2ème fils de Vespasien, il parvient au pouvoir à l’âge de 30 ans, ayant participé au pouvoir sous Mucien lors de la crise de 69, mais fut tenu à l’écart sous Vespasien et Titus.
Sa capacité était indiscutable, mais il était orgueilleux, violent, jalousement autoritaire et ces défauts augmentèrent avec l’exercice du pouvoir absolu. Salué Empereur sans difficultés par les prétoriens [1] à la mort de Titus, il fut investi très vite de tous les pouvoirs par le Sénat. Il s’appuya sur l’armée dont il augmenta les soldes d’un quart. Pour l’essentiel son gouvernement ne différait guère de celui de Vespasien, avec une rigueur accrue, et la remise en vigueur de châtiments anciens.
Il fut bon administrateur et l’ordre équestre [2] vit grandir son importance. Les gouverneurs et les procurateurs [3] furent surveillés et les abus réprimés. Il soutint la viticulture en crise et s’acquit ainsi une popularité auprès des propriétaires italiens. Dans les provinces, l’annexion fut préférée à la politique augustéenne des États clients. Populaire en Italie, dans les armées, auprès des prétoriens, il rencontra à Rome une opposition sans merci. Mais il commit l’erreur de s’aliéner les sénateurs. On lui reprocha surtout son autocratie, sa tendance à l’autodéification, ses faveurs à l’armée et aux chevaliers, et par la suite sa cruauté, la loi de majesté et ses délateurs. L’opposition bientôt dangereuse pour sa vie le rendit impitoyable, exécutions, exiles, persécutions. En 89, le soulèvement du général Saturninus, commandant l’armée du Rhin, qui se fit proclamer Empereur à Mayence [4], avorta grâce à la fidélité de ses troupes.
Celui-ci n’en mena pas moins une féroce répression. De plus en plus soupçonneux il s’attaqua y compris à ses proches. La terreur croissante eut sa fin logique. Un complot fut organisé par les préfets du prétoire [5], des sénateurs et des chambellans, et il fut poignardé le 18 septembre 96 à l’âge de 45 ans. Les conjurés avaient prévu d’offrir l’Empire au vieux sénateur Nerva qui n’avait pas d’enfants.