Fils d’Hypérion et de Théia, le frère de Séléné, et a pour femme Perséis qui lui a donné pour enfants la magicienne Circé, Pasiphaé, Éétès et Persès. Avec la nymphe Rhodos, 7 autres fils, et l’Océanide Clyméne, 3 ou 7 filles, ainsi que Phaéton . Il parcourt le ciel sur un char attelé de quatre chevaux.
Bien qu’ Apollon ait été considéré par les Grecs comme le dieu de la lumière solaire, l’astre lui-même fut personnifié en une divinité propre, Hélios. Le culte d’Hélios était très ancien en Grèce, et était pratiqué sur tout le territoire, à Élis [1], à Apollonie, sur l’Acropole de Corinthe, à Argos [2], à Trézène [3], au cap Ténare [4], à Athènes, en Thrace [5], et enfin, et surtout, dans l’île de Rhodes [6], qui lui était consacrée. C’est là que se voyait la statue colossale du dieu, oeuvre du sculpteur Charès. Elle mesurait 35 mètres environ de hauteur, et les navires pouvaient passer à pleines voiles entre les jambes du dieu.
On contait qu’Hélios, ayant été noyé dans l’Océan par ses oncles les Titans et avait été transporté dans le ciel, où il était devenu l’astre lumineux.
Chaque matin, Hélios sortait à l’orient, d’un marais formé par le fleuve Océan, dans le lointain pays des Éthiopiens.
Après avoir atteint à midi le point le plus élevé de sa course, Il commençait à redescendre vers l’occident, et arrivait à la fin de la journée au pays des Hespérides [7], où il semblait s’enfoncer dans l’Océan. En réalité, il trouvait là une barque ou une coupe d’or, façonnée par Héphaistos, dans laquelle l’attendaient sa mère, sa femme, ses enfants ; il naviguait toute la nuit et se retrouvait le matin à son point de départ.
On assignait aussi pour résidence à Hélios l’île d’Aea [8], où habitaient ses enfants, Aeétès et Circé. On disait encore que ses chevaux se reposaient dans l’île des Bienheureux, aux limites occidentales de la terre, et qu’ils s’y nourrissaient d’une herbe magique.
Hélios possédait sur terre d’autres domaines. Lorsque les dieux se partagèrent le monde, Hélios était absent et fut oublié dans le partage. Il s’en plaignit à Zeus, et obtint alors une île qui commençait à émerger des flots ; il l’appela Rhodes, du nom de la nymphe Rhodos, qu’il aimait.
Une dispute s’était élevée un jour entre Poséidon et Hélios pour la possession de l’isthme de Corinthe [9]. Le géant Briarée, choisi pour arbitre, donna l’isthme à Poséidon, mais réserva l’Acrocorintlie à Hélios, qui l’abandonna par la suite à Aphrodite.
Outre ses coursiers, Hélios possédait dans l’île de Thrinacrie [10] 7 troupeaux de boeufs et 7 troupeaux de brebis à la belle toison, de 50 têtes chacun. Ce nombre demeurait toujours constant, comme l’était celui des 350 jours et des 350 nuits de l’année primitive. La garde de ces troupeaux était confiée à 2 filles du dieu, Phaéthuse et Lampétie . Ulysse ayant abordé dans l’île de Thrinacie avec ses compagnons, ceux-ci, malgré les recommandations de leur chef, osèrent porter la main sur le bétail sacré.
Hélios, instruit par Lampétie, se plaignit aux dieux, menaçant de s’enfoncer dans la demeure d’Hadès et d’éclairer les morts. Zeus le calma en lui promettant de frapper de son foudre ces mortels insensés.
Dieu de la lumière, Hélios était aussi le dieu qui voit tout et sait tout. On pouvait dire de lui ce que Pindare disait d’Apollon. C’est le dieu qui sonde tous les cœurs, l’infaillible, que les immortels et les mortels ne peuvent tromper ni par leurs actions, ni par leurs plus secrètes pensées.