Fils de Juba 1er, il régna sous la tutelle romaine à partir de sa capitale Césarée [1].
Après la défaite de Juba 1er, César fit une entrée triomphale à Zama [2] et décida du partage de l’Afrique et du sort de la famille royale. Juba II alors âgé de 5 ans à peine fut envoyé en otage à Rome où il figura, par la suite, au triomphe de César derrière Vercingétorix et Arsinoé, sœur de Cléopâtre. Il fut élevé dans une captivité dorée par Octavie, sœur d’Octave. Il attira l’amitié de son protecteur qui lui offrit des occasions de se distinguer et de s’élever au rang des autres princes. Octave lui accorda le droit de cité romaine et Juba prit alors les noms et prénoms de son protecteur : Gaius Iulius et les transmit plus tard à ses affranchis, mais il s’abstint de les porter dès qu’il reçut le titre de roi.
Il participa à la campagne d’Orient de 31 à 29 av jc contre Cléopâtre et Marc Antoine, et à celle d’Espagne de 26 à 25 av jc où Octave apprécia sa fidélité et son adresse. Ce fut au retour de cette campagne qu’il reçut en récompense une partie des États de Bocchus et Bogud en sus de ce qu’il restait du royaume de son père.
En 19 av jc, il épousa Cléopâtre Séléné, fille de Cléopâtre et de Marc Antoine, qui fut élevée avec son frère jumeau Alexandre Hélios par Octavie. Cléopâtre Séléné fut couronnée à son tour en raison de son ascendance maternelle et fut officiellement associée au pouvoir sans qu’il y ait toutefois partage territorial d’autorité.
Il expédia de nombreux copistes dans les capitales du monde civilisé pour lui rapporter les découvertes des penseurs de l’époque, nonobstant cela, il organisa des expéditions chargées de découvrir les sources du Nil et d’étudier l’archipel des Canaries. Il écrivit un traité sur son pays natal intitulé “Libuca” en 3 volumes, contenant géographie, histoire naturelle, mythologie, croyances de toutes sortes. Il laissa des écrits sur les Assyriens, l’Arabie, les plantes, l’histoire romaine.
Très connu des Grecs et des Romains en tant que savant, artiste, homme de lettres, auteur de plusieurs traités sur les lettres, la peinture, le théâtre, l’histoire, la géographie et la médecine. Il fut à l’origine de la découverte de l’euphorbe [3] et son traité sur cette plante inspira, plus tard, plusieurs médecins grecs.
Ses manuscrits furent autant de références pour plusieurs historiens grecs, tels que Tite-Live, Alexandre de Milet, Diodore de Sicile. Pline l’Ancien.
Les Grecs lui érigèrent une statue auprès de la bibliothèque du gymnase de Ptolémée à Pausanias. Son règne fut marqué par son sens de la démocratie et l’attention qu’il eut pour son peuple. Son fils et successeur Ptolémée de Maurétanie poursuivit en partie la politique de son père.