Le 10 janvier de l’an 9 de notre ère, Wang Mang renverse la dynastie Han [1] et entreprend de gouverner la Chine selon les préceptes confucéens. 2 siècles plus tôt, la Chine avait été unifiée par un homme d’exception, Qin Shi Huangdi. Son successeur, Lieou Pang, avait engendré la dynastie prestigieuse des Han mais celle-ci s’était à la longue avachie.
Un enfant de 9 ans ayant hérité de l’empire Han, une impératrice douairière en profita pour confier la réalité du pouvoir à son neveu, Wang Mang. Au bout de quelques mois, celui-ci fait empoisonner l’enfant empereur et se proclame lui-même Fils du Ciel.
Avec Wang Mang triomphent les lettrés. Ces derniers, disciples de Confucius, un sage qui a vécu 5 siècles plus tôt, exaltent l’Âge d’Or de la dynastie Tcheou [2], une dynastie quelque peu mythique qui a régné sur la province du Chen-Si [3] de l’an 1000 à l’an 500 av jc. Ils prônent un gouvernement patriarcal, la tempérance en toute chose, le culte des ancêtres et récusent la guerre.
Le nouvel empereur instaure une politique sociale volontariste. Il impose un partage des grandes propriétés agricoles, institue un maximum des prix, interdit les trafics d’esclaves. Il dévalue maintes fois la monnaie et uniformise les mesures. Mais ces réformes généreuses désorganisent l’économie et provoquent des disettes. Elles débouchent sur des jacqueries paysannes, dont la plus connue est celle des “Sourcils rouges” [4].
2 princes de la dynastie Han en profitent pour reprendre l’initiative et en 22, acculent Wang Mang dans son palais de Tch’ang-ngan à l’ouest de la Chine [5].
Celui-ci est décapité et les Han se réinstallent pour 2 siècles à la tête de la Chine.