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Henri Kietlicz

jeudi 24 avril 2025, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 24 mars 2012).

Henri Kietlicz (vers 1150-1219)

Archevêque de Gniezno de 1199 à 1219

Henryk Kietlicz archevêque de Gniezno de 1199 à 1219 (source : wiki/ domaine public)Né dans une famille tchèque qui s’est d’abord installée en Silésie [1] avant de se fixer en Grande Pologne [2]. Il devient archevêque de Gniezno [3] en 1199.

En 1206, il jette l’anathème sur Ladislas III aux Jambes Grêles , le duc de Grande Pologne, qui conteste la légitimité de Lech le Blanc, le duc de Cracovie [4].

Chassé de Grande Pologne par Ladislas III, il se réfugie chez Henri 1er le Barbu de Silésie. Celui-ci l’accueille à bras ouverts. Il demande l’aide du pape Innocent III pour récupérer son archevêché. Le pape réagit en confirmant l’excommunication de Ladislas III aux Jambes Grêles. Il lance également un appel à la noblesse polonaise pour qu’elle aide l’archevêque à revenir en Grande Pologne.

En 1207, il obtient que Lech le Blanc applique les réformes du pape Innocent III. L’année suivante, Ladislas III aux Jambes Grêles autorise le retour de l’archevêque à Gniezno en échange de la levée de l’anathème prononcé contre lui.

Le 9 juin 1210, à l’occasion d’un synode tenu à Borzykowa [5] en même temps qu’une assemblée des ducs polonais, il arrive à faire confirmer les nombreux privilèges obtenus par l’Église à Łęczyca [6] en 1180. Il obtient le privilège d’immunité pour l’Église. Tous ces privilèges sont reconnus par Lech le Blanc, Conrad 1er de Mazovie et Ladislas Odonic . En échange, il obtient du pape que celui-ci annule sa bulle légitimant le pouvoir de Mieszko1er Jambes Mêlées ou Mieszko IV qui s’était emparé du trône de Cracovie par la force.

Il participe avec d’autres évêques polonais au Concile du Latran IV [7]. Le pape Innocent III le charge d’une mission de christianisation de la Prusse [8].

À Wolbórz [9] en 1215, lors d’une rencontre avec Lech le Blanc, Conrad 1er de Mazovie, Ladislas Odonic et Casimir 1er d’Opole , il réussi à obtenir de nouveaux privilèges pour l’Église qui devient un véritable État dans l’État.

L’ambitieux archevêque, intervenant de plus en plus dans les affaires de l’État, réunit contre lui tous les ducs polonais. Son pouvoir s’écroule parallèlement aux défaites politiques de son nouveau protecteur, le pape Honorius III.

Il fut le principal artisan des changements qui ont rendu l’Église polonaise indépendante de la tutelle des autorités laïques. Il s’éteint le 22 mars 1219.

À cette époque du démembrement territorial féodal, il a été le seul à symboliser l’unité de la nation polonaise. En tant qu’archevêque, il a mené à bien les réformes grégoriennes [10] en Pologne.

Il a consacré quelques évêques polonais dont Vincent de Kadłubek , l’évêque de Cracovie [11]. Il est inhumé dans la cathédrale de Gniezno [12].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Henri Kietlicz/ Portail de la Pologne/ Catégories  : Archevêque catholique de Gniezno du 13ème siècle/ Personnalité bohémienne du 13ème siècle

Notes

[1] La Silésie est une région historique en Europe centrale qui s’étend dans le bassin de l’Oder sur trois États : la majeure partie est située dans le Sud-Ouest de la Pologne, une partie se trouve au-delà de la frontière avec la Tchéquie et une petite partie en Allemagne.

[2] La Grande Pologne est une région historique de la Pologne, située dans le centre ouest du pays, comportant une grande partie du secteur irrigué par le fleuve Warta et ses affluents, ainsi que le fleuve Noteć.

[3] L’archidiocèse de Gniezno est un archidiocèse catholique situé en Pologne. Sa fondation, en l’an mil, marqua la création de l’Église de Pologne, en hommage au martyre de Wojciech. Traditionnellement, l’archevêque de Gniezno porte le titre de primat de Pologne.

[4] Chef-lieu de la voïvodie de Petite-Pologne, elle est située à 300 km au sud de Varsovie, sur la Vistule. Datant du 7ème siècle, c’est une des villes les plus anciennes et les plus importantes de Pologne, dont le patrimoine architectural est très bien conservé. La ville historique se situe au pied de la colline du Wawel. Cracovie était, avant Varsovie, la capitale de la Pologne et elle est souvent considérée comme le véritable centre du pays avec ses traditions et son passé vieux de plus de 1 000 ans. Elle est le centre culturel et scientifique du pays, avec l’Université jagellonne de Cracovie, la deuxième plus ancienne université d’Europe centrale (1364, après celle de Prague fondée en 1348 ; celle de Varsovie date de 1816).

[5] Borzykowa est un petit village de 370 habitants situé dans la Voïvodie de Łódź. Ce village est resté dans l’histoire pour avoir été le théâtre le 9 juin 1210 d’une rencontre entre les dignitaires ecclésiastiques polonais et des ducs polonais Lech le Blanc, Conrad Ier de Mazovie, Ladislas Odonic et Henri 1er le Barbu au sujet des réformes de l’Église notamment l’introduction du célibat des prêtres dans l’archevêché de Gniezno.

[6] Łęczyca est une ville du centre de la Pologne. Elle est une des plus vieilles villes de Pologne. Déjà au 6ème siècle, il y avait un fort et Łęczyca était sans doute une capitale tribale. Après l’arrivée du christianisme, elle devient la capitale d’une des sept provinces formant l’État polonais. Le château était occupé par un castellan (gouverneur de province) et Łęczyca était un centre politique et religieux important. De 1138 à 1144, elle est le siège de Salomé von Berg, la veuve de Boleslas III Bouche-Torse. À Tum (à 2 km de Łęczyca), une collégiale romane est construite de 1141 à 1161. La collégiale de Tum accueille des synodes, qui sont considérés comme le début du parlementarisme en Pologne

[7] Le quatrième concile œcuménique du Latran est le 12ème concile œcuménique de l’Église catholique. Il s’est tenu à Latran en 1215 sur l’initiative du pape Innocent III. Le concile Latran IV marque l’apogée de la chrétienté médiévale et de la papauté après l’effort de renouveau inauguré, 150 ans plus tôt, par les réformateurs du 11ème siècle en particulier par Grégoire VII. Pendant les trois semaines que dure le concile, du 11 au 30 novembre 1215, de nombreuses décisions sont prises qui renforcent l’emprise du Saint-siège sur la chrétienté occidentale.

[8] La Prusse est à l’origine un territoire d’Europe nord-orientale en partie germanisé sous le contrôle des chevaliers Teutoniques, mais situé hors du Saint-Empire romain germanique. La Prusse est devenue au 16ème siècle possession d’une branche des Hohenzollern, puis elle sera réunie à l’électorat de Brandebourg (la région berlinoise) au 17ème siècle. La Prusse constitue de 1701 à 1871 un élément essentiel du royaume de Prusse, incorporé à l’Empire allemand de 1871 (IIe Reich allemand). Dans ce cadre, la Prusse originelle correspond à la province de Prusse-Orientale, notamment après la Première Guerre mondiale, lorsqu’elle se retrouve isolée du reste de l’Allemagne.

[9] Wolbórz est une ville située dans le powiat de Piotrków, dans la voïvodie de Łódź, dans la partie centrale de la Pologne. Au 12ème siècle, Wolbórz est une place forte où ont lieu des marchés. En 1125, Wolbórz devient la propriété des évêques de Cujavie et une de leurs principales résidences jusqu’en 1818. En 1273, Lech II le Noir accorde les privilèges urbains à Wolbórz. En 1357, ces privilèges sont confirmés et étendus (droit de Magdebourg). La ville se développe considérablement et une filiale de l’université de Cracovie s’installe à Wolbórz. L’endroit devient également un point de concentration de l’armée polonaise dans les guerres contre les Teutoniquesen 1410, 1414, 1419, 1422.

[10] La réforme grégorienne est une politique menée durant le Moyen Âge sous l’impulsion de la papauté. Si les historiens admettent que le pape Léon IX a commencé le redressement de l’Église, c’est pourtant le pape Grégoire VII qui a laissé son nom à la réforme. De plus, les efforts pour sortir l’Église catholique d’une crise généralisée depuis le 10ème siècle se poursuivent bien après le pontificat de Grégoire VII. Ainsi l’expression « réforme grégorienne » peut paraître impropre puisqu’elle ne s’est pas limitée à quelques années mais concerne au total près de trois siècles.

[11] Le diocèse aurait été créé un peu avant l’an 1000, et l’on a suggéré qu’il aurait pu avoir été fondé par Mieszko 1er, le roi de Pologne en 984. L’invasion tchèque de 1039 a détruit les archives ecclésiastiques, et en conséquence, les premiers évêques, appelés Prochorus, Proculpus et Proppo, sont méconnus ou légendaires. La première liste épiscopale a été compilée en 1266, la deuxième en 1347. Au départ, le diocèse comprenait les villes de Sandomir et Lublin, et toute la Petite-Pologne. Les évêques étaient parfois ducs de la Sévérie (Sievers), entre la Silésie et Cracovie.

[12] Ancienne cathédrale dans laquelle furent couronnés les cinq premiers rois de Pologne.

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