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Perthari ou Perctarith

samedi 11 mai 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 30 septembre 2014).

Perthari ou Perctarith (mort en 688)

Roi lombard d’Italie

Perthari ou Perctarith Roi lombard d'ItalieIl règne à Milan [1] associé à son frère Godepert de 661 à 662, puis rétabli seul de 671/672, jusqu’en 688. Il est associé à son fils Cunipert en 680.

Perthari est le fils et successeur du roi Aripert, il siège à Pavie [2] tandis que, chose curieuse, il partage le pouvoir avec son frère Godepert, co-roi arien siégeant à Milan, l’ancienne capitale des Lombards.

Son frère assassiné peu après par une conjuration de palais dirigée par Grimoald 1er de Bénévent, duc de Bénévent, il préfère fuir que de subir le même sort et trouve d’abord refuge chez le khagan [3] des Avars [4] puis auprès des Francs. Cependant, sa femme Rodelinda ou Rosalinde et son fils Cunipert, sont capturés par Grimoald et envoyés en exil à Bénévent.

Il s’apprête pour sa sécurité à gagner l’Angleterre lorsque lui parvient la nouvelle de la mort de Grimoald.

Il est rappeler en Italie et reçu avec enthousiasme par le parti catholique. Perthari dépossède le roiGaribald le fils et successeur de Grimoald, qui n’est qu’un enfant et le duc “Couvent Neuf”, pendant que son épouse ordonne la construction de “Sainte-Marie ad Perticas” dédié à la mer de dieux sur l'emplacement d'un site d'hommage aux morts païens, ce choix provoque la colère de ses sujets attachés à leurs traditions.

Il persécute également les juifs qui avait été favorisés sous le règne précédent et signe la paix avec les Byzantins [5] et de Brescia [6] qui s’oppose à la politique pro-romaine du roi et à l’abandon du schisme des Trois Chapitres [7], Perthari le soumet vers 680 et il meurt à Pavie en 688. il est inhumé dans l’église du Saint-Sauveur. Sa fille Wiglinda épouse Grimoald II de Bénéventt fils aîné et successeur de Romuald.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Gianluigi Barni La conquête de l’Italie par les Lombards VIe siècle les événements. Le Mémorial des Siècles Éditions Albin Michel Paris (1975)

Notes

[1] Milan est une ville d’Italie située au nord de la péninsule, à proximité des Alpes. Chef-lieu de la région Lombardie, située au milieu de la plaine du Pô. Milan est créée par des Celtes, les Insubres, une tribu probablement autochtone qui faisait partie à l’époque préhistorique de la culture de Golasecca. D’après Tite-Live, la ville aurait été fondée par des Gaulois, les Bituriges, emmenés par Bellovesos, neveu du roi mythique Ambigatos. Après la conquête définitive, la romanisation des Insubres s’avéra profonde et relativement rapide, en 89 av. jc les habitants de la région obtiennent la citoyenneté latine (Lex Pompeia) et finalement en 49 av. jc la pleine citoyenneté romaine (Lex Roscia). L’importance militaire, politique et économique permet à la ville de Milan de recevoir le titre de municipalité puis de colonie romaine. En 286, l’empereur Dioclétien divise l’Empire en deux parties ; la capitale de l’Empire romain d’Occident est déplacée à Milan, celle d’Orient à Nicomédie.

[2] Pavie est une ville de la province de même nom en Lombardie (Italie). Pavie est située sur les rives du Tessin, à une dizaine de kilomètres en amont de son confluent avec le Pô. Milan, au nord, est distante de 35 km ; Gênes, au sud, de 90 km ; Turin, à l’ouest, de 110 km.

[3] Khagan ou Grand Khan, est un titre équivalent à celui d’empereur dans les langues mongole et turque. Le titre est porté par celui qui dirige un khaganat (empire, plus grand qu’un khanat). Khagan peut également être traduit par Khan des Khans, expression signifiant roi des rois.

[4] Les Avars ou Avares sont un peuple de cavaliers nomades dirigés par un Khâgan, parfois identifiés aux Ruanruan qui menaçaient la Chine au 3ème siècle. Ils seraient originaires de Mongolie, connu par les Chinois sous le nom de Ruanruan. Au 5ème siècle, leur khan Chö-louen fonde un empire nomade de la Corée à l’Irtych. En 546, leurs vassaux Tölech se révoltent. Bumin, chef des Tujue, réprime la rébellion et réclame en récompense la main d’une princesse ruanruan, ce qui lui est refusée. Vexé, il se décide à la révolte et envoie une ambassade en Chine auprès des Wei. Il s’allie avec eux et épouse une princesse Tabghatch en 551. En 552, le dernier khan ruanruan, encerclé se donne la mort. L’empire Avar s’effondre et est remplacé en Mongolie par celui des Köktürks, les survivants se réfugient à la frontière de la Chine où les Qi du Nord, successeurs des Wei, les établissent comme fédérés. Ceux qui se dirigent vers l’Europe sont connus sous le nom d’Avars, ils migrent vers l’ouest tout en poussant devant eux de petites peuplades turco-mongoles. Ils occupèrent la plaine hongroise au 7ème siècle. Puis, ils furent intégrés à l’empire.

[5] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.’ class=’spip_out’>Romuald 1er de Bénévent]. À partir de 678, après avoir régné seul 9 ans, il associe son fils Cunipert au pouvoir.

Il doit encore lutter contre le rebelle Alagis, duc de Trente[[La ville de Trente, dont le nom latin est Tridentum, fut développée par les Romains. De 1027 à 1803, la ville est la capitale de la principauté épiscopale de Trente. Mais la ville tire sa célébrité du concile qui s’y tint de 1545 à 1563 dans le presbytère de la cathédrale Saint-Vigile. Celui-ci fut convoqué pour répondre aux menaces du protestantisme sur l’Église catholique. Il en découla le mouvement de la Contre-Réforme.

[6] Brescia est une ville italienne, située dans la province de Brescia, dont elle est le chef-lieu, en Lombardie, région de la plaine du Pô, au pied des Alpes, du mont Madeleine (870 mètres) dans le nord-ouest de l’Italie. La ville est traversée par la rivière Mella, un affluent du Oglio.

[7] L’affaire dite des Trois Chapitres s’inscrit dans les efforts de l’ empereur Justinien pour réconcilier sur le plan religieux les parties orientale et occidentale de l’Empire romain en les persuadant que les décisions du concile de Chalcédoine (451) étaient conformes à la christologie de l’École d’Alexandrie. En 544, il publia un édit en trois chapitres, le premier condamnant Théodore de Mopsueste, les deux autres condamnant les écrits jugés pro-nestoriens de Théodoret de Cyr et la lettre adressée par l’évêque d’Édesse, Ibas, à Mari. Cet édit n’eut d’autre résultat que de mécontenter à la fois Rome, les milieux chalcédoniens et les monophysites. Devant l’échec de ses tentatives de persuasion, Justinien convoqua un concile œcuménique (le cinquième) qui, sous la pression de l’empereur, finit par condamner les Trois Chapitres. Toutefois, les décisions du concile provoquèrent une grande hostilité dans les provinces que Justinien venait de reconquérir, alors que les monophysites, plus divisés que jamais, campaient sur leurs positions.