Fils de Laërte et d’Anticlée, il est marié à Pénélope dont il a un fils, Télémaque. Il est renommé pour sa mètis [1], qui rend son conseil très apprécié dans la guerre de Troie [2] à laquelle il participe. C’est encore par la mètis qu’il se distingue dans le long périple qu’il connaît au retour de Troie, chanté par Homère dans son Odyssée.
Chaque fois qu’Homère évoque le royaume d’Ulysse, il nomme toujours un archipel composé de quatre îles, et qui correspond à l’archipel actuel des îles ioniennes [3]. Parlant de ces îles, Ulysse précise qu’elles sont habitées, affirmant ainsi qu’il exerce son pouvoir politique sur leur peuple. Loin de se réduire à la seule île d’Ithaque [4], le royaume d’Ulysse est donc constitué d’un véritable bassin méditerranéen délimité au nord-est par de multiples îles et îlots comme ceux aujourd’hui nommés Arkoudi, Méganisi, Oxia et les Échinades.
Au moment du déclenchement de la guerre de Troie, Ulysse, persuadé par les arguments de Ménélas et Agamemnon, quitte Ithaque pour prendre part à la guerre dans le camp achéen [5].
Ulysse, qui a entre temps épousé Pénélope et ne veut pas laisser son jeune fils Télémaque, simule alors la folie pour éviter de partir à la guerre, labourant un champ avec un attelage composé d’un bœuf et d’un cheval et y semant du sel. La ruse est éventée par Palamède. En effet, il va placer Télémaque au milieu du champ que laboure son père, qui, pour ne pas le blesser, révèle sa lucidité. Ulysse est contraint de rejoindre le camp grec.
Dans l’Iliade, il est représenté comme un roi sage, favori d’Athéna, et habile orateur ; il prit part à la guerre à la tête de 12 nefs. Il occupe de ce fait une place d’honneur dans le Conseil des rois. Le Conseil, par ailleurs, se tient, tout comme le tribunal de guerre, devant ses nefs, qui sont au milieu de la ligne formée par les vaisseaux grecs sur la plage à Troie. Il est dès lors normal que les Grecs s’y réunissent, parce qu’il est un point central pour les sacrifices et les décisions de justice.
Lors de l’une de ces assemblées, il châtie le manant Thersite, qui prétend contester la parole des rois, en le frappant de son bâton de commandement. Jugé digne de confiance par les autres rois, il est chargé par Agamemnon de récupérer Briséis auprès d’Achille, après avoir en vain plaidé auprès de ce dernier retranché dans sa tente.
C’est également lui qui est chargé des ambassades : avec Ménélas, il se rend à Troie pour négocier le retour d’Hélène, enlevée par Pâris. Ami du jeune guerrier Diomède , il l’accompagne dans la capture de l’espion Dolon. Selon une légende cyclique, ils dérobent également tous deux le Palladion [6].
Après la mort d’Achille, Ulysse vainc en duel Ajax fils de Télamon, et remporte les armes du Péléide. Enfin, il est l’auteur du stratagème du cheval de Troie, évoqué dans l’Odyssée et les épopées cycliques, parmi les premiers à sortir attaquer.
La guerre de Troie ayant pris fin, Ulysse erre sur la mer après avoir provoqué le courroux de Poséidon. Ses errances comprennent notamment l’épisode des sirènes poussant grâce à leurs chants enchanteurs, les navires vers les récifs. Ulysse, prévenu par Circé, demande à son équipage de se boucher les oreilles avec de la cire. Quant à lui, il se fait attacher au mât du bateau car il voulait écouter leur chant.
Ulysse se rend au pays des Cimmériens [7], qui sont dans l’Odyssée les Enfers ou royaume d’Hadès. C’est l’épisode de la Nekuia. Il y rencontre les ombres errantes de nombreux héros qu’il a côtoyés : Agamemnon, Achille devenu le roi du monde des ombres, Ajax fils de Télamon... Au bout de 20 ans, lorsqu’il rentre à Ithaque, sa patrie, déguisé en mendiant, il tue les prétendants de sa femme Pénélope et la retrouve, elle et son fils Télémaque.
La mort d’Ulysse n’est pas racontée dans l’Odyssée, qui s’achève à son retour à Ithaque.