Henri IV le Juste (1257 -1290)
Duc de Wrocław de1270 à 1290-Duc de Cracovie de 1288 à 1290
Henri IV le Juste est un des fils d’Henri III le Blanc, duc de Wrocław [1], et de Judith, fille de Conrad 1er de Mazovie. Il n’est encore qu’un enfant quand son père se fait assassiné en 1266.
Son oncle Ladislas archevêque de Salzbourg , devient son protecteur. Devant en permanence se partager entre Salzbourg [2] et Wrocław, Ladislas ne peut s’occuper convenablement de l’éducation de son neveu. En 1267, il l’envoie à la cour du roi Ottokar II de Bohême.
Lorsque Ladislas décède en 1270, il lègue ses possessions à son neveu. Henri IV rentre au pays et reçoit une éducation poussée et soignée. Ottokar assure la régence du duché de Wrocław. La collaboration avec le roi de Bohême est exemplaire. En 1271, Henri IV prend part à la guerre de la Bohême contre la Hongrie. En représailles, son duché est attaqué par les ducs de Grande Pologne [3] et de Petite Pologne [4], alliés aux Hongrois.
Il est déclaré majeur en 1273 et commence à diriger seul son duché. Tout en restant l’allié d’Ottokar II de Bohême, il noue des relations amicales avec Ladislas d’Opole et Przemysl II de Poznań [5]. En 1276, l’armée du duché de Wrocław soutient Ottokar II dans sa guerre contre Rodolphe 1er de Habsbourg.
Malgré la défaite de la Bohême, il reste fidèle à son ancien protecteur. Pour sa loyauté à Ottokar II, Rodolphe 1er lui donne le titre de prince du Saint Empire.
Boleslas II le Chauve, le duc de Legnica [6], essaye de profiter de l’affaiblissement militaire du roi de Bohême. Depuis un certain temps déjà, Boleslas réclame le tiers du duché de Wrocław qui aurait du lui revenir après les décès de ses deux frères, Henri III le Blanc et Ladislas. Certain d’avoir l’appui d’Ottokar II, Henri IV refuse de voir son duché amputé.
En 1277, Henri IV se fait enlever par des hommes de Boleslas le Chauve. Henri III de Głogów, Przemysl II et des chevaliers du duché de Wrocław mettent sur pied une opération militaire pour délivrer Henri IV. C’est un fiasco. Les coalisés sont écrasés le 24 avril 1277 par l’armée du duché de Legnica, dirigée par Henri V le Gros, le fils de Boleslas II le Chauve. Henri III de Głogów et Przemysl II sont capturés. Boleslas ne relâche ses prisonniers qu’à la fin de l’année, suite à la médiation d’Ottokar II de Bohême. En échange de sa libération, Henri IV donne un sixième de son duché à Boleslas, avec la ville de Środa Śląska [7].
Le 26 août 1278, Ottokar II de Bohême est vaincu et tué par Rodolphe 1er.
Henri IV n’avait pas directement participé à la bataille mais avait envoyé ses chevaliers se battre dans le camp bohémien. À l’annonce de la mort du roi de Bohême, il se rend à Prague [8]. En tant qu’allié d’Ottokar II et neveu de la reine Anne, il espère assurer la régence du royaume, Venceslas II étant encore mineur. Malheureusement pour lui, c’est Othon du Brandebourg qui devient le régent. Henri IV ne revient pas de Prague les mains vides, Rodolphe 1er lui offre la région de Kłodzko [9]. Libéré de la curatelle tchèque, Henri IV en profite pour acheter la ville de Krosno Odrzańskie [10].
Après la mort de son protecteur tchèque, Henri IV se rapproche du roi des Romains Rodolphe 1er. Lors d’une entrevue à Vienne [11] en 1280, il commence à manœuvrer pour obtenir une couronne royale des mains de Rodolphe. Les relations du duché de Wrocław avec ses voisins se détériorent. En 1280, une invasion lancée par le duc de Legnica et le margrave [12] du Brandebourg [13] est repoussée avec difficulté.
Pour essayer d’aplanir les différents, Henri IV invitent les ducs à le rencontrer en février 1281. En réalité, il s’agit d’un piège.
À leur arrivée, Henri III de Głogów, Henri V le Gros et Przemysl II sont arrêtés et emprisonnés. Il ne les relâche qu’en échange d’un hommage de vassalité.
Ainsi, Henri III soutiendra Henri IV le Juste dans son conflit avec l’évêque de Wrocław. En outre, Przemysl II est forcé de donner au duc de Wrocław la région de Wieluń [14], stratégiquement importante pour s’emparer de la Petite Pologne et de Cracovie [15]. Par la suite, Przemko de Ścinawa et Bolko 1er d’Opole deviennent aussi les vassaux d’Henri IV.
Henri V le Gros sera le seul à rompre son serment. Bolko 1er de Świdnica , Conrad II de Żagań dit Conrad II le Bossu et trois fils de Ladislas d’Opole, ne se soumettent pas à Henri IV.
C‘est en 1281 qu’Henri IV tente pour la première fois, et sans succès, de s’emparer de Cracovie. C’était en représailles d’une attaque qui avait été menée par Lech II le Noir contre le duché de Wrocław pour tenter de libérer les ducs Piasts [16] emprisonnés.
De 1282 à 1287, Henri IV doit faire face à un conflit avec l’évêque de Wrocław Thomas II Zaremba. Le différent portait sur les propriétés dont l’évêché s’était emparé pendant la période difficile qui avait suivi la Bataille de Legnica [17]. Une autre source de discorde était la suppression de certains privilèges de l’évêché de Wrocław, dont le privilège d’immunité.
Au début de l’année 1282, l’évêque de Wrocław remet ses doléances au légat du pape [18] et lui demande d’être juge. Son verdict est favorable à l’évêché. En réaction, Henri IV s’en remet au jugement de ses pairs. L’assemblée des ducs, qui lui est inféodée, remet un verdict qui lui est favorable mais qui ne satisfait pas l’évêque. En 1284, soutenu par le légat, l’évêque de Wrocław lance l’anathème contre Henri IV et un interdit frappe le duché. Cet interdit n’est pas suivi par tout le clergé. Les Franciscains [19], par exemple, restent fidèles à Henri IV. Celui-ci, qui n’a pas l’intention de se soumettre à l’évêque, en appelle au pape Martin IV. Jakub Świnka, l’archevêque de Gniezno [20], essaye sans succès de trouver un compromis acceptable pour les deux parties.
En 1284, il s’empare de la place forte de Kalisz [21] qui appartenait à la Grande Pologne. Przemysl II n’accepte pas la perte de Kalisz et offre en échange la région d’Ołobok [22].
En 1285, il s’empare des châteaux appartenant à l’évêque, l’obligeant à se réfugier dans le duché voisin de Racibórz [23] gouverné par Mieszko de Cieszyn et Przemyslaw de Racibórz . Le dernier acte se joue en 1287 quand il envahit le duché de Racibórz. N’ayant plus la possibilité de fuir, l’évêque trouve un accord. Henri IV se montre magnanime et laisse à l’évêque une grande partie de ses anciennes possessions. Parallèlement à ce conflit, il continue à essayer de vassaliser des ducs polonais, dans le but de se faire un jour couronner roi de Pologne.
Le 30 septembre 1288, Lech II le Noir, duc de Cracovie et de Sandomierz, décède sans laisser de successeur. Henri IV voit enfin l’occasion de s’emparer de Cracovie et de devenir roi. Il s’y prépare depuis longtemps. En 1287, les relations avec Przemysl II s’étaient réchauffées, Henri IV lui ayant rendu la région de Wieluń.
Boleslas II de Mazovie est l’autre prétendant au trône. Une partie de la noblesse de Petite Pologne soutient la candidature de Boleslas. La bourgeoisie germanophone de Cracovie, malgré l’opposition de la noblesse, soutient Henri IV.
En 1288 encore, Boleslas, à la tête de son armée, s’empare de Sandomierz [24] et de Cracovie. Le 26 février 1289, Boleslas et ses alliés, Ladislas 1er le Bref, la Ruthénie [25] et Casimir II de Łęczyca lui infligent une défaite malgré le soutien des ducs de Głogów, de Ścinawa et d’Opole à la bataille de Siewierz.
Curieusement, Boleslas renonce au trône et abandonne à son cousin Ladislas 1er le Bref tous ses droits sur la Petite Pologne. Grâce à l’aide de l’évêque de Cracovie, Ladislas 1er s’empare du Wawel [26] et repousse l’armée silésienne au-delà des murs de Cracovie. À la mi-1289, Henri IV le Juste prend en personne le commandement de son armée et assiège le Wawel. Les habitants de Cracovie offrent le Wawel à Henri IV le Juste. Ladislas 1er réussit à s’enfuir.
Alors qu’il avait presque atteint son but, celui de devenir roi de Pologne, Henri IV le Juste meurt inopinément le 23 juin 1290, sans doute empoisonné. Il a le temps de rédiger un testament. Il offre le trône de Cracovie à Przemysl II, le duché de Wrocław à Henri III de Głogów et la région de Kłodzko à Venceslas II.
Il fut inhumé dans la collégiale de la Sainte-Croix de Wrocław qu’il avait fondée. Pendant tout son règne, il s’est attaché à développer son duché. Il a encouragé le développement économique, a fondé de nombreuses villes et leur a donné des privilèges. Il a encouragé des colons à venir s’installer dans les régions frontalières vides d’occupation. Il a également réalisé une réforme monétaire qui a contribué considérablement à accroître la puissance financière de son duché.
Notes
[1] Wrocław est l’une des villes la plus ancienne de Pologne, fondée vers le 9ème /10ème siècle). Située au sud des monts des Chats, au nord des Sudètes, la ville est traversée par le fleuve Oder.
[2] Salzbourg et la capitale du Land de Salzbourg. Située à la frontière allemande, la ville est célèbre pour avoir vu naître Mozart. Elle tient son nom de la rivière qui l’arrose, la Salzach, et du château (Burg) qui la domine. Au 17ème siècle, la ville se « baroquise », notamment sous les princes-archevêques Wolf Dietrich von Raitenau, Markus Sittikus von Hohenems et Paris von Lodron. Le 31 octobre 1731 les protestants sont expulsés de la ville
[3] La Grande Pologne est une région historique de la Pologne, située dans le centre ouest du pays, comportant une grande partie du secteur irrigué par le fleuve Warta et ses affluents, ainsi que le fleuve Noteć.
[4] La Petite-Pologne est une des régions historiques de Pologne. Située au sud-est du territoire de l’actuelle république de Pologne, elle avait une superficie triple de celle de la voïvodie qui aujourd’hui porte ce nom. Sa capitale est Cracovie. Le nom de Petite-Pologne provient d’une habitude polonaise. Lorsqu’un nouveau village est situé près d’un plus ancien, le nouveau prend le nom de l’ancien précédé du terme petit, l’ancien village étant lui-même précédé de grand.
[5] Poznań est l’une des plus anciennes et grandes villes polonaises, située dans l’ouest de la Pologne, sur la Warta. Avec Cracovie, c’est l’un des berceaux de l’État polonais, métropole de la région historique de Grande Pologne et chef-lieu de la voïvodie de Grande-Pologne et du powiat de Poznań (même si elle ne fait pas partie de son territoire, car la municipalité de Poznań constitue le powiat-ville de Poznań). La ville est divisée en 42 quartiers
[6] Legnica est une ville de la voïvodie de Basse Silésie, en Pologne. Elle forme elle-même un powiat et est aussi le chef-lieu du powiat de Legnica dont elle ne fait pas partie. Bâtie au 11ème siècle, Legnica (jadis connue sous le nom de Lignica et Liegnitz) fut le chef-lieu de la dynastie des Piast silésiens. Le 9 avril 1241, la ville a été le théâtre d’une célèbre bataille contre l’envahisseur mongol. Elle suivit le sort de la Silésie, passa de la Pologne à la Bohême (dans l’Empire germanique) en 1335, puis avec elle en 1526 à l’Autriche.
[7] Środa Śląska est une ville de Pologne. Elle est le chef-lieu d’un district qui fait partie de la voïvodie de Basse-Silésie. Środa Śląska se situe dans le Sud-Ouest de la Pologne, à 31 kilomètres à l’ouest de WrocławŚroda Śląska est une ville de Pologne. Elle est le chef-lieu d’un district qui fait partie de la voïvodie de Basse-Silésie. Środa Śląska se situe dans le Sud-Ouest de la Pologne, à 31 kilomètres à l’ouest de Wrocław
[8] Prague est la capitale et la plus grande ville de la République tchèque, en Bohême. Située au cœur de l’Europe centrale, à l’ouest du pays, la ville est édifiée sur les rives de la Vltava. Capitale historique du royaume de Bohême, berceau du peuple tchèque, Prague connaît son apogée au 14ème siècle sous le règne du roi de Bohême et empereur germanique Charles IV qui en fait la capitale de l’Empire. Elle est alors un centre culturel et religieux de première importance, où naissent les balbutiements de la réforme protestante lorsque Jan Hus prêche contre les abus de la hiérarchie catholique et le commerce des indulgences. Brièvement redevenue capitale impériale et culturelle au tournant des 16ème et 17ème siècles sous le règne de Rodolphe II, Prague perd progressivement en importance jusqu’à la Renaissance nationale tchèque au 19ème siècle puis la création de la Tchécoslovaquie au lendemain de la Première Guerre mondiale, en 1918, dont elle devient la capitale.
[9] Kłodzko est une ville de Pologne. Elle est le chef-lieu d’un district (powiat) qui fait partie de la voïvodie de Basse-Silésie.
[10] Krosno Odrzańskie est une ville dans l’ouest de la Pologne. Elle est le chef-lieu d’un district (powiat) qui fait partie de la voïvodie de Lubusz.
[11] Vienne est la capitale et la plus grande ville de l’Autriche ; elle est aussi l’un des neuf Länder du pays. La ville est située dans l’est du pays et traversée par le Danube (Donau). Capitale du duché puis archiduché d’Autriche, elle fut de fait celle du monde germanique durant le règne de la maison de Habsbourg
[12] Le titre de margrave était donné aux chefs militaires des marches (ou mark), dans l’empire carolingien, puis à certains princes du Saint Empire romain germanique. Le titre équivalent en français est marquis. Le margraviat est la juridiction sur laquelle il a autorité.
[13] La marche de Brandebourg est un ancien État du Saint Empire romain. Elle tire son nom de l’ancienne résidence des margraves à Brandebourg-sur-la-Havel. Fondée le 11 juin 1157, elle joue un rôle majeur dans l’histoire de l’Allemagne. La Bulle d’or de 1356 confirme le margrave au statut de prince électeur, lui permettant ainsi d’élire le roi des Romains. De ce fait, son margraviat devient plus connu sous le nom d’électorat de Brandebourg. Le territoire englobe la Vieille-Marche à l’ouest du fleuve Elbe, la Moyenne-Marche s’étendant entre l’Elbe et l’Oder, et la Nouvelle-Marche (l’ancien pays de Lubusz) dans l’est, ainsi que la Prignitz et l’Uckermark au nord. La dynastie des Hohenzollern obtient la souveraineté en 1415 et déplace la résidence au château de Berlin. Sous leur règne, le margraviat croît en puissance et s’étend territorialement. À partir de 1618, ils règnent également sur le duché de Prusse en union personnelle ; en 1701, l’État de Brandebourg-Prusse est érigé en royaume de Prusse. Le margraviat devient alors de fait une province
[14] Wieluń est une ville du centre de la Pologne. Située dans la voïvodie de Łódź depuis 1999, elle était précédemment dans la voïvodie de Sieradz. Fondée en 1217, la localité est fortifiée en 1281 et obtient le statut de ville en 1283.
[15] Chef-lieu de la voïvodie de Petite-Pologne, elle est située à 300 km au sud de Varsovie, sur la Vistule. Datant du 7ème siècle, c’est une des villes les plus anciennes et les plus importantes de Pologne, dont le patrimoine architectural est très bien conservé. La ville historique se situe au pied de la colline du Wawel. Cracovie était, avant Varsovie, la capitale de la Pologne et elle est souvent considérée comme le véritable centre du pays avec ses traditions et son passé vieux de plus de 1 000 ans. Elle est le centre culturel et scientifique du pays, avec l’Université jagellonne de Cracovie, la deuxième plus ancienne université d’Europe centrale (1364, après celle de Prague fondée en 1348 ; celle de Varsovie date de 1816).
[16] La dynastie Piast est une lignée de rois et de ducs qui ont gouverné la Pologne depuis son apparition en tant qu’État indépendant, de 960 jusqu’en 1370. Les descendants des Piast ont continué à régner sur les différents duchés provenant de la fragmentation du territoire polonais, en Mazovie jusqu’en 1526 et en Silésie jusqu’en 1675.
[17] La Bataille de Legnica ou Bataille de Liegnitz s’est déroulée en 1241 à Legnica, à proximité de la ville de Legnica (en Basse-Silésie) et a opposé les envahisseurs mongols (Tatars) aux Polonais commandés par Henri II le Pieux, renforcés par de nombreux chevaliers européens (y compris les Teutoniques) accourus pour défendre l’Europe contre les infidèles, et par des paysans et des mineurs. Elle clôt la première vague d’invasion de la Pologne par les Mongols.
[18] Le légat apostolique, ou plus communément légat du pape, ou légat pontifical, est un représentant extraordinaire du pape chargé d’une mission spécifique, généralement diplomatique. Il se distingue en cela du nonce apostolique qui est un ambassadeur permanent du Saint Siège auprès des gouvernements étrangers.
[19] Moines de l’ordre mineur de frères laïcs mendiants fondé par saint François d’Assise en 1209, sur les principes rigoureux de l’humilité totale et de la pauvreté extrême. Les franciscains ont une mission de prédication itinérante. Au 13ème siècle, l’ordre se divise, malgré les tentatives de conciliation de saint Bonaventure, entre les adeptes de la règle de pauvreté originelle et les spirituels, qui jugent la mission d’enseignement incompatible avec la misère matérielle. Malgré ces dissensions, et les diverses branches qui en découlent, les franciscains poursuivent une lutte active contre les hérésies et se répandent rapidement au travers de la chrétienté. Les franciscains portent une robe brune avec une corde pour ceinture (ce qui leur a valu le nom de cordeliers), habit des pauvres de leur temps. A la fin du 13ème siècle, il existe déjà 1500 maisons de franciscains. L’ordre franciscain s’est diversifié en trois courants : les frères mineurs, les frères mineurs conventuels et les frères mineurs capucins. Il existe aussi un tiers ordre de laïcs. Les franciscains sont partis en mission dans le monde entier.
[20] L’archidiocèse de Gniezno est un archidiocèse catholique situé en Pologne. Sa fondation, en l’an mil, marqua la création de l’Église de Pologne, en hommage au martyre de Wojciech. Traditionnellement, l’archevêque de Gniezno porte le titre de primat de Pologne.
[21] Kalisz (en latin Calisia, en allemand Kalisch, en russe Калиш) est une ville de Pologne. Elle devient le siège d’un gouverneur (castellan) en 1136. En 1139, les premiers Juifs commencent à s’installer à Kalisz. Suite au démembrement féodal de la Pologne, la ville devient la capitale d’un duché en 1190. En 1233, Henri 1er le Barbu détruit l’ancien fort dans sa guerre contre Ladislas Odonic. Il fait reconstruire la ville et un nouveau fort. Boleslas le Pieux accorde les privilèges urbains (droit de Magdebourg) à Kalisz vers 1257. Le 16 août 1264, la communauté juive de Kalisz est la première à être gratifiée par Boleslas le Pieux de statuts particuliers, calqués sur les droits des Juifs du Saint Empire : liberté de culte, statut juridique distinct (permission de commercer et de pratiquer l’usure) et protection ducale (Charte de Kalisz). Après la réunification des territoires polonais par Ladislas 1er le Bref, Kalisz devient le chef-lieu d’une voïvodie en 1314. En 1343, Casimir III le Grand conclut à Kalisz un traité de paix avec les Teutoniques.
[22] Ołobok est un village de Pologne. Il fait partie de la commune de Sieroszewice, située dans le district d’Ostrów Wielkopolski en Grande-Pologne.
[23] Racibórz est une ville de Pologne. C’est le chef-lieu de district (powiat) de la voïvodie de Silésie. La ville est située en Haute-Silésie, dans la vallée de l’Oder, à la porte de la Barrière de Moravie, près de la frontière avec la République tchèque. Elle est au carrefour des cultures polonaise, tchèque, morave et germanique.
[24] Sandomierz ou Sandomir est une ville de Pologne, chef-lieu d’un district (powiat), située dans la voïvodie de Sainte-Croix, à 200 km au sud de Varsovie. Sandomierz est une des plus anciennes villes polonaises. Quand Boleslas III le Bouche-Torse partage la Pologne entre ses fils, Sandomierz devient la capitale du Duché de Sandomierz, issu du démembrement territorial du royaume de Pologne. Au 13ème siècle, la ville est dévastée à plusieurs reprises par les Mongols. En 1286, Lech II le Noir reconstruit la ville et lui accorde les droits de Magdebourg. À la suite de la réunification des territoires polonais au 14ème siècle, le duché de Sandomierz est intégré au royaume sous forme de voïvodie.
[25] Le mot français Ruthénie est issu de Ruthenia, terme des textes médiévaux rédigés en latin qui traduisait, à partir du 12ème siècle, le mot Rus’. Dans les langues russe, ukrainienne et biélorusse, ce mot désigne l’État puis les États des Slaves orientaux du 10ème au 13ème siècles. Leur territoire, variable au cours du temps, est aujourd’hui réparti entre la Russie, la Biélorussie et l’Ukraine.
[26] Le Wawel est une colline fortifiée qui surplombe la Vistule et la vielle ville de Cracovie, l’ancienne capitale de la Pologne. En plus d’être l’ancien siège des rois polonais, la colline du Wawel abrite également une cathédrale qui est à la fois un sanctuaire et une nécropole nationale, où des rois, des reines, des poètes et des héros nationaux de la Pologne sont enterrés. C’est un lieu privilégié pour les Polonais car il constitue un témoignage important de l’histoire de la nation.