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Abū al-Hasan dit Ali

lundi 2 septembre 2019, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 13 septembre 2011).

Abū al-Hasan dit Ali (600- 661)

Quatrième calife de l’islam (656-661)

Abū al-Hasan dit Ali Quatrième calife de l'islam

Fils d’Abû Tâlib, oncle du prophète Mahomet, qu’il éleva et protégea comme son propre fils, après la mort de son grand-père Abd al-Muttalib. Il est né à la Mecque [1], 10 ans avant le début de la mission prophétique de Mahomet. À l’âge de 6 ans, il quitta la maison de son père pour se mettre sous la protection de Mahomet. Il a été à la fois le cousin et le gendre de Mahomet en épousant sa fille Fatima née de sa première épouse Khadija en 622.

Il fut le premier à adhérer à la nouvelle religion prêchée par Mahomet. Il est resté en compagnie de ce dernier durant tout son ministère, y compris à Médine [2]. Il participa aux mêmes guerres que Mahomet, excepté à la bataille de Tabouk [3] car il avait décidé de remplacer celui-ci pour lui permettre de s’enfuir.

À la mort de Mahomet en 632, vint la question de la succession du calife, le choix de la communauté se porta sur Abou Bakr puis Omar en 634. Après l’assassinat du 3ème calife Uthman en 656, il accéda au pouvoir mais se heurta à des revendications pour appliquer la loi du Talion aux assassins de Uthman.

Parmi eux, Aïcha la veuve de Mahomet alliée à 2 prétendants, Talha et Al-Zulbayr, qu’il vainquit près de Basra [4] à la bataille du chameau [5] en 656.

Lors de la bataille de Siffin [6] en 657, il doit affronter le gouverneur de Damas Muawiya membre de la famille de Uthman. Alors qu’il avait l’avantage, il accepte l’idée d’un arbitrage, mais celui-ci tourne en sa défaveur. Il est remplacé par Muawiya, qui devient le premier calife omeyyade en 661. Il conserva néanmoins un certain pouvoir et se replia dans la ville de Koufa [7] dont il avait fait sa capitale.

Parmi ses fidèles, certains lui reprochèrent d’avoir accepté de se soumettre à un arbitrage humain et quittèrent ses rangs, on les appellera les Kharidjites [8]. Plus tard, ils entrèrent ouvertement en rébellion contre Ali qui les vainquit à la bataille de Nahrawan [9] en 658. Décidés à venger leurs morts, les Kharijites firent assassiner Ali en janvier 661, devant la porte d’entrée de la mosquée de Koufa par l’un des leurs nommé Abd-al-Rahman ibn Muljam .

Il est considéré comme le maître de la rhétorique arabe. Il est l’auteur de nombreuses citations, sermons et réflexions qui ont été recueillis et écrits en un ouvrage, le Nahj Al Balagha [10], qui reste par son très haut niveau d’éloquence arabe, après le Coran et la hadith [11], une référence dans la littérature arabe.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Imago Mundi/Ali et du petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 41

Notes

[1] La Mecque est une ville de l’ouest de l’Arabie saoudite, non loin de la charnière séparant le Hedjaz de l’Asir, à 80 km de la mer Rouge, et capitale de la province de la Mecque. Lieu de naissance, selon la tradition islamique, du prophète de l’islam Mahomet à la fin du 6ème siècle, elle abrite la Kaaba au cœur de la mosquée Masjid Al-Haram (« La Mosquée sacrée ») et la tradition musulmane a lié sa fondation à Ibrahim (Abraham), ce qui en fait la ville sainte la plus sacrée de l’islam. L’accès est interdit aux personnes qui ne sont pas de confession musulmane ainsi qu’aux femmes seules, même musulmanes

[2] Médine est une ville d’Arabie saoudite, capitale de la province de Médine, située dans le Hedjaz. C’est là que vint s’installer en 622 à l’hégire le prophète de l’islam, Mahomet, après qu’il eut, selon le Coran, reçu l’ordre de Dieu de quitter La Mecque, ville distante de plus de 430 km. C’est aussi là qu’il mourut et fut enterré en 632. La ville abrite son tombeau dans la Masjid An Nabawi (mosquée du Prophète) ainsi que les premiers califes Abou Bakr et Omar, les autres personnes importantes de l’islam restant au cimetière Al-Baqi.

[3] La bataille de Tabouk est une expédition militaire, qui, selon les biographies musulmanes, a été conduite par Mahomet en octobre 630 de notre ère. À la tête d’une troupe qui comptait bien 30 000 hommes, il marcha vers le nord en direction de Tabouk, dans le Nord-Ouest de l’actuelle Arabie saoudite, avec l’intention d’attaquer l’armée byzantine. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une bataille au sens ordinaire, si l’événement est historique il s’agit du début des guerres arabo-byzantines. Il n’existe pas de récit byzantin contemporain des événements, et une grande partie des détails viennent de sources musulmanes tardives. Compte tenu de ce fait et de ce que les armées ne se sont jamais rencontrées, certains érudits occidentaux ont mis en doute l’authenticité des détails entourant l’événement, alors que dans le monde arabe il est communément admis comme historique.

[4] Bassorah est la deuxième ville d’Irak, après Bagdad. Principal port du pays, la ville est située sur le Chatt-el-Arab, estuaire commun des fleuves Tigre et Euphrate, à 55 km en amont du golfe Persique et à 550 km de Bagdad. Bassora est, avec Koufa (située plus au nord), un ancien « misr » (au pluriel « amsar » : ville-camp), bâtie en 638 par Omar, le deuxième calife bien-guidé, lors de l’expansion musulmane. Afin de maintenir la distinction entre « croyants » (les convertis à l’islam) et les autres populations, les musulmans y vivaient. Ce confinement ethnique et religieux a, à maintes reprises, fait de la ville un lieu de bouillonnement idéologique. Les musulmans de cette région sont principalement membres du chiisme duodécimain. Un grand nombre de sunnites et un nombre restreint de chrétiens vivent également à Bassora.

[5] La bataille du chameau est une des batailles entre les premiers musulmans, opposant le clan des Quraychites majoritaires à La Mecque aux fidèles d’Ali. Elle a lieu le 9 décembre 656 près de Bassorah. À l’issue de cette bataille, Ali est vivant et les deux chefs de l’insurrection morts.

[6] La bataille de Siffin est un affrontement de la première Fitna ayant eu lieu entre mai et juillet de l’an 657 du calendrier julien. Le gros des confrontations se produisirent entre le 26 et le 28 juillet (soit entre le 8 et le 10 Safar de l’an 37 du calendrier hégirien) près d’un petit village romain situé à une centaine de mètres de la rive droite de l’Euphrate, dans les environs de l’actuelle ville syrienne de Raqqa. Les sahaba se scindèrent en trois groupes autour de ce combat final qui opposa Ali à Mu’awiya. Le premier prit le parti d’Ali, le second celui de Mu’awiya. Un troisième groupe, composé notamment de Sa`d ibn Abi Waqqas, Abdullah ibn Omar, Muhammad ibn Maslamah, Usama ibn Zayd, Nufayʿ b. Masrūḥ et Imran ibn Husain, a opté pour la neutralité considérant que Mu’awiya s’est trompé en refusant de reconnaître le califat d’Ali, mais aussi que Ali s’est trompé en marchant contre Mu’awiya.

[7] Koufa ou Kûfa est une ville d’Irak, environ 170 km au sud de Bagdad, et à 10 km au Nord-est de Nadjaf. Elle est située sur les rives du fleuve Euphrate. C’est la deuxième ville de la province de Nadjaf. Avec Kerbala, et Nadjaf, Koufa est une des trois villes irakiennes de grande importance pour les musulmans chiites. Sur une décision du calife `Omar, Koufa a été construite pour être un pôle d’immigration arabe dans le sud de la Mésopotamie, et de devenir la capitale. Les Arabes recherchaient un endroit où ils ne souffriraient pas de maladies. À l’emplacement de Koufa, il y avait une ville Sassanide qui faisait partie d’une province perse. Les quartiers arabes de la ville ont été construits en 638, à peu près au même moment qu’à Bassora, quand les armées arabes combattaient les Sassanides. La ville fut construite en briques cuites. On commença par construire la mosquée au centre de la ville à 1,5 km de l’Euphrate. On creusa un réservoir d’eau prévu pour 20 000 habitants. La population de Koufa était formée d’immigrants arabes venant soit de la région de La Mecque, soit du sud de l’Arabie, Yémen et Hadramaout, certains d’entre eux étaient chrétiens ou juifs. En 655, les habitants de Koufa soutiennent `Alî contre le calife `Uthman.

[8] Le kharidjisme ou kharijisme est une secte de l’islam apparue lors de la première fitna et le conflit entre Ali et Mu’awiya. Selon al-Shahrastani, un khariji est toute personne qui se révolte contre le dirigeant autour duquel sont réunis les musulmans. Les khawarij sont ainsi considérés comme des dissidents. Le kharijisme est l’une des toutes premières factions apparues en Islam. Les kharijites se divisèrent, par la suite, en une multitudes de groupes (près d’une vingtaine). Sept d’entre eux ont été principalement recensés : les mouhakkimites, les azraqites, les najadites, les thaalabites, les ajradites, les ibadites et les sufrites. Tous partagent des fondements communs comme l’excommunication (takfir) des musulmans commettant des grands péchés, l’obligation de se révolter contre le dirigeant injuste ou débauché, ou encore l’excommunication de certains compagnons de Mahomet.

[9] La bataille de Nahrawan opposa les armées du quatrième calife bien-guidé et premier imam Ali à la secte extrémiste des Kharidjites (considérée comme la troisième branche de l’Islam après le chiisme et le sunnisme). L’affrontement eu lieu à Jisr al-Nahrawan, à environ 19 kilomètres de Bagdad, et se solda par une défaite cuisante des Kharidjites. Ali dirigeait lui-même ses troupes, en compagnie de ses deux fils, Hassan et Hussein.

[10] La Voie de l’éloquence

[11] Un hadith ou hadîth est une communication orale du prophète de l’islam Mahomet et, par extension, un recueil qui comprend l’ensemble des traditions relatives aux actes et aux paroles de Mahomet et de ses compagnons, précédées chacune d’une chaîne de transmetteurs remontant jusqu’à Mahomet. Considérés comme des principes de gouvernance personnelle et collective pour certains courants musulmans, ils sont aussi désignés sous le nom de « la tradition du Prophète ».