirates, menée en vertu de la lex Gabinia [2]. Il se voit confier la surveillance d’un secteur allant de la Sicile vers Délos [3]. Il parvint au rang de préteur [4].
En 49 av. jc, pendant les guerres civiles romaines, il est légat de Pompée en Hispanie ultérieure [5], contre Jules César. Cette province et ses légions se ralliant à César, Varron capitule et se rend à ce dernier. En 47, Marc Antoine s’installe dans sa villa de campagne à Casinum [6] dans le Latium.
Ayant obtenu le pardon de César, il se rallie à lui et devient responsable de l’organisation des premières bibliothèques publiques de Rome. Après la mort de César, Octave doit le racheter puisque Marc Antoine l’avait déclaré hors-la-loi. Il abandonne alors totalement la carrière politique pour se consacrer au savoir et à l’écriture.
Il est l’auteur de près de 600 volumes, mais seule une cinquantaine nous est parvenue en plusieurs fragments, alors que la seule œuvre complète est “le De re rustica”. Cette œuvre est considérée comme une importante contribution au développement des encyclopédies, en raison de l’idée très claire que Varron se faisait de l’organisation du savoir. Ainsi, “les Disciplinarum” consacraient chaque livre à un sujet distinct, en l’occurrence les sept arts libéraux. Son “Antiquitatum rerum” consacrait les 25 premiers livres aux affaires humaines et les 16 suivants aux divinités.
Cet érudit est réputé avoir fixé le premier de façon intangible la date de la création de Rome à l’an 753 av jc, référence employée officiellement par l’administration romaine après lui.