Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 16ème siècle > Charles 1er de Bourbon (archevêque de Rouen)

Charles 1er de Bourbon (archevêque de Rouen)

dimanche 20 février 2022, par ljallamion

Charles 1er de Bourbon (archevêque de Rouen) (1523-1590)

Cardinal de Vendôme-Prince de sang de la maison de Bourbon

Né à La Ferté-sous-Jouarre [1], il est le fils de Charles IV de Bourbon , duc de Vendôme [2], et de son épouse Françoise d’Alençon , duchesse de Beaumont [3]. Il est le frère puîné d’Antoine de Bourbon, père d’Henri IV. Grand-neveu du cardinal Charles II de Bourbon, il est le neveu du cardinal Louis de Bourbon-Vendôme et l’oncle du cardinal Charles II de Bourbon (archevêque de Rouen) .

Au cours de sa carrière ecclésiastique, il devient abbé commendataire de plus de 20 abbayes. L’accumulation de ces bénéfices fait de lui un des plus riches princes d’Europe.

Il commence sa carrière comme clerc à la cathédrale de Meaux [4]. Élu évêque de Nevers [5] le 5 juillet 1540, il résigne le siège le 5 mai 1546. Transféré à Saintes [6] le 23 janvier 1544, il résigne ce dernier siège le 19 mars 1550.

Il est créé cardinal lors du consistoire tenu le 9 janvier 1548 par le pape Paul III. Il participe au conclave de 1549/1550 qui élit pape Jules III.

À la mort de Martín de Saint-André, il est désigné administrateur de l’évêché de Carcassonne [7] du 9 mars 1550 au 15 décembre 1553. Il le redevient le 4 octobre 1565 après la mort de François de Faucon jusqu’en 1567. Le 3 octobre 1550, il est promu archevêque de Rouen [8]. Il le restera jusqu’à sa mort. Il est à la même époque nommé abbé commendataire de Saint-Ouen de Rouen [9].

En 1551, il est nommé lieutenant-général du gouvernement de Paris et d’Île-de-France [10]. Il participe aux conclaves de 1555 qui élisent Marcel II puis Paul IV.

Il est l’abbé commendataire de l’Abbaye Notre-Dame du Tronchet [11] de 1556 à 15583, de Corbie [12] à partir de 1557 et de l’Abbaye de Saint-Wandrille [13] de 1569 à 1578 ainsi que de l’abbaye de Bourgueil [14].

Il ne participe pas au conclave de 1559 qui élit Pie IV. Le 15 janvier 1561, il devient cardinal de Saint Crisogono [15].

Il participe aux États Généraux à Orléans [16]. Il assiste au colloque de Poissy [17] en 1561, organisé par Michel de L’Hospital. À partir de 1562, il devient abbé commendataire de Saint-Germain-des-Prés [18].

Il accompagne en 1565 le roi Charles IX dans son voyage à Bayonne [19]. Il devient cette année légat du pape [20] à Avignon [21]. Il ne participe pas au conclave de 1565/1566 qui élit Pie V.

Le 26 août 1569, il administre l’évêché de Beauvais [22]. À ce titre, il devient comte et pair de France [23]. Il résigne le 24 août 1575, par échange avec Nicolas Fumée , abbé de la Couture [24]. Il ne participe pas au conclave de 1572 qui élit Grégoire XIII.

En 1573, des laïcs auraient voulu abolir les privilèges universitaires, mais l’intervention du cardinal de Bourbon, sauvegarda ces droits. Le prélat, en dépit de son titre de conservateur apostolique des privilèges universitaires n’était néanmoins qu’un protecteur fort tiède.

En 1574, il devient abbé commendataire de Jumièges [25]. Il préside en 1580 l’Assemblée générale du clergé de France tenu à Melun [26]. Il ne participe pas au conclave de 1585 qui élit Sixte V. Il présida le Concile de Rouen en 1581.

Bien que dénué de caractère et d’intelligence, il fut un personnage important des guerres de religion [27].

Il occupe au sein de la cour une position fragile du fait de l’engagement de ses frères pour la Réforme protestante. Même s’il soutient activement la lutte contre les protestants, il prend toujours à cœur la défense des intérêts familiaux contre les autres maisons rivales [28]. Lorsque son frère le prince de Condé Louis de Bourbon est arrêté sur l’ordre personnel de François II, il se jette en larmes au pied du roi pour implorer sa clémence en 1560.

Très attaché à la religion traditionnelle, il a pendant longtemps l’espoir de faire revenir les membres de sa famille au catholicisme. Il y parvient partiellement avec son frère le roi de Navarre, puis après le massacre de la Saint-Barthélemy  [29] avec les fils cadets du prince de Condé.

Assidu à la vie de cour, il est du fait de son statut de prince de sang, toujours placé au premier rang des grandes cérémonies. Sa présence au sein du conseil royal est un gage de légitimité pour un gouvernement en manque de reconnaissance. Comme les autres Bourbon catholiques, Charles de La Roche-sur-Yon et Louis III de Montpensier, il est un familier de la reine Catherine. Homme faible et réputé simple d’esprit, la reine-mère se plaît à l’utiliser. Elle l’emmène souvent dans ses voyages, notamment pour servir de contact privilégié avec les princes révoltés de sa famille.

Le 18 août 1572, c’est lui qui unit Henri de Navarre et Marguerite de Valois à Notre-Dame de Paris [30]. Il est le premier commandeur de l’ordre du Saint-Esprit [31], lors de la première promotion du 31 décembre 1578.

Le 13 mars 1580, il sacre archevêque-duc de Reims [32] Louis II de Lorraine dit le cardinal de Guise.

En 1584, à la mort du duc d’Alençon, les ligueurs le considèrent comme l’héritier du trône de France, excluant de la succession tous les protestants.

En 1585, la Ligue catholique l’imposa au roi Henri III comme héritier de la couronne de France à la place de son neveu protestant le futur Henri IV.

Lors des États généraux de 1588 à Blois [33], il est mis en arrestation sur l’ordre du roi. Il est emprisonné un premier temps à Tours [34] puis à Fontenay-le-Comte [35].

Après l’assassinat d’Henri III en 1589, alors qu’il est toujours séquestré, il est reconnu par les ligueurs comme le seul roi de France légitime. Il est proclamé par le Parlement de Paris sous le nom de Charles X en 1589. Le 5 mars 1590, le Parlement rend un jugement qui le reconnaît roi de France légitime.

Durant cette période où il est toujours détenu prisonnier au château de Fontenay, il envoie une lettre à son neveu Henri IV qu’il reconnaît comme roi légitime.

Il meurt le 9 mai 1590. Il est alors enterré dans la chartreuse qu’il a fondée à Gaillon, dans la plaine d’Aubevoye [36].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Michel Popoff et préface d’Hervé Pinoteau, Armorial de l’Ordre du Saint-Esprit : d’après l’œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d’or,‎ 1996, 204 p. (ISBN 2-86377-140-X)

Notes

[1] La Ferté-sous-Jouarre est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne. Dénommée anciennement Condé la Ferté, La Ferté Aucoul.

[2] La maison de Montoire s’étant éteinte en 1372, le comté de Vendôme passa aux Bourbons, princes du sang. La baronnie de Mondoubleau fut réunie au comté de Vendôme en 1484. Il fut érigé en duché-pairie en 1514. En 1562, Henri de Bourbon devient duc de Vendôme. Protestant, face à un duché fortement catholique, il doit accepter la fermeture du temple protestant, la nomination d’un gouverneur catholique et voit la ville de Vendôme se rapprocher de plus en plus de la Ligue. En 1589, devenu roi, Henri IV doit conquérir le Vendômois et plusieurs châteaux comme Vendôme et Lavardin seront détruits. Le Vendômois sera donné en apanage en 1598, reviendra à la Couronne en 1712, sera de nouveau dans l’apanage du comte de Provence de 1772 à 1789. À la Révolution, il sera inclus dans le département de Loir-et-Cher.

[3] Le titre de duc de Beaumont est créé en 1765 par Louis XV au bénéfice de Charles de Montmorency-Luxembourg, déjà comte de Beaumont depuis 1746. Il fait référence à la commune de Beaumont-du-Gâtinais, aujourd’hui située dans le département de Seine-et-Marne.

[4] La cathédrale Saint-Étienne de Meaux est une cathédrale catholique romaine, située à Meaux dans le département français de Seine-et-Marne. Son chœur, la grande élévation de ses cinq vaisseaux, la tour flamboyante qui la surmonte, la luminosité de l’intérieur, la riche ornementation du transept, la tombe de Bossuet, la teinte de la pierre avec laquelle elle a été construite, sont les principaux attraits de cette cathédrale.

[5] Le diocèse de Nevers a été érigé au 6ème siècle. Il est rattaché à la province ecclésiastique de Dijon.

[6] Saintes est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime. Au 16ème siècle, les conflits entre factions catholiques et protestantes conduisent à la destruction partielle de plusieurs monuments de la ville. La paix revenue voit le développement d’une politique de contre-Réforme marquée par l’implantation de nombreux ordres religieux, tandis que la relative tolérance vis-à-vis des huguenots s’amenuise au fil des années, provoquant une émigration d’une partie de la population réformée.

[7] Le diocèse de Carcassonne et Narbonne est un diocèse de l’Église catholique en France. Le diocèse couvre le département de l’Aude ainsi que le canton de Quérigut du département de l’Ariège. Le diocèse de Carcassonne est érigé en 533. Il devient suffragant de l’archidiocèse de Narbonne.

[8] L’archidiocèse de Rouen est un archidiocèse métropolitain de l’Église catholique en France. Érigé au 3ème siècle, le diocèse de Rouen est élevé au rang d’archidiocèse métropolitain au 5ème siècle. C’est le siège primatial de Normandie, premier dans l’ordre de préséance dans la province de Normandie. Saint Mellon qui était probablement un disciple de saint Nicaise, devint le premier évêque de Rouen. L’archevêque de Rouen est primat de Normandie et porte aussi les titres de comte de Dieppe, Louviers, Aliermont et Douvrend, vicomte de Déville, baron de Fresne-l’Archevêque, seigneur de Gisors, Neaufle, Gaillon, Bouteilles, Cliponville, Envronville

[9] L’abbaye Saint-Ouen de Rouen est l’un des principaux monuments de la ville de Rouen ; son église abbatiale est un exemple achevé de l’architecture gothique en Normandie

[10] Le lieutenant général de province était un personnage, issu souvent de la haute aristocratie, qui représentait le roi dans les provinces du royaume. Son rôle était théoriquement d’assurer la suppléance du gouverneur. En fait, les rois espéraient ainsi que leurs influences se neutraliseraient mutuellement, empêchant ainsi toute tentative de révolte. La charge de lieutenant général devint au 17ème siècle et surtout au 18ème siècle purement honorifique : le titulaire résidait à la Cour et se contentait de toucher les revenus sans effectuer de réel travail. De plus, les rois avaient tendance à nommer les fils successeurs de leur père, ce qui fit que les offices de lieutenant général firent quasiment partie du patrimoine de ces familles aristocratiques. Il ne faut pas confondre l’office de lieutenant général avec celui de « lieutenant de roi ». Le lieutenant de roi était subordonné au lieutenant général et son rôle (par essence le même : représenter le roi dans les provinces) n’était tenu que dans des ressorts beaucoup plus réduits.

[11] L’abbaye Notre-Dame du Tronchet est un monastère de moines bénédictins sur la commune du Tronchet, en Ille-et-Vilaine en Bretagne, qui dépendait du diocèse de Dol. Il était dépendant de la paroisse de Plerguer, avant que Le Tronchet ne soit érigé en paroisse et en commune.

[12] L’ancienne abbaye royale Saint-Pierre de Corbie était un monastère de moines bénédictins fondé en 657 par la reine Bathilde, mère du roi franc Clotaire III, non loin de la confluence de la Somme et de l’Ancre, en un lieu appelé Corbie (France). L’abbaye qui, par la production de son scriptorium et l’activité de ses missionnaires, joua un rôle de premier plan dans la Renaissance carolingienne fut supprimée en 1790.

[13] L’abbaye Saint-Wandrille, anciennement abbaye de Fontenelle, est une abbaye bénédictine de la congrégation de Solesmes située dans le département de la Seine-Maritime, en Haute-Normandie. Fondée en 649, l’abbaye a connu une longue histoire marquée par trois grandes périodes de saccages et de destructions : celles liées aux incursions des Vikings, puis celles engendrées par les guerres de religion, et enfin celles consécutives à la Révolution française. C’est encore aujourd’hui une abbaye de moines bénédictins.

[14] L’abbaye de Bourgueil, plus précisément l’abbaye Saint-Pierre de Bourgueil en Vallée, est une abbaye bénédictine, qui adopte la règle de Saint Maur en 1630. Elle est située à Bourgueil, autrefois Burgolium, dans le pays du Bourgueillois, dépendant avant 1790 de l’élection de Saumur, du siège royal de Chinon et du diocèse d’Angers, donc de l’Anjou historique. Mais de nos jours Bourgueil est en Indre-et-Loire. Cette importante abbaye est fondée en 990 par Emma, fille de Thibaud le Tricheur, comtesse de Blois et duchesse d’Aquitaine.

[15] Le titre cardinalice de Saint-Chrysogone est érigé par le pape Alexandre 1er en 112 et rattaché au 4ème siècle à la basilique Saint-Chrysogone qui se trouve dans le rione de Trastevere au sud-est de Rome.

[16] Les états généraux de 1560 sont des états généraux qui s’ouvrent à Orléans, dans la province de l’Orléanais du royaume de France, le 13 décembre 1560, dans une salle construite à cet effet sur la place de l’Étape, convoqués par la reine mère et régente, Catherine de Médicis. Le chancelier Michel de l’Hospital va alors obtenir que les questions religieuses soient débattues lors d’un prochain concile. La reine va, quant à elle, empêcher la noblesse et le tiers état de discuter des limites du pouvoir royal. L’assemblée discute également des lois commerciales qui furent en vigueur jusqu’au début de la Révolution française en 1789. Les états sont clos le 31 janvier 1561.

[17] Le colloque de Poissy est une conférence religieuse qui s’est tenue du 9 septembre au 14 octobre 1561 dans le prieuré royal Saint-Louis de Poissy. En vue de maintenir la paix religieuse en France, la reine mère Catherine de Médicis tente d’effectuer un rapprochement entre catholiques et protestants, en réunissant 46 prélats catholiques, 12 ministres du culte protestant et une quarantaine de théologiens. Malgré l’échec du colloque, Catherine de Médicis fait signer en janvier 1562 un édit de tolérance, l’édit de janvier, mais ne peut empêcher le massacre de Wassy, qui marque, le 1er mars 1562, le début de la première guerre de Religion en France. Ce colloque est également un des facteurs qui contribue à relancer la troisième séance du concile de Trente et à l’installation des jésuites en France, introduits dans le royaume à l’occasion de cette conférence.

[18] L’abbaye Saint-Germain-des-Prés est une ancienne abbaye bénédictine de Paris, située dans l’actuel 6ème arrondissement, fondée au milieu du 6ème siècle par le roi mérovingien Childebert 1er et l’évêque de Paris, saint Germain sous le vocable de Saint-Vincent et Sainte-Croix. C’est une abbaye royale, qui bénéficie donc d’une exemption et est directement soumise au pape. La première église abbatiale est consacrée le 23 avril 558 à la sainte Croix et à saint Vincent de Saragosse. Cette basilique possède des colonnes de marbre, un plafond lambrissé et des fenêtres vitrées. Elle est nécropole royale jusqu’à la création de celle de la basilique Saint-Denis, et les reliques de saint Germain y sont vénérées, mais plus aucune sépulture médiévale ne subsiste à ce jour, et les reliques se sont considérablement amoindries. L’église est rebâtie par l’abbé Morard, à partir de la fin du 10ème siècle. Les quatre premiers niveaux du clocher occidental, la nef et le transept de l’église actuelle remontent à cette époque, et l’on peut notamment y voir d’intéressants chapiteaux d’autour de l’an mil. Le chœur actuel est construit au milieu du 12ème siècle dans le style gothique primitif, et consacré par le pape Alexandre III le 21 avril 1163. C’est l’un des premiers édifices gothiques, qui contribue à la diffusion de ce nouveau style et est de toute première importance sur le plan archéologique. Les bâtiments conventuels sont reconstruits successivement au cours du 13ème siècle, et une chapelle abbatiale inspirée par la Sainte-Chapelle est édifiée par l’architecte Pierre de Montreuil et dédiée à la Vierge ; l’ensemble est malheureusement démoli au début du 19ème siècle. L’instauration de la réforme mauriste en 1630 fait de l’abbaye un centre de l’érudition d’un grand rayonnement. Mais la Révolution impose la suppression de la totalité des abbayes, et pour Saint-Germain-des-Prés, la fin survient le 13 février 1792. L’église devient bientôt une manufacture de salpêtre, et le culte n’y est rétabli que le 29 avril 1803.

[19] Bayonne est située au point de confluence de l’Adour et de la Nive, non loin de l’océan Atlantique, aux confins nord du Pays basque et sud de la Gascogne, là où le bassin aquitain rejoint les premiers contreforts du piémont pyrénéen. Elle est frontalière au nord avec le département des Landes, et la limite territoriale franco-espagnole se situe à une trentaine de kilomètres au sud.

[20] Le légat apostolique, ou plus communément légat du pape, ou légat pontifical, est un représentant extraordinaire du pape chargé d’une mission spécifique, généralement diplomatique. Il se distingue en cela du nonce apostolique qui est un ambassadeur permanent du Saint Siège auprès des gouvernements étrangers.

[21] Avignon est une ville du Sud de la France, située au confluent du Rhône et de la Durance. Surnommée la « cité des papes » en raison de la présence des papes de 1309 à 1423, elle est actuellement la plus grande ville et la préfecture du département de Vaucluse. C’est l’une des rares villes françaises à avoir conservé ses remparts et son centre historique, composé du palais des papes, de l’ensemble épiscopal, du rocher des Doms et du pont d’Avignon.

[22] Depuis qu’il a été érigé au 3ème siècle, le diocèse de Beauvais a connu plusieurs évêques. À l’occasion du concordat de 1801, le diocèse fut supprimé le 21 novembre 1801 et regroupé avec celui d’Amiens, mais, reconstitué le 6 octobre 1822, le diocèse est depuis la réforme des circonscriptions françaises de 2002 appelé « diocèse de Beauvais, de Noyon et de Senlis ».

[23] La pairie de France est composée des grands officiers, vassaux directs de la couronne de France, ayant le titre de pair de France. Ils représentent les électeurs primitifs à la royauté à l’époque où la primogéniture n’est pas de règle, et assurent la dévolution de la couronne selon les lois fondamentales du royaume, ainsi que le choix de la régence en cas de minorité. Le nombre de pairs de France est un temps fixé à douze : six pairs ecclésiastiques et six pairs laïcs. Depuis 1180, on les voit chargés d’assurer la succession et être associés à la cérémonie du sacre où ils représentent chacun une fonction symbolique de l’investiture. À partir de la fin du 13ème siècle, les six pairies laïques, dont les terres sont revenues à la couronne, sont des apanages princiers, et les nouveaux pairs qui sont créés ne jouent qu’un rôle cérémoniel. La pairie, qui est un office de la couronne et non un titre de noblesse, devient un moyen pour les rois de distinguer et de s’attacher les nobles les plus importants du royaume. Le mouvement s’accélère au 16ème siècle : le roi nomme alors de simples gentilshommes à la pairie, les hissant au sommet de la pyramide des dignités en France. Il faut, pour être pair, jouir d’un fief auquel est attaché une pairie et descendre de la première personne à qui avait été attribué l’office. Le rôle des pairs de France, à l’époque de l’Ancien Régime, à la différence des pairs britanniques, est seulement honorifique.

[24] L’abbaye Saint-Pierre de la Couture est une ancienne abbaye française située au Mans, aujourd’hui partiellement disparue, dont demeurent l’église abbatiale Notre-Dame et le cloître. Le reste des bâtiments constitue les locaux de l’actuelle préfecture de la Sarthe. Le monastère date du 11ème siècle mais les bâtiments visibles actuellement ont été reconstruits entre 1760 et 1775. Elle est à considérer comme l’une des abbayes les plus puissantes de l’Ouest de la France avant la Révolution française.

[25] L’abbaye Saint-Pierre de Jumièges (Seine-Maritime) fut fondée par saint Philibert, fils d’un comte franc de Vasconie vers 654 sur un domaine du fisc royal à Jumièges.

[26] Le vice-comté puis comté de Melun appartint avec sa capitale Melun dès le 13ème siècle à la famille qui en hérita du nom. La maison de Melun reçut également par mariage le comté de Tancarville vers le milieu du 14ème siècle avant de s’éteindre en 1415. Vers les années 1050, Melun est encore une vicomté. Le comté de Melun a été confié par Hugues Capet à son fidèle Bouchard, comte de Vendôme. De ce fait, institutionnellement, il fallait procéder à la nomination d’un vicomte pour représenter le titulaire du comté empêché d’exercer du fait de son cumul de charges. L’extinction de la lignée des comtes de Vendôme ne change pas la règle. Le lignage vicomtal se perpétue. Il va donner lieu à une très buissonnante et prestigieuse lignée aristocratique, qui s’élèvera au rang comtal.

[27] En France, on appelle guerres de Religion une série de huit conflits (guerres civiles, guerres de religion et opérations militaires) qui ont ravagé le royaume de France dans la seconde moitié du 16ème siècle et où se sont opposés catholiques et protestants (appelés aussi huguenots). À partir du 16ème siècle, un schisme provoqué par les idéaux de la Réforme conduit à une opposition entre protestants et catholiques sous la forme d’une sanglante guerre civile. Les premières persécutions contre ceux qui adhèrent aux idées nouvelles commencent dans les années 1520. Mais il faut attendre les années 1540 et 1550 pour voir le développement des clivages. À la fin du règne de Henri II, le conflit se politise. Les guerres de Religion commencent en 1562 et se poursuivent, entrecoupées de périodes de paix, jusqu’en 1598, avec la mise en place de l’édit de Nantes.

[28] Guise et Montmorency

[29] Le massacre de la Saint-Barthélemy est le massacre de protestants déclenché à Paris, le 24 août 1572, jour de la saint Barthélemy, prolongé pendant plusieurs jours dans la capitale, puis étendu à plus d’une vingtaine de villes de province durant les semaines suivantes. Cet événement des guerres de Religion résulte d’un enchevêtrement complexe de facteurs, aussi bien religieux et politiques que sociaux. Il est la conséquence des déchirements militaires et civils de la noblesse française entre catholiques et protestants, notamment de la vendetta entre le clan des Guise et celui des Châtillon-Montmorency. Il est le résultat d’une sauvage réaction parisienne, ultra-catholique et hostile à la politique royale d’apaisement. Il reflète également les tensions internationales entre les royaumes de France et d’Espagne, avivées par l’insurrection aux Pays-Bas. Pendant longtemps, la tradition historiographique a fait du roi Charles IX et de sa mère, Catherine de Médicis, les principaux responsables du massacre. Faute de sources, les historiens sont restés longtemps partagés sur le rôle exact de la couronne. Ils retiennent aujourd’hui que seuls les chefs militaires du clan protestant étaient visés par l’ordre royal. Dès le matin du 24 août, Charles IX avait ordonné l’arrêt immédiat des tueries mais, dépassé par la fureur du peuple, il n’avait pu les empêcher.

[30] La cathédrale Notre-Dame de Paris, communément appelée Notre-Dame, est l’un des monuments les plus emblématiques de Paris et de la France. Elle est située sur l’île de la Cité et est un lieu de culte catholique, siège de l’archidiocèse de Paris, dédiée à la Vierge Marie. Commencée sous l’impulsion de l’évêque Maurice de Sully, sa construction s’étend sur plus de 2 siècles, de 1163 au milieu du 14ème siècle.

[31] l’ordre du Saint-Esprit, institué par Henri III (1578), supprimé sous la Révolution (1791), rétabli sous la Restauration (1814), définitivement aboli en droit par la monarchie de Juillet (1830).

[32] Le premier texte précis concernant le diocèse de Reims date du concile d’Arles en 314 : parmi les 16 évêques figurant à ce concile se trouvaient ceux de Reims (Bétause) et de Trèves, provinces de la Gaule belgique. D’après la tradition, l’évêché de Reims fut fondé vers 250 par les saints Sixte et Sinice. Aucun de leurs successeurs ne fut plus célèbre que saint Remi, mort en 533, après 74 ans d’épiscopat. Une des prérogatives des archevêques de Reims fut de sacrer les rois de France, avec l’huile de la Sainte Ampoule. Dans la cathédrale de Reims actuelle, de Louis VIII à Charles X, vingt-cinq rois de France furent sacrés. L’archevêque reçut le titre de primat de Gaule belgique en 1089. En 1023, l’archevêque Ebles acquit définitivement le comté de Reims, qui fut érigé en duché-pairie entre 1060 et 1170.

[33] Les États généraux de 1588-1589 (ou États généraux de Blois) sont une réunion extraordinaire convoquée par le roi de France Henri III, sur fond de lutte entre les différentes factions de la huitième guerre de religion (la Ligue catholique contre l’autorité royale, soupçonnée d’être plus compréhensive envers les protestants). Ils se déroulèrent à Blois entre le 16 octobre 1588 et le 16 janvier 1589. Ils furent marqués par l’assassinat du duc Henri 1er de Guise (Henri le Balafré) sur ordre du roi.

[34] Tours est une commune de l’ouest de la France, sur les rives de la Loire et du Cher, dans le département d’Indre-et-Loire, dont elle est le chef-lieu. Ancienne Caesarodunum cité des Turones, fondé par Auguste, capitale de la 3ème Lyonnaise avec un des plus grands amphithéâtres de l’empire romain. Sanctuaire national avec saint Martin, Grégoire de Tours et Alcuin sous les Mérovingiens et les Carolingiens, avec l’adoption par les Capétiens de la monnaie locale la livre tournois qui deviendra la monnaie du royaume. Capitale du comté de Tours qui deviendra la Touraine, le jardin de la France. Première ville de l’industrie de la soie, voulu par Louis XI, capitale royale sous les Valois avec ses châteaux de la Loire et ville d’art avec l’École de Tours. Capitale de loyauté pour Henri III et Henri IV pendant les guerres de Religion

[35] Fontenay-le-Comte est une commune de l’Ouest de la France, sous-préfecture du département de la Vendée. Pendant le Moyen Âge, la ville est fortifiée par les comtes de Poitiers qui élèvent dans la ville un château fort, tour à tour propriété des Mauléon et des Lusignan. En 1242, sous l’autorité d’Alphonse de Poitiers, Fontenay-le-Comte devient la capitale du Bas Poitou. Elle connaît un développement économique important dès le Moyen Âge grâce à l’industrie du drap et du cuir. Éprouvée par les Anglais en 1361, puis reconquise 11 ans plus tard par les Français dirigés par Du Guesclin, la ville est fortement ébranlée pendant la guerre de Cent Ans. Après cela, elle conserve bien la protection royale. Ainsi, en mars 1472, par ses lettres patentes, le roi Louis XI confirme les privilèges des habitants. À la Renaissance, sa renommée est confortée par les trois foires royales annuelles, déplaçant des marchands de toutes nationalités, puis par une dimension intellectuelle telle que François 1er donne à la cité sa devise de « Fontaine et source jaillissante des beaux esprits ». La Renaissance est pour Fontenay-le-Comte une époque de splendeur avec la construction des plus beaux édifices de la ville : le château de Terre-Neuve, les hôtels particuliers et l’emblème de la ville : la fontaine des Quatre Tias. Mais Fontenay-le-Comte, ville protestante, est assiégée huit fois pendant les guerres de religion. L’un de ces sièges aboutit à la prise de la ville par le duc de Montpensier en 1575. Son château est démantelé en 1621. Au 17ème siècle, le déclin économique s’amorce et s’accélère avec la révocation de l’édit de Nantes qui ruine les industries protestantes de la ville.

[36] La chartreuse d’Aubevoye est une chartreuse fondée en 1563 à Aubevoye sous l’impulsion du cardinal Charles 1er de Bourbon, à l’emplacement actuel du quartier de la commune auquel elle a laissé son nom, non loin de Gaillon, d’où son autre nom de chartreuse de Bourbon-lèz-Gaillon. Elle occupe jusqu’à la Révolution française un très vaste terrain en bordure de Seine, à hauteur de Courcelles-sur-Seine, dans la plaine dominée par le château de Gaillon, autre œuvre du cardinal susnommé, avec la chapelle de Bethléem (1582), et sous le regard bienveillant de l’église Saint-Georges du village d’Aubevoye.