Publius Licinius Crassus consul en 97 av. jc
Homme politique de la République romaine
Il a 3 fils avec sa femme Venuleia, Publius Licinius Crassus tué lors de la guerre civile vers 91 av. jc, Lucius Licinius Crassus disparu avec lui en 87 av. jc et Marcus Licinius Crassus dit Dives, le “triumvir”, tous mariés de son vivant. Son père est Marcus Licinius Crassus Agelastus, fils du consul Publius Licinius Crassus, pontifex maximus [1] et son frère Marcus Licinius Crassus qui est préteur [2] en 107 av. jc.
Il est consul en 97 av. jc avec Cnaeus Cornelius Lentulus. De 97 à 93 av. jc, il est ensuite proconsul [3] en Hispanie ultérieure [4], accompagné de son fils Marcus. Strabon le crédite d’avoir découvert la voie maritime vers les îles Cassitérides [5]. Sa victoire sur les Lusitaniens [6] lui vaut de célébrer un triomphe [7] à son retour à Rome.
En 90 av. jc éclate la guerre sociale [8] qui oppose la République romaine à ses alliés italiens. Publius Crassus est légat [9] du consul Lucius Julius Caesar. Il perd 800 hommes contre Lamponius et est contraint de se réfugier avec le reste de ses troupes à Grumentum [10].
En 89 av. jc, Publius Crassus est censeur [11] avec Lucius Julius Caesar. Ils prennent des mesures contre le luxe, interdisant la vente des parfums étrangers et plafonnant le prix des vins grecs. La continuation de la guerre sociale fait qu’aucun recensement des citoyens romains n’est effectué.
En 87 av. jc, partisan de Sylla lors de la guerre civile contre les marianistes, il défend Rome contre Cinna, il disparaît avec un de ses fils, tué ou suicidé, lors des massacres qui suivent la prise de la ville.
Notes
[1] Dans la Rome antique, pontifex maximus (grand pontife) est le titre donné au pontife à la tête du collège pontifical. Ce titre est le plus élevé de la religion romaine. Les pontifes sont chargés de l’entretien du pont sacré (pont Sublicius) et de surveiller la bonne observance des pratiques religieuses. Ils s’occupent aussi des temples ne disposant pas de clergé propre. Le recrutement des pontifes se fait par cooptation et la charge de pontife est exercée à vie.
[2] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.
[3] *
[4] Après la victoire romaine sur Carthage lors de la Deuxième guerre punique, la République romaine divise ses territoires ibériques en deux provinces : l’Hispanie ultérieure et l’Hispanie citérieure. L’Hispanie ultérieure couvre approximativement l’actuelle Andalousie et le sud de l’actuel Portugal. L’administration de la province est installée à Cordoue. Plus tard, sous Auguste, la province est scindée en deux entités distinctes : la Bétique et la Lusitanie.
[5] îles au Nord de l’Espagne, ayant quelques filons de plomb et d’étain et dont les géographes modernes ignorent l’identification
[6] Les Lusitaniens étaient un peuple indo-européen installé dans l’ouest de la péninsule Ibérique, région qui allait devenir la province romaine de Lusitanie. Cette région recouvrait la partie de l’actuel Portugal au sud du Douro et la région de l’Extremadura de l’Espagne actuelle. Les Lusitaniens quoique fortement influencés par leurs voisins Celtibères, possédaient une langue indo-européenne différente de ceux-ci. Les Portugais d’aujourd’hui considèrent les Lusitaniens comme leurs ancêtres dont le plus notable fut Viriatus, resté célèbre pour sa résistance aux Romains.
[7] Le triomphe est une cérémonie Romaine au cours de laquelle un général vainqueur défile dans Rome à la tête de ses troupes. À défaut de ce triomphe majeur, un général vainqueur pouvait recevoir une ovatio. À partir d’Auguste, le triomphe est réservé à l’empereur et à la famille impériale.
[8] La guerre sociale, ou guerre marsique ou encore guerre italique, oppose la République romaine et les alliés italiens entre 90 et 88 av. jc. Elle éclate à la suite de l’assassinat du tribun de la plèbe Livius Drusus en octobre 91 av. jc, alors qu’il tentait de faire obtenir la citoyenneté romaine aux Italiens alliés de Rome. À la suite de cette guerre, l’Italie romaine est unifiée administrativement sous un régime juridique, et tous les hommes libres obtiennent la citoyenneté romaine.
[9] Titre porté par les représentants officiels de la Rome antique. Les ambassadeurs étaient des légats du Sénat romain. Sous la République romaine, les consuls, proconsuls, préteurs en campagne pouvaient charger temporairement des légats du commandement de la cavalerie, des réserves ou même d’une légion entière et de plusieurs légions. Sous l’Empire romain, à partir d’Auguste, la fonction de ces légats militaires devint permanente. Désignés par l’empereur, ils le représentaient dans les provinces et les légions. On distingua alors les légats consulaires et les légats prétoriens, qui gouvernaient les provinces « impériales » et exerçaient le pouvoir militaire, et les légats de légion, officiers expérimentés, de rang sénatorial, qui étaient chef d’une légion. Le titre de légat se transmit de l’Empire romain à l’Église catholique
[10] Grumentum est une ancienne ville datant de l’Antiquité, située au centre de la Lucanie, à l’emplacement actuel de la commune de Grumento Nova. Cette ville fut le lieu de nombreux conflits sous la Rome antique, incluant entre autres Hannibal. Elle représenta pendant quelques décennies un des centres les plus importants de la Lucanie. Les ruines de Grumentum font l’objet de fouilles archéologiques depuis de nombreuses années.
[11] Le censeur est un magistrat romain. Deux censeurs sont élus tous les cinq ans parmi les anciens consuls par les comices centuriates. Le pouvoir des censeurs est absolu : aucun magistrat ne peut s’opposer à leurs décisions, seul un autre censeur qui leur succède peut les annuler. Après 18 mois de mandat, ils président une grande cérémonie de purification, le lustrum, à la suite de laquelle ils abdiquent. La censure est la seule magistrature romaine qui n’autorise pas la réélection. Les censeurs ne sont plus élus à partir de la dictature de Sylla, et leurs pouvoirs sont repris par les empereurs romains.