Le mythe de Rhadamanthe est fort pauvre. Dans les traditions les plus anciennes, chez Homère par exemple, Rhadamante régnait sur les îles des Bienheureux [1].
Fils de Zeus et d’Europe, frère de Minos, Rhadamanthe était surtout renommé pour sa vertu et sa justice infaillible. C’est pourquoi l’on vit plus tard en lui l’un des trois juges infernaux.
Enfin les mythographes antiques attribuèrent à Rhadamanthe une existence terrestre et voulurent en faire un personnage historique ; ils affirmèrent qu’il avait régné sur la Crète, sur les îles de la mer Egée [2], et sur une grande partie des côtes de l’Asie Mineure [3], qu’il avait donné à tous ces pays leurs lois et leur organisation politique.
D’après une autre tradition, Rhadamanthe aurait dû fuir la Crète. Il aurait abordé en Béotie [4], y aurait épousé Alcmène et contribué, avec Linos et Chiron, à l’éducation d’Héraclès.
En somme, les Grecs eux-mêmes n’avaient pas donné à ce personnage une physionomie bien nette. Le mythe de Rhadamanthe n’était peut-être à l’origine qu’une variante de celui de Minos.