Chef gaulois. Il est issu d’un des peuples les plus puissants, les Arvernes [1], occupant le Massif central, l’est du Rhône, le Nord-Est de la Gaule. En 52 av jc, il prend la tête d’un soulèvement né dans les régions du centre de la France, étendu à l’Armorique [2] et attisé par les druides. Surmontant leurs divisions endémiques, de nombreuses tribus, momentanément soumises par César lors des campagnes de 58 à 53 av jc, proclament une véritable guerre de libération. Arvernes, Carnutes [3], Lémoviques [4], Cadurques [5], Bituriges [6], etc. se regroupent autour de Vercingétorix et lui confient le commandement des armées. Loin du portrait partial que fit de lui son adversaire, Jules César, ce jeune chef de 20 ans n’est pas qu’un cavalier impulsif. Désintéressé, animé par un sincère amour de la liberté, c’est un homme de guerre audacieux, prompt à l’action mais prudent, un habile tacticien, un organisateur né. Pour rallier à ses troupes les hésitants, il n’hésite pas à prendre des otages dans les cités, leur imposant une discipline de fer.
Des révoltes sporadiques et locales contre les occupants romains existent, il réussit à susciter une insurrection générale et, pour la première fois en Gaule, à faire naître un réel mouvement d’unité nationale. Grâce à lui, la guerre va changer de visage, profitant de l’absence de César retenu par des problèmes de politique intérieure en Italie, se sachant faible face au mur des légions romaines, il engage les Gaulois dans une entreprise de guérilla. Il impose aussitôt une stratégie, celle de la terre brûlée, autour de l’armée romaine pour l’affamer. Qui plus est, il se refuse à livrer bataille. César réagit vite, il franchit les Cévennes enneigées, parvient à prendre la capitale des Bituriges qui n’a pas été détruite Bourges, puis marche sur Gergovie, la capitale des Arvernes. L’échec que subit César en juin 52 av jc. renforce encore le rôle de Vercingétorix et son autorité, puisque les plus anciens alliés de Rome, les Éduens [7], se rallient à lui. César réagit immédiatement et, après avoir écrasé la cavalerie gauloise près de Dijon, il contraint Vercingétorix à se retirer dans la citadelle d’Alésia. Les Romains l’entourent de postes répartis de telle sorte que ni les armées que Vercingétorix appelle en renfort, ni les sorties tentées par les assiégés qui sont quelque 80 000, ne parviennent à forcer les lignes romaines.
Après une quarantaine de jours de siège, qui affament ses troupes, il se rend à César. Il est emmené par celui-ci pour paraître lors du triomphe que Rome fait à son vainqueur. C’est 6 ans plus tard que Vercingétorix est étranglé dans sa prison.