Né à Côme [1] dans le nord de la péninsule italienne, il vécut ainsi sous les règnes de 5 empereurs successifs, Vespasien, Titus, Domitien, Nerva et Trajan. Pline l’Ancien était son oncle paternel et à la mort de son père, il le prit sous sa protection, surveilla son éducation et même, l’adopta par testament juste avant sa mort, survenue en 79 lors de l’éruption du Vésuve.
Après une éducation à Côme, puis à Rome, auprès de Quintilien notamment, il devint avocat et entra dans l’ordre sénatorial. Sa carrière est alors favorisée par de puissants protecteurs.
Il remplit ensuite la fonction de tribun militaire [2] en Syrie, puis effectua une belle carrière sénatoriale sous Domitien en devenant successivement questeur [3] en 89 ou 90, tribun de la plèbe [4] en 92, préteur [5] en 93 puis préfet de la trésorerie militaire [6] en 95. En 93, son activité lui vaut de se mettre en danger auprès de l’autoritaire empereur Domitien. Ainsi il fut chargé par le Sénat, principale force d’opposition à l’empereur, de soutenir les intérêts de la Bétique [7] contre un des amis de Domitien, Baebius Massa. Cette même année, il aida le philosopheArtémidore au moment où l’empereur expulsa les philosophes de Rome. Il échappa de peu au sort réservé alors à nombre de ses amis proches. De fait, son nom figurait dans une lettre de dénonciation que Mattius Casus, un délateur, avait fait parvenir à l’empereur. Après la mort du tyran, il devint gérant de la trésorerie sénatoriale en 97-98 et continua son activité d’avocat.
Il atteint le sommet de son cursus honorum en l’année 100 quand, après le procès de Marius Priscus, il fut nommé consul suffectus [8] par l’empereur pour les mois de septembre et octobre. Si cette magistrature ne lui procura guère plus de pouvoirs, elle resta une marque d’immense prestige. Le 1er septembre 100, jour de son entrée en fonction, il prononça la “gratiarum actio”, soit un discours pour remercier l’empereur de l’avoir choisi, comme il était de règle depuis l’époque augustéenne.
De sa place de sénateur, il devint le principal porteur d’une idéologie politique propre à certains sénateurs. En effet, il souhaitait la conciliation permanente entre la Curie et l’Empereur, avec pour but premier de légitimer la politique de celui-ci, mais également avec celui de le rapprocher au plus près des intérêts de la majorité sénatoriale. Il devint ainsi, dès la mort de Domitien et pendant les règnes de Nerva et Trajan, l’un des idéologues et partisans les plus actifs du pouvoir impérial.
Après quelques années de dignités sénatoriales successives, il devint en 111 administrateur de la province du Pont Bithynie [9] comme légat extraordinaire de l’empereur sous les titres officiels de proconsul et de legatus. Cette période fut marquée par une importante correspondance entre Pline et Trajan. Pline le Jeune : Littérature et chasse aux sangliers (Lettre à Cornelius Tacite) Par Lionel-Édouard https://lionel-edouard-martin.net/a...