Né à la fin du 6ème siècle, à La Mecque [1], cité caravanière vivant du commerce de marchandises transitant de l’Inde vers l’Occident via Aden [2] puis la Syrie [3], en traversant le désert de la péninsule arabique.
Fils de Abd Allâh ibn Abd Al-Muttalib et d’Amina fille de Wahb ibn ’Abd Manaf, chef du clan médinois [4] des Banû Zahrah [5].
Il appartient à la tribu de Quraych [6] ou Koreish, une très ancienne tribu arabe. Il descend de Ghâlib, fils de Fihr, surnommé Quraych, guerrier puissant et redouté. Son père est gouverneur de La Mecque et intendant de la Ka`ba.
La mort de son père survient avant sa naissance à Yathrib [7].
Conformément à la coutume des familles nobles de Quraych, sa mère Amina le confie à une nourrice, d’abord à Thuwaybah, la servante de son oncle Abû Lahab, puis à Halîma bint Al-Hârith As-Sa`diyyah de la tribu des Saadites, qui emporte le nourrisson dans le désert où son mari vit avec la tribu des Saadites à l’écart du reste de la population. La vie dans le désert, au milieu des Bédouins réputés pour la pureté de leur langue, était censée prodiguer aux enfants santé et force d’expression.
Craignant pour la santé de l’enfant, Halîma s’empresse de rendre l’enfant à sa mère Amina qui meurt 3 ans plus tard. il n’a alors que 6 ans. Son grand-père paternel Abd Al-Muttalib le prend alors dans sa maison. 2 ans après, sur son lit de mort, Abd Al-Muttalib chargea Abû Tâlib, l’aîné de ses enfants, frère utérin de Abd Allâh, de prendre soin de Mahomet. Son oncle Abû Tâlib, le père d’Ali, l’élève comme ses propres enfants.
Alors que Mahomet a 12 ans, Abu Talib décide de tenter sa chance dans le commerce caravanier avec la Syrie. Son neveu insiste pour l’accompagner. Les Quraychites ayant déclaré la guerre vers 590 aux Tribus de Kénan et de Hawazan, ils marchèrent contre elles commandés par Abu Talib. Mahomet, âgé de 20 ans se distinguera par son intrépidité. Les 2 Tribus furent battues et dispersées.
Puis il entra au service de Khadija, une riche veuve qui organisait des caravanes marchandes. Malgré leur différence d’âge, ils se marièrent. Il effectue de nombreuses retraites spirituelles. C’est en 610 que, pour la première fois, l’ange Gabriel lui serait apparu. Alors âgé de 40 ans, il commence à transmettre des versets qu’il déclare être révélé par Allah et dicté en arabe par l’ange Gabriel.
Dès le début, Khadija croit en son époux et lui apporte un soutien inconditionnel, elle est, de ce fait, considérée comme la première croyante. Bien que ses contemporains acceptent difficilement d’abandonner leurs croyances et leurs pratiques ancestrales, il réussit à s’entourer d’une petite cinquantaine de disciples. Ils sont une centaine au bout de 5 ans. La croissance du groupe inquiète les Mecquois et les persécutions contre Mahomet et les siens se font de plus en plus vives après la mort de Khadija et d’Abû Tâlib.
Une première vague d’immigration emmène une partie des musulmans en Éthiopie [8] où ils vivent quelque temps sous la protection du Négus [9], le roi chrétien d’Éthiopie. Mahomet profite de la saison du pèlerinage qui voyait affluer vers La Mecque les Arabes de toutes les régions de la péninsule arabique pour prêcher le message de l’islam. Il conclut un pacte avec un groupe de médinois qui acceptent son message. L’année suivante, la communauté musulmane médinoise est plus nombreuse. 70 hommes se rendent en pèlerinage à La Mecque pour prêter allégeance au prophète et lui proposer leur protection s’il s’installait à Médine. L’ordre est donné aux musulmans mecquois d’émigrer vers cette ville en 622.
Il réorganise Yathrib, où il est en même temps chef religieux, politique et militaire. Il s’appuie à la fois sur les 2 tribus arabes et les 3 tribus juives qui y vivent. Un pacte constitution, régit les relations entre les différentes communautés religieuses qui habitent la ville, garantissant notamment à tous les citoyens la liberté de conscience.
Les musulmans font l’objet d’attaques de la part des Mecquois et ripostent. Pendant le mois de ramadan en l’an 624, la bataille de Badr [10] éclate. Il s’agit du premier conflit mené par une armée musulmane stricto sensu. La victoire contre les Mecquois assoit l’État musulman naissant.
Les Mecquois prennent leur revanche lors de la bataille de Uhud [11], en l’an 625. Supportant mal la mainmise des musulmans sur Médine, certains notables juifs, à l’instar de Salam ibn Abi Al-Haqiq, auraient profité de cette défaite pour se rendre à la Mecque et inciter les Mecquois à revenir à la charge. Afin d’en finir avec la menace que constituait à leurs yeux ce nouvel état, les Mecquois forment une coalition regroupant plusieurs tribus arabes dont Gatafan, Banu Sulaym [12], Banu Asad [13], Fazarah et Ashja.
En l’an 627, une armée de 10 000 soldats marche sur Médine, qui se retranche derrière un fossé creusé sur la proposition du compagnon de Mahomet, le Persan Salman Al-Farisi. Le siège de la ville s’installe dans la durée. Quelques escarmouches opposent les 2 parties. La diplomatie Mecquoise a tenté secrètement et a réussi à soudoyer la tribu juive des Banu Qurayza [14] qui avait la charge d’une partie du front. Il envoie 4 émissaires aux Banu Quraydhah pour s’assurer de la réalité de leur soutien, mais les émissaires sont mal reçus et constatent la défection des Banu Quraydhah.
En parallèle, un homme de Ghatafan nommé Nuaym ibn Masud se convertit secrètement à l’islam et reçoit l’ordre de semer la zizanie entre les coalisés. Il réussit à faire douter les Banu Quraydhah de la solidarité des coalisés en cas de défaite et fait douter les premiers de la sincérité de leurs alliés médinois. Exténués par le siège et les intempéries, les coalisés décident de lever le siège laissant les Banu Quraydhah à leur sort.
En 628, il part en pèlerinage à La Mecque à la tête d’un convoi de 1 400 pèlerins et multiplie les signes de ses intentions pacifiques. Les Mecquois leur refusent l’accès au sanctuaire, mais signent avec les musulmans la trêve dite d’Al-Hudaybiyah [15]. En 632 après l’hégire, la trêve est rompue lorsqu’une tribu alliée de La Mecque agresse une tribu alliée de Médine. Il marche secrètement sur La Mecque à la tête de 10 000 soldats. Aux portes de la ville, il garantit la sécurité de toute personne non combattante et déclare une amnistie générale. La Mecque se rend alors sans opposition.
9 ans après l’hégire, toute l’Arabie embrasse l’islam. Mahomet ordonne l’arrêt des razzias entre tribus arabes. L’unification de la péninsule arabe sous la bannière de l’islam n’est pas de nature à laisser ses puissants voisins indifférents. Mahomet décide donc d’envoyer ses ambassadeurs en Égypte, en Perse et à Byzance [16], entre autres destinations, pour transmettre son message. L’ère de la conquête au-delà de la péninsule va alors commencer.
Après avoir réorganisé l’administration et assis l’influence de l’islam à La Mecque, il retourna à Médine, où il meurt le 8 juin 632 âgé de 63 ans après une courte maladie. Après sa mort, ses disciples continuèrent de se transmettre oralement et sous forme d’écrits les paroles de Mahomet, avant qu’elles ne soient rassemblées définitivement en un seul livre, le Coran, par le 3ème calife Uthman moins de 20 ans après la disparition de Mahomet
Après le décès de Khadija, sa 1ère épouse, il épousa la veuve Saouda, puis, pratique conforme aux normes et aux valeurs de l’Arabie de l’époque, épouse Aïcha fille d’Abu Bakr âgée de 6 ans. En 627, il se maria avec Rayhana une juive, puis Maria la Copte en 629 une chrétienne, la même année, il se marie avec Safiyya une juive, en accord avec les règles de mariage de l’islam.
Pour ne pas faire d’anachronisme il est nécessaire de souligner qu’il a vécu en plein Moyen-âge en Arabie et n’a pas inventé la polygamie, il l’a limitée en fait à 4 épouses.
Les mariages sont tous liés à un intérêt diplomatique comme le veut la tradition arabe de l’époque. Chaque mariage établissait un lien de sympathie avec la tribu de la mariée.