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L’histoire pour le plaisir

Liu Yan

dimanche 25 mai 2025, par lucien jallamion

Liu Yan (mort en 194)

Homme politique et seigneur de guerre chinois

Il vécu à la fin de la dynastie Han [1] de l’Est. Il était également membre de la famille élargie des empereurs Han. Pendant la majeure partie de sa carrière, il a été gouverneur de la province de Yi  [2], qu’il a développée en une base de pouvoir indépendante. Son domaine a été transmis à son fils Liu Zhang, et finalement à Liu Bei, qui a fondé l’État de Shu Han [3] pendant la période des Trois Royaumes [4].


Liu Yan était un descendant de Liu Yu , qui était prince de Lu au début de la dynastie Han. Parce que sa branche de la famille Liu était puissante, et parce qu’il s’est avéré être un homme d’État capable, il a rapidement gravi les échelons de la cour.

Cependant, en juillet 160, avec la mort de son professeur Zhu Tian, il démissionne de son poste pour observer une période de deuil selon les traditions de l’époque. Le poste le plus élevé qu’il a atteint était celui de ministre des cérémonies [5]. Pendant le règne de l’empereur Ling, la cour centrale est devenue un endroit politiquement dangereux, dont Liu Yan voulait se distancier.

Initialement, Liu Yan voulait être gouverneur de Jiaozhi [6], mais un de ses conseillers, Dong Fu, suggéra qu’être gouverneur de la province de Yi [7], considérée à l’époque comme une province arriérée et distante de l’Empire Han, serait de bon augure. Liu Yan suivit le conseil, et avec son armée privée partit pour son nouveau poste en 188.

Après son arrivée dans la province de Yi, Liu Yan fut confronté à sa première crise. Ma Xiang et Zhao Zhi ont commencé une rébellion dans la région, prétendant faire partie de la rébellion des Turbans jaunes [8]. Liu Yan a demandé l’aide de puissantes familles locales pour lever une armée et réprimer la rébellion.


Une fois le contrôle de la région établi, il complota pour obtenir son indépendance du gouvernement central Han. La première étape de son plan était d’envoyer Zhang Lu et Zhang Xiu attaquer les forces du gouverneur officiel de Hanzhong [9], Su Gu et prendre le contrôle de son territoire. Zhang Lu a d’abord tué Zhang Xiu, et après avoir absorbé les armées de ce dernier, il a réussi à tuer Su Gu et à prendre le contrôle du territoire, ce qui a créé un État tampon indépendant entre la province Yi de Liu Yan et le gouvernement central Han.

Sa prochaine étape pour prendre le contrôle de la région était de contrôler le pouvoir des familles locales, qui avaient leur propre richesse et de grandes armées privées. Il exécuta les chefs de plus de 10 familles, mais un autre puissant chef de famille, Jia Long, se regroupa avec d’autres et se rebella. Bien que les armées des familles soient puissantes, les forces de Liu Yan finissent par l’emporter. La menace suivante venait du peuple Qiang [10], qui attaqua la capitale de Liu Yan, Mianzhu [11]. Cependant, les forces de Liu Yan ont réussi à défendre leur territoire contre les ravages.


Vers avril 194, lorsque Li Jue et Guo Si prirent le contrôle de Chang’an [12] après la mort de Dong Zhuo, 3 des fils de Liu Yan étaient à Chang’an servant dans divers postes gouvernementaux. Liu Yan a uni ses forces avec Han Sui et Ma Teng pour tenter d’attaquer la capitale et de s’en emparer. Avec l’aide de ses fils dans la ville, les armées ont attaqué, mais ont été vaincues. Dans la retraite précipitée, Liu Fan et Liu Dan furent capturés par les forces de Li Jue alors qu’ils tentaient de fuir Chang’an, et furent torturés et tués. Liu Zhang, cependant, a à peine réussi à s’échapper et à rejoindre son père, qui est retourné une fois de plus dans la province de Yi.

Au cours de l’été de la même année, la résidence de Liu Yan à Mianzhu a été frappée par la foudre et incendiée, l’obligeant à déménager la capitale provinciale à Chengdu [13]. On dit que le chagrin causé par la perte de deux fils et le stress du Mianzhu l’ont amené à développer une maladie au dos, qui a finalement causé sa mort plus tard dans l’année.

Sa mort laissa son quatrième et plus jeune fils Liu Zhang aux commandes de la province Yi.


Dans le roman historique du 14ème siècle Roman des trois royaume [14], Liu Yan était le gouverneur de la province de You dans le nord de la Chine pendant les événements de la rébellion des turbans jaunes. Il a rencontré Liu Bei, qui a rassemblé une armée de volontaires pour l’aider à combattre les rebelles du Turban jaune. Dans les Annales des Trois Royaumes [15] de Chen Shou, cependant, il n’y a aucune trace de Liu Yan assumant le poste de gouverneur de la province de You.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé Liu Yan/ Traduit par mes soins

Notes

[1] La dynastie Han régna sur la Chine de 206 av. jc à 220 apr. jc. Deuxième des dynasties impériales, elle succéda à la dynastie Qin (221/206 av. jc) et fut suivie de la période des Trois Royaumes (220/265). Fondée par Liu Bang, chef de guerre d’origine paysanne révolté contre la dynastie Qin, elle compta 28 empereurs.

[2] couvrant le Sichuan et Chongqing actuels

[3] Le royaume de Shu ou Shu-Han est un royaume situé à l’extrême sud-ouest de la Chine, fondé par Liu Bei et Zhuge Liang en 221. Avec ceux du Wei au nord et du Wu au sud-est, il fait partie des Trois Royaumes se partageant le territoire de la Chine durant la période éponyme. Il est annexé par Wei en 265, marquant ainsi le début de la dynastie Jin. Quelques années plus tard, la conquête du Wu par le Jin achève la réunification de la Chine.

[4] La période des Trois Royaumes est une période de l’histoire chinoise qui commence en 220, après la chute de la dynastie Han et s’achève avec la réunification de la Chine par la dynastie des Jin occidentaux, en 280. Les Trois Royaumes sont ceux de Wei au nord le long du fleuve Jaune, de Wu dans le sud-est, et de Shu au sud-ouest dans le bassin du Sichuan. Durant les deux dernières décennies du 2ème siècle, l’empire Han se désagrège progressivement, divisé entre plusieurs seigneurs de la guerre rivaux. Au début du 3ème siècle, trois d’entre eux prennent une place prépondérante : Cao Cao puis son fils Cao Pi (Wei), Liu Bei (Shu-Han) et Sun Quan (Wu). Ils mettent en place les Trois Royaumes après l’abdication du dernier empereur Han, dont ils se disputent la succession, et se proclament chacun à leur tour empereur dans les années 220. Leurs successeurs s’affrontent pour la domination de la Chine, avant d’être supplantés l’un après l’autre entre 265 et 280 par le clan Sima, qui fonde la dynastie Jin. La période des Trois Royaumes est donc suivie de la dynastie des Jin occidentaux. Sur le plus long terme, la période des Trois Royaumes s’inscrit dans une longue séquence très agitée. S’ensuivent plus de trois siècles de division politique entre la Chine du Nord et la Chine du Sud, durant un haut Moyen Âge chinois que l’historiographie classique désigne comme la période des Six Dynasties (220-589).

[5] personne responsable des cérémonies liées à l’empereur

[6] Giao Chi ou Jiaozhi est une zone géographique du Viêt Nam, renommée Giao Châu en 203, et correspondant à un découpage administratif utilisé sous la dynastie Hùng et les périodes de domination chinoise, le zhou étant plus généralement un découpage administratif chinois. Au début du 15ème siècle, après avoir chassé les Ming hors du Vietnam, le roi Lê Lợi a divisé le pays en 5 nouvelles divisions administratives, mettant ainsi fin à l’existence du Giao Chi. Elle contenait la commanderie de Jiuzhen, sous les Han et jusqu’aux Tang.

[7] Yizhou province de Yi ou préfecture de Yi, était une zhou (province) de la Chine ancienne. Sa capitale était Chengdu. Au cours de la dynastie Han, elle comprenait les commanderies Hanzhong, Ba, Guanghan, Shu, Wenshan, Jianwei, Zangke, Yuexi, Yizhou et Yongchang. Elle était bordée au nord par la province de Liang et la province de Yong. Dans sa plus grande étendue, le Yi couvrait le centre et l’est du Sichuan, Chongqing, le sud du Shaanxi et certaines parties du Yunnan et du Guizhou.

[8] La rébellion des Turbans jaunes est une révolte paysanne majeure en Chine, à la fin du 2ème siècle. Le soulèvement &clate en 184 sous le règne de l’empereur Han Lingdi lorsque Zhang Jiao, fondateur de la secte taoïste Taiping (« grande paix »), soulève une partie de la population chinoise contre la dynastie Han, jugée décadente et corrompue. Assiégés, les Han lancent un appel à l’aide et ordonnent une campagne contre les Turbans jaunes qui se comptent par centaines de milliers. De puissants et célèbres généraux, tels que Yuan Shao, Cao Cao, Sun Jian et Ma Teng répondent à cet appel. De son côté, le général Lu Zhi recrute des volontaires. Parmi eux, Liu Bei, Guan Yu et Zhang Fei qui, selon l’Histoire des Trois royaumes, se jurent fraternité et s’en vont combattre les Turbans jaunes. Ils viennent en aide au général Dong Zhuo. Les frères de Zhang Jiao, Bao et Liang, sont battus par Cao Cao et Sun Jian. Bien que la rébellion principale ait été défaite en 185, des poches de résistances restent invaincues et des soulèvements de plus petites ampleurs émergent sporadiquement. Ce n’est qu’en 205, après 21 années de révoltes, que les Turbans jaunes sont définitivement vaincus. La rébellion, qui tire son nom de la couleur dans laquelle les rebelles se drapaient, a été particulièrement importante dans l’histoire de la Chine comme dans celle du taoïsme, à cause des collusions nombreuses entre rebelles et sociétés taoïstes secrètes.

[9] Hanzhong est une ville du sud de la province du Shaanxi en Chine

[10] Le peuple qiang est l’un des 56 groupes ethniques officiellement reconnus par la République populaire de Chine. Ils vivent principalement dans des secteurs accidentés, sillonnés de rivières et de ruisseaux, dans le nord-ouest de la province du Sichuan. L’histoire de leur région est marquée par la rencontre entre les Tibétains, les Mongols, les Mandchous, les musulmans et les Hans, parfois très violente, parfois pacifique

[11] Mianzhu est une ville de la province du Sichuan en Chine. C’est une ville-district placée sous la juridiction de la ville-préfecture de Deyang.

[12] Autrefois nommé Hao ou Zongzhou, pendant la dynastie Zhou, elle fut la capitale de la Chine pour la période des Zhou occidentaux. Suite à la folie du roi Zhou Youwang, la ville fut incendiée et pillée par les barbares Rong. Xi’an est l’extrémité est de la route de la soie considérée comme ayant été « ouverte » par le général chinois Zhang Qian au 2ème siècle av. jc. C’était l’une des Quatre Grandes Capitales Anciennes car ce fut la capitale de la Dynastie Qin, des Han, alors connue sous le nom de Chang’an

[13] Chengdu est la capitale de la province du Sichuan en République populaire de Chine. Elle est avec Chongqing et Xi’an l’une des villes les plus peuplées de la Chine intérieure. Chengdu dispose du statut administratif de ville sous provinciale.

[14] Les Trois Royaumes est un roman historique chinois sur la fin de la dynastie Han et la période des Trois Royaumes, (169-280). Écrit par Luo Guanzhong au 14ème siècle d’après l’œuvre de Chen Shou écrite au 3ème siècle. Ce roman fait partie des quatre livres extraordinaires de la littérature chinoise, ce qui le classe parmi les romans les plus longs et les plus anciens de l’histoire chinoise avec plus de 800 000 mots en cent-vingt chapitres. Son titre en chinois (Sanguo Yanyi) indique qu’il fait de la vertu son thème principal. Les trois royaumes en question sont ceux de Wei, Shu et Wu.

[15] Les Chroniques des Trois Royaumes, ou San guo Zhi est la chronique historique officielle couvrant la fin de la dynastie Han (184/220), et la période des Trois Royaumes de Chine (220/280). Elle fait partie des « Quatre Histoires », avec le Shi ji, le Han Shu et le Hou han shu. Elle est la compilation de textes la plus complète sur les événements qui eurent lieu en Chine durant cette période et a servi de base pour le roman épique Histoire des Trois royaumes, traditionnellement attribué à Luo Guanzhong. Initialement commencée par Chen Shou, elle fut complétée par Pei Songzhi.