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L’histoire pour le plaisir

Marcus Lollius Paulinus

dimanche 12 juin 2022, par lucien jallamion

Marcus Lollius Paulinus (vers 54 av. JC-2 av. jc)

Homme politique plébéien-Général des débuts de l’Empire romain

emblème consul C’est un proche de l’empereur Auguste. Il est le premier gouverneur de la Galatie [1] en 25 av. jc à la suite de la mort du roi galate.

Plus tard, il fait partie d’un quindecemviri [2] avec l’empereur lui-même et Marcus Vipsanius Agrippa. Il devient consul en 21 av. jc. Il combat en Thrace [3] autour de 19-18 av. jc en portant secours à Rhémétalcès, oncle et tuteur des enfants de Cotys VI, et subjugue les Besses [4].

Au cours de l’hiver de 17-16 av. jc, quand il est gouverneur de la Gallia comata [5], il est défait par les tribus germaines des Sicambres [6] et de leurs alliés les Tenctères [7] et les Usipètes [8], qui ont traversé le Rhin, qui détruisent partiellement la Legio V Alaudae et s’emparent des enseignes. Désignée par l’expression Clades Lolliana  [9], cette défaite est couplée par Tacite avec le désastre de Teutobourg [10] de Varus, mais c’était une défaite plus honteuse que grave.

Lors de l’exil volontaire de Tibère à Rhodes [11], qui était jusque-là l’un des généraux les plus victorieux de l’Empire mais consigné au rôle de tuteur des héritiers d’Auguste, Caius et Lucius Caesar, Marcus Lollius s’offre selon Suétone d’aller à Rhodes tuer Tibère, car on le voit comme un obstacle à l’ascension de Caius César. Bien d’autres nourrissent le même projet.

Lollius devient, en 2 av. jc, tuteur et conseiller de Caius Julius Caesar Vipsanianus pour sa mission en Orient. Caius est fils deMarcus Vipsanius Agrippa et de Julia l’Aînée, et petit-fils et héritier désigné d’Auguste.

Tibère l’honore en mettant de côté toutes les rivalités et s’humiliant, mais Caius, poussé par son ami Lollius, ferme adversaire de Tibère, le traite avec détachement.

Lollius est ensuite accusé d’extorsion aux rois alliés et de traîtrise à l’État, et dénoncé par Caius à l’empereur. Pour éviter une condamnation, il se suicide en s’empoisonnant.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Antonio Spinosa, Tiberio. L’imperatore che non amava Roma, éd. Mondadori, Milan, 1991 (ISBN 88-04-43115-6).

Notes

[1] La Galatie est une région historique d’Anatolie (autour de l’actuelle Ankara), dont le nom vient d’un peuple celte (les Galates) qui y a migré dans l’Antiquité, aux alentours de 279 av. jc. Géographiquement, elle est délimitée par le royaume du Pont et la Paphlagonie au nord, la Cappadoce à l’est, le royaume de Pergame au sud et la Bithynie à l’ouest.

[2] groupe de 15 personnalités

[3] La Thrace désigne une région de la péninsule balkanique partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie ; elle doit son nom aux Thraces, la peuplade qui occupait la région dans l’Antiquité. Au 21ème siècle, la Thrace fait partie, à l’ouest, de la Grèce, Thrace occidentale, au nord, de la Bulgarie et, à l’est, de la Turquie, Thrace orientale.

[4] peuple de la Thrace, restés indépendants de Rome

[5] Gallia Comata est une locution latine utilisée par les Romains du 1er siècle av. jc pour désigner la Gaule non encore romanisée avant sa soumission par César entre 58 av. jc et 51 av. jc. En français, l’expression se traduit par Gaule chevelue ou Gaule aux longs cheveux. La locution désignait, avant la conquête de César, les territoires allant des Pyrénées au Rhin, hormis la Narbonnaise déjà romaine. Les Romains disaient aussi « les trois Gaules » après la partition de ce territoire sous Auguste en Gaule belgique, Gaule lyonnaise et Gaule aquitaine. César n’emploie pas l’expression « Gaule chevelue » dans ses Commentaires. On la trouve, en revanche, chez Catulle, Pline l’Ancien et Suétone

[6] Les Sicambres ou Sugambres constituaient, selon Jules César, un peuple germanique établi, au 1er siècle av. jc, sur la rive droite du Rhin, entre les rivières Ruhr et Sieg, cette dernière rappelant leur nom. Séparés par le Rhin, ils étaient voisins des Aduatuques avant la conquête romaine. Leur nom pourrait provenir des Cimbres ou des Ambrons, d’où l’origine des noms peut-être celtisés de leurs chefs tels Deudorix et Baetorix.

[7] Les Tenctères (ou Tencthères) étaient un peuple germanique. D’après Jules César dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules (livre-IV, chapitres 1 et 4). les Tenctères et les Usipètes, harcelés par les Suèves, se seraient réfugiés sur le territoire des Ménapes après un périple en Germanie. Ils sont ultérieurement mentionnés dans la Géographie de Ptolémée et par Tacite dans ses « Mœurs des Germains » : « Tout près des Cattes, les Usipiens et les Tenctères habitent sur le Rhin qui à cet endroit coule encore dans un lit assez fixe pour servir de limite..

[8] Les Usipètes (ou Usipiens) forment un peuple germanique des bords du Rhin, voisins en amont des Bataves, gardiens de l’embouchure. Ils sont décrits par les auteurs latins de l’Antiquité, avant et après la conquête romaine. L’histoire des Usipètes est semblable à celle des Bataves. Notons qu’une part de leur territoire au nord du Rhin en fait un peuple frontalier du limes dès le 1er siècle.

[9] défaite de Lollius

[10] La bataille de Teutobourg, également connue sous les noms de bataille du Teutoburger Wald ou bataille de Teutberg désigne la destruction de 3 légions de l’Empire romain commandées par Publius Quinctilius Varus en l’an 9 par une alliance de tribus germaniques menée par le chef chérusque Arminius, dans le cadre de la conquête de la Germanie sous le Principat d’Auguste.

[11] Rhodes est une île grecque, la plus grande île du Dodécanèse. Elle est située au sud-est de la mer Égée, à 17,7 km de la Turquie, entre la Grèce et l’île de Chypre. Le colosse de Rhodes, l’une des sept merveilles du monde, était une statue gigantesque, traditionnellement située à l’entrée du port de la ville de Rhodes.