Identifiée à Minerve chez les Romains. Elle est également appelée Pallas Athéna, déesse de la Guerre, de la Sagesse, de la stratégie guerrière, des Artisans, des Artistes et des Maîtres d’école.
Fille de Zeus et de Métis, déesse de la Raison, de la Prudence et de la Sagesse. Ouranos, le Ciel étoilé, prévient Zeus qu’un fils né de Métis lui prendrait son trône. Par conséquent, dès qu’il apprend que Métis est enceinte, Zeus prend le parti de l’avaler. Mais quelques mois plus tard, il ressent de terribles maux de tête sur les bords du lac Triton [1].
Il demande alors à Héphaïstos, de lui ouvrir le crâne d’un coup de hache, pour le libérer de ce mal. C’est ainsi qu’Athéna jaillit, brandissant sa lance et son bouclier, de la tête de Zeus, en poussant un puissant cri de guerre. Par la suite, Athéna est considérée comme la fille de Zeus seul.
Très vite, elle rejoint les dieux de l’Olympe, où elle prend une place importante. L’Iliade, l’Odyssée comme les Hymnes homériques la représentent comme la favorite de Zeus, celle à qui il ne peut rien refuser. Tout comme Zeus, elle tient l’égide et peut lancer la foudre et le tonnerre. On invoque son nom à côté de ceux de Zeus et Apollon dans les serments solennels. Elle est la déesse de la Cité, mais c’est comme déesse de la Sagesse, représentée par la chouette et par l’olivier, qu’elle s’impose et en vient à symboliser la civilisation grecque au cours des siècles, jusqu’à nos jours.
À l’instar d’ Hestia et d’ Artémis , Athéna est une déesse vierge, à qui on ne connaît pas d’aventures. Pour autant, elle est l’objet des avances d’Héphaïstos ; alors que celui-ci la poursuit, son sperme se répand sur la cuisse de la déesse qui l’essuie avec de la laine qu’elle jette à terre ; la terre ainsi fécondée donne naissance à Érichthonios , qu’Athéna recueille et élève.
Selon la légende de Cécrops, Athéna et Poséidon se sont disputés la possession de l’Attique [2]. Ils choisissent comme arbitre Cécrops, le premier roi du territoire. Poséidon frappe l’Acropole de son trident et en fait jaillir un étalon noir invincible au combat, ou dans d’autres légendes, une source d’eau salée. Athéna, elle, offre un olivier. Cécrops juge le présent de la déesse bien plus utile pour son peuple, et c’est elle qui devient protectrice d’Athènes.
Selon Varron, Cécrops demande aux habitants d’Athènes (les femmes comprises) de choisir eux-mêmes leur protecteur. Les hommes préfèrent le cheval, susceptible de leur apporter la victoire dans la bataille. Les femmes quant à elles préfèrent l’olivier. Les femmes, plus nombreuses d’une voix, font pencher la balance en faveur d’Athéna. Furieux, Poséidon submerge l’Attique sous les flots. Pour apaiser sa colère, les Athéniens doivent imposer aux femmes trois punitions. Elles n’auront plus le droit de vote, aucun enfant ne portera le nom de sa mère et, enfin, elles ne seront plus appelées Athéniennes.
Par la suite, Athéna élève un autre roi mythique, Érichthonios. Il lui dresse l’Érechthéion [3], le plus ancien sanctuaire de l’Acropole, dont les premières prêtresses ne sont autres que les filles de Cécrops.
Il crée également en son honneur les Panathénées [4], la plus grande fête religieuse d’Athènes. En tant que divinité civilisatrice, les Athéniens la vénèrent également pour leur avoir appris à utiliser l’araire, et l’attelage des bœufs.
Au total, Athéna est la divinité poliade d’Athènes, et c’est ainsi qu’on la retrouve sur les monnaies de cette ville.
Athéna est, comme Artémis, vierge, et tient beaucoup à sa virginité ; elle fut donc surnommée Parthénos [5] d’où le nom du grand temple d’Athènes sur l’Acropole, le Parthénon.
Comme Hermès, son demi-frère, elle se charge souvent de protéger les héros. C’est le cas dans la guerre de Troie [6], où après avoir été refusée par Pâris dans le jugement du mont Ida [7], elle prend parti pour les Grecs. Elle protège tout particulièrement Diomède . Après la guerre, elle protège Ulysse et surtout Télémaque , sous les traits de Mentor . Elle apaise la colère des Érinyes [8] et fait acquitter Oreste par l’Aréopage [9].
Elle aide également Héraclès (Hercule) à accomplir ses douze travaux, et Persée à tuer Méduse , dont la tête coupée orne ensuite son égide. C’est elle qui conseille Cadmos , le fondateur de Thèbes [10], lui enjoignant de tuer le dragon puis de semer ses dents pour susciter une armée hors de terre. Elle indique à Bellérophon comment dompter Pégase [11]. Par la suite elle se rendit sur le trône provoquant Zeus.
Il peut sembler étrange que la déesse de la Sagesse naisse en armes et soit également la déesse du Combat. Pourtant, ses épiclèses [12] le montrent : elle est Athéna Prómakhos, celle qui combat au premier rang, ou encore Athéna Níkê, déesse de la Victoire. Bien des représentations la montrent d’ailleurs tenant Nikê, personnification de la Victoire, dans la main, tout comme c’est le cas de Zeus.
Enfin, Athéna est une déesse civilisatrice, comme nous l’avons vu à Athènes, qui la vénère entre autres pour le don de techniques agricoles. C’est elle toujours qui montre à Érichthonios comment fabriquer un char, et à Danaos , à Rhodes [13], comment concevoir un navire à cinquante rames. Elle est la protectrice des artisans et des travailleurs sous son épithète d’Erganê [14].
Tout ce qui est filé ou cousu est de son domaine, comme le montre par ailleurs la fable d’ Arachné , transformée en araignée pour avoir osé prétendre qu’elle filait mieux que la déesse. De nombreuses représentations la montrent tenant un fuseau ou un rouet.
Enfin, elle est aussi Huy-dat, la protectrice de la santé familiale.