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Caius Plinius Caecilius Secundus dit Pline le Jeune

mercredi 9 septembre 2015, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 1er août 2011).

Caius Plinius Caecilius Secundus dit Pline le Jeune (61-114)

Écrivain et homme politique romain

Pline le Jeune Écrivain et homme politique romain

Né à Côme [1] dans le nord de la péninsule italienne, il vécut ainsi sous les règnes de 5 empereurs successifs, Vespasien, Titus, Domitien, Nerva et Trajan. Pline l’Ancien était son oncle paternel et à la mort de son père, il le prit sous sa protection, surveilla son éducation et même, l’adopta par testament juste avant sa mort, survenue en 79 lors de l’éruption du Vésuve.

Après une éducation à Côme, puis à Rome, auprès de Quintilien notamment, il devint avocat et entra dans l’ordre sénatorial. Sa carrière est alors favorisée par de puissants protecteurs.

Il remplit ensuite la fonction de tribun militaire [2] en Syrie, puis effectua une belle carrière sénatoriale sous Domitien en devenant successivement questeur [3] en 89 ou 90, tribun de la plèbe [4] en 92, préteur [5] en 93 puis préfet de la trésorerie militaire [6] en 95. En 93, son activité lui vaut de se mettre en danger auprès de l’autoritaire empereur Domitien. Ainsi il fut chargé par le Sénat, principale force d’opposition à l’empereur, de soutenir les intérêts de la Bétique [7] contre un des amis de Domitien, Baebius Massa. Cette même année, il aida le philosopheArtémidore au moment où l’empereur expulsa les philosophes de Rome. Il échappa de peu au sort réservé alors à nombre de ses amis proches. De fait, son nom figurait dans une lettre de dénonciation que Mattius Casus, un délateur, avait fait parvenir à l’empereur. Après la mort du tyran, il devint gérant de la trésorerie sénatoriale en 97-98 et continua son activité d’avocat.

Il atteint le sommet de son cursus honorum en l’année 100 quand, après le procès de Marius Priscus, il fut nommé consul suffectus [8] par l’empereur pour les mois de septembre et octobre. Si cette magistrature ne lui procura guère plus de pouvoirs, elle resta une marque d’immense prestige. Le 1er septembre 100, jour de son entrée en fonction, il prononça la “gratiarum actio”, soit un discours pour remercier l’empereur de l’avoir choisi, comme il était de règle depuis l’époque augustéenne.

De sa place de sénateur, il devint le principal porteur d’une idéologie politique propre à certains sénateurs. En effet, il souhaitait la conciliation permanente entre la Curie et l’Empereur, avec pour but premier de légitimer la politique de celui-ci, mais également avec celui de le rapprocher au plus près des intérêts de la majorité sénatoriale. Il devint ainsi, dès la mort de Domitien et pendant les règnes de Nerva et Trajan, l’un des idéologues et partisans les plus actifs du pouvoir impérial.

Après quelques années de dignités sénatoriales successives, il devint en 111 administrateur de la province du Pont Bithynie [9] comme légat extraordinaire de l’empereur sous les titres officiels de proconsul et de legatus. Cette période fut marquée par une importante correspondance entre Pline et Trajan. Pline le Jeune : Littérature et chasse aux sangliers (Lettre à Cornelius Tacite) Par Lionel-Édouard https://lionel-edouard-martin.net/a...

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire de Biographie de Pline le Jeune/Dictionnaire Larousse

Notes

[1] Côme se trouve dans la région de la plaine du Pô, à 45 km au nord de Milan, au bord du lac de Côme. Les montagnes (Alpes de Lombardie), et quelques collines couvrent la province de Côme. La plus grande étendue d’eau constitue le lac de Côme. Autour du 1er siècle av. jc, le territoire a été soumis aux Romains. Le centre ville était situé sur les collines voisines, mais il a ensuite été déplacé à son emplacement actuel par ordre de Jules César, sur ce qui était le marécage près de la pointe sud du lac desséché. Le plan de la ville fortifiée est une grille typique de Rome de rues perpendiculaires. La commune nouvellement créée a été nommé Novum comum et avait le statut de municipe.

[2] Le tribun militaire est un officier supérieur qui sert dans la légion romaine sous la Rome antique.

[3] Dans la Rome antique, les questeurs sont des magistrats romains annuels comptables des finances, responsables du règlement des dépenses et de l’encaissement des recettes publiques. Ils sont les gardiens du Trésor public, chargés des finances de l’armée et des provinces, en relation avec les consuls, les promagistrats et les publicains. Maintenue sous le Haut Empire avec son rôle comptable, cette fonction se réduit sous le Bas-Empire à une magistrature honorifique et coûteuse exercée uniquement à Rome.

[4] Dans la Rome antique, les tribuns de la plèbe sont les représentants de la plèbe, élus pour une durée d’un an par le concile plébéien.

[5] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il est de rang sénatorial, peut s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il est précédé par deux licteurs à l’intérieur de Rome, et six hors du pomerium de l’Urbs. Sous la République, il est élu pour une durée d’un an par les comices centuriates.

[6] Les praefecti aerarii militaris sont les trois préfets chargés de superviser L’ærarium militare trésor militaire de la Rome impériale. Il est institué en l’an 6 ap. jc par Auguste, le premier empereur romain, comme « revenu fixe et perpétuela pour les pensions des vétérans de l’armée romaine impériale

[7] La province romaine de Bétique couvre le sud de l’Espagne, et correspond à peu près à l’actuelle Andalousie. Elle est issue de l’ancienne Hispanie ultérieure, et tire son nom du Baetis, nom latin du fleuve Guadalquivir. C’est une province sénatoriale administrée par un ancien préteur, dont la capitale est Corduba (Cordoue). Au 1er siècle Vespasien accorde le droit latin à tous les municipes d’Espagne et crée une assemblée provinciale pour la Bétique, qui se réunit une fois par an pour célébrer le culte impérial et discuter l’administration de la province. Elle reste en marge de troubles politiques et des menaces barbares qui touchent l’Empire romain à partir de 161, sauf vers 180, lorsque des Maures révoltés traversent le détroit de Gibraltar, et ravagent la province dépourvue de troupes en tant que province sénatoriale. Le légat Aufidius Victorinus rétablit la situation.

[8] remplaçant

[9] La Bithynie est un ancien royaume au nord-ouest de l’Asie Mineure, actuellement situé en Turquie. Située au bord du Pont-Euxin, la Bithynie était limitée par la Paphlagonie à l’est, la Galatie et la Phrygie au sud, la Propontide et la Mysie à l’ouest. Les villes principales de Bithynie sont Nicomédie (actuelle Izmit) et Nicée, qui se disputent le titre de capitale selon l’époque, ainsi qu’Héraclée du Pont (ou plus simplement Héraclée), Pruse (actuelle Bursa) et Chalcédoine. On compte aussi Byzance qui, bien que sise en Thrace, dépend sporadiquement de la province de Bithynie, notamment durant le mandat de gouverneur de Pline le Jeune.