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Titus Flavius Domitianus dit Domitien

mardi 9 juillet 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 1er août 2011).

Titus Flavius Domitianus dit Domitien (51-96)

Empereur romain en 81

Titus Flavius Domitianus dit Domitien Empereur romain en 81

2ème fils de Vespasien, il parvient au pouvoir à l’âge de 30 ans, ayant participé au pouvoir sous Mucien lors de la crise de 69, mais fut tenu à l’écart sous Vespasien et Titus.

Sa capacité était indiscutable, mais il était orgueilleux, violent, jalousement autoritaire et ces défauts augmentèrent avec l’exercice du pouvoir absolu. Salué Empereur sans difficultés par les prétoriens [1] à la mort de Titus, il fut investi très vite de tous les pouvoirs par le Sénat. Il s’appuya sur l’armée dont il augmenta les soldes d’un quart. Pour l’essentiel son gouvernement ne différait guère de celui de Vespasien, avec une rigueur accrue, et la remise en vigueur de châtiments anciens.

Il fut bon administrateur et l’ordre équestre [2] vit grandir son importance. Les gouverneurs et les procurateurs [3] furent surveillés et les abus réprimés. Il soutint la viticulture en crise et s’acquit ainsi une popularité auprès des propriétaires italiens. Dans les provinces, l’annexion fut préférée à la politique augustéenne des États clients. Populaire en Italie, dans les armées, auprès des prétoriens, il rencontra à Rome une opposition sans merci. Mais il commit l’erreur de s’aliéner les sénateurs. On lui reprocha surtout son autocratie, sa tendance à l’autodéification, ses faveurs à l’armée et aux chevaliers, et par la suite sa cruauté, la loi de majesté et ses délateurs. L’opposition bientôt dangereuse pour sa vie le rendit impitoyable, exécutions, exiles, persécutions. En 89, le soulèvement du général Saturninus, commandant l’armée du Rhin, qui se fit proclamer Empereur à Mayence [4], avorta grâce à la fidélité de ses troupes.

Celui-ci n’en mena pas moins une féroce répression. De plus en plus soupçonneux il s’attaqua y compris à ses proches. La terreur croissante eut sa fin logique. Un complot fut organisé par les préfets du prétoire [5], des sénateurs et des chambellans, et il fut poignardé le 18 septembre 96 à l’âge de 45 ans. Les conjurés avaient prévu d’offrir l’Empire au vieux sénateur Nerva qui n’avait pas d’enfants.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire Empereurs Romains/ Domitien (Titus Flavius Domitianus)

Notes

[1] Dans l’Antiquité romaine, la garde prétorienne était une unité de l’armée romaine constituée de soldats d’élite initialement recrutés en Italie. Ces unités tirent leur origine du petit groupe d’hommes dont s’entouraient les magistrats républicains connus sous le nom de préteurs et leur nom du camp des légions romaines où était dressée la tente du commandant de la légion, le prétoire, quand ils partaient en campagne. C’est l’une des unités militaires les plus célèbres de l’histoire romaine.

[2] Les chevaliers sont un groupe de citoyens de la Rome antique appartenant à l’ordre équestre (equester ordo), sous la Royauté, la République et l’Empire. Choisis par les censeurs, ce sont les plus fortunés (au moins 400 000 sesterces du 2ème siècle av. jc, jusqu’au début de l’Empire) et les plus honorables des citoyens (en dehors des sénateurs). Cette appartenance pouvait être théoriquement remise en cause à chaque censure. En pratique elle était héréditaire. Le chevalier se reconnaît à la bande de pourpre étroite cousue sur sa tunique (tunique dite angusticlave), et au port de l’anneau d’or. Les chevaliers se virent attribuer un poids politique supplémentaire au motif qu’ils étaient capables financièrement de s’équiper pour servir dans l’armée à cheval. De plus l’appartenance à l’ordre équestre était nécessaire pour accéder aux postes d’officier dans l’armée.

[3] Dans la Rome antique le terme procurateur désigne au départ un personnage nommé par un autre pour s’occuper d’une tâche précise, mais l’usage le plus courant du terme, à partir d’Auguste désigne un fonctionnaire impérial choisi par l’empereur romain dans l’ordre équestre ou parmi ses anciens esclaves, on parle alors de procurateur affranchi.

[4] Mayence fut, de 1619 à 1918, une forteresse et une ville de garnison. La présence des militaires et les fortifications étendues ont fortement marqué la vie des citoyens mayençais. En raison de sa position stratégiquement favorable, Mayence a joué un grand rôle dans le passé : d’un côté à l’autre de la frontière, on l’appelait le boulevard de la France ou das Bollwerk Deutschlands. La citadelle, une place forte érigée vers l’an 1619, fut transformée au cours des siècles en une véritable forteresse par les archevêques de Mayence. En particulier, Mayence fut successivement forteresse fédérale puis forteresse impériale. Plusieurs casernes et ouvrages de fortification subsistent encore aujourd’hui en ville. De nombreux noms de rue renvoient au passé de ville-forteresse. La citadelle de Mayence, principal vestige de la forteresse, est considérée comme un des édifices historiques importants de la métropole rhénane.

[5] Le préfet du prétoire (præfectus prætorio) est l’officier commandant la garde prétorienne à Rome, sous le Haut-Empire, et un haut fonctionnaire à la tête d’un groupe de provinces, la préfecture du prétoire, dans l’Antiquité tardive.