Il est également dieu des purifications et de la guérison, mais peut apporter la peste avec son arc. C’est un des principaux dieux capables de divination, consulté, entre autres, à Delphes [1], où il rendait ses oracles. Il a aussi été honoré par les Romains, qui l’ont adopté très rapidement sans changer son nom.
Il est fréquemment représenté avec son arc et ses flèches, ou encore avec une lyre.
Apollon devient au Moyen Âge puis à l’époque moderne un dieu solaire, patron de la musique et des arts. Il reste l’un des dieux auquel l’on a élevé le plus de temples et consacré le plus de cultes.
Apollon est le fils de Zeus et d’une Titanide, Léto . Il a pour sœur jumelle Artémis . Sa naissance est contée en détail dans l’Hymne homérique à Apollon.
Peu après la naissance d’Apollon, Zeus lui remet un char tiré par des cygnes et lui ordonne de se rendre à Delphes. Le dieu n’obéit pas immédiatement, mais s’envole à bord de son char pour le pays des Hyperboréens [2] qui, selon certaines versions, est la patrie de Léto. Là vit un peuple sacré qui ne connaît ni la vieillesse, ni la maladie ? le soleil brille en permanence. Il y reste pendant un an avant de partir pour Delphes. Il y revient tous les 19 ans, période au bout de laquelle les astres ont accompli une révolution complète. De l’équinoxe de printemps au lever des Pléiades, il y danse chaque nuit en s’accompagnant de la lyre.
À la recherche d’un lieu où fonder son oracle, Apollon s’arrête d’abord à la source Telphouse, près de l’Hélicon [3]. Ne souhaitant pas partager le lieu avec quiconque, elle lui suggère d’aller plutôt à Crisa, près de Delphes. Là, Apollon établit son temple, après avoir tué le serpent femelle, enfant de Gaïa , qui garde les lieux. La dépouille du serpent reçoit le nom de Puthố, Apollon prend le titre de Pythien et sa prêtresse celui de Pythie. En colère contre Telphouse, Apollon rebrousse chemin et ensevelit la source sous une pluie de pierre. Il bâtit un sanctuaire à sa place et prend le nom de Telphousien. Le dieu cherche ensuite un moyen de faire venir des prêtres à son temple pythien. Il aperçoit alors un navire de Crétois voguant vers Pylos [4]. Prenant la forme d’un dauphin, il les mène jusqu’à Crisa. Il se transforme ensuite en jeune homme et conduit les Crétois jusqu’au sanctuaire dont ils deviendront les desservants. Crisa prend alors le nom de Delphes.
Défenseur des Troyens, il a pour principal adversaire sa demi-sœur Athéna . Non content de l’affronter sur le champ de bataille par mortels interposés, il veut empêcher Diomède , le protégé d’Athéna, de remporter l’épreuve de course en chars lors des jeux funéraires de Patrocle, la déesse intervient à son tour pour faire gagner son champion. Néanmoins, Apollon sait se retenir face à son oncle Poséidon et lui propose de laisser les mortels régler eux-mêmes leurs querelles.
On ignore pourquoi Apollon prend aussi activement parti pour les Troyens, ou inversement contre les Grecs. Son seul lien avec Troie remonte à sa servitude auprès de Laomédon, mais cette histoire devrait plutôt l’inciter à soutenir les Grecs, comme le fait Poséidon.
Apollon est un dieu vindicatif, prompt à punir ceux qui le défient. Il tue le serpent Python et, aidé de sa sœur, il élimine Tityos , qui a tenté de s’en prendre à Léto. Toujours avec Artémis, il massacre de ses flèches les fils et filles de Niobé , qui a osé se moquer de sa mère.
Il fait périr les Aloades [5] quand ceux-ci entreprennent d’escalader l’Olympe et de défier les dieux. Il écorche vivant le satyre Marsyas , amateur de flûte, qui lui a lancé un défi musical. Le roi Midas, qui avait préféré le son de la flûte à celui de la lyre, est doté d’une paire d’oreilles d’âne.
La confrontation ne tourne pas toujours à l’avantage du dieu. Quand Héraclès s’empare du trépied de Delphes pour faire pression sur la Pythie, Apollon accourt à la rescousse de la prêtresse. Le héros se serait enfui avec le trépied si le dieu n’avait pas appelé à l’aide son père Zeus, qui intervient en envoyant un trait de foudre.
Réputé pour sa grande beauté, Apollon est paradoxalement assez malheureux dans ses amours. Celles-ci ont pour objet des nymphes, des mortels ou des mortelles, mais très rarement des divinités majeures.
Il s’éprend de la nymphe Cyrène en la voyant combattre un lion qui menace les troupeaux de son père. Il fait part de ses sentiments au centaure Chiron , qui les approuve. Encouragé, Apollon se déclare à la jeune fille, qu’il emmène en Libye. Là, elle reçoit du dieu la souveraineté sur la région, la Cyrénaïque, et donne naissance à Aristée, qui enseignera aux hommes l’apiculture.
Les autres amours du dieu sont moins heureuses. Il enlève Marpessa, fille d’Événos [6], alors qu’elle est fiancée à l’Argonaute Idas. Ce dernier réclame sa promise les armes à la main, et Zeus doit séparer les 2 adversaires. Le roi des dieux demande à Marpessa de choisir entre ses 2 soupirants ; la jeune fille opte pour Idas, de peur d’être abandonnée par Apollon l’âge venant.
Son culte est solidement ancré dans l’ensemble du monde grec dès le 8ème siècle av. jc, au moment où apparaissent les premières sources littéraires grecques.