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Frédéric 1er Barberousse

mardi 24 avril 2018, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 20 février 2012).

Frédéric 1er Barberousse (1122 - 1190).

Duc de Souabe, roi de Germanie en 1152-Empereur germanique de 1155 à 1190

Gibelin [1] par son père, guelfe par sa mère, il est élu sans difficulté roi d’Allemagne le 4 mars 1152 succédant à son oncle Conrad III. Il et couronné empereur romain germanique en 1155 par le pape Adrien IV.

Fils de Frédéric de Hohenstaufen dit Frédéric le Borgne, duc de Souabe [2], et de Judith de Bavière , de la dynastie rivale Welfs [3], il est issu d’une des principales familles d’Allemagne, faisant de lui un choix acceptable pour les princes électeurs.

Comme ses prédécesseurs il s’opposa à la papauté et aux villes d’Italie du Nord, villes riches et puissantes, auxquelles il aurait bien voulu imposer son autorité. Il refusa de reconnaître le nouveau pape, Alexandre III, et fit élire un antipape, Victor IV. Dans l’Empire, à partir de la diète [4] de Wurtzbourg [5] en 1165, tous les évêques doivent obéissance à l’antipape.

Le pape « légitime » ne tarda pas à s’allier contre lui avec les villes italiennes regroupées dans la Ligue Lombarde. Malgré la destruction de Milan en 1162 il fut battu à Legnano [6] en 1176 et dut reconnaître l’indépendance des villes lombardes.

Son fils, Henri, se maria avec Constance de Sicile, l’héritière du royaume normand de Sicile, cela compensait un peu sa défaite.

Dans l’Empire proprement dit, il réussit à maintenir l’ordre malgré plusieurs tentatives de résistance de la part des grands princes. Il défend en particulier son cousin Henri le Lion et s’entremet entre lui et les autres grands feudataires qui supportent mal les empiétements du trop puissant duc de Saxe [7]. Celui-ci épouse en 1168 la fille du roi Henri II Plantagenêt d’Angleterre.

Au moment où Frédéric a d’énormes difficultés avec les Lombards, vers 1175, le duc de Saxe refuse de lui apporter son aide. Dès que la réconciliation avec Alexandre III est achevée, Frédéric revient en Allemagne, convoque son cousin devant la Diète d’Empire pour qu’il se justifie des accusations portées par ses voisins sur ses abus d’autorité.

Ayant refusé de comparaître, Henri le Lion est mis au ban de l’Empire en 1179. Il fut l’un des chefs de la troisième croisade avec Philippe Auguste et Richard 1er d’Angleterre, il se noya en traversant la rivière Saleph [8] en Cilicie [9] dans le sud est de l’Anatolie.

Il construit ou reconstruit de nombreuses forteresses sur ses domaines souabes et alsaciens. En 1150 Il fait bâtir un château fort dans ce qui allait devenir la ville de Kaysersberg [10]. En 1153 Lors de sa première visite à Mulhouse [11], il accorde à la ville ses premières franchises. A Haguenau [12], il fit construire un grand château impérial avec de nombreux édifices et 3 chapelles superposées et ornées de peinture et de mosaïques. Les insignes de l’empire, le sceptre, le globe, le glaive de Charlemagne y étaient conservés de même que des reliques de la Passion du Christ. Des fêtes splendides y ont lieu, des tournois brillants y réunissent les meilleurs chevaliers, des trouvères y chantent leurs poésies.

En 1187 Il fait bâtir hors de l’enceinte de la ville de Haguenau un hôpital pour les plus déshérités et les voyageurs dans le besoin. Il confia cette institution qu’il dota richement, aux prémontrés [13].

Il fut Instigateur de la canonisation de Charlemagne. Son fils Henri VI lui succéda comme roi des Romains et empereur d’Allemagne.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Imago Mundi/Frédéric Barberousse

Notes

[1] Les guelfes et les gibelins sont deux factions (parti ou plus souvent brigate, ou sette) médiévales qui s’opposent militairement, politiquement et culturellement dans l’Italie des Duecento et Trecento. Elles soutiennent respectivement et initialement deux dynasties qui se disputent le trône du Saint-Empire romain germanique. La pars guelfa appuie les prétentions de la dynastie des « Welfs » et de la papauté, puis de la maison d’Anjou, la pars gebellina, celles de la dynastie des Hohenstaufen, au-delà, celles du Saint-Empire romain germanique.

[2] La Souabe est une région historique d’Allemagne. Au haut Moyen Âge, le royaume d’Alémanie regroupait de nombreux petits royaumes sur le territoire des Alamans. Ceux-ci sont soumis par les Francs sous Clovis 1er et Théodebert 1er. À partir du début du 6ème siècle, l’Alémanie est un duché sous le contrôle des Francs, jusqu’à ce qu’il soit dissous en 746 en raison du Massacre de Cannstatt. En 829, le royaume de la Souabe se forme sur le même territoire, qui est attribué à Louis II le Germanique et donc à la Francie orientale dans le traité de Verdun en 843. Après la réforme des comtés dans la Francie orientale, le Duché de Souabe est alors formé en 915 ; il s’étendait alors des Vosges dans l’ouest jusqu’au Lech dans l’est et à Chiavenna, aujourd’hui en Italie, dans le sud

[3] Les Welf ou Maison Welf sont une dynastie germanique remontant à l’époque carolingienne, à l’origine de la faction politique italienne des Guelfes.

[4] La Diète d’Empire, officiellement Diaeta Imperii ou Comitium Imperiale, était une institution du Saint Empire chargée de veiller sur les affaires générales et de trouver une solution aux différends qui pourraient s’élever entre les États confédérés.

[5] Wurtzbourg est une ville en Bavière, un land d’Allemagne. Chef-lieu de district et siège d’un évêché. Wurtzbourg est située sur le Main et est le point de départ septentrional de la Route romantique. En 1030, l’évêque devient seigneur de la ville. Cet événement est célébré par la construction d’une nouvelle cathédrale entre 1040 et 1188. En 1156 a lieu dans cette ville le mariage de Frédéric Barberousse et Béatrice 1ère de Bourgogne.

[6] Legnano est une commune de la province de Milan en Lombardie. Au cours de la bataille de Legnano, le 29 mai 1176, les troupes des villes lombardes infligent une lourde défaite aux troupes impériales de Frédéric 1er. Avec cette victoire, la Lombardie réussit à garantir son autonomie par rapport au Saint Empire romain germanique.

[7] Le duché de Saxe était un duché médiéval couvrant la plus grande partie du nord de l’Allemagne. Il s’étendait sur les états allemands contemporains de Basse-Saxe, Rhénanie-du-Nord-Westphale, Schleswig-Holstein, Saxe-Anhalt et des parties de la Saxe. Le duc Henri le Lion occupa la région déserte de Mecklembourg Poméranie occidentale. Les Anglo-Saxons avaient quitté cette dernière zone pour l’Angleterre.

[8] Le Göksu aussi appelé Saleph, est un fleuve de Çukurova en Turquie. Ses deux principales sources sont dans les Monts Taurus, la source la plus au nord dans les Monts Geyik et celle la plus au sud, appelée aussi rivière d’Ermenek (Ermenek Çayı) dans les Monts Haydar. Les deux cours se rejoignent au sud de la ville de Mut. Le 10 juin 1190, pendant la Troisième croisade, Frédéric Barberousse empereur du Saint Empire romain germanique se noie en traversant la rivière, alors connue sous le nom de Saleph. Un monument lui est dédié sur la route Silifke-Mut.

[9] La Cilicie est une ancienne province romaine située dans la moitié orientale du sud de l’Asie Mineure en Turquie. Elle était bordée au nord par la Cappadoce et la Lycaonie, à l’est par la Pisidie et la Pamphylie, au sud par la Méditerranée et au sud-est par la Syrie. Elle correspond approximativement aujourd’hui à la province d’Adana : région comprise entre les monts Taurus, les monts Amanos et la Méditerranée. Vers 27, sous l’empereur Tibère, la Cilicie est rattachée à la province de Syrie. Certaines parties de la région restent néanmoins dirigée par des souverains locaux jusqu’à l’annexion complète par Vespasien en 74. La province est suffisamment importante pour qu’un proconsul y soit nommé.

[10] Kaysersberg est une commune française, située dans le département du Haut-Rhin et la région Alsace. En 1227, l’empereur du Saint Empire romain germanique, Frédéric II du Saint Empire, petit-fils de Frédéric Barberousse ordonne l’achat du petit château. À part quelques maisons et le couvent bénédictin situé à une demie lieue en amont de la rivière, au lieu-dit Alspach, l’entrée de la vallée est alors inhabitée. L’empereur y choisit de construire une des forteresses les plus imposantes de sa ligne de défense pour se protéger des Ducs de Lorraine qui auraient pu profiter de ce passage facile pour envahir l’Empire. La bourgade entame alors une phase d’expansion et d’enrichissement. En 1247, Henri de Stahleck, évêque de Strasbourg, s’efforça inutilement de s’emparer de la ville. Prise l’année suivante par le duc Mathieu de Lorraine, elle fut occupée, en 1261 par Rodolphe de Habsbourg, qui avait pris le parti de l’évêque de Strasbourg contre son évêque. Devenu empereur, il y revint en 1285. En 1334, Louis de Bavière l’engagea à Jean, roi de Bohême, et le reprit sur lui après un siège en 1336.

[11] Fondée selon la légende autour d’un moulin à eau, Mulhouse fut longtemps une cité-État qui devint en 1347 la République de Mulhouse (Stadtrepublik Mülhausen). À coups d’alliances, elle affirma son indépendance à l’égard du Saint Empire à la fin du 15ème siècle, puis adopta les idées de la Réforme protestante par l’instauration du calvinisme comme religion d’État.

[12] Cette commune est située dans le nord de l’Alsace (faisant partie du Rhin Supérieur). Elle est située à vingt-huit kilomètres au nord de Strasbourg. Elle est traversée par la Moder et l’Eberbach, qui draine la forêt de Haguenau. Le château a été fondé par Frédéric II de Souabe, dit le Borgne, sur une île de la Moder, vers 1115, pour protéger les possessions de son suzerain, l’empereur Henri V du Saint Empire. Selon la légende, il aurait découvert le lieu au milieu de la forêt en chassant. Il autorise alors son vassal à fonder une ville sur la rive droite de la Moder qui porte le nom de "Hagenau". Une église est construite à partir de 1143, l’église Saint-Georges de Haguenau. En 1164, son fils Frédéric Barberousse, empereur du Saint Empire romain germanique, rédigea la charte de Haguenau, qui octroyait à la cité un certain nombre de droits et privilèges, et fit du château une des résidences impériales de la dynastie des Hohenstaufen

[13] L’ordre des chanoines réguliers de Prémontré, appelé couramment prémontrés, plus rarement norbertins, est un ordre canonial catholique fondé par saint Norbert de Xanten au début du xiie siècle