Sa famille vient de Faventia [1], en Émilie [2], où il serait né. Son père, Caius Avidius Nigrinus, est proconsul d’Achaïe [3] sous Domitien, peut-être en 95. Son oncle, Titus Avidius Quietus , est légat en Thrace [4] en 82, consul suffect [5] en 93 et gouverneur de Bretagne entre 97 et 100.
Plutarque fait plusieurs fois référence à son oncle et lui a consacré, ainsi qu’à son père, une de ses œuvres de morale, “De l’amitié fraternelle”. La famille a aussi des liens d’amitié avec Pline le Jeune
Une de ses filles se marie à Lucius Ceionius Commodus, fils du consul en 106, connu plus tard sous le nom de Lucius Aelius, qui deviendra le fils adoptif de l’empereur Hadrien et qui décèdera quelques mois avant de lui succéder.
Cependant, le fils de ce dernier, Lucius Aurelius Verus, devient empereur de 161 à 169 conjointement avec Marc Aurèle, qui détient cependant le pouvoir réel.
Avidius Nigrinus est un ami de longue date de Trajan et de sa famille. Il sert l’empereur en tant que tribun de la plèbe en 105, puis comme légat en Achaïe où il a probablement participé à réorganiser et stabiliser l’administration de la province en difficulté économique. En outre, il semble plus tard proconsul de la province.
En 110, il devient consul suffect. Avant la fin de l’année, il est envoyé à Delphes [6] pour une mission extraordinaire, comme membre d’un conseil consultatif pour aider l’homme politique et historien Arrien dans le règlement de différents frontaliers, entre le territoire sacré de Delphes et les cités voisines.
Il s’appuie, pour rendre sa décision, sur des jugements antérieurs après avoir visité les lieux et écouté les tierces parties. Cet évènement est enregistré à Delphes, où il y a des inscriptions honorifiques dédiées à Nigrinus en grec et en latin.
Il est nommé plus tard gouverneur [7] de la nouvelle province de Dacie [8], a priori en 114, et il occupe ce poste jusqu’à la mort de Trajan en 117.
Un soulèvement est provoqué par les attaques répétées des Sarmates Roxolans [9] et Iazyges [10] ainsi que des Daces libres, Caius Iulius Quadratus Bassus y est envoyé à l’été en 117 pour faire face au péril.
Il aurait toujours été un des adversaires d’Hadrien dans la succession de Trajan, et serait considéré comme le meilleur des sénateurs.
Sur ordre du Sénat, Avidius Nigrinus et d’autres présumés conspirateurs sont exécutés, car ils sont suspectés d’avoir attenté à la vie du nouvel empereur ou d’aspirer au trône.
Hadrien, alors en Syrie, nie avoir ordonné les exécutions de ces sénateurs influents durant le règne de Trajan. On y voit parfois la main du préfet du prétoire Publius Acilius Attianus. Ces assassinats font beaucoup de tort à la popularité d’Hadrien, qui démet Attianus de ses fonctions, réservées aux chevaliers, en le nommant sénateur.
Avidius Nigrinus aurait été mis à mort à Faventia, sa ville d’origine, en l’an 118. Cela n’empêchera pas Hadrien d’adopter son gendre en 136 pour en faire son successeur.