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Monobaze II ou Monobaze bar Monobaze

dimanche 25 mai 2025, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 1er février 2014).

Monobaze II ou Monobaze bar Monobaze

Roi de l’Adiabène, vers 55 jusqu’à environ 68

Carte situant l'Adiabène, la Gordyène (ou Corduène)

Fils d’Hélène d’Adiabène et de Monobaze 1er. Comme son frère Izatès bar Monobaze dit Izatès II et sa mère Hélène, il se convertit au judaïsme dans les années 30.

À l’époque de Monobaze, l’Adiabène était théoriquement vassale du royaume d’Arménie [1]. Toutefois, en exploitant les conflits de ses 3 grands « protecteurs », les rois d’Adiabène, en particulier Izatès II puis Monobaze, s’étaient construits un espace largement autonome.

À la mort de son père, il aida sa mère à gérer une transition difficile au cours de laquelle ils parvinrent à ce que son frère Izatès soit reconnu comme successeur légitime, tout en sauvant sa vie ainsi que celle de ses autres frères. Izatès vivait alors dans le pays de Carrhes [2], qui lui avait été donné par son père. Les grands du royaume d’Adiabène acceptèrent qu’Izatés succède à son père, mais demandèrent à la reine Hélène d’Adiabène que ses autres fils soient exécutés. C’était en effet une pratique courante dans la région pour éviter les guerres pouvant résulter de conflits dynastiques entre frères.

Hélène parvint à sauver la vie de ses autres fils en temporisant, mais fut contrainte toutefois de mettre ses fils en prison comme ceux des autres épouses de Monobaze 1er. Elle obtint toutefois que la mise à mort ne puisse être décidée que par Izatès, lorsque celui-ci serait rentré. Elle obtint aussi de pouvoir “établir provisoirement comme régent du royaume” Monobaze, son fils aîné.

Monobaze a donc été régent du royaume pour le compte de son frère Izatès II pendant une courte période pour la plus grande satisfaction de celui-ci.

Quand Izatès eut pris la royauté et qu’arrivant en Adiabène il vit ses frères et ses autres parents enchaînés, il fut mécontent de ce qui était arrivé.

Regardant comme impie de les tuer ou de les garder enchaînés, mais jugeant dangereux de les laisser libres auprès de lui alors qu’ils se souviendraient des offenses reçues, il envoya les uns comme otages à Rome près de l’empereur Claude avec leurs enfants et il expédia les autres sous un prétexte analogue chez Artaban le Parthe.

Cette mesure ne semble avoir concerné que les fils des autres femmes de Monobaze 1er. En effet la présence des fils d’Hélène est mentionnée plusieurs fois par Flavius Josèphe en Judée et à Jérusalem [3] dans les années suivantes.

Monobaze s’est converti au judaïsme sous le règne de son frère Izatès II. À ce moment, le roi d’Adiabène et sa mère Hélène s’étaient déjà convertis

Quand plusieurs parents du roi Izatès II, dont son frère Monobaze, ont ouvertement reconnu leur conversion au judaïsme, quelques nobles d’Adiabène ont alors conspiré pour le destituer. Ils paient notamment Abia, un roi arabe, puis après son échec Vologèse 1er, roi des Parthes [4], pour que ceux-ci fassent la guerre au roi Izatès II. Celui-ci sort victorieux de chacune des confrontations.

À partir de l’accession d’Izatès II au trône, Hélène et ses fils semblent avoir passé une bonne partie de leur vie en Judée.

Hélène et ses fils sont célèbres pour leur générosité et le soutien qu’ils apportèrent en toutes circonstances au peuple juif de Judée et de Galilée [5]. Lors d’une famine à Jérusalem, Hélène envoya des navires pour chercher du blé ou d’autres céréales à Alexandrie [6] et chercher des figues sèches à Chypre et les fit distribuer aux victimes de la famine.

Monobaze était aussi présent lorsque la paix a été conclue à Rhandeia [7] entre les Parthes et l’Empire romain en 63. Ce traité accordait que Tiridate resterait sur le trône arménien, mais comme client des Romains. Par ce traité, la vassalité de l’Adiabène au royaume d’Arménie était réaffirmée, une situation qui de fait laissait à l’Adiabène le maximum d’autonomie. En 66, Tiridate se rendit à Rome pour y être couronné par Néron

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Monobaze II/ Portail Israël antique et Juifs dans l’Antiquité/ Personnalité juive de l’époque romaine/Monarque de l’Antiquité

Notes

[1] Au 1er siècle av. jc, le royaume d’Arménie sous Tigrane le Grand atteint son apogée. L’Arménie fut la première nation à adopter le christianisme comme religion d’État en 301. Bien que l’Arménie actuelle soit un pays constitutionnellement séculier, la religion chrétienne y tient une place importante. Au 9ème siècle, le royaume d’Arménie est rétabli par la dynastie bagratide. Les guerres contre les Byzantins l’affaiblirent jusqu’à sa chute en 1045 puis l’invasion des Turcs seldjoukides s’ensuivit. La principauté et ensuite le royaume arménien de Cilicie a perduré sur la côte méditerranéenne entre les 11ème et 14ème siècles.

[2] Harran (ou Carrhes) est une ville et un district de Turquie, au sud-est de la Turquie actuelle, au croisement des routes de Damas, de Karkemich et de Ninive. C’est également un site archéologique : on peut y voir les murailles de la cité antique, longues de cinq kilomètres, et d’importants vestiges médiévaux tel que le château et l’Ulu Camii, une grande mosquée du 8ème siècle. De nos jours, subsistent seulement 2 villages aux constructions typiques de pierre et d’argile crue surmontées de coupoles en formes de ruches,

[3] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif

[4] La Parthie est une région située au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l’empire des Achéménides, berceau de l’Empire parthe qui contrôle le plateau iranien et par intermittence la Mésopotamie entre 190 av.jc et 224 de notre ère. Les frontières de la Parthie sont la chaîne montagneuse du Kopet-Dag au nord, aujourd’hui la frontière entre Iran et Turkménistan, et le désert du Dasht-e Kavir au sud. À l’ouest se trouve la Médie, au nord-ouest l’Hyrcanie, au nord-est la Margiane et au sud-est l’Arie. Cette région est fertile et bien irriguée pendant l’antiquité, et compte aussi de grandes forêts à cette époque.

[5] La Galilée est souvent citée dans l’Ancien Testament, et sa partie septentrionale évoquée comme "la Galilée des Gentils" dans le Nouveau Testament. Elle est décrite par Flavius Josèphe qui évoque son histoire, son peuplement sa géographie, et lui donne deux parties : la Galilée supérieure, en grande partie peuplée de Gentils, et la Galilée inférieure, en grande partie peuplée de Juifs. Son nom de Galilée pourrait venir d’un peuplement celte, comme plus au nord la Galatie. Elle recouvrait avant la Captivité les territoires des tribus d’Issacar, de Zabulon, de Nephthali et d’Asher. Comme les Galiléens étaient de bons cultivateurs, plantant des figuiers, des oliviers, des noyers, des palmiers, des habiles artisans et de bons pêcheurs, la Galilée était prospère avec 400 villes, certaines très peuplées.

[6] Alexandrie est une ville en Égypte. Elle fut fondée par Alexandre le Grand en -331 av. jc. Dans l’Antiquité, elle a été la capitale du pays, un grand centre de commerce (port d’Égypte) et un des plus grands foyers culturels hellénistiques de la mer Méditerranée centré sur la fameuse bibliothèque, qui fonda sa notoriété. La ville d’Alexandrie est située à l’ouest du delta du Nil, entre le lac Maréotis et l’île de Pharos. Cette dernière était rattachée à la création de la ville par l’Heptastade, sorte de digue servant aussi d’aqueduc, qui a permis non seulement l’extension de la ville mais aussi la création de deux ports maritimes.

[7] Le traité de Rhandeia est signé en 63 par les Parthes et l’Empire romain, à l’issue d’une guerre arméno-romano-parthe qui avait pris naissance deux ans auparavant. Il est la suite de la défaite que les Romains subirent à la bataille de Rhandeia en 62.