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Les premier roi d’Israël de 1000 à 597 avant jc

vendredi 23 février 2024, par lucien jallamion

Les premier roi d’Israël de 1000 à 597 avant jc

Vers le 10ème siècle av. jc, les Hébreux des 12 tribus se seraient unis sous l’autorité du roi, Saül, pour combattre leurs ennemis communs, les Philistins [1]

Parmi les nombreux autres peuples dont parle la Bible [2], les Philistins jouent un rôle important : ces peuples de la Mer, comme les appellent leurs voisins, viennent de la mer Égée [3]. Ils tentent de conquérir l’Égypte, en vain. Ils se replient sur la côte sud du Levant et s’y installent vers le 12ème siècle av. jc.

Les Philistins sont vus comme des ennemis par les Hébreux qui prennent de plus en plus d’importance et par les Cananéens [4]. Pourtant, l’archéologie montre que les échanges commerciaux, les mariages, les alliances furent très nombreux.

Mais, peu à peu, les Philistins imitent la culture des Cananéens et des Hébreux, copient leur poterie, adoptent leur alphabet puis leur langue. A partir du 7ème siècle, ils ne se distinguent plus beaucoup des autres peuples et, comme eux, se soumettent au puissants rois assyriens [5], puis babyloniens [6], qui règnent sur l’Orient.

Ils laissent cependant le nom de Palestine [7] qui vient de Philistin, à la région. Ils construisent plusieurs cités dont Gaza [8] et Ascalon [9]. Leur capitale, Gat [10].

Ils atteignent une position de force avec le successeur de Saül, le roi David, qui conquiert Jérusalem [11] et en fait sa capitale.

Cependant, les fouilles menées à Jérusalem et dans les environs montrent que cette cité était très modeste au 10ème siècle av. jc, c’est-à-dire à l’époque de David.


Le royaume de David

Ce premier royaume d’Israël aurait atteint son extension maximale, du fleuve Euphrate [12] à la mer Rouge [13], sous le règne de Salomon, fils de David, qui construit le premier temple sur le mont Moriah [14]. Dans le sanctuaire, aurait été conservée l’Arche d’Alliance [15] avec, à l’intérieur, les Tables de la Loi [16], des pierres où auraient été gravés les Dix Commandements transmis par Dieu au prophète Moïse sur le mont Sinaï [17], peu avant d’entrer dans la Terre promise.

Le roi envoie des navires en Phénicie et jusque dans la mer Rouge chercher des bois précieux pour la construction du Temple. D’où sa légendaire relation avec la reine de Saba, qui aurait régné sur les bords de la mer Rouge et de laquelle prétendaient descendre les anciens empereurs d’Éthiopie [18].

Toujours selon la Bible, les dépenses fastueuses de Salomon épuisent les ressources d’Israël et poussent les sujets à la révolte. Le royaume se divise à sa mort en 931 avant jc selon la chronologie traditionnelle.

Au sud, Roboam , son fils, ne règne plus que sur 2 des 12 tribus issues de la descendance d’ Abraham et de Jacob  : Juda (fils de Jacob ) et Benjamin, mais il conserve Jérusalem pour capitale du royaume de Juda [19]. Au nord de la Palestine, les 10 autres tribus portent Jéroboam 1er sur le trône. Samarie [20] devient bientôt la capitale de leur royaume qui garde le nom d’Israël.

Certains archéologues doutent que le grand royaume unifié de David et Salomon ait jamais existé : pour eux, il y a eu dès l’origine deux royaumes, et c’est seulement après la disparition du royaume du Nord, au 7ème siècle avant notre ère, que Juda aurait réécrit l’histoire en se présentant comme le vrai héritier d’un âge d’or perdu, où tous les Israélites se seraient réclamés d’un seul royaume centré sur Jérusalem.

À partir du 9ème siècle avant jc, les événements et les personnages qu’évoque la Bible appartiennent davantage à l’Histoire et sont souvent attestés par d’autres documents, même s’ils donnent encore lieu à des discussions.

Tandis que végète le royaume de Juda, le royaume d’Israël, au nord, ne tarde pas à entrer en conflit avec le royaume syrien de Damas [21]. Pour se défendre, le roi Omri conclut une alliance avec le roi de Tyr [22] Ithobaal 1er . Son fils Achab épouse Jézabel, la fille du roi phénicien.

Fatale alliance. Jézabel introduit à la cour d’Israël le culte de Baal, à la grande indignation du prophète Élie. En découle une suite de tragédies que la Bible conte par le menu.


Les royaumes d’Israël et de Juda ne tardent pas à être victimes du formidable affrontement entre les empires mitoyens d’Égypte et de Mésopotamie.

En 722 av. jc, le royaume d’Israël subit l’assaut des Assyriens [23] et de leur roi Sargon II .

Le fils et successeur de ce dernier, Sennachérib, réprime âprement les révoltes qui secouent son royaume.

Il déporte une partie des Hébreux d’Israël entre le Tigre et l’Euphrate*  [24]. L’effacement mystérieux de ces émigrants malgré eux a donné lieu à beaucoup de mythes et de légendes sur les tribus perdues d’Israël.

Pour échapper à la déportation, certains Hébreux s’enfuient vers le sud et s’établissent dans le royaume de Juda.

Les Assyriens repeuplent l’ancien royaume d’Israël avec des populations de diverses origines qui parlent l’akkadien [25], la langue véhiculaire de la Mésopotamie.

La Bible explique ainsi l’existence des Samaritains [26] : Il s’agirait de nouveaux venus qui auraient pris le nom de Samarie [27], capitale de la région. Ils auraient adopté les préceptes de la religion hébraïque tout en gardant quelques relents de paganisme et d’idolâtrie, ce qui leur vaut le mépris des Juifs du royaume de Juda. L’origine des Samaritains semble en réalité très différente.


Les Samaritains, peuple étranger ou ancêtre témoin ?

A plusieurs reprises, Jésus croise sur sa route des Samaritains qui semblent très mal considérés par les Juifs. Pourtant, les Samaritains, qui habitent entre la Judée et la Galilée, prient le même Dieu, lisent et respectent avec ferveur le Pentateuque [28], les cinq premiers livres de la Bible.

Mais, au 1er siècle de notre ère, ils sont considérés comme des hérétiques, des descendants des colons païens amenés par le roi d’Assyrie Sargon II, au 6ème siècle, et qui se seraient mal convertis au judaïsme.

Certains spécialistes de la Bible pensent plutôt que les Samaritains sont les descendants des Juifs qui ne sont pas partis en exil à Babylone. En effet, au 6ème siècle av. jc, une bonne partie de la population, surtout dans les campagnes, est restée et a continué de prier comme avant.

Si le Temple de Jérusalem était détruit, ils pouvaient tout de même honorer Dieu sur le Mont Garizim [29], en Samarie. Une fois revenus de Babylone [30], les exilés ont ajouté de nombreux textes à la Bible en recueillant les paroles des prophètes.

Pendant leur exil, puisqu’ils n’avaient plus de Temple pour sacrifier et célébrer, ils avaient également modifié certains rites qu’ils ont conservé à leur retour : le judaïsme a ainsi beaucoup évolué à cette époque tandis que les Samaritains restaient les témoins d’une époque oubliée.

L’exil à Babylone

Les habitants de Juda vont à leur tour subir la pression des grands empires alentour.

En 609 av. jc, leur roi Josias est défait et tué par les Égyptiens du pharaon Néchao II en un lieu dit Har Meggido [31]). Sous l’écriture d’Armageddon [32], le mot sera repris dans l’Apocalypse de Saint Jean [33] pour désigner le lieu où l’Antéchrist, avant la fin du monde, rassemblera ses armées en vue de s’opposer au retour de Jésus-Christ.

Jérusalem est prise en 597 av. jc par le roi de Babylone, Nabuchodonosor II. Une bonne partie des Juifs sont alors envoyés en exil à Babylone. Dans l’épreuve, ils vont parfaire leur foi en un Dieu unique et définir la première religion strictement monothéiste.

Pour beaucoup d’historiens de l’Antiquité et pour la plupart des spécialistes, la Bible telle que nous la connaissons résulte de cette expérience. Elle est rédigée après le retour d’exil, autorisé par le roi perse Cyrus II après qu’il se fût emparé de Babylone en 538 av. jc.

Les textes de l’époque de Josias auraient alors été repris, réinterprétés et enrichis d’autres traditions.


La Bible elle-même indique dans le second livre des Rois [34], que Josias, roi de Juda de 639 à 609 av. jc, a redécouvert, en faisant réparer le Temple de Jérusalem, le Livre de la Loi, probablement un rouleau de parchemin portant le texte des Dix commandements et les textes législatifs du Deutéronome( [35].

Il semblerait qu’une réécriture fondamentale du Pentateuque a eu lieu entre 450 et 400 av. jc, après le retour d’exil à Babylone, sous l’influence des scribes [36], en particulier d’Esdras et Néhémie, à la tête d’un mouvement de refondation du judaïsme. Leur vision glorifiait en effet Jérusalem, au détriment de tous les autres lieux de cultes et posait les bases d’une sorte de nationalisme religieux exclusif.

La Bible que nous connaissons aujourd’hui prendrait réellement forme à cette époque-là où les scribes ajoutent également au corpus les Livres des Prophètes.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Sophie Laurant, chef de rubrique (Le Monde de la Bible)

Notes

[1] Les Philistins ou Peleset sont un peuple de l’Antiquité connus par différentes sources textuelles (assyriennes, hébraïques, égyptiennes) et archéologiques. Les Philistins apparaissent dans des sources égyptiennes au 12ème siècle av. jc sont présentés comme des ennemis de l’Égypte venus du nord, mélangés à d’autres populations hostiles connues collectivement sous le nom de peuples de la mer. Après leurs affrontements avec les Égyptiens, les Philistins se sont fixés sur la bande côtière du sud-ouest de la terre de Canaʿan, c’est-à-dire dans une région longeant la Méditerranée depuis l’actuelle bande de Gaza jusqu’à Tel-Aviv Jaffa.

[2] La Bible est un ensemble de textes sacrés pour les juifs et les chrétiens. Les diverses confessions peuvent inclure des livres différents dans leurs canons, dans un ordre différent. Les textes eux-mêmes ne sont pas toujours identiques d’une religion à l’autre. La Bible rassemble une collection d’écrits très variés (récits des origines, textes législatifs, récits historiques, textes sapientiaux, prophétiques, poétiques, hagiographies, épîtres) dont la rédaction s’est échelonnée entre le 8ème siècle av. jc et le 2ème siècle av. jc pour l’Ancien Testament, et la deuxième moitié du 1er siècle, voire le début du 2ème siècle pour le Nouveau Testament.

[3] La mer Égée est une mer intérieure du bassin méditerranéen, située entre l’Europe et la Grèce à l’ouest, et l’Asie et la Turquie à l’est. Elle s’étend de la côte thrace et du détroit des Dardanelles au nord jusqu’à la Crète au sud.

[4] Canaan désigne une région du Proche-Orient ancien située le long de la rive orientale de la mer Méditerranée. Cette région correspond plus ou moins aujourd’hui aux territoires réunissant les territoires disputés, l’État d’Israël, l’ouest de la Jordanie, le sud du Liban et l’ouest de la Syrie.

[5] L’Assyrie est une ancienne région du Nord de la Mésopotamie, qui tire son nom de la ville d’Assur, qui est aussi celui de sa divinité tutélaire, le dieu Assur. À partir de cette région s’est formé au 2ème millénaire av. jc un royaume puissant qui est devenu par la suite un empire. Aux 8ème et 7ème siècles av. jc, l’Assyrie contrôle des territoires s’étendant sur la totalité ou sur une partie de plusieurs pays actuels tels l’Irak, la Syrie, le Liban, la Turquie ou encore l’Iran.

[6] Le royaume de Babylone s’est épanoui en Mésopotamie du sud du début du 2ème millénaire avant jc jusqu’en 539 av. jc, date de la prise de sa capitale par le roi Cyrus II de Perse. Cet État s’affirme à partir de la cité de Babylone dans le courant du 18ème siècle av. jc, sous l’impulsion du plus grand roi de sa première dynastie, Hammurabi. Après son pillage par les Hittites en 1595 av jc, Babylone passe sous l’autorité d’une dynastie d’origine kassite qui stabilise ce royaume pendant plus de quatre siècles. Cette période marque le début de la rivalité avec le royaume voisin situé au nord, l’Assyrie, qui marque les siècles suivants. Après plusieurs siècles d’instabilité entre 1100 et 800 av. jc, la Babylonie passe sous la coupe de l’Assyrie pendant plus un siècle (728-626 av. jc), avant d’initier une réaction qui aboutit à la destruction de l’Assyrie et à la formation de l’empire néo-babylonien (626-539 av. jc) par Nabopolassar et Nabuchodonosor II. Cette dernière phase de l’histoire du royaume de Babylone est brève, s’achevant en 539 av. jc par sa conquête par le roi perse Cyrus II. Dès lors, Babylone n’est plus dominée par une dynastie d’origine autochtone : aux Perses Achéménides (539-331 av. jc) succèdent les Grecs Séleucides (311-141 av. jc), puis les Parthes Arsacides (141 av. jc-224 ap. jc). La Babylonie conserve néanmoins sa prospérité jusqu’aux débuts de notre ère, tandis que sa culture millénaire s’éteint lentement.

[7] Le nom Palestine désigne la région historique et géographique du Proche-Orient située entre la mer Méditerranée et le désert à l’est du Jourdain et au nord du Sinaï. Si le terme « Palestine » est attesté depuis le 5ème siècle av. jc par Hérodote, il est officiellement donné à la région par l’empereur Hadrien au 2ème siècle, désireux de punir les Juifs de leur révolte en 132-135. Elle est centrée sur les régions de la Galilée, de la Samarie et de la Judée. Ses limites sont au nord la Phénicie et le mont Liban et au sud la Philistie et l’Idumée. À l’époque des croisades, le Pérée au nord-est de la mer Morte, la Batanée et la Décapole au-delà du Jourdain y étaient attachés. La Palestine peut désigner le territoire situé uniquement à l’ouest du Jourdain. Historiquement, elle correspond à Canaan, à la Terre d’Israël et fait partie de la région de Syrie (Syrie-Palestine). Les Arabes, qui ont conquis la Palestine sur les Byzantins dans les années 630, divisent la province d’al-Sham en cinq districts (jund), dont l’un garde le nom de « Palestine » et s’étend du Sinaï jusqu’à Akko (connue par les Chrétiens sous le nom de Saint-Jean-d’Acre) ; son chef-lieu est d’abord Ludd (Lod) puis, dès 717, ar-Ramlah (Ramla) et plus tard Jérusalem. Les autres villes les plus importantes sont Rafah, Gaza, Jaffa, Césarée, Naplouse et Jéricho. Ce district de « Palestine » était bordé au nord et à l’est par celui de « Jordanie », al-Urdunn, qui avait pour capitale Tibériade et incluait Akko et Tyr. Les frontières entre ces deux districts ont plusieurs fois varié au cours de l’histoire. À partir du 10ème siècle, cette division a commencé à tomber en désuétude, pour faire place finalement au royaume chrétien de Jérusalem. Sous le gouvernement des Croisés, est fondé en 1099, le royaume latin de Jérusalem ; Jérusalem redevient capitale d’un État. Après la défaite et le départ des Croisés, aux 12ème et 13ème siècles, les jund (districts) arabo-musulmans sont réintroduits, mais leurs frontières sont sans cesse redéfinies.

[8] Gaza, parfois appelée en anglais Gaza City pour la distinguer de la bande de Gaza qui désigne la région dans son ensemble, est la ville qui donne son nom à ce territoire longiligne appelé « bande de Gaza ».

[9] Ashkelon ou Ascalon est une ville balnéaire d’Israël sur la côte méditerranéenne dans le district sud, au nord de la Bande de Gaza. En 1098, le calife fatimide Al-Mustansir Billah fait construire un mechhed (lieu d’un martyr) pour y recevoir le crâne de Husayn troisième imam chiite. Ce crâne aurait été transféré au Caire dans un autre mechhed. En août 1099, les Croisés, sous le commandement de Godefroi de Bouillon, assiègent la ville. Ils la prennent provisoirement aux Fatimides en 1102, mais la forteresse résiste jusqu’en 1153. Ce n’est qu’à cette date que la ville est véritablement intégrée au royaume de Jérusalem par Baudouin III. La bataille navale d’Ascalon, confirme la domination maritime de Venise sur Constantinople en 1126. La ville est reprise par Saladin en 1187. La forteresse est rasée pour ne pas tomber entre les mains de Richard Cœur de Lion roi d’Angleterre. Le roi d’Angleterre prend Ascalon et Jaffa, négocie auprès de Saladin le libre accès des pèlerins à Jérusalem et retourne en Angleterre en 1192. En 1270, le sultan mamelouk Baybars rase complètement la ville.

[10] aujourd’hui un site archéologique majeur pour comprendre leur civilisation

[11] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif

[12] L’Euphrate est un fleuve d’Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie. Son débit est particulièrement irrégulier puisque plus de la moitié de son flux s’écoule de mars à mai et que le débit peut tomber à 300 m3/s contre un débit moyen de 830 m3/s à l’entrée en Syrie. En période de crue, il peut atteindre 5 200 m3/s pouvant provoquer de graves inondations. Les deux branches mères de l’Euphrate naissent sur le haut-plateau anatolien : celle de l’ouest, ou Karasu, naît près d’Erzurum, dont elle traverse la plaine ; celle de l’est, le Murat, se forme au Nord du lac de Van, sur les flancs d’un contrefort occidental de l’Ararat. Il traverse ensuite la zone de piémont, zone aride partagée entre la Syrie et l’Irak. Arrivé aux environs de Ramadi en Irak, il entre dans la plaine fertile de Mésopotamie, passant par Fallujah à proximité de Bagdad, et puis à environ 1 km à l’ouest des ruines de Babylone. Il rejoint le Tigre dans le sud-est du pays à Qurna à environ 100 km au nord-ouest de Bassorah pour former le Chatt-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.

[13] La mer Rouge est une mer intracontinentale du bassin Indo-Pacifique entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient d’une superficie d’environ 450 000 km². C’est une mer d’une grande importance stratégique et commerciale qui permet aux navigateurs en provenance de la mer Méditerranée et à destination de l’océan Indien, ou vice-versa, de ne pas être contraints de faire le tour de l’Afrique.

[14] Le mont Moriah, également connu sous le nom de mont Salomon, est un massif montagneux désigné dans le Livre de la Genèse comme l’emplacement de la ligature d’Isaac. La tradition juive y voit l’actuel Rocher de la fondation de 768 mètres d’altitude, situé au sommet du mont du Temple, qui se trouve actuellement sous le dôme du Rocher et qui, à l’époque du temple de Jérusalem aurait formé l’assise du Saint des saints. Mais la tradition samaritaine, elle, associe le mont Moriah au mont Gerizim, la montagne sacrée des samaritains, où serait réellement déroulé la ligature d’Isaac. Aucune preuve archéologique ne vient cependant étayer aucune des deux thèses.

[15] L’Arche d’alliance est le coffre qui, selon la Bible, contient les tables de la Loi (Dix Commandements) données à Moïse sur le mont Sinaï. C’est un coffre oblong de bois recouvert d’or. Le propitiatoire surmonté de deux chérubins, qui en forme le couvercle, est considéré comme le trône, la résidence terrestre de YHWH. Lorsque le tabernacle fut terminé, l’arche fut mise dans le saint des saints, la partie la plus centrale du Temple de Salomon.

[16] Dans la Bible, les Tables de la Loi sont des tables en pierre sur lesquelles Dieu a gravé le Décalogue remis à Moïse. Leur figuration traditionnelle est devenue un des symboles du judaïsme, utilisé en particulier au fronton des synagogues.

[17] Le Sinaï est une péninsule égyptienne d’environ 60 000 km², à la forme triangulaire et située entre la mer Méditerranée (au nord) et la mer Rouge (au sud). Elle est géographiquement située en Asie du Sud-Ouest. Sa frontière terrestre longe le canal de Suez à l’ouest et la frontière entre l’Égypte et Israël et la bande de Gaza au nord-est.

[18] L’Abyssinie désigne l’Empire d’Éthiopie et le régime fondé vers 990 par la dynastie Zagoué. Il disparaît lors du coup d’État de 1974 et par l’abolition définitive de la monarchie le 12 mars 1975 par le régime du Derg. Pendant la majeure partie de son existence, l’Empire couvre ce qui est aujourd’hui l’Éthiopie et l’Érythrée ; toutefois, à son apogée, il inclut également le nord de la Somalie, Djibouti, le sud de l’Égypte, l’est du Soudan, le Yémen et l’ouest de l’Arabie saoudite.

[19] Le royaume de Juda est un petit royaume du Proche-Orient ancien établi par les Israélites à l’âge du fer. Selon la Bible, il existe de 931 à 586 av. jc, concomitamment avec le royaume d’Israël et en rivalité avec lui. L’archéologie permet de tracer l’existence de Juda en tant que royaume à partir du 8ème siècle av. jc. N Selon la Bible, sa création serait le résultat d’un schisme après la mort du roi Salomon. Après une période d’essor sous la domination de l’empire néo-assyrien, il est détruit par les Babyloniens sous le règne de Nabuchodonosor II dans un contexte de guerre entre Égyptiens et Babyloniens.

[20] La Samarie est le nom historique et biblique d’une région montagneuse du Proche-Orient ayant constitué l’ancien Royaume d’Israël autour de son ancienne capitale Samarie, proche de Sichem (près de l’actuelle ville de Naplouse), et rival de son voisin judéen du sud, le royaume de Juda. Elle se situe aujourd’hui à cheval sur les territoires de Cisjordanie et d’Israël, dans ce qui représente le tiers septentrional de l’actuelle Cisjordanie et la bande côtière s’étendant au nord de Tel-Aviv jusqu’aux frontières libanaises.

[21] Jusqu’à sa disparition le royaume de Damas est un des principaux rivaux de celui d’Israël, avec qui il s’allie parfois contre la menace assyrienne. Après 840 av. jc, sous Hazaël et son successeur, il atteint son apogée et son influence s’étend d’Israël et de la Transjordanie au nord de la Syrie. Toutefois, sa puissance décline et Damas est conquise par le roi d’Assyrie en 732 av. jc. Damas disparait des sources antiques pour plusieurs siècles

[22] Tyr se situe dans la Phénicie méridionale, à un peu plus de 70 km au sud de Beyrouth et à 35 km au sud de Sidon, presque à mi-chemin entre Sidon au nord et Acre au sud, et à quelques kilomètres au sud du Litani.

[23] L’Assyrie est une ancienne région du Nord de la Mésopotamie, qui tire son nom de la ville d’Assur, qui est aussi celui de sa divinité tutélaire, le dieu Assur. À partir de cette région s’est formé au 2ème millénaire av. jc un royaume puissant qui est devenu par la suite un empire. Aux 8ème et 7ème siècles av. jc, l’Assyrie contrôle des territoires s’étendant sur la totalité ou sur une partie de plusieurs pays actuels tels l’Irak, la Syrie, le Liban, la Turquie ou encore l’Iran.

[24] l’Irak actuel

[25] L’akkadien est une langue chamito-sémitique éteinte, de la famille des langues sémitiques, fortement influencée par le sumérien. Elle est parlée en Mésopotamie au moins du début du 3ème jusqu’au 1er millénaire av. jc. Le nom de la langue, déjà employé durant l’Antiquité, vient de celui de la ville d’Akkad, capitale de l’empire du même nom. Au cours du 2ème et du 1er millénaire av. jc, l’akkadien est représenté par deux dialectes : le babylonien dans le Sud de la Mésopotamie (Babylonie), et l’assyrien dans le Nord (Assyrie). Au cours des derniers siècles il est de moins en moins parlé, supplanté par l’araméen ; il est encore utilisé comme écriture savante par les lettrés de la Babylonie tardive.

[26] Les Samaritains sont un peuple peu nombreux se définissant comme descendant des anciens Israélites, et vivant en Israël et en Cisjordanie. On appelle parfois leur religion le samaritanisme. Les Samaritains offrent le paradoxe d’être à la fois une des plus petites populations du monde, puisqu’ils sont 712 en 2007, et une des plus anciennes dotées d’une histoire écrite, puisque leur existence est attestée au 1er millénaire av. jc en Samarie. Ils ont dominé cette région jusqu’au 6ème siècle, dans le nord de l’actuel Israël.

[27] Samarie est une ancienne ville de Palestine. C’était la capitale du Royaume d’Israël aux 9ème et 8ème siècles av. jc. Les ruines de la ville sont situées dans les montagnes de Samarie, dans le territoire gouverné par l’Autorité palestinienne, à quelques kilomètres de Naplouse.

[28] c’est-à-dire des cinq premiers livres de la Bible, livres qui constituent la Torah juive et sont appelés la « Loi de Moïse » dans le judaïsme

[29] Le mont Gerizim ou Garizim est une montagne de Cisjordanie près de Naplouse, dans la région historique de la Samarie. Cette montagne est un lieu saint pour les Samaritains, qui peuvent faire valoir qu’elle est citée plusieurs fois dans la Torah.

[30] Babylone était une ville antique de Mésopotamie. C’est aujourd’hui un site archéologique majeur qui prend la forme d’un champ de ruines incluant des reconstructions partielles dans un but politique ou touristique. Elle est située sur l’Euphrate dans ce qui est aujourd’hui l’Irak, à environ 100 km au sud de l’actuelle Bagdad, près de la ville moderne de Hilla. À partir du début du 2ème millénaire av. jc, cette cité jusqu’alors d’importance mineure devient la capitale d’un royaume qui étend progressivement sa domination à toute la Basse Mésopotamie et même au-delà, sous le règne de Hammurabi dans la première moitié du 18ème siècle av. jc.

[31] en hébreu, la colline de Megiddo

[32] Armageddon ou Armaguédon est le nom du lieu de la bataille entre les rois de la Terre et le Dieu Tout-Puissant dans le texte de l’Apocalypse. Ce terme scripturaire, qui peut se traduire par montagne de Megiddo, est mentionné une seule fois sous cette forme dans le dernier livre du Nouveau testament : l’Apocalypse, au chapitre 16, verset 16. En utilisant ce terme, l’auteur fait allusion au lieu historique du tell de Megiddo, une colline de 21 mètres, dans la vallée de Jezreel en Israël, lieu stratégique de batailles décisives de l’histoire du royaume de l’Israël antique.

[33] Nouveau Testament

[34] Le Deuxième Livre des Rois est un livre de l’Ancien Testament classé parmi les Livres des Prophètes dans la tradition juive et dans les livres historiques dans le christianisme. Il suit le Premier Livre des Rois, avec lequel il constituait, à l’origine un seul livre. Depuis le règne d’Ochozias, roi d’Israël, jusqu’à la chute du royaume de Juda, il présente avec plus ou moins de détails chacun des rois d’Israël et de Juda, deux royaumes condamnés par la justice divine après leur rejet des commandements divins.

[35] quatrième livre du Pentateuque, première partie de nos Bibles actuelles

[36] Un scribe est, au sens historique, une personne qui pratique l’écriture. Son activité consiste à écrire à la main des textes administratifs, religieux et juridiques ou des documents privés, et à en faire des copies. Il peut alors être assimilé à un copiste ou à un écrivain public.