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Jean IV de Chalon-Arlay ou Jean de Chalon

jeudi 26 novembre 2020, par ljallamion

Jean IV de Chalon-Arlay ou Jean de Chalon (1443-1502)

Prince d’Orange-Seigneur de la Maison de Chalon-Arlay

Il naît dans le Comté de Bourgogne [1]. Fils du prince d’Orange [2] Guillaume VII de Châlon et de Catherine de Bretagne fille du comte Richard d’Étampes et sœur du duc François II de Bretagne.

Il épouse le 21 octobre 1467 Jeanne de Bourbon fille du duc Charles 1er de Bourbon et de Agnès de Bourgogne et petite fille du duc de Bourgogne Jean 1er de Bourgogne dit Jean sans Peur dont il n’a pas d’enfant.

En 1477, à la suite de la mort de son puissant allié le duc de Bourgogne [3] Charles le Téméraire, son ennemi le roi Louis XI passe en position de force et confisque la totalité des biens de la maison de Chalon-Arlay [4], forçant le prince d’Orange à composer et à entrer au service du roi. Il reviendra cependant auprès de la duchesse Marie de Bourgogne pour défendre son projet de mariage avec l’Archiduc de Habsbourg et futur empereur germanique Maximilien d’Autriche. En 1477, Louis XI le fera bannir du royaume et pendre en effigie.

Veuf en 1483, il épouse en secondes noces Philiberte de Luxembourg fille d’ Antoine de Luxembourg , comte de Brienne [5] de Ligny [6] et de Roucy  [7]

Neveu du duc François II de Bretagne, il est envoyé au duché de Bretagne par Maximilien en 1481. Il y participera à la conjuration manquée contre le trésorier général Pierre Landais le 7 avril 1484, à la suite de quoi, en rupture de ban comme les autres conjurés, il signera le traité de Montargis [8] avec la régente de France Anne de Beaujeu.

Cette nouvelle trahison lui vaudra la confiscation de ses biens en Bretagne, qui lui seront rendus après la deuxième conjuration contre Pierre Landais et son exécution, par un François II affaibli. Il prend alors la direction effective des affaires du duché avec le maréchal de Rieux [9] et le comte de Comminges [10]. La main de la princesse Anne étant alors le principal argument politique en Bretagne, chacun a son candidat.

Orange milite logiquement pour une union avec Maximilien d’Autriche. En détresse militaire et politique, François II lui offre, afin de garantir sa fidélité, les châtellenies de Lamballe [11], Moncontour [12], Rhuys [13] et Lespine-Gaudin.

À la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier [14] le 28 juillet 1488, après avoir combattu avec acharnement, il tente de se faire passer pour mort mais est fait prisonnier avec le duc d’Orléans le futur Louis XII par les Français vainqueurs. Il restera en résidence surveillée à Riom [15] jusqu’en février 1489.

Il rentre à cette date à Rennes [16], envoyé par Charles VIII pour empêcher le mariage d’Anne avec Alain d’Albret et négocier avec elle de la situation des troupes françaises dans le duché.

À l’avènement de la duchesse Anne de Bretagne en 1488, il devient l’héritier présomptif de sa cousine, en concurrence avec le vicomte Jean II de Rohan, jusqu’à la naissance des dauphins Charles-Orland , Charles , puis de Claude de France. Comme tel, il participe au conseil ducal et intervient dans les choix politiques et matrimoniaux de la duchesse.

Elle le nomme capitaine de Rennes et lieutenant généra [17]. Principal ministre avec le chancelier [18] Montauban et Dunois entre 1490 et 1491, il lui conseille le mariage avec le roi des Romains Maximilien d’Autriche.

Piégé par le siège de Rennes par les troupes françaises, il négocie dès septembre 1491 une union avec le roi Charles VIII. Témoin de la duchesse Anne à son mariage le 6 décembre 1491, il renonce par ce contrat de mariage à ses droits sur la Bretagne pour la somme de 100 000 livres et la lieutenance générale de Bretagne, qui lui sera confirmée par Anne, veuve en 1499 et qu’il conservera jusqu’à sa mort en 1502. Il négocie avec quelques autres les termes de troisième contrat de mariage de la reine Anne, cette fois avec Louis XII.

Jean IV de Chalon-Arlay décède le 8 avril 1502 à l’âge de 59 ans. Son fils Philibert de Châlon lui succède.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Jean IV de Chalon-Arlay/ Portail du duché de Bretagne/Catégories : Maison d’Orange-Nassau

Notes

[1] Le comté de Bourgogne, appelée aussi Franche Comté de Bourgogne était un important comté fondé en 986 par le comte Otte-Guillaume de Bourgogne et dont le territoire correspond aujourd’hui approximativement à l’actuelle région de Franche-Comté. Il avait pour capitale Dole (château de Dole) et était gouverné du 10ème au 17ème siècle par les comtes palatins de Bourgogne. Ce comté est formé par la réunion des quatre circonscriptions administratives carolingiennes (pagi bourguignons) : l’Amous (région de la Saône, de l’Ognon et du Doubs), l’Escuens (région de Château-Chalon), le Portois (région de Port-sur-Saône) et le Varais (région enserrée dans le « M » que forme le tracé de la rivière le Doubs).

[2] La principauté d’Orange est une ancienne principauté souveraine créée en 1181, date à laquelle Bertrand 1er des Baux fait reconnaître son titre de prince par l’empereur Frédéric 1er Barberousse. Elle est presque entièrement enclavée dans le Comtat Venaissin et a sa capitale dans la ville d’Orange, dans l’actuel département de Vaucluse, en France.

[3] Le duché de Bourgogne est fondé en 880 à partir du royaume de Bourgogne, par les rois carolingiens Louis III et Carloman II et les membres princiers de leur famille qui se partagent l’Empire carolingien de Charlemagne dont ils ont hérité. Ils féodalisent tous les royaumes carolingiens de France en duchés et comtés vassaux des rois de France. Richard II de Bourgogne (dit Richard le Justicier) est nommé marquis puis premier duc de Bourgogne et un des six pairs laïcs primitifs de France par son suzerain le roi Louis III.

[4] La maison de Chalon-Arlay ou maison d’Orange-Chalon après le mariage en 1386 du seigneur Jean III de Chalon-Arlay avec la princesse Marie des Baux-Orange, est une importante dynastie de seigneurs du Jura (Franche-Comté ou comté de Bourgogne) et de princes souverains de la Principauté d’Orange, issue des comtes de Bourgogne, de Mâcon et d’Auxonne, des comtes de Chalon et des anciens princes d’Orange (Orange et la Franche-Comté faisaient partie de l’ancien royaume de Bourgogne-Provence). En lignée agnatique (mâle), ce sont des Anscarides d’Ivrée.

[5] Le comté de Brienne est un comté médiéval situé en Champagne et centré autour de la ville de Brienne-le-Château. Brienne forme dès le 10ème siècle un comté, qui donne son nom à l’illustre maison de Brienne. Cinq familles possèdent successivement le comté : la famille de Brienne puis celles d’Enghien, de Luxembourg, de Loménie et de Bauffremont.

[6] Ligny-en-Barrois est une commune française, chef-lieu de canton du département de la Meuse. En 1364, la seigneurie est élevée au rang de comté par le roi de France Charles V pour Gui de Luxembourg qui est aussi comte de Saint Pol (Saint-Pol-sur-Ternoise). En théorie, les comtes de Luxembourg-Ligny étaient des vassaux des ducs de Bar, mais ils ont souvent cherché à s’en affranchir en nouant des alliances avec leurs puissants voisins, tantôt avec le Saint Empire, tantôt avec la Bourgogne ou avec le royaume de France. Au début de la guerre de Cent Ans, ils soutiennent Charles V mais de 1415 à 1430, devenus vassaux des ducs de Bourgogne, ils rejoignent le camp bourguignon avec les Anglais contre la France. En 1430, c’est Jean II de Luxembourg-Ligny qui capture Jeanne d’Arc à Compiègne et la vend aux Anglais.

[7] L’une des sept pairies du duché de Champagne, il en formait la limite nord-ouest. Le comte de Roucy portait aussi le titre de comte de Reims, et a un temps possédé le château de la Porte de Mars, le château épiscopal de Reims. Le comté, bien que variant au fil du temps et des querelles seigneuriales s’étendait le long de l’Aisne de Pargnan en aval à Évergnicourt en amont. Au nord limité par le tracé de l’Ailette et au sud par celui de la Vesle. Il jouxtait les terres du Laonnois au nord, du domaine royal par l’ouest et la Braine, du duché de Champagne avec la ville de Reims et les terres du Rethelois à l’est. Les terres propres du comté sont assez restreintes, elles comprenaient les villages de Roucy, Bouffignereux, Berry-au-Bac, Pontavert, Concevreux, et pour partie ceux de Blanzy-les-Fismes, Courlandon, Chaudeude.

[8] Le traité de Montargis, signé les 22 et 28 octobre 1484, est un épisode de l’histoire de Bretagne et de France qui témoigne de l’opposition du duc de Bretagne François II et du pouvoir royal sur le plan diplomatique. Il est signé entre la régente de France Anne de Beaujeu, son cadet le roi Charles VIII étant présent et cinq seigneurs bretons rebelles au duc François II (et surtout opposés à son ministre Pierre Landais) : le maréchal de Rieux, le prince d’Orange (neveu de François II) et les sires de Jean du Perrier, sire de Sourléac, Pierre de Villeblance, sire de Broons, et Jean Le Bouteiller, sire de Maupertuis, tous pensionnés du roi de France. Ceux-ci reconnaissent le roi de France, Charles VIII, successeur du duc de Bretagne François II, si celui-ci décède sans héritier mâle, en application des dispositions du premier traité de Guérande (1365).

[9] La famille de Rieux est une des plus anciennes et des plus considérables de la noblesse bretonne du Moyen Âge et de la Renaissance, qui tient son nom du fief de Rieux dans le Morbihan.

[10] Le Comté de Comminges est une ancienne principauté féodale située sur le versant nord des Pyrénées, de part et d’autre du haut cours de la Garonne. Il a existé du début du 10ème siècle jusqu’en 1454. Pendant longtemps, il fut considéré que les premiers comtes de Comminges étaient issus des comtes d’Aragon. Les dernières études font ressortir qu’ils seraient probablement des seigneurs de l’entourage des comtes de Toulouse. Le Comminges est incorporé au domaine royal en 1454.

[11] Lamballe est une commune française située dans le département des Côtes-d’Armor

[12] Moncontour est une commune française située dans le département des Côtes-d’Armor

[13] La presqu’île de Rhuys est située dans le département français du Morbihan. La presqu’île de Rhuys est une avancée de terre rattachée au littoral de Bretagne sud. Elle forme le golfe du Morbihan. Elle est située face aux îles de Houat et d’Hoëdic ainsi qu’à la presqu’île de Quiberon.

[14] La bataille de Saint-Aubin-du-Cormier a lieu le 28 juillet 1488 entre d’une part, les troupes du roi de France, et d’autre part, celles du duc de Bretagne François II et de ses alliés. La défaite de ces derniers clôt la « Guerre Folle », guerre féodale qui voit quelques princes français profiter d’une période de régence pour se révolter contre la puissance royale, défendue par la régente Anne de Beaujeu pour son frère mineur Charles VIII.

[15] Riom est une commune française située dans le département du Puy-de-Dôme. Elle est depuis l’époque médiévale une ville rivale de Clermont-Ferrand, la capitale historique et culturelle de l’Auvergne. Elle fut néanmoins capitale du duché d’Auvergne, une des quatre principautés féodales auvergnates rivales pour l’unification de cette région.

[16] Rennes est une commune de l’Ouest de la France, chef-lieu du département d’Ille-et-Vilaine. La ville voit son pouvoir politique s’accroître au Moyen Âge en devenant successivement forteresse des Marches de Bretagne puis capitale du duché de Bretagne. Sous l’Ancien Régime, l’union de la Bretagne à la France range progressivement Rennes au rang de grande ville provinciale. L’implantation du Parlement de Bretagne à Rennes au 16ème siècle puis du palais du Parlement de Bretagne au 17ème siècle a cependant permis à la Bretagne de conserver jusqu’à la Révolution française une certaine autonomie à l’égard du pouvoir royal de l’époque.

[17] Le lieutenant général de province était un personnage, issu souvent de la haute aristocratie, qui représentait le roi dans les provinces du royaume. Son rôle était théoriquement d’assurer la suppléance du gouverneur. En fait, les rois espéraient ainsi que leurs influences se neutraliseraient mutuellement, empêchant ainsi toute tentative de révolte. La charge de lieutenant général devint au 17ème siècle et surtout au 18ème siècle purement honorifique : le titulaire résidait à la Cour et se contentait de toucher les revenus sans effectuer de réel travail. De plus, les rois avaient tendance à nommer les fils successeurs de leur père, ce qui fit que les offices de lieutenant général firent quasiment partie du patrimoine de ces familles aristocratiques. Il ne faut pas confondre l’office de lieutenant général avec celui de « lieutenant de roi ». Le lieutenant de roi était subordonné au lieutenant général et son rôle (par essence le même : représenter le roi dans les provinces) n’était tenu que dans des ressorts beaucoup plus réduits.

[18] En Bretagne, le chancelier avait des fonctions semblables à celles d’un Premier ministre, avec des pouvoirs moindres. Il assistait le duc dans ses décisions. Le chancelier breton le plus célèbre fut Guillaume Chauvin : il exerça cette fonction sous le duc François II, avant d’être emprisonné pour ses opinions politiques par Pierre Landais, trésorier de la cour, à qui il s’était opposé.