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Marcus Annius Verus (mort vers 135)

samedi 21 février 2015, par lucien jallamion

Marcus Annius Verus (mort vers 135)

Sénateur romain-Suffect en 97 et éponyme en 121 et 126

emblème consul C’est un proche de l’empereur Hadrien, le beau-père de l’empereur Antonin le Pieux et le grand-père paternel de Marc Aurèle. Il adopte et élève par ailleurs ce dernier très jeune. Il est possible qu’il ait lui-même épousé une petite-nièce de Trajan.

Sa famille est originaire d’Ucubi [1], près de Corduba, en Bétique [2]. La famille devient riche et importante grâce à la production d’huile d’olive en Hispanie [3] à moins que la fortune de la famille provienne de ressources minières. Il est le fils d’un certain Marcus Annius Verus, sénateur prétorien sous Néron.

Son épouse est Rupilia Faustina , vraisemblablement une petite-nièce de Trajan. En effet, elle serait la fille d’un troisième et dernier mariage de Salonina Matidia, la nièce de Trajan et belle-mère d’Hadrien.

Il possède une maison sur le mont Caelius [4] à Rome. Il possède aussi des fabriques de céramiques et est propriétaire de briqueteries près de Rome.

Après la mort de son fils, il adopte ses petits-enfants Marc Aurèle et sa sœur. Il les élève avec Lucius Catilius Severus, leur bisaïeul maternel par alliance.

Par sa fille Faustine l’Ancienne, il est le beau-père du futur Antonin le Pieux, mais aussi le grand-père de Faustine la Jeune, qui épousera Marc Aurèle. Les deux cousins ont pour fils Commode, qui a donc Marcus Annius Verus et son épouse deux fois comme arrière-grands-parents.

Il intègre le Sénat lors de la censure conjointe entre l’empereur Vespasien et son fils Titus en 73/74. On ne connaît pas les postes qu’il a occupé entre son entrée au Sénat et son premier consulat.

Il devient consul suffect [5] en 97, sous l’empereur Nerva aux côtés de Lucius Neratius Priscus . Il est très probablement membre du conseil du prince.

On ignore tout de sa carrière politique sous Trajan. Il est peut-être membre d’un collège de pontifes ou de flamines [6] en 101/102. Il est aussi membre du corps des frères Arvales [7], et ce peut-être dès 105, ou bien plus tard. Il est en outre sodales Augustales [8] sous Trajan puis sous Hadrien.

Il est deux fois consul éponyme en 121 et 126. C’est le seul sénateur à être honoré de deux consulats éponymes sous le règne d’Hadrien. De plus, avec l’empereur lui-même dès 119 et Lucius Iulius Ursus Servianus en 134, il est le seul à atteindre pour la troisième fois le consulat pendant ce principat. Il est en outre préfet de Rome dès fin 117/121, et ce jusqu’à 125. C’est alors qu’il reçoit l’honneur exceptionnel d’un troisième consulat de la part d’Hadrien.

Il meurt après 135 mais très vraisemblablement avant Hadrien en 138, ayant alors près de 90 ans.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Françoise Des Boscs-Plateaux, Un parti hispanique à Rome ? : Ascension des élites hispaniques et pouvoir politique d’Auguste à Hadrien, Madrid, Casa de Velazquez, 2006

Notes

[1] Colonia Claritas Iulia Ucubi

[2] La province romaine de Bétique (Hispania Baetica) couvre le sud de l’Espagne, et correspond à peu près à l’actuelle Andalousie. Elle est issue de l’ancienne Hispanie ultérieure, et tire son nom du Baetis, nom latin du fleuve Guadalquivir.

[3] L’Hispanie est le nom donné par les Romains à la péninsule Ibérique. Depuis le 15ème siècle l’Hispanie est l’hôte des États modernes espagnol et portugais. Au début les Carthaginois installent des comptoirs commerciaux sur la côte, sans pousser plus profondément à l’intérieur de l’Hispanie. En 501 av.jc, ils s’emparent de Gadès (Cadix), une ancienne colonie phénicienne. Après la première Guerre punique, les Carthaginois s’étendent rapidement dans le Sud, sous la conduite des Barcides. Ils y exploitent des mines d’or et redonnent à Carthage sa puissance économique et commerciale. En 230, ils fondent Carthagène, la nouvelle Carthage (Cartago Nova). En 218 av.jc, Hannibal forme une puissante armée qui comprend un contingent d’Ibères, et commence la deuxième Guerre punique en prenant Sagonte, puis en marchant vers l’Italie. Les Romains ne peuvent l’intercepter en Gaule, et dirigent une partie des leurs forces sur l’Hispanie, qui devient un théâtre d’opération de cette guerre. Après divers affrontements, Scipion l’Africain prend Carthagène en 209, et en 207, Hasdrubal mène les dernières forces carthaginoises de l’Hispanie vers l’Italie. En 202, la capitulation de Carthage livre officiellement l’Hispanie carthaginoise à Rome. En 197 av.jc, les Romains divisent l’Hispanie en deux provinces : Hispanie citérieure, donnant sur la Méditerranée, et Hispanie ultérieure (car plus éloignée de Rome), comprenant le Sud et tournée vers l’océan.

[4] Le Cælius est l’une des plus grandes des sept collines de Rome et se situe au sud-est de Rome, dans le rione de Celio. Elle s’étendait jusqu’à l’Esquilin avec laquelle elle se joignait près de la Porta Maggiore. La colline est longue d’environ 2 kilomètres et large de 400 à 500 mètres. La hauteur maximale de la colline est de 54 mètres.

[5] Parfois, un consul décède ou démissionne avant la fin de son mandat de douze mois. Le consul restant rétablit la collégialité par l’élection intermédiaire si le délai restant le permet ou par la désignation directe d’un consul suffectus (du participe passé du verbe sufficere, « remplacer »). Ce consul entre en fonction immédiatement, il a les mêmes privilèges et les mêmes pouvoirs que le consul remplacé mais il n’est en charge que pour la durée du mandat qui reste à couvrir. Enfin, le consul suffect ne donne pas son nom à l’année, à l’inverse du consul dit ordinaire.

[6] Les flamines sont des prêtres romains voués au culte d’un seul dieu1. Sous la République, ils sont au nombre de 15 (3 flamines majeurs et 12 flamines mineurs), choisis pour certains par le grand pontife, élus par la plèbe pour d’autres. Ils vouent alors leur vie à un dieu particulier. Ils jouissaient d’un grand prestige, mais étaient l’objet de nombreux interdits.

[7] Les Frères arvales formaient un corps de prêtres de la Rome antique qui pratiquaient des sacrifices annuels en faveur de la déesse Dea Dia, divinité mal connue, pour garantir de bonnes récoltes. Leur culte est connu par les inscriptions qui sont des comptes-rendus de leurs rituels.

[8] Les Sodales Augustales étaient une sodalité créée par l’empereur Tibère pour présider au culte d’Auguste divinisé et prendre la succession de la gens Julia dans les sacrifices qu’elle avait à célébrer.